Le mot existe
"avenir"
et ne pouvons résister
pas plus qu'au passé
de maugréer
contre la contrainte.
A briser la glace
en abandon de la conscience universelle
il suffirait d'avoir des yeux
et de regarder au bon endroit
cette catastrophe invisible et silencieuse
qui à bas bruit fait ses petits.
Traces humaines
sur le mur des lamentations
ont ôté toute implication
à occuper sa place
au risque d'aimer
et de partager la libre nature.
Sortir du sillon
"délirer"
pour attester de son bon droit
de rester prisonnier de sa singularité
au plus haut des sens
le génie d'être fou.
Victimes et coupables
se sont organisés un point de rencontre
où vivoter en délinquance juvénile
alors que se paraît
en délibération vraie
le réel de l'époque.
Une plaie béante
et la douleur qui en résulte
m'ont amputé de l'essentiel
travail du deuil
qu'ils disaient les affligés de la situation
non contre l'amour mais pour aimer davantage.
Le vivant
lorsqu'il naît ou meurt
exprime l'ordinaire
à ne plus pouvoir pleurer
mais vivre
la béance de l'acceptation.
Le vivant plaisant
a fait de ses ridules
la nuée du moment présent
la création radicale
en proie au tragique
comme s'il fallait choisir.
Ouverts aux diableries de l'instinct
ils se sont étonnés d'avoir à être
alors que par la déchirure
passait le temps
l'existant
d'avoir à absorber l'éternité.
1183
D'eau et d'argile
l'homme s'époumone
pour se plaindre de sa fente labiale
cette blessure
par laquelle les monstres des abysses
se plaisent à remonter.
Altier et fragile
tout à la fois fait et défait
d'une maigreur ascétique
il enfila la robe pourpre
lui le grabataire
pour se mouvoir vers le parvis.
Se guérir je ne puis
remontant à la source
le coucher du soleil venant
je glisserai comme soulier verni
sur la planche inclinée
à même les douves sombres.
Se retourner se retrouver
quérir d'une œillade
le ralenti de sa démarche
sans que le désir nous fasse défaillir
en repensant aux doigts fins
d'une silhouette aimée.
Plein matin de maquillage extrême
l'épreuve ne nous épargna pas
nous les jolis cœurs nous les lisses de peau
à conter par le menu
les frasques chirurgicales
élaborées autour du feu.
Regarder la belle et le beau
au jardin des délices
amène
révérence ultime
le peuple à composer
avec les hourras frénétiques.
Et que coexistent
l'ordre et le désordre
la paix et la guerre
la bienveillance et la colère
la dame de nuit, Vénus
appartenant au matin et au soir.
Guigne de la volupté
en s'imbriquant intimement
ils visitent et subliment
la matière sensuelle des corps
devisant au champ sacré des brumes
de l'art et du bien-être de jouir.
S'accomplir, s'affirmer
en parfaite volupté
permet à nos tensions
de se mouvoir
de parer d'extase
la frange rose du couchant.
( dessin de Jean-Claude Guerrero )
1182
Ensemble
nous avons croisé nos chemins
et l'unique pince à linge
n'y pouvait mais.
Seul le Réel
en la solennité de l'instant
se révélait être l'accordage
de l'éternité à l'éphémère.
"Cœur de banquise
j'aime mon fils unique"
pour qui la vie nous honore
d'être présent.
Et demander votre accord
en acceptant cette invitation à naître
au carroyage des mots
même pas achevés.
La Grande Voie est ouverte
au flot fluctuant de la marée
pour que monte à la lumière du jour
le reflet argenté des noyés.
Attendre que lune vienne
qui tantôt croît et décroît
pour que soleil apparaisse
qui ne croît ni ne décroît.
Lever la tête
en bienveillance
pour mental éteint vivre l'infime
qui ne refuse rien et ne prend rien.
Même loin
le ressenti de cette rencontre
permet que se grave en nous
le nouveau regard sur nous-même.
Capter l'énergie
la mettre à l'intérieur du ventre
et la faire remonter
jusqu'à la pointe des doigts.
Laisser s'écouler la trame du vide
promeut l'accordage à l'Univers
en supprimant l'esprit d'attaque
unique objet du ressentiment.
La source toujours là
rencontre la nef de la création
pour que les yeux ouverts
contempler le sourire vibrant de l'existant.
1181
Elles étaient sept au couchant
les mouettes
bien avant que le paradis existe
à remonter vers le nord.
Sept fonctions
appelées aussi les sept mémoires
perpétuant l'entrée au jardin d'Eden
lieu de toutes les origines.
Il y a d'abord la fonction douce
en majesté
en relation avec la nature
la tradition féminine.
En s'éloignant du chemin
il y a la fonction des épreuves
désert où se rencontrer soi-même
au risque de déjouer.
Puis il y a les passions
ces outils qui sont la chair de la conscience
avec la plaie de l'amour de soi
mirage à décoder pour ne pas se perdre.
Il y a le centre
terrain arable
où naissent les pensées
Terre ô ma mère.
Il y a le cheval des émotions
à chevaucher serré
pour ne pas mettre le feu
aux grandes herbes de la prairie.
La voie du cœur est à ouvrir
celle dont on parle peu
car en bout de chemin
elle est la grande résolution du mystère.
La joie sans objet
sera du vol
la partie terminale
passage vers la présence de l'Autre.
1180
Pour secouer le texteet en extraire les impuretés et les beautés.
L’image est autre que le texte et elle rencontre le texte
Un en-soi rencontre un autre en-soi.
Deux univers se font face
Se glissententre ces deux mondes
La quête d’une Réponse à donner
Et si naissent les comparaisons, les rapprochements, les connivences,c’est le clic-clac de l’imaginaire qui s’ouvre.
Le texte
Un météorite qui tomberait devant soi, lafteeda, par surprise
Un fait
Une impasse
C’est le comparse qui apparaît
L’autre Moi venu d’ailleurs
Goulu d’ail à pointes d’herbes
Bien sûr que c’est moi qui ait écrit ça
Et pourtant il me semble qu’il y ait bien plus que du moi dans ces vers,ce vertige, cette verrine aux effluves épicées.
Que sont ces débris?
Chaque syllabe, chaque mot, phrase, sonorité, silence est rattaché à une parcelle de vécu
Tout élément peut être daté, répertorié sur la ligne de vie
Chaque carte participe du château de cartes convoqué pour une altière construction
L’objet château-de-cartes se mue en sujet pour devenir sœur-Anne-la-multiplequi de la plus haute tour perçoit dans le lointain le nuage qui poudroie.
Le vent qui monte, alors, enfle et souffle le château
Sur la plaine aux alentours les cartes éparpillées prennent la couleur du temps.
Il reste alors à ramasser ces vestiges blanchis, les humer,magacow iyaga, les rassembler, les grouper selon le codage du momentpour constituer un puzzle et conter par le menu les histoiresqui émergent, suggérées, révélées par ce qui est là, étalé devant soi, lafteeda.
L’élan du cœur, de l’esprit et de l’âme fait le reste pour s’engager dans une active production fait du bric à brac du passé, de l’inconscient, de l’émotion, des valeurs, de la réflexion et de l’habilité syntaxique du moment où “l’Eternel -Retour” rassure et justifie notre disposition à nous transformer par le grand retournement.
« Crottes de bique
de mon désir
en souliers vernis
la varlope rit
au parti pris
de c’que tu dis. »
Le premier agencement fait, il est temps de se mettre à distance, pour comprendre, prendre avec, en orientant le « regard absolu » vers l’au-delà où je suis.
Entrons par la porte dérobée dans le mystère fait de recensions où lâcher les chevaux de l’imaginaire/imaginal sur le foiraildes libertés.
L’image et le texte réunis deviennent la table de fête servie entre moi et l’Autre, le lecteur, le passeur, le pasteur parti faire paître la troupe ailleurs, là où l’herbe fraîche et drue transfigure l’affamé en un réceptacle de l’écho ressenti au plus profond de soi ce qui masque et démasque le chemin à parcourir.
L’Appel est lancé.
Les montagnes s’écrouleront, la bise glaciale ravagera végétaux, animaux et humains, les planètes s’entrechoqueront, les étoiles s’embraseront pour se rejoindre.
Nous ne serons plus, nous serons RIEN, et l’esprit stellaire sera TOUT jusqu’au coup de gueule d’un hasard de circonstance convoquant le monde nouveau à faire formes et figures sur fond d’Univers.
Loin, très loin, nous serons le groin du Rienà farfouiller dans les défesures, à la merci de celui qui nous exhumant, fera surgir l’homme de lumière d’or aux lignes rouges et noires.
Chaude la main
Au carénage SNCF
De la table disposée.
J’y vas t’y, j’y vas t’y pas
Bien plus tard on m’apprit
Qu’en place de Grève le Christ était né.
Maîtrise du mot
Maîtrise de la main
L’agneau mystique gambadait.
Répondre
à cette histoire commencée depuis longtemps
réveillons notre mémoire profonde.
A rester sourd et aveugle
Calme notre intransigeance
A être discret.
L’ombre
Il y a toujours l’ombre quelque part
Même engloutie dans la lumière.
Figure imparfaite
Dans le glacier aux mâchoires bleues
Neuf pétales à l’éternelle consistance :
La parole devient muette, le silence parle
De longues dents prélèvent une tranche de chair
N'ayez que le strict nécessaire à l’entretien de la vie
La conscience repousse l’ombre
Tiraillé entre le haut et le bas, le salut
Capter son âme, la guider afin d’épanouir ses dons
Dans le charivari ne pas emprunter le pas du nouveau guide
Chaque année l’arbre s’élève un peu plus vers le ciel
Être capable de suivre la piste vers l’Invisible.
Quelques mots sur la pierre du sarcophage
« Consomme, digère et apprête toi
A faire disparaître la trace de ce qui a été . »
1178
carrabka dabka
Qaniinyo
Aragti xun
Ee aan awoodin in laga baxo
Waqtigu markuu yimaado
Qof kastaa wuu joogay
Kiisaska waa la qaybiyay
jilba joogsaday
Hadhka la noolaaday
Basil ee cusboonaysiinta.
qabooji nasasho
Godka laga galo
Waxay soo bandhigtay fikrado mugdi ah oo badan
Walaashay ilowshahay
Si degdeg ah loo qiimeeyo.
Laba geed oo kurti isku mid ah
Farxad ilaa nabad
Labada laamood ee hazel
ku suntan bir kulul
Qulqulka inta u dhaxaysa.
En profondeur
Le cœur sailli de choix contradictoires
Il a rejoint le campement
Malgré l’embrouillaminis
D'une végétation première.
Miraha waayo aragnimada
Cunay xikmaddii u dambaysay
Kahor intaadan weydiin su'aasha
"Adiga, kumaan ahay ? »
Et de fuir sans livrer combat.
Tareenka Hitch
Hoosta roobka duufaanka
Wax soo jiidasho leh ma jiraan
Haddaan cashar laga baran
noolow ururso Aamusnaanta.
Sawirradiisii ayuu i tusay
Hooska kaynta
Ubaxiina waa soo baxay
guduud iyo sir
Erayntii godka dhow.
A point nommé
Du côté où l’on se trouve
Contrainte et Peur ferraillent une dernière fois
De chevaucher le cheval rouge
Est l’ultime cri.
1177
Et vous êtes resté là
tout simplement
par amitié
d'avoir été touché
par la grâce.
hadda seexo
waa daahday
berri wadadu way dheeraan doontaa
si ay uga qayb qaataan shaqada
dhinaca yar ee wax waliba.
Avec lui
c'était tout le contraire de l'idée qu'on avait
en venant là
après les événements
de ces derniers temps.
nin noqo
xidho dhar dabacsan
in aan nafteena u sheegno in aan maalin uun joojin doono
in la hadlo
in uu ka shaqeeyo dhulka.
Être une femme
porter vêtement ample
pour aller voir si l'eau n'est pas gelée
puis ramener quelques bûches
à mettre dans le feu.
" Wadaaggu waa cunto maalmeedkeena "
afkiisa ka soo baxay
maqlay maalintii bixitaan
iyada oo aan si dhab ah loo dhegaysan
mashquul markii aanu boorsada rarnaynay.
Digniin wanaag
ayaa na dhegaystay
taas oo ah cod daahsoon
ka imanaya buurta gadaasheeda
waa bilawgii habeenkii.
Depuis que se succèdent les saisons
et que raison devient raisonnable
bien des gens passant par là
se sont demandé pourquoi
il y avait ici de la lumière.
1176
Marquise
suulasha kabaha
oo lagu daboolay dhaqdhaqaaq degdeg ah
iyo la qabsiga iyo isku-xidhka
ka daaqadda Marianne.
Petals indhaha hoostooda
way soo dhawaysay muuqaal
adoon libiqsin
calool jacayl ka buuxo
ee shirkeena qaaliga ah.
Plus jamais ça
l'existence si proche de la peur
ne pourrait aux marges d'une attente éternelle
en liberté d'espérer
qu'être soumise aux flétrissures du temps.
Inta u dhaxaysa matryoshka iyo tufaaxa
booska mustaqbalka
meel ku riyooto sirta dabeecadda
marin mowjado caan ah
nabarka u dhaw.
Chimera in waxaas oo dhan
Jidhka dhabannada
Waxay soo jiidatay been abuur
diidmada dhammaan wax-soo-saarka
inta lagu jiro kor u qaadida aayar ee daruurta.
Imaanshaha shimbirta
balastar laalaabkii
soo jiidanaysa nolol-maalmeedkeeda
qoraal beddela ereyga
daaha ka qaaday nimcada ahaansho.
Waxaa jira muuqaal muuqaal ah
in lala hadlo wax aan la arki karin
si la yaab leh in xasiloonidu waajib ku tahay
u janjeera inuu ka aarguto
sidaa awgeed caloolxumo soo daahday.
Tufaax cadceedda
cabbir dhexdhexaad ah
u samayn doonaa si fudud
hanashada masduulaagii maskaxda
ciddiyihii oo dhami way soo baxeen.
Ne nuis pas à autrui
sois l'ustensile gracieux
du mariage entre le fond et la forme
aux résonances délicates
par temps de brume et de mystère.
1175
Maalin ku jira sanduuqa boostada
baqshad cad
in aan furo
gudaha xaashi cad oo gebi ahaanba ah.
Ka dibna caleenta ayaan u gudbiyaa ololka
ka sarreeya erayo heersare ah
malaha ku qoran liin
muuqaal.
Tani waa nolosheenna
waxba ma fahmin
ma garanayno waxa nagu dhacaya
marka ay ku filnaan lahayd iftiiminta.
Un petit gars à trottinette
une jeune fille en patins à roulettes
un papa à casquette
splendeur de l'amour.
Inanka yari waa shimbirka ilmaha buulka ka soo baxay
gabadhu waxay horay u sii socotaa xadhig adag
aabbe jidka u horseeda
Aamusnaantana waanu ka caban jirnay.
Inankii yaraa waxa uu ku boodboodaa xawli na gilgishay
gabadhu waxay isticmaashaa shirkadda eey
aabe suunka wadida
xamaasad daamurku wuxuu ka baxaa shub.
Inankii yaraa wuxuu odhan karaa waa laga tagay
gabadha ay isticmaasho awoodda xoolaha
in aabbuhu sii wato orodkiisa
madax adayg adoon is waydiin xaggee loo wadaa.
Il ne s'agit pas d'aller chercher une réponse
si on la cherche trop on va l'inventer
et si quelqu'un d'autre l'invente
c'est de la glue ou de l'eau de rose.
Ninkii yari wuu iskiis
inanta rogrogo
aabe orod
indho la'aan.
Si aad u fogaato
si aad u hesho farxad
si ay u fahmaan dhaawaciisa
in si dhab ah loo dhasho.
ninkii yaraa, gabadha, aabaha
dhammaan ku xiran ayaa jidka ku jira
si ay jidhkooda u xoojiyaan
si ay naftooda u huraan.
Isku dhiib maxaa jira
Kii u adeegaa naftiisuu illoobay
in aan waxba laga sugin
oo uu naftiisa ku waayo si uu ugu dambeyntii u helo.
1174