Vanoggend J’ai vu ma tête À contre-jour en contre-plongée Noire Sur un ciel bleu de Manche claire À heurter du coude Des nuages gonflés de blanc.
Il y avait de l’eau Enfin le bruit de l’eau Sur les bas-côtés de l’allée Toute droite filant dieu sait où Et je me suis arrêté Pour réajuster ce sac-à-dos Dont les bretelles glissaient sur les épaules.
Vanoggend J’ai vu mon visage Un peu vieux comme aujourd’hui Avec des cheveux blancs Voletant tout partout Comme les feuilles rousses du merisier Qui n’en avaient pas fini De remplir la pelouse d’un coloris de colibri.
L’écran de l’ordi Laissaient voir ses icônes Petites et variées Accumulant les instantanées D’une fin d’été Puis laisser filer le vent d’automne Comme perpétuation de l’espèce.
Vanoggend Il y avait de l’entrain Les oiseaux gazouillaient Le radiateur se mettait en marche Le mug déposé hardiment sur la pile de livres Livrait régulièrement des lampées de douceur Qui doucettement me réchauffaient la panse.
Le caillou noir venu d’Islande Configurait l’heure d’hiver En ce lieu de bois et de papier Pourvoyeur de bulles d’or Et de blessures Pour un long voyage à venir Au pays des choses rudes.
Vanoggend J’ai vu les traits de mon visage Enfin de ce qui se laisse voir Derrière ses poils blancs Encalminant avec sureté Les orifices de l’échange À la merci du tsunami de la parole.
Je n’ai pas joué de la guitare Ni du trombone à coulisse J’ai juste pris papier et crayon Ouvert le carnet Et jeter quelques mots De pleins et de déliés dédiés À cette vie de blés mûrs.
Vanoggend J’ai ouï J’ai oint De mercis à foison L’ordre des saisons Si prêt de ma naissance En rebond des anciennes contrées traversées.
C’était loin d’ici Encore et encore De hautes cheminées fumaient Le bruit des laminoirs Ombrait l’entendement Des textiles souillés accrochés aux épineux Faisaient fleurs de beauté.
Vanoggend Je me suis rendormi Sous la couette Rideaux tirés Pour me garer de la nuit Sans souci du jour qui vient Face au visage qui est mien.
Un rai de lumière Passera au travers des volets Ma sœur se réveillera Le Godin s’illuminera De l’autre côté de la paroi Des voix des pas une porte qui claque Papa et maman toujours là.