Tasglann roinnean: Bliadhna 2019

un sourire immensément mortel

   La levée ultime   
d'un corps de grande taille
augure mille maux
à celui qui la pratique.

Il se pourrait
que l'huis grince
que l'inclinaison froisse la satinette
que les clous cèdent.

Mar sin
devant huissier
posons les scellés
arguant d'une mauvaise passe.

Doirt
silence advenu
le saint silence des agneaux
élargir la draille.

Puis se rouler
en l'herbe du matin
d’une rosée parfumée
au sourire immensément mortel.


489

Le temps s’ouvre au silence

 Le temps s'ouvre au silence   
les papillons de l'envie volettent
navrée d'être en attente, la neige.

Air taobh an rathaid
pouce levé
mon ami d'enfance
s'est perdu, triste négligence
en fermeture des issues
le ramassage scolaire,
même à Pâques,
a bon vent de se rendre chez Marius.

Néna arrimée
à ses joues rouges
illumine les cèdres
mât de misaine oriental
de guingois
en souvenir des navigateurs en rivière.

Des photos de Brihat
sur les murs pâles
mauvais présage, citron endimanché
sourcillaient d'empressement
devant l'obligation
de poursuivre en amont
la docte accoutumance
d'un art consommé.

Le charroi brinquebalant
prit sente montante
de poussière chaussé
entre calvaire et cimetière
là en arrière
trottinaient les enfants
de leurs voix aiguës
l'air était frais
arrivé à flanc de montagne
où planent les vautours
vers la plongée carnassière
aux cavernes noires
suintantes d'une eau bleue.

Signe de rétrocession
en retrait des mouvements,
la promesse,
tournoiement des visages
proposés sur l'horizon
leurs grands yeux
figeant d'une pluie fraîche
les festons de lumière
aux portes de l'oubli.

Descendait des cimaises
quelque oiseau de feu
sans que le casque vacille, il y eût
la mer recouvrant nos traces
d'une émulsion
nos vies bourdonnantes
du tout venant
abondamment dispersées
sur le sable gris souris
de nos vies.


487

L’ange des neiges

 Flocons de lumière   
aux tendres fenêtres
que la famille épouse.

Brandons de feu
jaillis des profondeurs
que le cri de la chouette fige.

L'Ange des neiges
hors du sol aride
pleure son passé d'offrandes révolues.

La Ronde de nuit
yeux brouillés barbes effilées
guette les âmes errantes.

En lisière du gouffre
les morts revenus de diable vauvert
pigmentent d'étoiles
le rire des enfants
que notre main
à la sortie du drap caresse
dans le lange du nouveau né.

Voici le temps
voici la voie frissonnante de poussière
sous l'ample voile mariale
au mât d'ambre Baltique
cliquetant de ses os décharnés
l'ordre de poursuivre le voyage.

Voix de marins
entonnant dans la tempête
mains glacées
figées au bastingage
un flot d'invectives
que le vent dissipe.

" Vers le sud ! "
entendis-t-on
quand la flèche acérée
décochée cordes vibrantes
gicla tel l'éclair
dirigée là où renaître
vers notre finistère.


486

spreadhaidhean solais

 spreadhaidhean solais   
sliasaid an Fhaoillich
air a sgrìobadh leis na geugan
sgioba neònach
gealach ruadh a' reothadh
sealladh lasrach
teachd ar aislingean.

Heresy dùbailte de mhothachadh
gàirdeanan air an togail
air iomall crìonadh
tha am marmor a' seargadh
anns a' mhaduinn the morning
le suilean stumpy.

Biodh dòchas agad
biadhadh na braziers
sileadh na h-inntinn
le cladaichean làn sluaigh.

Trèana mhòr
èiridh glaodhan o na gathan
fo 'n t-saogh'l briste
le buinn airgid
luchd-obrach an latha an-dè.

uinneagan neònach
le uinneagan briste
leudaich an gàire
Aingeal mo bhràthair.

Na laighe fon mhullach
ann an co-chruinneachadh ùr
fir le rionnagan co-chosmhail
cruinnich na neoil
a' dòrtadh a mach an deoch-làidir
mar a tha sinn a 'smaoineachadh
snàth agus snàthadan
fiaclan clenched
stuadhan
liosan nan cuantan siorruidh.


485

boinneagan air an tasgadh air a’ ghloine

   A' ghrian   
air a chuartachadh gu breagha
ris na beanntan ceangailte
molaibh an t-eun bòidheach so
air bilean an leannain.

Droplets air an tasgadh air a 'ghlainne
ceo an locha
tog an latha
leannan miseanaraidh
air son litani an t-soisgeil.

Thig còmhla
agus siol leis a' ghaoith uile
lòchran solais
comharran na fìrinn
dh'ionnsaigh an t-soprano èirigh.

do ghuth
air a chuartachadh le soilleireachd sneachda
ceàrnag chàrn
aig oir na coille
rachamaid làmh air làimh.


484

( dealbh agus an dàn aige le René Barbier )