La fleur de seringa

La fleur de seringa a chu   
Vivante jouissant de plain-pied  
Dans l'allée   
Si fréquentée les jours d'été   
Elle s'en est allée   
Repoussant la boîte à tiroirs   
Aux odeurs mellifères.      
 
Le groseillier épuisé   
En son courage providentiel   
A recueilli quelques vers   
Glougloutant élégamment   
Sous la menace colérique du merle   
Ce goinfre ceint   
D'un orgueil de sucre noir.      
 
Il y a de la débauche dans l'air   
Et de fieffés coquins   
De bric et de broc attifés   
Portant en désespoir   
Les espoirs de leurs parents   
Aujourd'hui plus matelassier qu'ébéniste   
En nos temps de providence aiguë.      
 
Laisse-nous tranquille   
Va voir ailleurs   
Petite chose sans ressort   
Prenant congé   
Sans qu'on la tance   
Virevolte ivre de colère   
Sans même un au-revoir.      
 
Son crime ?   
D'avoir été de nos voisins   
De ceux qui bégaient et louchent   
Éternels jaloux   
De nos belles voix   
De nos belles mains   
De notre bel automne.       
 
Et comme on l'habillait d'un rien   
Quelques coups de torches   
Contre les parois   
Avaient suffit pour exterminer les poux   
Tout en cicatrisant la déchirure   
Pièces du trousseau en sus   
Pour satisfaire la noce.      
 
Dormir   
Se réveiller   
Se rendormir   
Le front caressé par une herbe d'or   
Le soleil seul guérit de la mort   
Avec une pincée de larmes   
Bercée par la pluie inénarrable.      
 
Nouée   
Le visage écarlate   
Comme une bonbonnière anesthésiée   
Il suffisait de déclouer la plaque   
Sans explication   
Pour que vienne   
Sans préface le gai printemps.       
 
Attendue que la vie passe   
Prudente sans être lâche   
Avec suffisamment de bonheur   
Sur le pas de porte   
Pour se représenter   
Un brin de muguet   
Fiché au cœur du silence.      
 
Il te tourne le dos   
Le malotru de tes attentes   
L'illuminé d'une joie sans détour   
Pour qu'un peu   
Il quitterai même   
L'ivresse de vivre   
Que tu suggères du bout du doigt.      
 
Assez pensé ma douce   
Sois tranquille   
De la cave au grenier   
Les enfants ne font plus de bruit   
Et nos ancêtres aussi   
Qui d'un geste désinvolte   
Ont abandonné la partie.      
 
Suffit !   
Posons maintenant nos baluchons   
Adoptons la venue   
De celui qui écoute   
À la dérobée   
Les contes et merveilles d'antan   
Tout en concédant raison à qui de droit.      
 
( Encre de Pascale GERARD )
 
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siya mhinduro

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