Archivo de la categoría: Agosto 2022

Le singe au siège vert

Effraction faite   
de la main à la main   
" juste un petit sou Madame "   
pour me permettre de mener à terme   
le bien fondé de mon être.      
 
Fût-ce l'échec   
de ces maigres paroles   
un enténèbrement de la chose à écrire   
une adresse à mon père   
je sais que cela craque.      
 
Les chevaux de la pensée   
n'ont rien à faire d'un singe   
parvenu en ces années sauvages   
à se passer des jambes   
quand se cabre la souffrance.      
 
Tout est relié   
même le galero me tient de vêture   
moi le cardinal des offices   
décroché du prétoire   
telle icône désaccordée.      
 
Incinérer les allumettes   
est une réalité soufrée   
à réduire les livres en cendres   
d'une sainteté l'autre   
un verre de vin à la main.      
 
Les titres sont mes insultes amoureuses   
à se balancer le soir en été   
pour un  duel organisé   
dans les fossés de Vincennes   
sous les nénuphars du silence.      
 
Entre l'os et la peau   
il y a le vertige du regard   
à ne plus saisir la femme de papier   
là, assise sur le siège vert   
avec du sang par terre.    
 
( Le singe au siège vert -  œuvre de Sylvain GERARD  )

1108

L’outre mer

L'outre mer   
au lavabo dédié   
pustule caoutchoutée   
en bord de bar   
disposé à marée basse   
contre le zinc   
à se mirer   
près du tabouret de l'enfance   
disposant un Gauguin tahitien   
advenu   
coquille nue   
sur le vieil océan     
à vaquer   
bras levés   
vers l'apôtre des afflictions   
martin pêcheur   
des aventures triées sur le bâbord   
à signaler dans la brume poisseuse   
le bruissement de l'eau    
contre les flancs du vaisseau.      
 
Je t'attends   
près de la table   
je t'entends   
par les coursives désertes   
chanter une contine   
pendant que mère-grand   
dans son médaillon   
ressasse lèvres pincées   
l'amour des livres   
empilés au bord du lit   
sans que claquement de langue vienne troubler   
les espaces s'emboîtant tel logos 
dans le glacis des événements.      
 
Au loin la ville   
de La Rochelle à New-York   
tout doux mon fils   
nous y arriverons   
et franchirons les ors de l'absolu   
à piqueter de particules lumineuses   
la caravane des brumes   
mouettes perdues dans un ciel étrange   
alors que jaillissaient les notes graves   
du sans souci sans lieu sans projet   
jusqu'au rien.      
 
L'air en sa liqueur bleutée   
rejoignait le barbouillé du comptoir   
pour se hisser   
à hauteur du hublot   
à voler de crête en crête   
de mot en mot   
le sourire sous le casque fleuri   
en méridienne de notre cap   
un cran par dessus    
à saisir par le col   
le vide écran de nos nuits    
puis franchir les écluses bruissantes   
quant force était de se dresser   
un trait au dessus de la flottaison   
dans l'ardeur de l'écriture.      
 
Garde toi mon fils   
de l'écume des jours   
tout autour disposée   
sur nos têtes couronnées.      
 
Il se pourrait   
qu'en terre nous soyons    
le babil bienheureux   
de la vie incessante.      
 
Même éphémère   
le poinçon du nouveau-né   
contrariant en ses principes   
nos pensées impensées   
évaluera notre trait de côte   
le long des golfes sages   
marcheurs infatigables    
de notre distraction à être   
semence de l'oubli   
ultime ricanement   
avant le petit tas tout gris   
de nos jours accomplis.      
 
( Le médaillon - fusain de Sylvain GERARD )

1107
 

Un ange passe

De pâles lueurs   
dardaient en la demeure   
quelques langues d'amour   
à même d'élever   
sous le tamis des rêves   
la prière éternelle    
des corps enlacés.      

Ce bel ange   
indolent de la beauté du monde   
penché sur mon épaule   
palmes à la main   
échancrait à petits coups tout doux   
et ma bouche errante   
et mon cœur de douleurs ceint.      

Souvenez-vous    
grâce souveraine   
de l'ardent délateur   
des usines en mosquées   
brisant les usages   
pour que phrases se suivent  
telle salve d'avenir. 
  
Suivre le chemin   
corrige le dédain d'être seul    
le sang marquant chaque pierre   
de l'haleine haletante du crieur   
prompt en sa voix publique   
d'érafler par la ville encore endormie   
le pas des dames matines.       

 
1106

 

Un doux baiser

Dans l'instant   
je rougis de ta venue   
et ne puis toucher ta main   
de mon souffle   
en épanouissement   
de la riante promesse   
de pouvoir te faire renaître.      
 
Il y eut cet accroc   
des hommages répétés   
à la porte des temples   
alors que je quémandais   
les caresses naissantes   
d'un soleil virginal   
arrosé de rosé.      
 
À même l'argile prégnante   
je rompis le cercle des sphaignes   
pour d'un arc murmuré   
écarter les lèvres aimées   
de cette mort entretenue   
baignant la mélancolique nuit   
 d'étranges chevelures.      

N'y pouvant mais   
gonfler ses narines   
et prendre ailes de colombes   
font que le cœur palpite   
en fierté d'entretenir   
le souvenir des floraisons   
à même un doux baiser.      
 
 
1105

Le menhir

Uno, des plaines infernales   
que la jeunesse abhorre   
m'ouvrir par le devant   
le ventre   
pour me regarder mieux.      
 
Septembre au sceptre doré   
annonce fermeture de la maison   
quand passe soleil au firmament   
de la journée   
ma belle boulangère.       
 
Fussent subreptices   
les apparitions de l'ombre   
rien n'empêche d'être clément   
par les chants par les roses   
ô fruits de la lumière.      
 
Sitôt aimée   
quand brille l'aube   
je m'aperçus qu'en son esprit   
gisait par le travers   
son corps ensemencé.      
 
Roulez à cœur perdu   
par les sentes ombrées   
nos âmes empenaillées   
qui devant l'âtre   
soufflent la romance.      
 
A pleines mains   
les joues en feu   
ils ont vaincu la parole imparfaite   
à s'enivrer, à se défier   
avant d'éclore le lendemain.      
 
Point de papier froissé   
à la corne d'abondance   
par les chambres secrètes   
soufflait un cercle d'air    
embryon des coulures de l'esprit.      
 
Ployons la baguette du sourcier   
par dessus la rime gonflée   
stance odorante des rires infernaux   
saisie sans linceul   
la joie fuyant la peine.      
 
Du pic épeiche de la forêt   
perché sans arrogance   
le menhir arguait l'accomplissement   
de tant d'années à soulever encore   
au passage des korrigans.      
 
 
1104
 

Plume grasse

Écrire n'est pas d'éradiquer   
d'une plume grasse   
la virginité de la page.
   
Le chemin est à ce prix.      
 
Regarder à la dérobée   
la fuite du temps    
occasionne carambolage de la raison   
et cadavre déterré.      
 
Aussi semble-t-il   
davantage céans    
de se tenir là   
accroché au pommeau de la rampe.      
 
Tout est pur.
  
Entre ses lèvres   
se lève le râle du fauve épuisé.
    
" Dis-toi bien qu'on est en train de te tuer ".      
 
Se tenir à l'écart   
en contrebas de l'octroi   
rend la chose facile   
telle tâche de sang du temps des cerises.      
 
Restons en silence   
à la bifurcation.
   
Découvrons l'écran secret   
des invalidations.      
 
A soulever le vasistas   
du côté du couchant   
expose à rendre visible   
la sente à l'endroit de l'orifice.      
 
L'âme endeuillée   
tarde à dresser le pavois   
devant l'écrit insensé.      
 
Fais ton travail   
enfant du soleil inversé   
dont la silhouette vague   
ensevelit la cause.      
 
 
1103

Ecrire pour peu que le vent vienne

Ecrire c'est aller   
là où s'arrête le visible.    
 
Ecrire   
c'est valise faites   
ne plus savoir où l'on va.       
 
C'est être   
devant le grand mur aux pierres sèches   
repère des vipères   
et des trésors mêlés.     
 
C'est arriver au port   
après avoir erré   
de rivage en rivage   
en distraction des tempêtes   
et autres suffisances.      
 
C'est ne pas y être   
quant on vous attend   
le doigt sur la couture   
en érection lente   
hors les traces du reflux.      
 
C'est vivre   
avec légèreté      
en se penchant sur son cœur.      
 
Si faible sois tu   
tu pourvoiras   
à ton besoin d'élévation,   
cet espace   
où respirer les grandes randonnées   
au soleil de l'esprit.      
 
Ecrire    
c'est n'y être plus.      
 
Ecrire   
c'est être un bouchon de liège   
sur la mer des outrages   
à palper de tous ses doigts   
les anfractuosités de la fadaise   
signes avant coureurs   
des onctuosités de l'âme.      
 
Ecrire   
c'est aussi,
Sólo,   
franchir le seuil de sa maison    
pour rien.      
 
Ecrire   
c'est chercher ce qu'on a déjà trouvé,    
simple idiot du village   
en quête des photons de lumière.      
 
1102

Pequeñas lámparas de placer

S'étonnent de rien   
les fibrilles du poème    
quand vient le temps des vendanges.      
 
À la lueur des lampes grises   
il est de bon ton   
de les couper bien ras.      
 
Feuillages tendres   
en accomplissement d'un dévers de l'âme   
la perspective opère.      
 
Navrées d'être en retard   
les ondes progressent   
à petites lampées de plaisir.      
 
Creuses à minima   
sans que le cœur vacille   
les roches pleurent.      
 
À n'entendre que la mer   
les mains crochent le vêtement   
à mesure de l'ourlet.      
 
Rousse de raison   
elle a permis la femme d'esprit   
d'opérer à demeure.      
 
Des doigts fins   
dédoublent les écailles   
d'un geste fol amour.      
 
Fleurs et eau
sommes en haut du promontoire   
une volée de passereaux.     
 
 
1101

Los pasillos cubiertos

El día escribo   
Parto     
Pedrojo.      
 
Por la noche leí   
Forma de ver en letras azules   
La historia de los orígenes.   
 
Y saliendo vuelvo a repetir
abro Gehenna
hechos pasados.      
 
En los halliers del tiempo   
Impresiones de jostle    
Animales Frank en la impronta sagrada.      
 
En un sfumato claroscuro
se encuentra el menhir
De lo que sería verdad.          
 
al alcance del oído
Autocontrol
cubre el dolor.      
 
El viento ahora
No puedo hacer temblar al cerezo
sin que lleguen los recuerdos.      
 
niños y padres
tener a raya
cuentas para saldar.      
 
Ya visto
Ya entendido
y ya es mañana.      
 
No hay más en otro lugar
En las perchas de la belleza
Cuelga pensamientos suaves.   
 
Las hojas pueden caer
Cada año ya no los escucho
De mi casa con múltiples entradas.      
 
Los callejones cubiertos   
Cubrir a los muertos   
Para más gratitud.     
 
quédate aquí y allá
El rechazo de la comprensión
En desafío a la convención.      
 
Desposeer   
Infligió el futuro   
A lo que será.         
 
Lejos de listas y otros desplegados
Seguí la pluma blanca
Ramas de la razón.      
 
Camino   
Punto   
Solo las formas de ilusión.      
 
Arreglar   
Sin   
Oferta de visiones.     
 
A través de la brecha
vi fumar
el primer fuego.      
 
Pequeñas manos del destino
A la piel suave de la mañana
Propongo que venga el espíritu. 
 
Si cojeo un poco
Es por miedo y asombro
Para romper oraciones ordinarias.     
 
Tan despojado de todo     
Podemos ser benevolentes   
Hacia donde vamos.  
 
1100

en el puente norte

A flor de piel
A la orilla del agua
Las nubes se están deshaciendo
Hasta tarde en la noche.      
 
el mar esta subiendo
Trayendo algas y plásticos
En la playa con niños ruidosos
Que los padres reprendan.      
 
Fruits de mer et crêpes sarrasines   
En fond des luette    
Signent d'un cidre brut   
Le bulletin de bonne conduite.      
 
Combinando enebro y manzana
Adán y Eva
Reúne los bultos de la fiesta
Bajo la guirnalda de la guinguette.      
 
Mano en mano
En el corte de ceniza de montaña
El sol se pone
Con sus dedos rojos y amarillos adornados.       
 
Subiendo por la ría
El Scaler con ostras azules
En su paleta de domingo
Ondeen sus banderas de oración.      
 
pasa un tren
en el puente norte   
ahí se da una pelota
En memoria de los niños tercos.      
 
1099