Gulu Zakale: Chaka 2012

Le vigilant

 Le chaperon rouge de l’auguste prairie a froissé ses couettes pour, corolles ouvertes aux caresses du vent, attendre patiemment, puis atteindre en la cible l’insoupçonné souffle de vie que les insectes pollinisateurs, par leur ivresse prophétique et poétique, offrent à la démesure d’une nature où l’émerveillement silencieux le dispute à l’exubérance de la joie .

028

Tout un pan de réalité s’effondre

 L’accès à la connaissance des univers du sens est bloqué. Les dimensions de l’âme se voilent. Les raisons de vivre et d’espérer s’amenuisent. La nature devient un objet qu’on utilise et salit. Les rapports entre les êtres humains s’individualisent à un point tel que l’esprit fraternel et communautaire peine à s’exprimer .

Les cadres de la morale à trop se rigidifier n’attrapent plus que les alouettes, petits oiseaux des plateaux venteux dont les trilles vertigineuses séduisent les sectaires de l’ordre au pas de l’oie nous conduisant vers les errements de l’organisation inhumaine .

La Sagesse ou l’itinéraire spirituel accompli ont leur fonction noétique propre. Ils nous ouvrent un accès à une région de l’Être que nos sens et la raison ne peuvent nous donner .

027

De l’individu à la personne

Conditionné, mis au pas, obligé à la quadrature du cercle, ” l’ individu vivote en périphérie de son chemin .

Passent parfois les libres oiseaux de son intuition qu’il accueille avec l’oeil du coeur. Se dessinent alors de riches contrées où bonté, joie, paix et amour scintillent sur l’arc-en-ciel aux mille yeux .

C’est qu’il est alors temps de se connaître, ayi, de bien vivre pour s’accomplir, en affirmant sa singularité, au contact des autres .

C’est ainsi que jaillitla personne tout à la fois Roi, Prêtre et Prophète .

025

A la périphérie des cercles

A la périphérie des cercles de ma curiosité

m’ai apparu le pré carré des implications mondaines,

noyau frelaté d’un fruit incertain

me convoquant à voirce qui est. “

Libre expression

dans un rapport robuste et apaisé,

je me suis mis hors de portée

de l’enclos de mon intimité

pour m’ouvrir et proposer à quiest là

un bout de chemin à faire ensemble .

023

Gardien de la crypte et du tabernacle

 

 Oiseau-ego de la conscience de soi .

Cette nécessité-vide qui s’apostrophe elle-même .

Ainsi s’effondre le monde de l’éthique où nous avions nos motifs, nos fins et le Sens, c’est-à-dire la substance de la vie .

Moment de retour à l’universel qui en se réfléchissant révèle l’individu comme lieu singulier d’envol de la colombe, comme avènement de la personne .

022

L’eau de la fontaine d’Orcival

     L’eau de la fontaine d’Orcival est une eau particulière, proche de certaines autres bien sûr, surtout de l’eau du robinet, de celle de la bouteille plastique, de l’éprouvette, de l’eau de pluie, mais différente d’elles pourtant, et très éloignée encore de celle des bénitiers .

Et bien entendu c’est sa différence qui m’intéresse, cette différence qui par son caractère absolu est essentiellement processus de relation entre le contenant et le contenu, entre l’eau et son usage domestique ou imaginal .

019

La lumière en son camaïeu

  La lumière en son camaïeu rencontre le froid de la dalle.

Choc circonstancié du bas d’avec le haut, levée probable de l’enfant endormi, passation de pouvoir entre la nuit et le jour.

La lumière est ainsi, à double emploi. la rencontre de l’offert et du donné, le frisson qui nous comble d’amour en notre vulnérabilité, l’approche du sans-repos, le plaisir d’un vol qui jamais ne s’arrêtera car c’est au nid que l’on prend les oiseaux.

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