Vers le haut de la montagne
à la cime des arbres
pendent les chiffes colorées
que les rapaces ont dispersés.
A l'affût près des roches moussues
à la source intérieure
le loup guette
le museau frémissant.
Montent de la vallée
le cortège des humains
raclant de leurs souliers cloutés
les cailloux du chemin ferré.
S'arrêtant dans la clairière
ils déposent le fardeau
ce corps mort
sur un tronc d'hêtre brisé.
S'élèvent les chants de l'autre temps
d'ailleurs et d'aujourd'hui
mariage des sons gutturaux
et des plaintes légères
tel un feulement amoureux finissant.
Par dessus la forêt
l'astre solaire explose
écartant les brumes matinales
il redresse les forces inversées.
Il est temps de se mettre à l'ouvrage
de poser les gouttes de rosée sur la feuillée
puis d'allumer le feu de la fertilité
en éclosion d'infini.
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Category Archives: Gunyana 2018
Les petits papiers secrets

Yeminhenga yakanaka hummingbird yakawira murudo. Maziso anotsinzinya kutarisana nekusurukirwa kwehuduku. zvibhakera clench kana pasina chinhu chiri nani kuita. À demeure l'au-delà se recueille kana nguva yatsemuka pombi yayo. À genoux devant la fontaine dandemutande rimwe nerimwe remvura rinonatsa. Mumutsara wemaparera ropa reziso re fleurette. Chiyeuchidzo chinogara chiri ndangariro kusava nemisodzi. Ziva chipo chemisodzi matrice des connaissances. Nokufamba kwemakore pfuudza kuwandisa kwekuzvida tambidza kutamba zvisina maturo pfuura nyaya yekutanga fambisa dzidziso huru bvisa maronda pfuura nostalgia kune imwe nzvimbo. Sezvo mikova ichivharwa anozarura runyararo rune dutu hupenyu hwedu hudiki hunozaruka anovhura gore retsitsi s'ouvre la nécessité de prendre soin inovhura kunamatira kwakakwana kune chii kunozarura chinangwa muupenyu hwake. À la cloche de l'étude Ndakapfeka apron yangu yegrey nebhandi rake rakasimba avec au cou menduru inoshamisa uye mapepa madiki epachivande aya zvakasungirirwa kune suspenders corduroy panties. 443
Zviso zvedu zvine nhumbu

D'un revers de la main il a convoqué le signe apparu sur l'écorce du hêtre embranchement des tensions d'une poussée verticale alors que le frisson parle au cœur de l'humus foulé par la galoche cirée. Il est des nuits de lune pleine à saupoudrer de fines étoiles le pavement des villes éternelles accrochant à la ramée la chaleur du jour dissipée que rosit les joues fraîches de nos visages enceints. 444
Je te tiens tu me tiens

Je te tiens tu me tiens par la barbichette et ne tiens que vent et boule d'or roulant à fond de ravin vers la cupule des origines. Je rêve de te tenir par la barbichette alors que tu dors homme dissipé aux incartades oubliées sans appui sans chemin. Le nouvel acte approche le petit enfant rêve dans le sein de sa mère et la question est pesante être couché dans le vide n'a rien valu terrifiant que de regarder en arrière. La boule d'or plonge l'écume la recouvre un bruit de rires cumulés monte des marmites de géant l'enclume sonne le dernier rappel brisant l'ordre des choses. 442
Le vieillard aux galoches de vent

Cette nuit d'avant les chants d'Hildegarde mirador planté dans les herbes folles une pincée de sel à la volée contre la carène des visions. La calèche s'éloigne sur la sente pierreuse point de mission en perspective. Juste une main tendue dont les doigts se taisent quand passent fraîches les robes à fleurs des demoiselles d'honneur de rires contenues devant le vieillard aux galoches de vent. 441
l’ouvert pour l’autre
L'Ouvert en soi en moi
l'Ouvert pour l'autre
l'Ouvert à l'autre.
Retournement des yeux
coquillés au reflet de la libre issue
par les yeux de l'animal.
Dès l'enfance
nous fûmes sur le parvis des apparences
le support des remontrances.
A écrire le plein et le délié
de pinacle en chaire sermonnante
à remonter la pente.
Et puis le jour fût pure essence
et les fleurs s'ouvrirent
appel tambourinant des ménestrels.
440
la certitude et la nouveau
L’étrave des murailles
dans la douve profonde
inscrit la Certitude.
Ce qui paraît certain
c'est la Mort.
Le Nouveau est toujours incertain
un tout petit nouveau fait davantage que l'ancien
il est capable d'extraire.
439
as-tu vu le vent venir et la fleur s’écarter ?
As-tu vu le vent venir
et la fleur s'écarter ?
Si le vent recule
la fleur ne perçoit rien.
La fleur marche sur l'air,
non sur la terre,
la fleur marche sur le rien.
438