Friselis d’un vent levé à la fraîche

Friselis d'un vent levé à la fraîche   
dans le bois des écorchés    
le son comme un remord    
échancrait la souche de l'arbre mort.      
 
Satisfait d'approcher la tombe   
quelques minutes furent consumées   
ainsi ma vie sur la place de Grève   
pressant le pas vers le pont au Change.      
 
Faribole des rêves enchevêtrés   
la camisole à plus d'un vœu prêté   
au parti-pris des jours meilleurs   
en adoption de la tradition.      
 
Je pénètre et fouraille les reins et les cœurs   
malgré les cris et les suppliques   
pour plus d'un pré ensemencé   
adouber le seigneur de la combe.      
 
J'assagis la vague superbe de ta hanche   
par un lingot glissé dans ta poche   
parapher le départ du poète   
vers le grand passage.      
 
Je creuse le fossé   
à mi-corps des outrances   
à grands coups de pioche   
sur la gueule des errants.      
 
Et si je me flingue devant nos armoiries   
ce sera sur le tard nage facile   
de rénover d'une vibration   
le plan et la monnaie d'un monde futur.      
 
Déférée et corrigée   
la voix de lune   
aux filoches éternelles   
s'esquiva dans l'ombre du nuage   
pour décocher à la dérobée   
la flèche du temps   
en reliance profonde   
naissance libre de paroles   
en accueil du cœur   
dans l'arrière-pays de notre enfance.      
 
 
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