Αρχεία κατηγοριών: Ιούλιος 2023

Énigmatique rencontre

Dans le bois, une trouée   
Énigmatique rencontre   
Profonde et ombreuse   
Qui sans trembler   
Me regarde   
Monde qui est ici   
Et pas autre part   
À croire que ça circule   
Et que les morts restent parmi nous   
Alors que la terre tremble   
Tendre absence de l'époque   
Où déjà vieux   
J'attendais un signe de Dieu   
Qui jamais ne vint   
D'une ténèbre l'autre
Pour refaire sa vie   
Nous qui avons survécu à l'abîme   
En gardiennage   
Du vide au cœur   
Des heures chaudes   
Alors qu'au couchant   
À la revoyure   
Nous devisions des deux règnes.      


1293

La fenêtre bleue

Le jeu, la fleur et le présent   
Au centre du vide   
Se sont fendus d'amour   
Devant l'enfance naissante.      
 
D'étoiles ceint   
Buvant à la source   
En deçà au delà   
Du silencieux couvige.      
 
Un cri   
L'envol du pigeon des liesses   
Convola à corps perdu   
Sur le tremplin des errances.      
 
D'un moment l'autre   
La brume parut   
Migration ailée des illusions   
Par l'égarement du masque tenu à bout de bras.      
 
Volutes évoluant   
De la pipe du vieillard   
Robe écrue visage tendue   
À mi-hauteur de la nuit, εμείς.       
 
Et le ciel se para   
Des parapluies de l'ancienne cité   
Comme tombent les pierres du toit   
Perpétuel flamboiement du souvenir.      
 
À vif   
Échos de nos blessures   
Le diamant du secret tira de sa poche   
L'hôte invisible du sans-reproche.      
 
Célérité des nuits d'été   
Insaisissable fragrance de la romance   
Pourrions-nous être déjà là   
Nimbé d'une ardeur sagace.      
 
À l'arrière du rayonnement des astres   
Il y a le travers de mille désastres   
Puis le froid de l'écorce mouillée   
D'une journée avancée.      
 
Des voix à mi-pente   
Ont éclairé les rires et les dires   
Du mûrissement impavide   
De notre hôte, la Bible.      
 
Et tout fût signe   
La main, le fruit   
Et ce qui point   
Par la fenêtre bleue.      
 
1292


Frêle esquif de lumière

Puis vint là-bas   
Du Très-Haut des instances
Au milieu du Tout
Que l'on nomme contrée

Brassée de nos insuffisances
Le long chant de louange
À se gausser de l'éclair
Frêle esquif de lumière
À même le pacte de sang
Montrant ses brisures
Sur l'emmêlé de nos instincts
Par la voie des signes
Au-delà des sons
Furtif parfum d'un bouquet d'été
Posé sur la table
Devant l'enfant perdu
Palpitant présent
Pour chemin parcouru
À remonter le temps.

1291

Ma sœur Luce

Là-bas près du chêne   
Juste une petite histoire
De quelques années
Passées à s'occuper du père
À nourrir les chats
À planter des fleurs
À cueillir prunes et framboises
À éclaircir la haie
À faire que ça ne dépasse pas chez les voisins
À saisir dos au mur
La bouteille d'oxygène sous la main
Le souffle des saisons
Entre grognards et poilus
Dans cette plaine immense
Au passage des armées
Distribuant la souffrance et le sang
Elevant la voix de errants
Parmi les os saillis de la terre retournée
Pour lit de mousse
En fond de jardin
Ecouter la grenouille
Saisir le chant des oiseaux
Suivre la luciole
À bon port
Sans se retourner
Dans la vérité du monde
Lumière en main
Attendre le retour des eaux calmes.

1290

Millepertuis

Millepertuis   
Au casque d'or   
Que le vent caresse.      
 
Tombée de nuit   
À la coque craquante   
Sitôt la noix ouverte.      
 
Que surgissent les ombres   
Et s'accomplisse l'offrande   
Sans crainte à demi-mots.      
 
Lolita   
De crânes disposés   
Le long de la voie carnassière.      
 
Furtifs échanges   
En sortie de l'allée   
À couvrir de tulle les os de l'année.      
 
Merle m'as-tu dit   
Que nous serions de garde   
À son arrivée.      
 
Frênes tremblants   
Soutenant le cri des oiseaux   
Sous le rire des nuages.      
 
Et ne plus accueillir   
La suintée des regrets   
Sous le coude accumulés.      
 
Mer en finistère   
Dans l'herbe fauchée   
Annonce l'été.      
 
Trace du chemin   
Aux fleurs bleues   
Des paroles pour demain.      
 
Gargote dans la haie   
Recouverte de lierre   
Augure d'un mystère.      
 
Le carnet refermé
Restent sagement classées
Les heures suspendues.
 
1289

Les vaches sortent

Se replient les ailes de la nuit   
Au petit jour au petit rien   
D'un matin de juillet   
De rosée épanoui   
Dans la cour de ferme   
Les vaches sortent   
Se frottant cuir et cornes   
Les bouses fraîches   
Fleurant la venue   
De rêves d'herbes   
Lande proche   
Devant le regard pâle   
De l'ange des pâtures   
Présageant la douce pensée   
Tendresse et détresse mêlées   
Hors du nid   
De l'envol de la nostalgie.      
 
1288

Les neuvaines

Y'a des neuvaines à la pelle   
Dans la grand'cour d'école   
Que le vent interpelle   
Croix de bois croix de fer   
De la terre à la mer.      
 
Minutes grasses de la nuit noire   
Au risque de paraître bégueule   
Nous fîmes le tour de l'allée couverte   
Chênes devant   
Dalles de granit par derrière.      
 
Et la lune grossissait   
Piquante à souhait   
De ses crocs rigolos   
Faisant patère porte nuages   
Du déplié d'un ciel de traîne.      
 
1287

Saturé de lumière

Saturé de lumière   
Palmant les eaux    
Il était au pré carré de la loyauté   
Le penchant bienfaisant   
Des élites du rang.      
 
Coquillardes mandibules   
À portée de Jéroboam   
Navré d'écailles et de poils   
Ils étaient les diptères   
Sortis un soir de terre.      
 
Les aimants   
Les émaux, les émeus   
Les aimerons nous encore   
À pleines brassées de foin coupé   
Ces victimes d'Auschwitz et d'Hiroshima.      
 
1286

Trois pièces d’or

Trois pièces d'or   
Au fronton de l'hospice   
Marquent l'entrée des roses trémières   
Offrande à même le devenir   
De l'espace en littérature.      
 
Au musée des antiquités   
Les bandelettes des momies   
Chargées sur des chars    
Faisant tapage de leurs chenilles   
Empreints de la fresque guerrière.     
 
Jouant flûte de pan   
À la sortie de l'église   
La foule se pressait   
Vers l'arrière-cour de la déréliction   
Ouverte sur le vide sidéral.      
 
1285

Les grands arbres

Les grands arbres   
De l'allée couverte   
Ont éclairé le cloître   
Au meilleur de l'orgueil.      
 
Puis vint la liberté   
De la lumière des anfractuosités   
À soutenir le silence   
Grave, massif et doux.      
 
Et l'on marche   
Entre les herbes hautes   
vers la trouée de lumière   
Par la forêt souveraine.      
 
Ni toi, ni moi   
Resterons bras croisés   
Devant les murs de la cité   
À quémander subsides de l'effroi.      
 
1284