Αρχεία κατηγοριών: Δεκέμβριος 2013

sylvain gérard. œuvre 2 – l’homme à sa fenêtre

    Visage émacié du jeune homme   
 au sortir de son éducation   
 déjà apte à saisir   
 le contagieux imbroglio   
 des amoncellements de la connaissance  .    
  
 Et en effet il connaît le monde   
 le jeune homme au visage émacié   
 sans yeux, sans mains, sans jambes mais bouche ouverte   
 il capte l'au-delà   
 lui le gardien du dehors   
 et dans son for intérieur   
 il est capharnaüm des accumulations   
 lui le récipiendaire des turpitudes et des passe-droits   
 au nez et à la barbe des anciens   
 il est le plus habile des hommes   
 à combattre le jugement   
 lui l'ingénieux à la destinée zigzagante   
 le rouleur de rochers   
 aux sources propitiatoires   
 lui coupable de brigandage   
 il offre sa vie par son supplice indicible   
 que s'emploient   
 les faiseurs de rêves, οι ποιητές, les mystiques,   
 à ne jamais se méprendre sur les foudres célestes   
 pour s'entaillant le ventre une nuit ultime   
 être foudroyé par ce qu'il voit  .      
 Calme et ivresse   
 un masque gît devant nous   
 riche en sa mythologie avérée   
 le masque d'accueil des reconstructions   
 où rassembler les fragments de ce corps épars  .      
 Ô épouse sœur   
 même s'il me manque le sceptre   
 j'ai interrogé et amorcé la vraie vie   
 celle des lois de bulles   
 que seuls atteignent chamanes, poètes, prophètes,   
 "cordeliers" και "bouclés"   
 - (les tenants de la théorie des super cordes et de la gravité quantique à boucles)    
 tous adeptes de l'espace lacunaire des eaux retirées.  
     
 Il n'est de plus grand vide   
 que d'en appeler à la lumière   
 ανοιχτά παράθυρα   
 nous les oiseaux du verbe   
 nous les remueurs de la force de l'envol  .

     
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Sylvain Gérard. œuvre 1 – η δραπετευση

 Cette remontée du centre de la terre
 A belle allure vers le commencement 
du monde
 Cette perspective où s'essouffle 
le père invectivé 
 La brûlure des anciennes alliances 
que l'on découvre à demi-mortes le matin
 La plainte des animaux égarés en 
d'étranges contrées enfin créées
 Cette fuite vers des aubes promises
 Cet élan brisé contre la vitre des immobilités
 Cet éclair rouge sang du couteau 
contre le ventre
 Ce suçon de paix donné à la va-vite 
le temps de l'éructation
 Ce court-circuit des émotions vraies 
qu'un sourire enserre entre quatre planches.
 Ils sont partis
 Ils ont fuit
 Le courage à deux mains repliées sous 
la chape des convenances
 Ne les arrêtent que la fatigue et 
le soir qui tombe
 Errant de ruine en ruine
 Dans un chariot de bric et 
de broc assumé
 Le rétameur s'est éloigné dans 
un nuage de poussière
 Et la route fût longue et par trop inhospitalière
 Père et mère confondus à la craie 
graphés sur la carriole
 Leurs noms écorchés à demi effacés
 En vaines contorsions l'outil de 
braise fume en se mêlant à l'eau
 Je bave et m'extrais hors de cette 
chape carencée
 Pour la parole habile
M'élever à la croisée des salves
 de l'entendement et du vertige.

 La chaleur d'un désir tendu 
sous la toile
 Éclair blanc au zénith
 La coquille éclate
 Le jaune se fait soleil rayonnant
 De cet éclat consacré au profond 
des origines
 De cet imbroglio d'os et 
d'organes disjoints
 Je pus grandir entre fiente et 
humidité
 Poussé sur le devant de la scène
 A noyer par l'alcool
 Ces myriades d'étoiles alors 
entrevues
 Si puissantes si fascinantes 
si monstrueuses
 Dialoguant avec ce corps douloureux
 mon âme mon dieu .
 J'ai conduit l'attelage 
jusqu'à son terme
 Vers les plaines légères de pluie 
fine de vent soyeux de douce lumière 
 Ce ne furent que grâce et beauté
 Entre les barreaux de ma cellule 
à ciel ouvert
 Entre les rayons de mes roues 
ces interstices à mon déplacement si particulier
 Mon chapeau de lutin vissé sur la tête
 A dire et à redire des "je t'aime"
 Aux pattes douces mes frères et 
sœurs en création 
 Mon unique raison
 Ma déraison ultime.

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