Coulure de l’orifice Le crément des bulles sages Le ruisselet des mots de tous les jours L’apport fraîchement né de l’orage.
Coulent La bise du matin Le colifichet des saveurs La part minuscule d’être là Aux portes de la mélancolie.
Coule L’évidence de la perte D’un au-delà où ré-enchanter le monde Par cette simple vie sans prestige Ravaudée par endroits À mâcher d’un village l’autre D’une surdité à l’autre Quelque bouffée de lumière. Coule Le naufragé en pays hostile Loin de la paresse Mais soumis à la mort merveilleuse De ne rien faire.
Coule La grâce toute puissante de la passivité Conjuguée entre le cœur et le monde Prête à éprouver l’incertitude négative De l’intelligence analytique.
Coule Par vent fort Cette lutte à mort De la phrase pleine de graillons Contre les crevasses du passé.
Coule L’appel de l’enfant des hautes terres Au sifflet d’argent Poussant à l’extrême l’instant éternel.
Coule Le fond d’un silence Suscitant la parole Centre même du vrai langage Disant la plénitude du fait même d’exister.
Coule Cet inlassable monologue Cette réticence à inscrire D’une écriture blanche Le mémorable sans malice Pour se taire.
Coule Les vérités les plus simples Les plus concrètes Comme morceau de verre brulant au soleil.
Coule La nuit du cœur En quête du sacré Ce personnage que nul n’a vu Sans changer de trottoir.
Coule L’enfant qui n’habite pas très loin du paradis Que l’arbitre a sifflé Car au bord de comprendre Que l’ennui fleure bon le gibier angélique.
Coulent Paroles à profusion De quoi déboussoler le poète Quand thèmes épinglés Saillir la crête subliminale Puis rassembler les flonflons D’une parole parcellaire.
Coule Le picot de la scène primitive École buissonnière Lieu de rassemblement des herbes folles À même de jardiner Le grand et le petit des apartés Dans le saisissement vertical Des mots de brève compagnie.