Kategoriaj Arkivoj: junio 2021

Trois cailloux

 
 
 Trois cailloux de rien du tout   
 sur le chemin balisé   
 saisirent l'attention du missionné   
 une dose de caramel mystique entre les dents.      
  
 A fleur de raison   
 yeux fermés  
 le soleil engagea une bouffée dévastatrice  
 sans l'ombre d'un indice.      
  
 Guillemette n'y tenant plus   
 parut au balcon   
 un cumulonimbus sur la tête   
 passage des abers en stabilité feinte.   
  
 Trois cailloux de rien du tout   
 sur la paillasse du chercheur   
 acclamaient à tout va   
 la variété des offres proposées.      
  
 Élevée papillonnante   
 l'alouette lulu par son grisollement   
 égaraient nos craintes   
 à même la prairie des jonquilles   
 jusqu'au coucou d'amour   
 émiettant à l'encan   
 le morse de ses conquêtes   
 quoi qu'il en coûte.      
  
  
 815 

Le langage du cœur

 J'ai fait avec Japhet   
le plein de mots câblés   
telle forêt secrète advenant sans motif   
autour d'une souche-mère.      
 
A ballotter du chef   
en culpabilité de l'animal pris au piège   
les artistes circassiens se dessaisirent   
des mirlitons de la fête.      
 
Mâle mort à l'horizon   
aux tubercules clamées   
le jonc du temps libre écarquilla le sous-bois   
des yeux scintillants plein le ciel étoilé.     
 
Soulevant le regard   
la beauté apparut   
fragile et empruntée   
sous ses paupières de roues ferrées.      
 
Tu es devant la porte spéciale   
de l'ouvrir sera ton chemin   
d'inviter l'invisible dans ta vie   
en élévation de l'intuition   
langage essentiel au carrefour de l'étrange   
retrouvailles avec le sens de notre humanité   
ouverture vibrante avec le monde   
langage du cœur.      
 
 
814  
 
 

 

Ma mère est montée au grenier

 

 Ma mère est montée au grenier  
 grand-mère des ourlets de l'esprit   
 femme-médecine   
 à colmater la fuite des souvenirs.      
  
 Elle y prit quelques herbes   
 avec un logiciel dernier cri   
 puis descendit en catimini   
 les escarpins à la main.      
  
 Juste une minute   
 elle contempla le juste-au-corps épargné   
 de ce grand dadais    
 il n'y avait rien à tirer.      
  
 Rien que des mots-valises   
 cure-dents imbibés de cannelle   
 en bordure du jardin   
 un œil sur le temps qui passe.      
  
 Hors les douves du château   
 elle recouvrit d'un drap blanc   
 le loup et la chèvre des rencontres   
 énergie accumulée   
 telle présence se lovant à la branche cathédrale   
 arbre de la connaissance   
 moucheté des récits d'antan   
 humus musqué des terres futures.      
  
  
 813 

Il y a des jours comme ça

 
 
 Il y a des jours comme ça   
 en vue d'une thérapie  
 qu'il faut laisser là  
 flocons de l'avenir.      
  
 A quoi bon une fille missionnaire    
 dans ce lieu de perdition   
 à crisper des muscles   
 à la moindre mise en garde.    
  
 Se liquéfier   
 dériver en pleine mer   
 abandonner la touffeur des souvenirs   
 quand les paroles patouillent.      
  
 " Tu n'as pas tort "   
 ourlait de paraboles   
 la voix inaugurale   
 dans le faisceau des phares.      
  
 De morsures point   
 dans la cage de fer   
 la créature geignait   
 farouche et grave  
 alors qu'à l'autre bout de la maloca     
 l'appareil de projection tournait   
 en cliquetant devant l'écran blanc     
  rêve de notre profondeur.
  
 812
    
 


   

A perte de vue

 

 A petits pas agiles   
 il sautillait dans l'allée   
 à la télé des gens rigolaient   
 pour ses bons mots à corps perdu.      
  
 Il y avait sur le rivage   
 ce qu'il fallait pour agir   
 sur cette terre hospitalière   
 que nos ancêtres ont dévastée.      
  
 A perte de vue   
 en perte d'esprit   
 ils avaient rassemblé tant de certitudes   
 que le vent n'en pouvait mais.      
  
 Au passage des nuages   
 dans l'infini du bleu   
 palmaient à contre courant   
 les enflures de la bataille.      
  
 Poudrés de copeaux   
 le regard de Raspoutine   
 amenuisait la marque infamante   
 sur les troncs au clair matin   
 le martelage des mots   
 telle l'étoupe en sortie du canon   
 calquant un déluge de moqueries   
 sur le qu'en-dira-t-on de la raison.      
  
  
 811
    
    

 
   

Marche en apesanteur

 

 Marche en apesanteur   
 d'ombre et de silence mêlés   
 je vous rencontrais   
 sous la boule de gui de l'entrée.      
  
 Guimauve et compagnie
 le frigo se mit à trembler   
 devant l'obscure menace   
 des choses à quérir.      
  
 Les objets avaient deux formes   
 correspondant aux deux lampes du plafond   
 faille temporelle entre le "su" kaj la "vécu"   
 annonce d'un plan griffu.      
  
 L'expérience à peine commencée   
 la famille s'éparpilla face à l'ours   
 en fond de caverne   
 un opéra de transes éclaboussait les parois.      
  
 Tapette à mouches sur la table vernie   
 bâillements hors les crocs de l'esprit   
 de guingois elle progressait   
 et voletait dans le règne minéral    
 pour se glisser clochettes tintinnabulantes   
 vers l'exubérance baroque   
 d'une après-demain de combat   
 fine lame du Laguiole.      
  
  
 810  
 
 
 

La voie douce

 
 
 A défricher hors limite   
 ils engagèrent la voie douce   
 enjeu de la présence   
 à découvrir d'autres errants.      
  
 Leur offrir un foyer   
 fût affaire d'échanges d'activités   
 tant était grand le local   
 des liens et des rires.      
  
 Chers innocents   
 ne vous attristez pas de la chaumière en cet état   
 passez votre chemin   
 embrassez le quotidien.      
  
 Quelqu'un a volé l'auréole   
 à partager le repos chose est bonne   
 mais point trop s'en faut   
 d'avoir serré le nœud à la gorge.      
  
 Toute main    
 dans sa dixième année   
 de dextérité et de sang mêlés   
 se glisse sous l'oreiller   
 en collaboration avec l'écureuil   
 de l'amandier le tenancier   
 d'une présence sans faille   
 corps et âme en porte-croix.      
  

 809  

Le tertre des amours

 
 
 Je calcule   
 de la clavicule au menton   
 pour mille roubles    
 le compte est bon.      
  
 A trop ménager l'erreur   
 le chant des fondamentaux   
 part en lambeaux   
 au claquement des drapeaux de prière.      
  
 je colmate l'envers des merveilles   
 d'une étoupe rêche   
 tel Matamore   
 devant les chants du mariage.      
  
 Souvenez-vous du bing bang   
 de l'étrange convocation   
 à migrer hors du feu primordial   
 comme dentelles du Puy.      
  
 Point de sévices   
 rien qu'une offre abondante   
 de gouzi-gouzis et d'accolades
 en démembrement de toute possession   
 heurt cristallin d'une météorite   
 à même le silence des lieux   
 consonance d'une note finale   
 sur le dévers du tertre des amours.      
  
 807
    
 
 

Naissance blanche

 
 
 Méli-mélo   
 des sifflets et secousses   
 ils repoussèrent au bout de mille années   
 le goût des fioles pleines.      
  
 De braconner à la tombée du jour   
 contrefait la lutte des générations   
 marottes agitées contre le glas   
 des ivresses partagées.      
  
 A trop enfreindre l'excès de vie   
 la tête résonne des supplications   
 de ceux qu'on a laissé   
 enchâssés d'images pieuses.      
  
 Offre ton vrai visage   
 à l'ours des forêts   
 sans que s'effraient les épiphytes mes frères   
 tête sanglée des paroles perdues.      
  
 File doux   
 par l'estafilade faite au visage   
 taille douce posée par la gouge  
 notes de musique à l'encan   
 ils franchirent la matière noire   
 au cœur du dispositif   
 crêtes suturées par l'adversité   
 prônant une naissance blanche.      
  
  
 806 

kreskanta tajdo

Si cela se trouve
en marée montante
à la pointe d'Arzenc
il est le grouillant passage clandestin.
 
Où arrangement informel
des millions d'octets
tentent la conversation des flammes
avec le pain rassis du poêle à bois.
 
Ô monticule de terre ferme
épargne de ton souffle
le bling bling
des fantômes en errance.
 
Sois la Grand-Rue de la ville
l'entrée de la tanière
l'atelier aux vitres éclatées
en remplacement des grappes de la vigne.
 
Pour de tes œufs blancs
fixer les lourdes chaînes
au tronc salvateur de l'arbre des délices
ma mosaïque arabe
heurtant d'un geste fruste
le sang séché sur le visage fripé
bien après l'âge de retraite
au temps des semences abouties.
 
 
805