Sylvain Gerard . ntchito 6 – faun ndi mpando wawung'ono

   Ndege  
mnyamata amene ali ndi ndudu
mu imbroglio iyi ya masitepe
popanda sitepe kuwonekera
posinthanitsa ndi mpando wawung'ono
khala pansi anthu ati
ndi zala zake zazitali
kutaya chipongwe
mochepa
Trojan horse
kuswa ndi kulowa
kuchipinda cha vincent
pansi paziyembekezo
mphaka amalumphira patebulo
kukumbatira khosi la mwanayo
kusiya ndi kuyang'ana kwa terminal
masewera a chikwi ndi chimodzi mayesero
kuswa usiku uvuni
anakweza kunjenjemera
gudumu lopalasa lowonjezera
m'mawa ozizira
komabe cauterized
zokopa za malingaliro awa
ndi kupuma movutikira
kusiya
pa doko
popanda sitima kuwononga mpweya
kutsata kwake kwa invertebrates
kudzikundikira zinyalala kuyaka
pakuti pang'ono
onjezerani kupindika kwamphamvu kwa faun
pamaso pa namwali woyimba.

Kuseri kwa zenera
mitengo yozizira
anapewa kusankha pomwepo
mawu achikondi akale.


330

sylvain gerard . ntchito 5 – mwana wotayika wa caravanserai

 Pamphepete mwa loto   
bambo
tambasula dzanja lako
amayi
manja kumbuyo
galu
kutseka njira
mwanayo
zobisika.

Chapatali chigayo cha Dutch
pansi woyamba
zipinda zili zotseguka
mizati imathandizira zipilala
choyera chamkaka chimakwirira makoma
kavalo wakonzeka.

Chimodzi !
monte
kufufuta amachitira
ndi manja
musazengereze imfa
kukhala mphepo m'bandakucha kozizira
kukhala kuwala kwa malo anu
moyo wovuta
vermilion ndi spasm
kukhala kumwamba mu ulemerero
mwana wanga
diamondi yanga yamakono
pa ngodya ya milomo
kumwetulira
basi nthawi ya cavalcade
basi kukangana ndi Wamuyaya.

mphezi
inu mukudziwa njira
pang'onopang'ono
Kupatula zoletsa
malingaliro a mithunzi.

Khalani
ataundana pa kalvare wa okwatirana
chandamale cha choonadi
chidutswa cha velvet ichi
pomwe mungagoneke mutu wanu
diso ndi diso
asanagwe misozi.


317

Mtengo wa phulusa uyenera kubzalidwa

 anayenda   
 Sur le chemin entre les blés   
 Piquetés de coquelicots, blueberries ndi daisies   
 Houppes céréalières  
 Que le vent peignait,    
 D'amples ondulations,    
 Vagues d'un océan bruissant
 Exhaussant le vert tendre des épis.   

 Panali mphatso ya kudzikonda   
 L'abandon à la nature   
 La vie dans son mystère   
 En sa sainte coquille   
 Au gré du sourire d'un soleil   
 Clignant des nuages   
 À mesure de son avancée.   

 Apo panali nangula   
 De la maison de pierres noires  
 Vaisseau familial arrimé 
 En bout d'horizon   
 Derrière la ruine des Matillou.
  
 panali kutentha   
 Du grand'père   
 Des parents   
 Des enfants    
 Tissant    
 Les paroles de sieste   
 Entre journal et tricot.   
      
 " Il faudrait planter un frêne pour avoir de l'ombre. "  

 Izo zinachitidwa.   


329

Les cinq plumes de l’ange

 En descendant l'escalier  
 traces blanches sur la vitre   
 nuitamment posées en adresse.  
    
 Exclue de l'infini   
 à contre-espace   
 de vaines formes de rencontre   
 me font   
 froideur extrême   
 les petits cailloux de l'humilité   
 rangés dans la boîte aux secrets. 
     
 Abandonnée   
 en bord de route   
 par temps de pluie   
 les cheveux épars   
 me font plumes d'ange   
 au travers du portique   
 de l'attente sans fin.    
  
 Rassembler mes oripeaux   
 vêture divine   
 pour cacher ces blessures   
 je suis rabrouée   
 refoulée, pixelisée  
 hors de l'eau transparente   
 mon unique miroir. 
     
 J'avais pourtant bien fait   
 de belles noces étaient promises   
 mon père ramasserait les champignons   
 ma mère irait faire le tour de l'église   
 mes sœurs de guêpières vêtues   
 seraient le charme et la guérison   
 sur notre char carnavalesque.   
   
 Puis tomba le verdict   
 éclatées contre la vitre   
 les cinq plumes de l'ange en reflet   
 marquant l'absorption par le néant   
 ne restaient que le fond des casseroles   
 à récurer pour le mets attendu   
 d'une l'enfance retrouvée.  

     ( chithunzi ndi Caroline Nivelon ) 
 
327

visage regard

   Visage regard   
appel à celui qui viendra de la mer
élever le chapiteau des connaissances ourdies,
à celui qui brisant le miroir
permettra de remettre
à leurs places
les musiques anciennes,
les accords frileux
de l'ombre et de la lumière,
de l'aube au couchant,
à pieds nus sur le sable mouillé,
mon âme si tôt venue,
déjà partie,
arabesque dorée,
je tends la main au vent des attentes,
mon petit homme,
douce fleur des prairies de l'enfance.



328

en forêt de belle lumière

   Escarde lâche   
fichée en la serrure
au vestibule des attentes
balayer les pensées
sans permissivité.

De longs filaments
descendant de la ramure
pendent ultime verbiage
les falbalas de l'outrance
en régurgitation des moments de l'enfance.

Sabir époumoné
contre la paroi des châteaux de Thérèse
les cris et bosses sont rassemblés
au grand bûcher
des vaines suppliques.

De mille manières
l'habit cérémonial
enfle devant la tempête
bulles si tôt éclatées
pour une protection désuète.

De givre point
juste le roman des choses secrètes
par devant les yeux brûlés au papier d'Arménie
où ceindre de lumière
la nudité tard venue
cet effort à partager le nécessaire
ce moment de doute
en creux de déshérence
ce voyage incarné de l'écriture dernière.


326

Vaguelettes proprettes

 Vaguelettes proprettes  
 menuet sur le tapis des songes  
 l'organiste plombe ses notes  
 levée de poussière  
 accumulation dentellière  
 effraction par le milieu  
 du céans de ces lieux  
 offre cliquetante  
 d'un moment de doute  
 assis sur le banc de pierre  
 en retrait du bras de mer.  

 J'hésite et je prie  
 que d'hybride manière  
 nous conjuguions  
 l'emploi des mots  
 avec le temps qui passe  
 éraflure tendre  
 offerte en dérision  
 à l'expérience bouleversante  
 du plein et du délié  
 entre chair et mousse.  


325

les ombres c’est nous

   Les ombres c'est nous  
les parents aux extrêmes
les enfants au milieu.

Et puis des taupinières
un ciel bleu blanc
une main tendue
l'index vif
c'est par là qu'on va
popanda mthunzi wa kukayika
si ce n'est nous
les faiseurs d'images
aux marges d'un je ne sais quoi.

Des lignes sages
des couleurs atténuées
une vigueur de gauche à droite
un alléluia
aux branches dénudées
d'une tendre journée .

Par gradations mesurées
se joignent la beauté et le zèle
de ce qui croît en lisière de vérité
za zomwe zilipo
en l'instant méridien.


324

gambade sage

   Écarter les fûts de la forêt     
dégager l'espace de lumière
pour limite franchie
laisser l'arbre
effacer nos mémoires.
Avancer à la tombée du jour
proche d'une nuit d'audace
en accoutumance
trouver à tâtons la nef des oraisons
s'élever en perfection.
Chargé de souvenirs
sur le rai de soleil
par un matin vibrant
compter les grains de poussière
virevoltant dans l'entre-ouvert des persiennes.

Gambade
piano didgeridoo
mélodie miel
rencontre sorcière
danse du temps révolu
farfadets et trolls
se mêlant aux senteurs océanes
file le vent
par dessus l'horizon
la pluie cloquette
animal escarboucle
baratte la nuit
d'ordres en déroute
souvent la rébellion
des choses si longtemps contenues
avance rampante
entre ajoncs et genêts
les murs s'ouvrent
file le vent
évidant l'espace
file le vent
poursuivant les bulles ensemencées
file le vent
en son élan royal
file le vent
bruissement terminal
file le vent
d'avant le grand silence.


323

Au porte à porte d’une capeline

   Elle avait mis sa capeline   
sèchement
et pris la porte.

Depuis,
silence,
commémoration en temps de crise
petite ébréchure sur la tasse
l'ampoule électrique clignote
nous sommes en fin de ligne
j'ai ouvert le tiroir à pain
me suis coupé tranche de pain
beurre et fromage
façon de faire passer la pilule.

L'horloge sonne les cinq heures
le jour ne paraîtra que dans trois heures
prendre un livre
jusqu'à ce que fatigue vienne.

La cuisinière encore chaude
dans l'ombre
sur laquelle mijote un reste de soupe
un papillon de nuit se réveille
pour se cogner à l'ampoule.

Elle avait mis sa capeline
sèchement
et pris la porte.

Sur la grande table
ses collages
sa vie de trentenaire
ses souffrances amoncelées
un regard de biche perdue
un paysage en trompe l’œil
je froisse le tout
ça réveille le chat
se dandinant vers ses croquettes.

Souvent
paraît que l'aventure
passe par la rupture
que l'on franchit sans se retourner
offert à la nuit frissonnante
du frêne animé par un souffle.

Vite,
refermer la porte
la pièce se rafraîchit
enfourner une bûche dans le foyer.

Elle avait mis sa capeline
sèchement
et pris la porte.


322

La présence à ce qui s'advient