dans le drapé des jours venants

   J'ai tondu l'herbe   
aux pâquerettes invasives
en évitant les campanules
près de l'amandier
puis il y eût le merisier
les pommiers
les lilas
et la glycine,
à éviter.

éclosion printanière du principe d'amour
fulgurant en son apparition
cachottier en ses dispositions
avec la pousse des feuilles
parure encorbellant les mois à venir.

J'ai marché dans l'herbe couverte de rosée
esquissé quelques mouvements de qi qong
inspecté les pots, vasques et bacs
des fleurs et arbustes
nos respirs.

Zvadaro, assis sur la chaise de bois
j'ai plongé en errance
dans l'immobilité vivante
les mains applaudissant
les souvenirs surgis
de nos jardins croisés
en cette vie mienne
à contempler
le drapé des jours venants,
décoction du cosmos,
notre père.


420

hapana anovenga

   Nul n'est hostile   
quand monte le cri de la nuit
mouvance ajustée
au crêpe des fascinations.

Se parent de mille feux
le cœur des Anges
et son échanson, l'Inaugural
au temps de la moisson.

Épuisés et vindicatifs
le Sacré par la cheminée
le Secret par la parole humaine
Tous montèrent dire adieu à notre mère.

S'épuisèrent devant pillage
à ravaler en commissions occultes
les ambiguïtés du massacre
des animaux en leurs entrailles.

Serions-nous de trop
devant l'éclaircie de l'Être
à céder notre place
à la clarté de l’éther ?


419

Patrie des ondes murmurantes

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est P1000092-1.jpg.
  
Akatiza nepamusoro pegomo   
 Mwari uye anochera Mélusine   
 kusangana kwemuchato uku kwakamutsa   
 pamangwanani ekufunga kwekufungisisa. 
     
 Kugara pakutumirwa kwemabviro   
 mupfungwa yepfungwa yokuti mufudzi anoita zvechihedheni   
 mbudzi yaParnassus isina kusimira   
 akaratidza kusakanganwa kuvapo. 
     
 Chinyararire murazvo mubhodhi reAnalogue   
 ephemeral izwi   
 vimbiso yakatendeka pakudana kwayo   
 kubva mukati menzira yakakwira.  
    
 Mune azure ye destiny   
 nekujeka kwemangwanani   
 mweya parwendo   
 akafamba-famba mumaruwa.  
       
 Kumusha Kwemvura Yezevezeve   
 nzvimbo yemoyo yedu inodzungaira   
 sepias yehudiki   
 akaisa wawana.  
    
 Shot yakarongwa mu fan   
 vazhinji venyu vakakumbira muviri   
 kuti runyerekupe rwakawedzera   
 yekuvakazve kunofungidzirwa kwekuzvininipisa.   

   
418

karuoko kedetembo kakarovererwa pamusuwo wedanga

   Des mots de cliques et de claques   
signent le ciel d'ordures clinquantes.

Les errances sont légitimées
par les propagandes baveuses.

Les attaques aériennes
abreuvent la nuit
du sifflement des bombes.

Des tombes retournées
fleurissent les fêlures de l'esprit.

Il n'y a d'espoir que la petite main poétique
clouée sur la porte des granges.

Les insectes même
se suicident sur les plages abandonnées.

Au matin
le sol sera recouvert de fiel.

Gesticulations entretenues
d'êtres dénués d'amour.

La mort est là,
tenancière cuivrée des cymbales apocalyptiques.

L'arbre dresse son squelette
sur les plaines suffoquées.

L'heure est au meurtre,
terrez-vous terriens!


417

Manon peint

   Manon est une jeune femme lunaire   
 Dont l’âme va à la vitesse de la lumière   
 Elle est joyeusement désinhibée   
 Sans mental   
 Sans jugement   
 Son rapport au monde est un fait de nature   
 Sa maturité artistique relève de la pure nécessité   
 Comme elle sent ce qu’elle vit   
 Dans le moment   
 Ses valeurs sont étrangères à ce qui se fait   
 Sa Vérité est celle de l’instant   
 D’une sensibilité en prise directe avec le geste   
 Elle est irrationnelle selon un flux continu   
 Elle est le principe fondamentalement Juste   
 Celui de l’humain qui est de s’extraire de l’animal      
 Ce n’est pas Manon qui conduit la peinture   
 C’est la peinture qui se fait à travers elle.  
 
( œuvre de Manon VICHY )


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