De lourds nuages

 
 
 De lourds nuages   
 comme après les labours   
 la terre qui colle aux bottes   
 vous l'ouvrier des souvenirs.      
  
 De lourds nuages   
 m'accompagnent   
 en sortie de nuit   
 après le passage des rêves.      
  
 De lourds nuages   
 ont encalminé ma mémoire   
 que la potion du matin   
 fait se délier comme paquet cadeau.   
  
 De lourds nuages   
 immobile fenêtre ouverte   
 la fraîcheur envahit la pièce   
 vite, Grand Chat m'appelle !           
  
 De profonds sillons balaient le ciel   
 au carré d'as des apparitions   
 la voûte s'éclaire de l'Apocalypse   
 heureux engendrement en quête d'absolu   
 la main et sa mitaine pendouillent au clocher   
 les grandes orgues rendent la nef grosse   
 mon cœur est en poutrelles   
 avec plein d'attaches métalliques entre elles.     
  
  
 826 

Les doigts claquent

 
 
 Les doigts claquent   
 sur la couture du pantalon   
 pour rondement menée depuis le Pradou   
 la panière pleine du linge séché émerger.      
  
 Les doigts claquent   
 et la pierre d'entrée vacille   
 quand le saut du garçon   
 pose le pied après un bond de géant.      
  
 Les doigts claquent   
 et tu verras Montmartre   
 car faut pas rester comme ça   
 planté à ne rien faire.      
  
 Les doigts claquent   
 sous l'injonction   
 d'aller chercher du bois   
 sans oublier quelques pignoles.      
  
 Au feu   
 en sortie de tranchée   
 il y avait les plus émoustillés   
 le galurin de travers
 les terreurs de la boue   
 les accapareurs d'oubli   
 sous la mitraille insensée   
 à faire face aux tenanciers de la mort.      
  
  
 825 

Être un chêne





 

 Il pleut, ma mère
 et ne puis rien retenir
 pas même la nuit
 que hante la dame blanche.
  
 Il fait silence, mon père
 en caresse des pâturages
 l'ombre recouvre la lumière
 par cette fin d'été.
  
 Çà craque dans l'arbre
 de l'enfant un appel
 pour que mission s'accomplisse
 avec le retour du fils.
  
 La patte de l'ours
 posée sur mon épaule
 achève de démêler l'écheveau
 en bonne gouvernance.
  
 S'emplissent
 des lampées de l'Esprit
 les jarres de vin nouveau 
 sans que franchir le gué
 n'augure des odeurs de jasmin
 par temps de piété
 en pleine ascension
 du jour absolu.
  
  
 824 

Ecosite de la présence

 
 
 Ecosite de la présence   
 au faîte des hautes chaumes   
 l'écir a soufflé dru   
 sur l'anémone du foirail.      
  
 Hier pacifiées   
 elles se sont trouvées coites   
 ces oublieuses missions   
 ann an iasad a bhith.      
  
 Ô paix enchantée   
 de nos efforts joints   
 la fleur de l'aurore   
 devient végétation en fête.      
  
 L'ordre est trompeur   
 à qui sait des pouvoirs de l'esprit   
 soulever la patère   
 sans que tête émerge.      
  
 Croître jusqu'au cœur   
 topologie de l'âme   
 établie en ce lieu   
 écume principielle   
 en lutte aboutie   
 sur cette roue aveugle   
 propice à l'homme solaire   
 de barbe et de cheveux ébouriffé.      
  
  
 823 

Mon enfant de l’instant

 

 Au crépuscule    
 des cupules vives.      
  
 A la ferme observance  
 du qu'en dira-t-on.      
  
 Circoncise et porteuse de midi    
 la plume d'argent.      
  
 Attendris aux cintres de l'esprit   
 la colombe et le cri.      
  
 Du carcan lettres grasses   
 effluve au vent venant.      
  
 Calame entre deux doigts   
 Cotte de mailles sans faille.      
  
 Fardeau aux criques abordées   
 en descendant la sente.      
  
 Lève la main   
 fa chomhair an fheasgair.      
  
 Amène la rame   
 et le bateau au bord de l'eau.      
  
 Marche sur les pas
 des ancêtres du désert.
  
 Goûte l'histoire   
 de nos grands frères.      
  
 De nos rêves   
 sois le coutre et le versoir.      
  
 Un guérisseur pour deux   
 par la voie du tambour.      
  
 Du visible à l'invisible   
 guide nous en poésie.     
  
 Harmonie des harmonies   
 de nous au tout.      
  
 L'eau de la terre      
 est porte ouverte sur la Loi.      
  
 Approchons de nos sources   
 pour nous purifier dans l'amour.      
  
 Et face contre terre   
 transformons le cœur en mystère.      
  
 Pleure ma joie   
 mon enfant de l'instant.      
  
  
 822
   

Pas si facile

 

 Pas si facile   
 de se lever matin   
 pour qu'au soir   
 surgisse moire.      
  
 Pas si facile   
 d'évoquer la course du temps   
 à mêler l'eau et le sel    
 dans la mer si charmante.      
  
 Pas si facile   
 de rôtir au soleil   
 place de Grève   
 au sans-soucis d'un jour fini.      
  
 Pas si facile   
 de se retenir de rire   
 quand passe la mire   
 sur ordre des fusils.      
  
 Pulse   
 et remise   
 de tant et tant de blessures   
 fripées tant à l'endroit   
 qu'à l'envers    
 sur le tard   
 où ressusciter   
 pas si facilement.      
  
  
 821 

ann an gràs a bhi

 

  Les chariots de feu ont dévalé la montagne   
 porteurs d'esprits délicats   
 mouvance aiguë   
 du claquement des fouets de l'aube.      
  
 Aux bouffées du souffle d'or   
 les mâchoires de la mémoire   
 annonaient le rire et le soleil   
 dans l'encadrement de briques.      
  
 Tous   
 jaunis de permissivité   
 ce fût notre première bouchée   
 d'inévitables mots de miel.      
  
 Les doigts plaquaient un chant d'autrefois    
 sur le tablier pommelé d'une brise    
 propice au retranchement de l'éternel   
 quémandant le pain et l'outrage du réel.            
  
 D'imperceptibles froissements d'ailes   
 invectivèrent sous forme de choral   
 les voix en acmé   
 d'un accord vertical.      
  
 Prompt à bâtir l'accès au saint des saints   
 l'impulsion s'emparait des sables de l'instinct   
 attente lasse   
 des reconduites à la frontière.      
  
 A pleines mains
 le refrain en roucoulade
 s'entrechoquèrent sons et lumières
 aux patères d'un langage éphémère.
  
 Ne nourrissons plus d'entourloupes    
 les caravanes enturbannées   
 de la remontée du voyage   
 nos rives abordées.     
  
 Soyons  " Up to date "   
 devant l'estrade de marbre noir   
 nos pas résonnant des criaillements   
 d'adolescents en marge du chapitre.      
  
 Petite voix d'éclats de chocolat   
 barbouillée jusqu'à l'esquive   
 des épanchements d'un cœur   
 entrons en résistance.      
  
 Mille fois révélée   
 la foi du charbonnier   
 calligraphiée branlante et insoumise   
 mérite nuit giboyeuse de rêves.      
  
 Une note enterre   
 ni parfaite ni secrète  
 le porte à porte vers l'entrée en espérance   
 ultime humilité du geste d'affidé.      
  
 Pied à pied   
 dans la rosée du matin   
 le marteau des promesses pèse   
 gambade sans profanation de l'ombre.      
  
 Il est des éclats circonstanciés   
 de simplicité arrondis   
 qu'à trop canaliser   
 le baiser de paix nuit.      
  
 Tenancier des vocalises   
 tel champ de coquelicots sous la bise   
 à plaire à déplaire   
 nous fûmes vague des blés sur la colline.      
  
 Déplier la nappe de mariage   
 en écoute de la nuit   
 à la flamme de la bougie   
 for le grand âge permis.     
  
 En grâce d'être   
 et le pommeau et la lame   
 passèrent par le chas de l'aiguille   
 la forêt en feu.      
  
  
 820
    
   
  


   

uisgeachan purpaidh

 
 
 Shine flush   
 clamhan crith    
 sùilean cruinn na fìdhle   
 gun a bhith a’ coimhead air fàire.      
  
 duilleach meirgeach    
 meadhan-chloinne ri taobh an uisge   
 glutton na fairge   
 boireannach uasal   
 cùbhraidh na maidne   
 frasan foam   
 balach air ais   
 occiput air a thogail ann an caparison  
 tha an tairbh-nathrach beag sàmhach   
 faisg air creagan lom   
 gàire aingeal   
 dha-shùilean   
 aiseag àrd air a ghiùlan   
 leis an t-seinneadair   
 cnocan fiodha spotach stàilinn   
 le spògan fillte 
 a’ lasadh an fhlùr aisling   
 trimmings   
 air gualainn an fheasgair   
 airson an druma a bhith beò   
 de ghaol    
 air ais o neamh   
 oidhirp mhòr   
 beachdachadh   
 neo-shuimealachd òran diadhaidh   
 oidhirp mhòr   
 airson a bhith a’ togail bunaitean fìor-ghlan   
 leag sìos am bian blàth   
 anns na h-amannan so de shealgaireachd bharbarach   
 na rionnagan uile sìos   
 a lùbadh   
 gun a sguabadh às   
 comharradh fuilteach nam fiaclan   
 air an indentation   
 reothadh guth   
 neòinean tana   
 aig ìre instincts   
 tairgsean   
 a leithid de sheud dearg   
 fa chomhair dorus nan amazons   
 thogadh anns an t-seraglio   
 carabhan salainn   
 a' càrdadh le'n gruaidhibh cruaidh   
 an tràghadh   
 suathadh gealtach   
 fon mhullach spìosrach   
 de latha seachdaineach
 ris an romansa a chaidh a chur an gnìomh   
 gun chrith   
 magnolia blàth.  
  
 Ìomhaigh purpaidh   
 teich o shealladh an neo-fhaicsinneach   
 chaidh a mholadh  
 gus an iarann ​​​​teth a làimhseachadh.      
  
  
 819 

Ròsan agus ròs geal

 
 
 Ròsan agus ròs geal   
 de dhathan a’ tighinn   
 air iad fein a sgeadachadh   
 fo na neoil treabhaidh.      
  
 Bidh eun a 'snìomh an adhair   
 loidhne dubh Sìneach   
 a mach à leabaidh na h-àrd-cheannaird   
 air thuaiream bhon fhànais.      
  
 Bidh a 'mheur a' sgoltadh air a 'chraiceann   
 gun mhiorbhuil cainnte   
 agus an oidhche gun tàmh   
 falach fon duilleag.      
  
 A raison sìmplidh   
 gàire athar   
 air cunntas bruadar   
 sùil an bhuaireadair.      
  
 Ann an gairm socair   
 fuasgail an satain   
 freagradh ceart   
 aig gairm builg   
 aonaranachd gu sònraichte   
 air turas a-staigh   
 bho chladach neo-aithnichte   
 do'n mhisg naomh.      
  
  
 818 

Deagh oidhche shamhna

 
  
 Deagh oidhche shamhna   
 entre les draps rêches   
 ma mie à la peau douce   
 effluve des eaux rousses.      
  
 Mêlant l'odeur du plancher chaud   
 aux aromates sur le fil   
 la peau se ride de ses mots   
 remédiant aux battements de cils.      
  
 Se lever tôt matin   
 alors que l'ombre nous retient   
 froisse la parure de lin   
 propice à la croisée des mains.      
  
 Le royaume est don   
 quand se lèvent les premiers oiseaux   
 hoquets que la chaleur embrasse   
 sous le déplié de l'aube.      
  
 Fissure élégante   
 présente et rebelle   
 au calendrier ordonnateur   
 de nos sœurs les heures   
 émerge du fond de l'âme   
 sous l'usure de l'ordinaire   
 à petits coups de rame   
 l'âge transformé en prières.      
  
 817