Essence magique errance

Essence
errante mágico
 
quando é a encruzilhada
Labareda
 
você coloca seus sapatos
e enrole a camisa
 
sem dizer isso
uma dor aguda no estômago
 
você procura sombra
você o sol na roca
 
e coloque sua mão
na viga principal
 
sans que les cieux pâtissent
maçãs do rosto avermelhadas
 
passar pela janela
restrições obsoletas
 
um festão de luz
na Quaresma para ser
 
você pega a onda
de plein fouet
 
não recue de nada
la gorge nue
 
imagine que eu te amo
e fique bem
 
sentado no banco alto
a tília farfalhando com as abelhas
 
o cachorro corre sob o caramanchão
e levantar a poeira 
 
receber
e cale-se
 
queima com um fósforo
a úvula da mente
 
por um sorriso 
com lábios úmidos
 
ao despertar das almas livres
o pensamento é sereno
 
amasse suas memórias
par une déglutition active
 
permanece o gosto de sangue 
com as mãos trêmulas
 
ao amanhecer
você verá a abertura
 
da dura-máter
cheio em suas ondulações
 
na curva do seu ombro
soltee
 
para a fibra secreta
o vestido discreto
 
um botão 
apenas um pequeno botão amarelo
 
derrubar 
seu corpo sábio
 
mil buracos
être de garde et d'estoc
 
você, o milênio
prados de montanha
 
seja a dedaleira azul
do sinal misterioso
 
verbo incorporado
que le doute anticipe
 
Minha vida
minha enorme vida
 
com vermeil angelus
com corte profundo
 
ventilação 
oh grande vento
 
respiração sem cansaço
les girouettes crient
 
 
 
613

L’oiseau doux

Aux barrières de l'esprit    
il y a l'oiseau doux    
marche et respire en sa présence.        
 
La chaîne est rude    
telle une lame de fond    
se soulevant de l'océan.      
 
Sans angoisse    
ouvert sur l'infini    
hors des murailles du refus.        
 
La parure des prés    
est lustrée de fleurs jaunes    
pigments d'amour.        
 
Et quand on se retourne    
sur soi et que l'on touche    
l'oiseau doux, toujours.        
 
Des jours comme ça    
à la volée    
au plus profond de nos histoires.        
 
 
 
612
 

La patience est belle


La patience est belle    
le soir    
comme trois brins d'herbe    
au bord du chemin.        
 
La patience ne tient pas de place    
dans la poche elle se réfugie    
sans un cri    
sous le sourcil d'un sourire.      
 
Elle est chevauchante    
de tant d'années    
elle croise les sources    
informe en bout de nuit    
lumière entre ciel et terre    
pour remiser en son silence    
les mouvements de l'être.        
 
D'un souffle subtil    
brise légère    
elle est l'esprit et le corps    
lavée et purifiée    
prête à brûler sans se consumer    
sur terre et dans le multivers    
aux portes de l'amour.        
 
 
611
 

Les errants de la cause




Main tendue
vers la lumière
implorante
aux griffures de l'esprit
bouche ouverte
l'auréole en place.

Parquent les moutons
les bergers
sur le tard
avant que les loups viennent
aux bêlements se mêlant
sonnailles et piétinements.

Aller plus avant
vers les collines
où se retrouvent
le soir venu
les errants de la cause
la parole entendue.


610

Du noir au blanc

Du blanc au noir 
au café du coin    
point de matricaire    
point de millepertuis    
sur le plancher   
une femme affalée    
sur son céans   
contre le comptoir    
chaises empilées    
lumière blafarde    
nous errons    
clowns de nos nuits    
à rebours d'un temps mauvais   
sous la chape grise    
des amours échangés    
à la dérobée    
sangles attachant le corps    
sur la charrettes cahotante    
des instincts dimensionnés.        
 
Du noir au blanc    
sur pieds    
cabelo desgrenhado    
caressant l'épaule nue    
les nuages en développement lent    
nous longeons la rivière    
aux truites immobiles    
au tire-lire de l'alouette    
clé du chapiteau des brumes    
contre le chêne chantant    
vent de notre rencontre    
en fragile éclosion    
archet et violon    
à marche forcée    
vers notre conscience    
en réhabilitation de nos ancêtres    
guérison à la veillée    
lumières de l'âtre avenante     
en décalcomanie de notre enfance éternelle.        
 
 
609

Aux gerbes de la Saint Jean

Au son du fifre    
des rats se rassemblent    
a beira-mar    
le long des falaises rugueuses  
linceul pour l'aboutissement    
de l'expédition communautaire.        
 
Navrés d'être du tas    
certains    
des petits des longs des blancs des noirs    
ont quitté l'exode punitif    
pour sur la route des alpages    
rejoindre les clarines de l'enfance.        
 
Claquent des doigts    
les organisateurs du voyage    
sans que nous obéissions    
nós    
les sans dotes    
les pétris d'amour.        
 
Au félibrige le son des promesses    
à l'avenir le chant des plaintes    
reste la marche nuptiale    
vers de plus amples conquêtes    
la toute belle levée    
des gerbes de la Saint Jean.        
 
 
 
608

Chanter la romance

A cru
à cuit
se déchirent les dingos de la planète
dans cette marche vers la destruction
au solstice musical
à la partition enfantine.
 
Chanter la romance
en cette nature nourricière
nous remplit d'aise
à la vie à la mort
la Terre tremble
et le violon de Didine nous rabobine.
 
Se partagent le gâteau
les tenants et aboutissants
de la quête du Sens
entre la possession
et le chaos
nous entrons dans d'étranges temps.
 
La vouivre peut s'ébattre dans sa mare
les bombes détruire le patrimoine
les enfants jouer dans les décombres
les visages s'offrir au soleil ultime
les prophètes monter en chaire
l'ordre sera las de faire semblant.
 
 
 
607

le serment de paix

Ils s'enfuirent    
entre les blocs de la caldera    
emmenant par là même    
les esprits    
qui lentement tentèrent de rassembler    
les effluves de la ville    
rassemblées par temps de grand vent    
le long des berges du canal.       
 
Il n'est de regard    
porté à la fenêtre    
que les sombres aspects    
de nos empreintes vitrifiées.        
 
Passée la fluence brève    
des occupés au plaisir    
ils s'engagèrent sur le chemin    
derramar    
franchi le pont    
braver la tourmente    
des connivences vite bouclées    
sans que suivent les attachements    
ces rebelles de l'ombre    
moins enclins à modeler la terre    
qu'à porter haut le serment de paix.        
 
 
606