Il pleut pour de bon

 
 
 Il pleut pour de bon   
 un rideau dru fait danser les feuilles du cerisier   
 et l'herbe je l'entends causer si parfaite et si jeune   
 devant les applaudissements de la maison aux tuiles vieilles.      
  
 S'ignorer fait grand tapage   
 quand le poète ajustant son ramage   
 se fait vendeur de la pizza   
 à ingurgiter encore chaude.      
  
 Et si l'autre vous signifie une légère attention   
 ne nous coagulons pas comme gélatine   
 où l'individualité s'efface et la personnalité piétine.      
  
 Soyons un véritable puits d'amour   
 en unité avec les femmes et les hommes de bon aloi   
 soyons dans la solitude une conscience aboutie.      
  
  
 785  
 
  
 

Le cheval d’arçon

Le cheval d'arçon   
sous les lilas de la Garenne   
continuait son chemin   
au goutte à goutte d'une remontée de mémoire   
sans que vent soit   
avec le message des étoiles   
où tout disparaîtra   
sans que le vent soit   
la caresse et la mitraille   
assemblant la généalogie   
sur le terrain des galaxies.      
 
Disparaîtront les singeries    
et même les paroles   
seront vignes d'automne   
en traversant le bois de Vincennes   
vers le métro sans que le vent soit   
à la marée montante   
moussue d'une écume lumineuse   
poussière que les anciens sèment   
devant la porte des granges   
à la portée des enfants   
que le mickey du manège fait bondir de joie.      
 
 
784

Os Servos do Crescer do Ser

 
 
 Plissons les yeux mais légèrement   
 sur la Comté de nos amours   
 au plein emploi de soi-même   
 que le Soleil élève dans l'énergie du Regard.      
  
 Soyons les messagers des Dieux   
 nous les farfadets de la transe   
 les porteurs de colère de notre époque   
 les sens en éveil assumé.      
  
 Marchons sur les braises ardentes de l'incomplétude   
 nous les hommes et les femmes aux lourdes charges   
 que même l'inattendu stimule 
 quand viennent les déséquilibres à rattraper.      
  
 Dans les entrailles de la terre ombreuse   
 où le grand feu des instincts   
 rencontre quelques tisons de conscience   
 éteignons le foyer des promesses creuses.      
  
 Au sortir de la zone d'achalandage   
 le poète marqué par la fureur des épreuves traversées   
 transforme par magie le désordre   
 en soucis du bien collectif.      
  
 Ne raillons pas les Valeurs   
 et les souvenirs du monde d'avant.      
  
 Ne méprisons pas le travail des petites mains   
 œuvrant dans le creuset des transmissions éducatives.      
  
 Soyons les tisserands du jour    
 quando o primeiro vento acaricia o trigo fresco.      
  
 Vamos evitar os fabricantes e os gaiteiros   
 arrastando barrigas vazias para a miséria e afogamento.     
  
 Vamos estar à margem da comunidade   
 os portadores da tocha da vigilância.      
  
 Sejamos humildes e presentes   
 os Servos do Crescer do Ser.      
  
  
 783
   

As mãos agitadas

 
 
 As mãos agitadas   
 nas curvas do sono   
 esvaziar a lagoa de seus peixes de barro.      
  
 Três pequenas voltas e depois vá embora   
 a vida dos nossos irmãos   
 à mercê de uma fissura vascular.      
  
 O bom negócio não pode ser trocado   
 ela está ali   
 no topo de si mesmo.      
  
 Grama, ervas, plantar   
 em sua porta apenas se abaixe  
 para que o eóliro tinja.      
  
 Na lagoa congelada a criança avança   
 cuidadosamente o líquido em disco    
 só dura um momento.      
  
 toc toc toc sou eu   
 Eu te amo muito   
 que eu esqueci de te dizer.      
  
 O momento vem   
 onde a pele enruga   
 mandíbula sem dentes na frente.      
  
 Filer bon train   
 sentado no banco do salto   
 verde e imaturo.      
  
 As partes de si mesmo que você não conhece   
 e quem te machucou   
 quando a brisa sopra.   
  
 Coloque-os em capilotade   
 pendurado nos pinos   
 os amanhãs que cantam.      
  
 Não há mais pai, não há mais mãe   
 nada além do barulho da terra   
 quando as cegonhas passam.      
  
 surgir voltar chegar   
 um ninho sob o telhado   
 uma andorinha entre você e eu.      
  
 Reboque e enxofre   
 acendemos o fusível   
 para virar a página.      
  
 Voando ao vento de efígies   
 o que poderia ser mais elegante   
 do que o sorriso depois do amor.      
  
 Junte-se e siga o exemplo   
 no caminho de reboque   
 em qualquer idade em qualquer lugar.      
  
 Essas pedras lá   
 estas palavras suas imagens   
 para encontrar a casa.      
  
 O relógio marca seus segundos   
 no silêncio da noite   
 que o poeta apaixonado descreve.       
  
 Rachaduras nas paredes   
 onde os lagartos vão   
 refina sua percepção da arte.      
  
 Resmungar não é fácil   
 leva o niaque   
 com chutes para os céus.      
  
 Apresse-se para casa   
 Mamãe estará lá perto do fogo a lenha   
 beber seu chá de verbena obriga.      
  
 Traços das palavras na neve fresca   
 acender o farol de pérolas contido   
 no chapéu do maroto.      
  
 Amassar a página   
 permite retomar a reprodução   
 quando o lobo está lá.      
  
 seguir uns aos outros igualmente montar   
 Alegrias e tristezas   
 em capacidade de admiração.      
  
  
 782
   

me diga meu nome

 

 Si tu niches en Merveille   
 accoudes toi à la fenêtre.      
  
 Si tu vaques en Claudicante Pensée   
 passes ta main
 sur un coussin de mousse 
 et me viens   
 déposer dans la courbe de l'oubli   
 la croix et les fleurs de ton deuil immémorial   
 ultime chance de coller à l'essentiel   
 l'outrecuidance d'avoir été   
 et la prégnance des sons du tambour.      
  
 Emerges de tes fosses profondes   
 Écartes de tes doigts gourds   
 l'Œil des hautes friches   
 posé sur la table des obligations   
 l'Œil écarquillé des déviances multiples   
 à la peine dans cette remontée de la mine   
 et si 
 sur ta voie 
 tu me vois   
 dis-moi mon nom   
 que je me souvienne.      
  
  
 781
    
 
 
   

Fenêtre sur cour

 

La pluie gifle les vitres
d'un ciel bleu gris
par dessus dessous les lueurs du soir.

Au précis fenestrier
il y a de la pommade
à mettre dans les plis.

Sourcils énigmatiques
clic clac tone
d'une veste si lourde à porter.

Au fil à plomb
d'une giclure de café contre la paroi
la coulure défenestre le blanc céramique.

Épreuve douloureuse
cachetons à merci
et point de boniment.

Il eut fallu
que meurent la mère et ses oisillons
pour que la terre soit considérée.

Bras levés vers le levant
vont les nuages du printemps
une pincée d'hirondelle à l'avenant.

Peintre en calvitie
marc de calvados
les os cliquettent je demeure.

Douce et persistante
la mémoire qui nous habite nous rend heureux
nous les hommes du pardon.

Qu'à cela ne tienne
ils figurèrent au plus bas
les accrocs de la journée d'hier.

Énorme et calé au plafond
le coléoptère figurait l'étoile du berger
pour l'échelle de toute chose.

Pris à la gorge
Dame Jeanne remonta de la cave
pour que le sang gicle.

Estompe lasse
sans que la fleur paraisse
j'ai lapé le lait du chat.

Saucisse et saucisson
fille et garçon ensembles
se mordillèrent le téton.

Épargnez nos traditions
et donnez de la cognée
contre le bel été.

A ne plus entendre le bruit des saisons
ils fuirent le monde visible
le doigt vers l'avenir.

Les griffures devinrent stigmates
que la chaleur apprivoisait
sem esfregar.

Évoquons sans trop scripturer
couronne à la plume d'oie
d'un pleur d'or.

Sans se fier à la solitude
l'expérience ne peut être partagée
que par temps de merde.

Fichez le camp !
Allez ! Ouste !
Reunir a razão torna o vinho doce.

Leva ! Viver !
de Louveciennes à Ilha de Ré
apenas a ponte da mente.

Privar o focinho de carneiros de sal
trazer balidos
tarde da noite em vigília.


780

As pequenas mãos da noite

 

As pequenas mãos da noite
percebeu os espíritos
enrolado em torno do cajado de cura
no pátio dos meditadores.

Os jardineiros com cara de lua
varreram a areia dos pântanos
pó de ouro espalhado
sob as árvores do silêncio.

Na parede perimetral
pela abertura dos comunicadores
subiu o perfume das mulheres
reunidos à porta do noivo.

Haloed por uma inundação de luz
os cabelos negros entregues aos ventos do mar
misturando-se com as canções dos pescadores de coral
Ela brota da lagoa.

Passou a Cruz dos Mortos
aux animaux marins consacrée
l'Appel des conques
faisait se mouvoir l'ombre du renard.

Levant le trait lapé des songes
autour du Regard
nous fûmes par ces temps de grâce
initiés au calendrier blanc.

Ivresse tendre que celle du matin
à tenir la clé de la légèreté
dont seul notre être est en droit
de posséder le lien.

Les loups appliqués à claquer de la langue
initièrent la levée des cornemuses
plaintes légères de brume en partance
vers les tremblements d'une énergie ultime.

A mesure de l'entrée en résonance des tambours
la Femme d'Esprit recousit nos jambes à la terre
cadeau d'une chouette se posant un long moment
sur la clide du jardin.


779





Mâles propos

 
 
 Fine altérité et visage frais  
 au creux des vagues basques   
 il a levé au ciel des lampées de miel   
 à cheval sur le limbique essor   
 d'une pensée mitoyenne au regard païen   
 telles pommes d'or tombées en hiver  
 sous le dais des complicités.   
 en grâce des mots de perfection.      
  
 Il s'est souvenu   
 nu et savoureux rituel   
 l'étonnant personnage aux planches noueuses     
 après la montée du col   
 parmi les larmes d'une pelouse d'altitude   
 alors que clarines nos sœurs   
 jouaient de la sonnaille   
 par les vallons embrumés   
 d'un philtre d'amour ressenti.      
  
 Pulvérulente époque   
 de fer et d'os mêlés   
 à la fuite incessante sous l'ombre tectonique   
 des fruits écrasés de la montagne noire   
 d'un anthropocène aux propos de gueuloir   
 que les bâtards à la régalade   
 alignaient contre le mur des fédérés   
 quando a geada estava quebrando   
 néctar do conhecimento.      
  
  
 778
    

    

  
 

Terceira febre

 
 
 Ci formigas baixas
 na encosta
 metade fora da água.
  
 Deixe o vento vir
 em sua própria doçura
 no corredor se acalmant
 os cantos de Maldoror.
  
 firmamento da primavera
 juncos do tempo 
 fluxo de fumarolas
 para o momento presente.
  
 Agarre na renda
 de Simorgh partindo
 incha a barriga das estações.
  
 Através de uma fuga de sombra e luz
 na lua incandescente
 a terra deixou sua quintessência
 de ouro e cortinas tenras.
  
 bacanal estranho
 que esta concha
 flutuando com uma chuva de rosas.
  
 Sorriso juvenil
 da oferta feita
 tivemos que ir
 Prado de Tournemire 
 para danças sagradas sem brisa
 trazer a fonte
 coberto com hortelã perfumada.
  
 Terceira febre
 de um soluço de reunião
 esfregar as bochechas
 de uma água da juventude
 com ervas fraîche.
  
  
 777