Kategori Arşivleri: Yıl 2020

En guérison d’amour

 

Son regard s'envole
par delà la lisière
sa voix de chèvrefeuille m'éveille
caresse de ses tresses
s'enflent au liant de l'ombre
quelques lampées de brume.

Hölderlin revient sur ses pas
d'une veste à grandes basques vêtu
perruque plaquée
en montant le perron
les talons de ses bottines
claquent sur la dalle.

Des mains se tendent
sous l'ombre des charmes
viennent les enfants de la ville
gambadant s'esclaffant
de banc en banc
jusqu'au saut de l'ange.

Franche cavalcade
de fer et de feu mêlés
sous un ciel d'orage
s'avance le sceptre des arrogances
flegme apparent
de notre séparation.

Échappés par la coursive
reflétant les vasques endormies
les farfadets de l'oubli enjambent la clôture
vaste espace en déclivité
vers l'arbre mémoriel
de nos joutes en jeunesse.

Le matin
tout est dit
de l'abécédaire des contritions
aux remontrances désuètes
en remontant la contre-allée
nous toucherons à dame.

J'entrerai
de façon unie vers elle
par la voie des mots
en douceur
la fleur de sel aux commissures
en guérison d'amour.


571



Gözyaşları ve hare

 

D'avoir dans les tiroirs
larmes et moire
comme on va
au carmel
prières déployées
par l'offre d'abondance
où dansent les Érinyes
là-bas au Golgotha
a plus d'un tour dans son sac
le gars aux arpèges
de neige et de briques pilées
science ou sagesse
à contenance égale
partir dans un rire
marcher sur le névé
enjamber le nid d'aigle
plume virevoltante
visionnaire vers le pont de planches
au poteau cerclé de joncs
le sphinx
mandoline à la ligne
même lune à la une
en fond de mine
à rouler les wagonnets
aux doigts des fées couturières.
 
 
571

Bozkırdaki manto

 

Bozkırdaki manto
izdeki toz
raylar çıngırak
dualar gibi
rüzgar esintilerinde
arkanı dönmeden
güneş tarafından unutulmuş
bulut geziciler
mutlak yürüyüşçülerin derisine
aşkın işareti
gecelerin, perdahlı
sifon girdabı
melekler boldur
bu misyon ülkelerinde
antrede
el uçuşları
fitili kaldır
büyülerde ön planda
ter boncukları gibi
taşıyıcı duvarları yansıtan
hapsedilmiş çelik şehrinden
çukur duvarlı
çöl kumunun içinden
kare omur
eski Sipariş
dün geceden önce.


570



Bayan dünya

 

Avec quelques brins de paille aux pieds
Miss Monde est sortie de la favela
hors des fourches caudines
pour engendrer une chanson.
 
De mon corps
la joie épanouie
aux patères de l'entrée
un arriéré mal appris
bonheur en plumes d'oie
sans se retourner
en sirotant le quart d'heure
à demeure des nuages du bonheur
en compassion
des petits hommes
aux gros sacs bistres sur le dos
gravissant la pente
les pages de mon âge tournent
du passereau au corbeau
s'inscrit l'échafaudée des choses de l'esprit
sous la véranda
une marionnette affalée sur le sofa
le chapeau couleur d'ambre
oscillant au rythme du cri des enfants
au loin les brumes matinales se déchirent
le chat miaule.
 
 
569
 

Pieds nus dans la poussière

 

Pieds nus
dans la poussière du sentier
nous pûmes les rejoindre
compagnons de disette
près de la croix de fer.

La maison était là
blanche en bout de village
à l'orée de la Lande.

Là-haut dans la lumière
volaient les esprits
sous l'archer des violons.

les bourgeons du printemps
claquaient en s'ouvrant
rythmique des doigts de l'artiste.

Nos yeux de porcelaine
rougissaient
à mesure de l'avancée du nuage.

Des voix s'élevaient
vibrionnantes de notes claires
sous le joug étincelant
des heures absolues.

Main dans la main
les générations se succédaient
parées de longues robes blanches.

Je reconnus grand'père Victor et son bâton
l'œillet de poète entre les dents
grand'mère Marie et sa vivacité
puis marraine Fernande pince-mi pince-moi.

Les cloches sonnaient
la nuée s'ouvrit
et vîmes poindre
le félibrige à l'œuf bleu.

Ruhum
ma singulière enfance
tu prospères dans la foule éternelle
mes frères et sœurs rassemblés
dans le drapé des pérégrinations
dans le monde intermédiaire
où naît et meurt
le grand soulagement.

Ce lundi il y avait monde au foirail
de bouses et de biaudes bleues
sous les bérets durcis
la cigarette au coin des lèvres
à deviser
à se claquer les mains
marché conclu.


568

Aşk, le sentiment essentiel

 

L'amour
Ce sentiment essentiel
le sentiment qui donne du sens
le sentiment qui donne LE sens.

L'amour est ouverture
il est le gladiateur de l'univers
son arène est le face-à-face avec l'événement
et le sable de l'arène, la sueur de nos efforts.

L'amour gambade dans les prairies de la liberté
il passe par ici, il passera par là
le jour lui fait clin d'œil de toute éternité
et la nuit volée de passereaux en goguette.

S'il ouvre sa veste
ce n'est pas pour vendre son cœur
ce n'est pas de tendresse qu'il s'abreuve
c'est pour offrir son sein à l'âme errante.

Il n'est pas le maître des clés
pour peu qu'on le supplie de venir en aide
il est là, sans hâte, sebepsiz,
le placide travailleur de l'Esprit.

Il a juste besoin de nous
que notre regard se retourne
pour voir au fond de nos souffrances
l'aube mélodieuse de la confiance qu'on s'octroie.

Sa place est partout
dans toutes les chaumières
près de l'âtre en hiver
près des cerisiers en fleurs au printemps.

Son nom véritable est ÂME POUR TOUS
et le pourtour des enceintes qui le ceignent
autant n'initiations à franchir
dans le silence de l'abandon.

Amour des eaux lustrales
je te hèle au cours de mon voyage
pour recouvrer les pas perdus de l'enfance
sous le couvert des grands arbres de l'allée d'Allagnat.

Puisse l'amour en dépouillement de ses oripeaux
être la dent, le coutelas, l'épée de justice
au service de nos épousailles avec le Très Haut
dans le miroir aux fractales de notre quête.


567



Kaplan

 

Je suis le tigre de personne
j'hante les halliers de l'imaginaire
je peux être l'animal totem.

Je fais irruption sans prévenir
je suis le tigre
je suis à l'affût de vos moindres mouvements.

Je suis rien
rien que le jour qui point
rien qu'un regard de mars posé à la fenêtre.

Je suis le père
je suis le fils
je suis l'ombre de moi-même.

" Mais quel rapport à-t-il avec la réalité ? "
reflètent les gens de bien
les gens de la fine pointe de l'âme.

Je suis l'arc-en-ciel
qui diffracte et relie
je suis le pur cristal aux mille facettes.

Comme vous d'ailleurs
et si cela vous apporte
her neyse.

Ne laissons pas filer le sens
entre les doigts des vaillants
des nettoyeurs de l'ordre.

ortak olalım
avec le plus petit que soi
avec la perfection.

Je n'accompagne pas
je suis le mouvement
et vous êtes le mouvement.

Vous et moi sommes le même
notre séparation apparente n'est qu'ironie
notre unité est pleine.

le tigre n'est pas la souffrance
il est surprise jaillissante
il est joie libératrice.

Et si quelque lien le soudoie
sa morsure claquemure les mauvais esprits
dans la cage du chat de Schrödinger.


566




Kavşakta

 


Dalların kavşağında
siyah beyaz kediyi gördüm
hayvan yanılsamalarıyla karanlık
içgüdülerine sihirli bir şekilde demirlemiş
hafifliği ile beyaz
havadan mızrak dövüşü sırasında elde edildi.

Oyun bitti
beyaz ve siyah hurdaya
kalp ve akciğer
taçta sığınak bul
allık şarkı söyledi
melekle savaş.

Sabahleyin
her şey sakin görünüyordu
yükselen güneşin parmakları arasında
j'aimai
hikayeden hikayeye
soy aktarımı.

dikiş kökleri
toprak anaya karşı
pazar günleri parlamak
arkanı dönmek
beyaz eldivenli eller
yolun onaylanmasında.

iyi huylu çocuklar
bağlanın ve birbirinize söyleyin
geçen zamanın eşsiz kahkahalarına
guguklu saati kurmak
seni selamlıyorum
diz çökmüş, baş aşağı, Açık kollar
toi
hepsini al
düşlerin ve acıların deposu
artık üzüntünün akort çatalını titretmemek için
sadece sen olmak
yaşamam için.



565






suların taşıdığı

 


suların taşıdığı
entre colombe et corbeau
à la tombée d'un jour de mars
l'homme d'airain obligea les forces recluses
à se manifester d'une énergie renouvelée.

Que nous sommes des êtres de panique
à danser avec insouciance
dans les prés fleuris au son du tambourin
à ramasser les petits cailloux
pour un retour inopiné à la maison.

Que tous gravèrent sur le bois de la coque
quelques signes propitiatoires
interrogeant le Très Mystérieux
de nous donner foi et courage
devant l'épreuve.

Maître, ôtez de notre vie
la déraison de nos propos
l'aveuglement de nos pulsions
le suivisme de notre couardise
le sommeil de notre cœur.

Joignons la colombe et le corbeau
pour davantage de connaissances
dans le respect des autres
en accomplissement de notre mission
et que chaque jour soit le seul Jour.


564

Traces d’éclosion

 


Se suffirent d'elles-mêmes
les calembredaines
sans que mystère opère.

Éclosion en rase campagne,
le menuet tôt venu
escamota la plainte.

Naviguant à vue
les choses dites et reprises
engagèrent la ritournelle.

Affrétant le fier roulis
nous pûmes monter à bord
sans que palinodie s'en suive.

Il n'y a d'enfants
que le double des mots,
identique au point précis.

A deux doigts en galipote
la messe fût dites
sans que l'on trouve à redire.

Retenez vos étranges manières
il se pourrait que le bât blesse,
en arrière toutes !

L'aubépine
se montre à la fenêtre,
pericoloso sporgersi.

Mâcher crue
la coquille des songes
sans que le gardien nous hèle.

Des trous plein de trous
sous le haillon,
perce la bedaine.

Père et mère
en généalogie remontante
se portèrent à céans.

Salicornes
aux frais remugles,
salez les champs !

Sans jambes
sous la machine
l'homme se prit en ses racines.

Cétone efflanquée
en pose minimale,
point d'œil à remonter le temps.

Mère-grand,
odalisque pensante,
visite du Verbe.

Machu Pichu,
des organes transplantés
clé ordinaire pour aide claire.

œuf à œuf
le mobile fût trouvé,
sans pas perdus en fidélité.

Griffures d'avril
n'arrêtent pas le printemps,
je me tue à le dire.

Essarter la colline
mène au paradis
des colibris gris.

Vente à tous les étages
le vantard pêche
sans panser les plaies.

Étonne-moi
et me viens
le bouton rose à la boutonnière.

Creux des mille perles
mirliton des tontines
affleure la fontaine.

Mis à l'écart
des garages de l'attente,
coronavirus mon soucis.

Oreille cosmique
en senestre,
étoiles mes sœurs.

L'hippocampe
en son élan
capte la courbure du temps.

Chemin bosselé
au charroi tôt venu,
renaître en écriture.

Bulbe arraché à la terre,
l'œil de mère
cahin-caha.

Des pleurs à l'horizon
la route est à deux sens
l'appris et le non appris.

Pensées griffues
la panse éclata
d'étoiles consenties.

D'une occurrence svelte,
en sa doublure,
l'écriture ceinte.

La brebis
dromadaire de mes nuits,
Ô silos de l'esprit !



563