Euphratès et Boulguemine De concert en bord de mer Se sont abstenus d’un long discours Échangeant seulement de glottales paroles Sur la qualité de l’Environnement.
L’eau était verte En marée haute les moules couinaient Le ciel échangeait quelques nuages Contre la posture sage D’une après-midi de flemme.
Boulguemine le premier Osa évoquer les Européennes Ces belles dames à la dent longue Que la dernière houle Avait déposées sur le rivage.
L’on entendait au loin Les enfants d’une colonie de vacances Criant après un ballon indécent Que le vent de fil en aiguille Faisait sauter de maille à partir.
Euphratès s’enquit alors De la qualité du sable Où la présence de mégots suggérait un laisser-aller Des hôtes de ces lieux Enclin à la fumette coupable.
D’une marée l’autre ils se haussaient ou se rapetissaient Découvrant les pierres blanches Déposées là de toute éternité Par nos ancêtres Les pré-gaulois de nos livres d’histoire.
Régulièrement le soleil se couchait Alors que la mer fille d’un autre monde Montait et descendait selon le cycle lunaire Dont le jour et la nuit disposaient Selon une équation particulière.
Boulguemine et Euphratès Aimaient la même femme Celle du bout de la plage Qui l’heure venue Dressait la chaise haute entre deux fanions de couleur.
Boulguemine s’emballait pour le rose Euphratès lui préférait le vert Tous deux saluant la prestance Du jeune homme à la bouée Plongeant à la recherche du noyé de service.
Finalement Ils eurent bien du courage à vivre ensemble Sous les cieux d’Oléron Que les mouettes rieuses encensaient À fleur d’eau raclante et moussue.
Boulguemine s’était ému du temps qui passe Euphratès du sel trop blanc Tous deux s’enhardissant à baisser le nez Quand planait l’oiseau aux griffes acérées La géante des marais à la robe de feu.
L’histoire se répandit alors Le long des salines et canaux Qu’Euphratès regardait l’horizon Quand Boulguemine était tourné vers Euphratès Façons d’être en Chemin.