
Je viens de loin d’ici
Et me repais de chair morte.
Je plane et vois
L’offre de vie au déplié du vent.
En groupe j’adhère
À la promiscuité des arrangements.
Dans la torpeur du matin
Je suis le nomade des chasseurs-cueilleurs.
À fond dans l’école du risque
J’enrobe d’instinct toute science de la conservation.
Dans les grands champs d’ombre et de lumière
Je préfère la tâche rouge vif.
Dans mon travail de péréquation
J’opte pour une existence longue et opportune.
Un jour les planètes s’aligneront
Dans un dernier survol de plumes et de silence.
Je suis tout en haut de l’échelle des valeurs
Tout en culpabilisant de ne pas donner la mort.
Face aux émotions fortes
Je tourne en rond.
Je suis le Mickey
Au manège des esprits.
De l’effet placebo
Je gobe le papier froissé dans la poubelle de l’instant.
Devant l’enfumage organisé des carcasses abandonnées
Je suis le Jet Stream de la rotation planétaire.
Je persiste sur mon aire de jeu
Comme l’enfant dans son bac à sable.
Par l’évitement de la nouveauté
J’évite l’illusion de l’indistinct.
Parfois dans le ciel bleu de nuit
J’ai surpris des bulles entrer en collision.
Je suis descendu dans le jardin des hommes
Subtiliser le renard et la poule.
Un repas suivi de plusieurs jours de jeûne
Affirme la raison d’être du rapace.
Me suis miré dans une flaque d’eau
En engageant le bec dans ses rides concentriques.
Un jour, me posant sur la cime d’un arbre
J’ai oscillé jusqu’à la déraison.
Par un vol plané de perdition
J’ai rejoint le sol.
Foulant l’herbe de mes ancêtres
J’ai senti le « chi » me donner force et âme.
Puis de m’élever tête altière
Je perçus le message qui me sera donné.
« Vole et te plais
De réveiller les étoiles dans le néant des cœurs. »
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