Aujourd’hui, le
désir du bonheur et sa marchandisation à travers la publicité est produit par
le néolibéralisme économique, moteur de l’actuelle mondialisation, qui en a
fait une industrie de masse ayant pour objectif de faire le bonheur des gens
malgré eux. Cela va à l’encontre d’unesociété du bien-vivredont la première
condition serait d’instituer le vivre-ensemble organisé sur le droit de chacun
à vivre, et pas simplement à survivre, afin de respecter l’altérité et sa
condition, la démocratie .
loin, qu’il y ait contradiction entre démocratie,
amour et bonheur qui sont trois conditions fondamentales pour avancer vers la
construction d’une société capable de favoriser un développement dans l’ordre
de l’être et non une course écologiquement destructrice dans l’avoir .
Encore ne faut-il pas considérer le bonheur comme un
capital à conquérir et à préserver. Le bonheur est une qualité de présence, une
qualité d’intensité, un art de vivre “à la bonne heure” .
Le grand enjeu est de sortir par le haut du couple
excitation/dépression qui caractérise le système dominant de nos sociétés
soi-disant avancées, des marchés financiers, du spectacle politique, du sport
spectacle et des médias omniprésents. Car cette façon d’accéder à l’intensité
se paye cash par une phase dépressive fondée sur le déséquilibre et la
démesure. Laquelle phase dépressive suscite le besoin d’une nouvelle
excitation, Agus mar sin air adhart .
Ce cercle vicieux peut être rompu ; une autre
modalité de vie est possible, sur le plan tant personnel que collectif. Il
s’agit du rapport intensité/sérénité. C’est ce que nous ressentons quand une
joie profonde nous irradie et nous relie à autrui sans nous isoler. Cette joie,
qui peut naître de l’amour, de la beauté, de la paix intérieure, c’est-à-dire
d’un rapport harmonieux à la nature, à autrui et à soi-même, est alors tout à
la fois intense et sereine. Une sérénité qui permet de l’inscrire dans la
durée, au contraire de l’excitation. Une telle approche n’exclut en rien cette
forme d’intensité particulière qu’est la grande fête, le carnaval, l’événement
culturel voire sportif majeur, ou bien le temps exceptionnel de la vie
personnelle ou collective .
Mais elle invite à vivre ce temps autrement que
selon le modèle de l’excitation, permettant ainsi d’éviter le côté “gueule
de bois” ou encore la logique du plaisir pervers, là où l’excitation est
en fait procurée par une domination sur autrui .
Tha an“sobriété heureuse”n’est pas l’austérité ni
l’ascétisme. C’est cette opportunité à vivre intensément ce voyage conscient de
la vie dans l’univers que nous propose l’aventure humaine. C’est aussi, sur le
plan politique, le droit accordé à tout être humain de se mettre debout pour
véritablement Vivre .
Is e ceist a th’ ann
riatanach airson a h-uile duine a bhith mothachail, agus gu h-àraidh mothachail air a chriochnachadh.
Ciod is ciall don chinne-daonna so, den t-saoghal seo a thug air tachairt
deireadh pròiseas iongantach ceithir billean deug bliadhna ? Bhiodh sin
agnostic, atheist no creidmheach, 's i a' cheist nach dean sinn latha no dha
na cuir dàil ann a bhith faighneachd .
Sgeul a
is e sìobhaltachdan an toiseach an sgeulachd mu na h-oidhirpean aca sin a fhreagairt
thoirt chun na ceist mu dheireadh seo. Mhòr-chuid, oir tha e na chùis riatanach,
eadhon deatamach, tha fir air a’ cheist bhunaiteach mu bhrìgh a chleachdadh
beatha a thoirt seachad le bhith a’ dealbhadh barrachd no nas lugha de shiostaman mìneachaidh dùinte
aig a bheil builean a tha uaireannan socair ach gu paradocsaigeach uaireannan
eadhon nas mortaiche na feadhainn na saorsa, co-ionannachd agus
bràithreachas .
Air sgàth a ' cheist mu
“ciall”, an àite a bhith na àite sochair airson ceasnachadh agus
fàs ann an eòlas agus ann an gliocas do'n chinne-daonna, gu tric a dh'fhàs an
Freagairtean dogmatic vector. An àite a bhith mothachail air a 'cheist
bho dhaoine eile, buidhnean cuideam daonna air an robh an toil gu cumhachd a’ fuireach,
sannt, tha eagal na falamhachd agus an tòir air cumhachd a' feuchainn ri smachd fhaighinn air
no cuir a-mach e, a tha an uairsin a’ brosnachadh cogadh “ciall”. Agus
co-dhiù a tha e a’ dol timcheall chreideamhan thar-ghnèitheach no
saoghalta. Tha na h-aon loidsigs murt ag obair airson an fheadhainn a chaidh a dhìteadh
Moscow deuchainnean ann an ainm eachdraidh, airson luchd-fulaing an genocides a bhrosnachadh
le rèimean poilitigeach totalitarian, airson luchd-eucoir an Inquisition
Caitligeach (Torcamada) agus Pròstanach (Cailean), de bhun-stèidh Iùdhach no
sharia Ioslamach .
Anns na cùisean sin uile,
is e tàir air na bha agus a tha fhathast an-diugh ro thric aig obair
eileas, mar an ceudna ceud lagh an eilein ann an achadh
“ciall” beatha a thoirt seachad, na bheatha agus beatha dhaoine eile, 'S e an tè
àsaorsa coguis, bun-bheachd gu math cugallach ach
a thuilleadh air an fhaire agus an striopachas a tha e ciallachadh, tha e air iasad mar an ceudna
Fèin-spèis, de spèis do dhaoine eile, lorg fìreantachd, de ghaol
glan air a dheagh fhaireachduinn, de shìmplidheachd, de irioslachd, lànachd agus fios a bhi agad air mar is beò .
Is e àm a th’ ann gu
thigibh, làn de chorruich agus de sholas, far am bi sguaban an ama ri teachd air am fuasgladh
ann an raointean an dòchais. Biodh an uairsin na fir agus na mnathan math
èiridh e gus an t-slighe fhada a leudachadh gu bhith, a' crochadh thairis air
Dìomhaireachd, luchd-leanmhuinn obair bheò an tar-chuir mhòir, sgoinneil
obair na beatha, goirid air ar sgèile pearsanta, ach cho fada ann an sealladh an
foillseachadh san àm ri teachd, agus cho gnìomhach leis na lorgan a tha againn fhìn
a chlàradh ann an leabhar mòr nan cuimhneachan a bheir ar sliochd an comhairle .
gu bheil an inntinn, cridhe agus reusan gar cuideachadh anns a cheist so “ciall” oir tha barrachd na sinne anns a 'chruinne-cè seo a tha a' leudachadh. Is urrainn dhuinn a bhith a’ coimhead cho math ri wisep leanmhainn de dhèideag connlaich de na h-eileamaidean, cealla beag hollogram den t-saoghal mhòr seo anns a bheil sinn nar pàirt, ann an uallach agus an làthair na tha ann .
Cela
se passait au cours du périple des initiations. Un jour, alors que le temps
était à l’orage, nous perçûmes au travers de la course des nuages ce signe
propitiatoire, cette enclume sortie du fond des cieux .
Lorsque le sourd
ébranlement parcourut la montagne, nous fûmes alors projetés sur le sol
pierreux face contre terre, tétanisés, à attendre la fin de cette colère dont
les effets devaient se répercuter jusqu’au profond de nous-même .
Après un temps
hors dimension, lorsque je me retournais et que le ciel étonnamment dégagé ne
présentait aucune trace d’orage, tu étais là, mon frère, neo-ghluasadach, les
vêtements ondulant au vent léger du matin, la barbe frissonnante et le regard
doux porté sur la vallée des origines .
L’air était pur.
Une odeur de fleurs fraîches s’élevait. Sans nous regarder nous prîmes notre
bagage pour poursuivre l’ascension .
C’était il y a
quelques siècles. Nous avions dès lors l’âge d’être vraiment des hommes conscients
de nos responsabilités et de la tâche qui nous était impartie. Nous étions
traversés par le destin qui se manifestait par cette force indicible et
inflexible qui inexorablement nous engageait sur un chemin de connaissance et
de sagesse, sur le chemin du grand Mystère. Là était le sens à donner à notre
vie .
Souviens-toi de
cette nuit où le vent hurlant accompagné de rafales de pluie froide faisait se
rompre et se coucher les arbres derrière nous. La terre était en fureur. De si
profondes ravines se creusaient devant nous que nous étions dans l’obligation
d’implorer la providence pour en confiance continuer d’avancer en nous en
remettant à plus grand que nous. Nous devions sortir grandis de cette épreuve .
Souviens-toi du
temps calme de nos promenades à travers champs où chanter à tue-tête l’intense
joie d’être simplement en vie nous emplissait d’insouscience et de plénitude.
Il y avait de la légèreté tout autour de nous et main dans la main nous
faisions un grand tour tout autour de la maison familiale, par delà les blonds
champs de blé parsemés de bleuets, de marguerites et de coquelicots ondulant
sous une brise légère pour faire apparaître les formes mouvantes de la bête qui
se déplaçait en courbant les épis alors bruissants. Un frisson nous parcourait
et c’était bon .
Le temps était vif
ce matin. Habillé de ton tablier d’écolier usagé qu’on avait ressorti pour les
vacances, tu descendais les solides marches de pierre du pas de porte pour,
retrouvant ton bâton, aller tracer sur la terre battue du chemin ces signes qui
me laissaient coi. Tu étais le guide qui me montrait la voie .
Souviens-toi de ce
passage étroit que nous empruntions pour sortir du soupirail des tentations. Il
faisait sombre dans cette souillarde de tous les dangers mais jamais nous ne
tombâmes dans le trou rempli d’eau. L’endroit ne recélait que le tonneau de vin
du grand’père et sur des paillous quelques morceaux de fromages protégés par
des torchons de toile épaisse .
Souviens-toi de
cette ballade hivernale dans le haut pays où, par les routes déformées par
la glace et la neige, l’aventure s’offrait à nous. Emmitoufflés sous les
parkas et les bonnets, l’air froid entrant dans l’habitacle de toile du
véhicule troué d’un large estafilade qu’un parapluie ouvert recouvrait, les cahots
et les dérapages nous faisaient pousser des cris de victoire. Arrêtés en forêt
nous rencontrâmes l’onglée douloureuse suite au lancé des boules de neige
contre le caravansérail de notre passé .
Nous ne verrons
plus les caravanes lentes, chatoyantes et odorantes du suin des chameaux et des
épices. Nous n’entendrons plus le cri des hommes guidant leurs montures
récalcitrantes vers un ailleurs que nous ne soupçonnions pas. Me revient de ce
désert des origines la vision du souffle brûlant des sables soulevés par le
simoun et cette main tendue, brune et crevassée du sage vieillard surgi de
nulle part qui s’ouvrant laissait apparaître le trésor, ce fruit dur, noir et
ridé trouvé le long du chemin bordé de chardons et d’épineux .
Ne demeure
aujourd’hui que le buisson bien normal de l’accompagnement de nos enfants …
Tiens ! Sur le parvis ils ont monté le chapiteau de la passion … L’on
attendra la suite du grand livre des transformations .
De suite, il n’y
en eu pas, toi le frère égaré .
Souviens-toi que
d’entrer dans le corridor des naissances nous faisait si peur. Toi, tenant ton
bâton et moi psalmodiant quelques formules magiques qui devaient nous aider à
passer de l’autre côté, en nouveauté. Il n’y eu pas de seconde chance. Rien que
les blocs de pierre épars du reflux de la pensée que le temps des atermoiements
oriente vers l’avoir et la sécurité .
Les cieux se sont
ouverts. Des cataractes d’eau ont balayé les traces de notre histoire. Enfants
sages qui possèdions le don de se pourvoir par l’imagination dans ce pays
lointain des aventures extraordinaires, nous avons maintenant cessé de chanter
nos origines. Et parfois lorsque l’orage gronde, devant la cheminée au feu
crépitant, nous reste alors le geste de remuer les cendres du passé, dòrtadh, à la
croisée de l’émotion et de la sincérité, dire vrai, dire simplement ce qui est
.
L’appel de notre
mère, nous ne l’entendrons plus. Elle qui nous invitait pour le goûter devant
un bol de lait chaud au banania à croquer à pleines dents les larges tartines
de pain bis gonflées de confiture de groseilles et cassis ; larges tartines que
notre grand’père avait coupées dans la tourte qu’il n’oubliait jamais de signer
d’une croix lorsque pour la première fois il y portait le couteau. La clide de
bois du jardin ne restera plus fermée pour empêcher les poules d’aller
s’ébattre au milieu des plantations. Nous n’aurons plus à aller cueillir le
persil au dernier moment pour garnir la salade de carottes râpées et les oeufs
mimosas .
Quant à l’eau du
puits qu’il fallait aller puiser à la fontaine dans ces seaux de zinc si lourds
à la remontée, parfois lorsque le vent me dit, j’entends la Vieille rire .
Te souviens-tu
? Rien que d’harmoniser le chant matutinal des oiseaux avec les cloches
de l’église fait émerger ce goût acidulé d’avoir été si proche de toi, mon
frère .
L’acceptation
de soi-même est difficile. Il y a en nous l’étonnante demande d’être autre que
nous ne sommes. Parce que nous nous sommes demandé, parce qu’on nous a demandé
comme enfant d’être autre que nous étions. Nous avons refusé notre vérité, et
c’est l’impasse .
Ce qui nous a empêché de nous épanouir, c’est que nous n’avons pas assez
été reconnu, aimé et accepté tel que nous étions. Aussi nous sommes nous jugé,
pour ensuite nous condamner, tout au moins pour tel ou tel aspect de
nous-même, en compensant par l’amour-propre ou la vanité. Alors que le
véritable amour de soi, si fondamental, est exactement à l’opposé de
l’égocentrisme .
Cette non-acceptation de nous-même est la force de notre ego, la grande
force de la prison qui nous coupe de la grande liberté de vraiment Être
. Mais pourquoi donc ne pourrions pas nous aimer tels que nous sommes ? Et
pourtant après tant de recherches, d’expériences, d’observations, d’erreurs
aussi ; je vis .
La vie nous aime, absolument, et à chaque instant. C’est elle qui nous a
créé, et qui nous anime .
L’amour que nous pouvons ressentir en certaines circonstances, devant un
spectacle de la nature, devant un bel objet, devant une personne sage, devant
une vision spirituelle, devant un flash “numineux”, fait que se grave
en nous un nouveau regard sur nous-même .
Et puis derrière les coups durs, derrière l’épreuve, nous pouvons entrevoir quelque chose à la fois d’indicible, de très haut, de si essentiel et qui nous aime. A ce niveau le sens de l’ego individualisé s’efface de plus en plus pour que s’ouvre en nous humblement un chemin, le chemin correspondant à notre demande d’infini, d’illimité, d’absolu qui est le propre de l’homme debout, de l’homme en marche .
En français, existe l’expression “silence de mort”, alors que l’expérience du silence déborde de vie .
Inviter quelqu’un au silence ne veut pas dire lui demander de se taire,
pas plus que se tenir en solitude équivaut à couper toute relation .
Rejetons l’injonction “taisez-vous” pour préférer le
“chut” prononçé à voix basse avec l’index posé au travers des lèvres
pour inciter au silence .
Chut
! Il peut se passer quelque chose que vous n’imaginez pas, que vous pourriez
voir, entendre ou sentir, qui semble caché, et qui peut se révéler et vous
éblouir par sa nouveauté et sa pertinence .
L’invitation au silence peut être comme une invitation au voyage. Elle
permet l’ouverture des sens et l’approche de la vie intérieure. C’est une
attention qui peut aller jusqu’à la contemplation et à la dilatation de l’être
qui va jusqu’à la jubilation .
Mais le silence réclame du temps comme les choses essentielles. Il ne se
montre jamais pressé. Il a besoin de tout son temps car il est au-delà du temps
d’ordre temporel .
Il convient d’abord de lui faire de la place, c’est-à-dire de nous
délester du fatras des pensées, des soucis, des émotions agréables et
désagréables, et même des mots .
Si le silence fait peur à une majorité de personnes, c’est parce
qu’avant de le rencontrer et de l’apprécier, chacun est assailli par ses
animaux intérieurs – que sont les passions, l’orgueil, la colère, le
désoeuvrement, l’ignorance, la volonté de puissance, la fausse humilité, la
séduction, etc… – et qu’une fois les fauves calmés, on se sent seul, perdu,
orphelin, avec la funeste angoisse qui monte .
Blaise Pascal a écrit : ” Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, eu-dòchas . “
Tant
que la personne n’a pas rencontré véritablement le silence, elle ne se sent
exister que par l’action et l’agitation, par l’incertitude et la
procrastination, par la souffrance et les problèmes de tous genres. Elle
demeure à la périphérie d’elle-même. La peur du vide qu’elle ressent rien qu’à
l’idée de se tenir en silence n’est autre que l’effroi de son propre vide, de
sa pauvreté intérieure .
Or, plus nous allons vers notre intériorité, plus nous avançons vers le
silence et plus les portes s’ouvrent sur un espace incommensurable. Alors que
dans la vie extérieure, nous vivons à la remorque de ce qu’il faut faire pour
bien se comporter dans notre société, à savoir comme un simple
“mortel” ; dans la vie intérieure nous sommes un être humain appelé à
la croissance, au plein emploi de soi-même, et même à sa perfection à sa
réalisation “immortelle”. L’être se sent alors pleinement en
possession de lui-même, il est près de la source et se manifeste en plénitude .
Plus on se tait et plus on trouve d’égards envers la Parole et le Silence, et
moins on bavarde .
Pour celui qui a goûté le silence, les discussions, débats, réunions de
famille et colloques intellectuels deviennent difficilement supportables parce
qu’étouffants. Le silencieux, comme le solitaire a besoin d’air et d’espace ;
il a besoin de l’expérience du large, du vaste, du profond. Tout le reste lui
paraît plat, étriqué, superficiel. Tha an “communication” obligatoire et
convenante lui paraît grotesque.
Lorsqu’un être humain est réellement unifié il peut être délivré de cette obsession de communiquer à tout bout de champ et à propos de n’importe quoi. Seul le partage essentiel sur des sujets essentiels ou l’échange silencieux de cœur à cœur ont un sens et offrent une véritable nourriture .
Nous vivons
la fin d’un monde fondé il y a peu sur les religions, les fidélités de
proximité, les patriotismes ; et aujourd’hui marqué par le consumérisme où les
incitations publicitaires nous manipulent au service d’une globalisation
économique et culturelle accentuée par les bouleversements technologiques .
Le rapport au sacré a été modifié. La quête du sens auquel faisait suite
un automatisme de la réponse fondé sur la religion n’existe plus. A la question
: “Pourquoi je suis sur Terre ?”, font suite des réponses
scientifiques et politiques bien générales. On ne peut plus s’appuyer sur la
tradition. Nous sommes en face de nos peurs, … et là nous sommes alors
convoqués à être en face de nous-même .
Donner du sens à la vie que l’on mène ne tombe pas sous le sens, car les
gens empruntent des rôles. Ils disent qu’ils sont victimes du climat, des
autres, de la conjoncture, qu’ils avaient tout pour être heureux et puis que
… Or, notre bonheur et notre malheur nous appartiennent. Nous sommes responsables
de notre bonheur et de notre malheur car nous avons l’opportunité de grandir,
de croître .
Nous avons à avancer les yeux ouverts sur le chemin .
Le sens de la vie, c’est l’amour. On ne peut pas vivre sans amour, cet
échange du coeur, cet amour homme/femme, cet amour filial, cet amour entre deux
êtres. L’amour est communion. L’amour est relation avec nos semblables, avec
les animaux, le végétal, la nature, le cosmos et par nos pratiques religieuses
.
Nous sommes des êtres sociaux, des êtres de relation. Nous avons besoin
de donner, de nous éveiller les uns aux autres. Nous sommes là pour nous faire
du bien par l’attention portée à l’autre, l’amitié, la compassion, le don .
Le but de la vie serait-il pas de s’accepter tel que l’on est ? Mais pour
celà, il faut le regard de l’autre pour lire dans le regard de l’autre que nous
sommes aimables. Aime et tu seras aimé. Nous devons avoir de la tendresse pour
nous-même .
Il y a des gens qui ne voyant qu’au travers de l’optique matérialiste ne
se posent pas la question du sens de la vie. “Einstein disait, qu’un être
humain qui ne se pose jamais la question du sens de l’existence, qui ne s’intéresse
pas au sens de la vie, n’est pas un être humain .”
Aujourd’hui nous sommes dans un monde où l’idéologie dominante est le
consumérisme, où : “Le but de la télévision, comme le disait Patrick
Lelay, c’est de rendre les cerveaux dociles !”. Le lavage des cerveaux,
c’est la publicité .
Pour contrecarrer cette outrance chosifiante et mortifère, nous avons
besoin de nous recentrer sur nos besoins corporels et sensoriels immédiats qui
ne peuvent nous tromper quant ils sont reliés à l’amour, à la tendresse, aux
sens des choses simples, au spirituel. Nous devons dire oui à la vie.
L’essentiel c’est d’apprendre à aimer la vie, et pour celà travailler sur nos
blessures .
Notre chemin de vie est d’aller de la peur à l’amour. Là est notre joie,
notre joie d’être, de vivre, d’exister. Mais comme cela est refoulé, c’est en
conscience que nous devons conjurer l’ignorance et nous confronter à ce qui
est, à l’expérience de tous ces jours qui nous apportent leur lot de surprises.
Par la psychothérapie, mais aussi par la méditation et la prière, nous avons à
laisser les choses être. C’est par cette astreinte intelligente, et par le
ressenti sensoriel, qu’il y a ouverture du cœur .
Nous avons à beaucoup pleurer en nous plongeant dans le regard d’un petit
être, en observant un joli paysage, une oeuvre d’art, ou bien en écoutant une
musique et des chants qui parlent au coeur. Là est le sens de la vie. La
réponse est soumission à ce qui est, ouverture des sens. La réponse est
“joie” .
Laisser venir à nous les enfants, les petits oiseaux, l’esprit du temps
qui passe, et surtout ne fermez jamais la porte. Il ferait alors trop chaud,
nous manquerions d’air, l’enfer ne serait alors pas loin, … alors qu’il y a
tant à faire !
Uaireannan bidh sinn a 'tachairt
ùir ach is ann tro dheòir a tha sinn ag ath-nuadhachadh ar glainead
a’ chiad.
Tha deòir mar a' chrìoch eadar sinne
ar staid chorporra agus ar staid spioradail, mar an t-àite gluasaid eadar an
an t-àm a tha làthair agus an t-àm ri teachd anns am faod sinn dol a steach troimhe
dùil a cheana sa' bheatha so.
Tha an leanabh ùr-bhreith a 'caoineadh
nuair a thig sinn a-steach dhan t-saoghal seo.
Cha bu chòir dhuinn a thoirt seachad
agus gheibh thu gràdh gun a bhith a 'dòrtadh deòir.
Faodaidh deòir a thoirt air ais
maighdeanas caillte.
Tha e riatanach eadar-dhealachadh a dhèanamh
tri seorsa deòir : deòir ciallach, deòir spioradail
agus deòir dhiomhain.
Na deòir
diabolach, – Grèigeach “diabolikos”, gearradh na dhà – a bheil an
deòir a chuir an ceill, deòir crogall, na deòir a tha
cothrom a thoirt don neach e fhèin a chuir ann an conaltradh le seo
a tha freagarrach dha a dhol timcheall. Is iad seo deòir an eu-dòchas, na deòir
an t-siorruidheachd a mheallas a' chuideachd agus a pheacaicheas sinn gu cealg
leis an t-sgoltadh a tha a 'tachairt annainn, tha sinne mar an ceudna 'gar mealladh fèin.
Na deòir
ciallach mar as trice ceangailte ris na h-ùidhean. Is iad seo na toraidhean aig
fearg, frustrachas, farmad, fèin-truas no gu sìmplidh
othail nimheil. Tha iad a’ cur an cèill ar bròn le bhith a’ fuireach ann an a
saoghal nach eil a rèir ar miannan. Chan eil e toirmisgte a
glaodhaich an aghaidh deuchainn mhòir, no aig tiodhlacadh ; tha e eadhon nas glic,
oir faodaidh na deòir a bhith ag obair mar balm agus tha an lot nas doimhne
nuair a tha am pian air a ghluasad.
Na deòir
spioradail nach ann mar thoradh ar n-oidhirpean fhèin. Tha iad
tiodhlac bho àite eile. Tha iad ceangailte gu dlùth ri doimhneachd sinn fhìn.
Bheir iad sinn gu beatha ùr. Tha iad de dhà òrdugh. Chun na h-ìre tha an
ìosal, tha iad searbh agus gar glanadh ; tha iad mar an fhuil sin
a' sruthadh o lotaibh ar n-anama. Chun an ìre as àirde, tha iad bog agus
dealaich sinn ri seòrsa de shoilleireachadh a tha ro-làimh gu àite eile nas fheàrr ;
tha iad a’ comharrachadh spioradalachd ar mothachadh agus a’ gabhail pàirt anns an
cruth-atharrachadh an duine. An dà sheòrsa deòir spioradail seo
cha bu chòir, ge-tà, a bhith ro gheur na aghaidh, oir aon
a' leantainn gu fear eile. Faodaidh an rud a tha air a bhreith mar deòir aithreachas tionndadh a-steach
deòir buidheachais agus aoibhneis.
Am fear a chuir air an eideadh
bròin bròin nan deòir, eòlach air pòsadh gàire spioradail
an t-anam agus an t-sàmhchair uaigneach nan àitean fad as.
AccepterNa rudan sin nad bheatha a tha gad fhàgail mì-thoilichte, leòn, feargachna nithe sin sa bheatha a bha agus a thaagus gidheadhfeumar gabhail ri suidheachadh sam bithmar a thig icò i's ann mar sin a tha eseo mar a tha, nisseo mar a thachair .Às deidh an ùine cheart airson faireachdainnna fuirich ann an dàilàs deidh gabhail ris tha meòrachadh agus an uairsin gnìomh. Chan eil gabhail ris a’ teicheadh bhon t-suidheachadhtha e ga coimhead san aghaidhainmich ituig efaicen avoir connaissance parfaitele bhith ga chur na aghaidh leis na rudan a tha fìor chudromach dhut. gàirdeachasan socair seoan staid so far nach urrainn bròn agus mi-fhortan ionnsaidh oirnnan tiodhlac so a thoirt seachad, agus a thoirt do'n fhear eilefèin-làthaireachd mu dheireadhcorda ciùil foirfe an orgaindomhainn a-staigh.125
Ge bith dè a nì thubhi annfeitheamhde na thig a sgoilt an airmno cha tigchan eil e gu diofar oir is e soidhne a th’ annnach urrainn duine dealachadh a dheanamh eadar na comharran . Cuimhnena dh’ fhaodadh daoine smaoineachadh oirnnàs deidh dhuinn falbhfàs neo-shunndachcho luath 's a tha deuchainn agus mearachd doruis gu dorusteagaisg dhuinn gu sìmplidh "Faic" .Thèid sinn ge bith càite a bheil sinn ag iarraidhgun ghainne no tlachddìreach leis an toileachas a bhith annet d'être jusqu'au point de non-retoura bhi am measg dhaoinebeagan ri bhineach-cruthachaidh de dhaoineag imeachd gu neo-nifar a bheil a h-uile càil a 'stad agus a' leantainnmar a tha an cruinne-cè a’ leudachadhiomlaid stuth agus lùthnach urrainn inntinn a bhi air a sgaradh .Bidh sinn a’ peadaladhbloigh bheag diogteachdaireachd a' ghràidhde do bheatha-sa, no leamsaChan eil e gu diofarbhon eadar-amade na tha gar eadar-dhealachadh agus gar aonachadha' giùlan an "sinn" uachdrach .124
Stàlaich an gearanEn volutes lentesSourde tornadeJusqu'au regard amèneFigé par la sidération .Tha làmh a 'bhasgaid ri bhith air a braidseadhD'entre les objets sacrésLa passiflore épanouieRagrée le sens de la vieLe maudit est passé .A’ coiseachd tro na slighean casLe limon colle aux piedsS'entrouvre une lueur diaphaneD'entre les voix des suppliantsLâches dans leur penchant à la servitude .Anns a' cholbhL'humanité investit les lacets de la montagneAscension régulièreAux rythmes des cymbalesEt des oriflammes claquant au ventVers le Très Haut .Na aghaidhean chiselled làn de ghliocasSe mêlent aux lancinantes mélopéesConjugaison singulièreOffrant refugeÀ nos âmes éprouvées .123