Présence prune

Présence prune
Coquillettes échevelées
Et boule de gras
Ont envahi le carreau du temple
D’un bouche-à-bouche obstiné.

De violettes et de cendres
Accumulées parmi les songes
La lumière d’un soleil cru
S’est proposée au sang creusé
D’une paix éternelle.

Tenailles d’entre les flammes
D’une couleur gris ardoise
Elle honorait de son âme
La vibration des mondes
D’esprit et de chair.

Avant-hier
De ces livres aux pauvres paroles
La tristesse s’est éprise
Brûlure rose tendre
De l’écrivain banni.

Elle est vraie
Cette histoire
À ne jamais parler de livres
Sous le préau
De l’école de Bolzat.

Vibrante
Penchée sur le sol de la page blanche
Elle a traduit
D’un trait de littérature
Les engorgements d’outre-vie.

De mettre à écrire
Occasionne quelques soucis
De réalité et d’amour
Enfant de chaque jour
À compter les papillons de nuit.

Crinière au vent
Cherchant tabac dans les recoins
De l’atelier
Sans porter de vêtements mouillés
Sans goûter la pomme.

J’achèverai ce poème
D’une chiquenaude
Bonne nourrice que je suis
À mâcher lentement
Les suçons de gaité.

Por la ventana
Días felices que fluyen
Le vent de la planèze
Sans tarder
Comme soulevé par les cendres.

La vie flotte
Sur la brume des ans
À colmater de branches sèches
L’invisible habit de fête
Paradant jusque dans le noir.

Nourriture de clarté
Dents vigoureuses
Brisant la noix d’un coup sec
Avant que le grelot ne sonne
Le dernier tour de piste.


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