Kaydka Qaybta: December 2017

Jacaylka caashaqa

   Jacaylka caashaqa   
oo leh ceeryaamo simphonic ah
kac kac kac
bushimaha hore ee xeebta.

follicle khafiif ah
jeebka malab sida
iyo lechon jilicsan
ku foorarsado neecawda.

Waxyaabo badan
garabkaaga
daruurtu way kacdaa oo soo dhacdaa
carqaladaha corral.

waan ku raadinayaa
iyada oo loo marayo kuleylka qoyan
isha Horus ee wejiga
gacan yar oo webbed ah.

Taas oo ah dharka
la saaray biraha
indhuhu waxay daaqaan wax aan la arki karin
Burburka minbarkayga.

Félibrige
maanna habeen
wuxuu ku socdaa dariiqyada
ilmo leh kabo alwaax ah.

qaanso madow
Biyo-dhacyada guuxa leh
hoos
dhoola cadeyntaada samee.

Waad qurux badan tahay
Waxaan ku arkaa xamaasad ilowsho leh
baska hoosta xariirta
ee falaarta iftiinka.

Geeduhu aad bay u dhaadheer yihiin
si ka samaysan laamo qurux badan
intii aan ku fadhiisan lahaa bakooradayda
Waan soo dhawaynayaa midhaha fikirkayga.

Dalaggu wuxuu dhici doonaa dayrta
subaxdii oo ka cusub waajibkan
caws macaan oo macaan
dabayshu ha afuufo.


399

Le corps dit

 Le corps dit   
 en dérive de ce qui vient   
 le plaisir et le mystère   
 aux rives   
 de dés jetés en pâture.  
    
 Glorieuse advenue   
 du temps qui passe   
 pour que vivent   
 l'élan des rires clairs   
 et le lait de ton sein.  
    
 Chemin montant   
 vers la gorge rauque   
 le cri souris des milans   
 pose d'un reflet d'ambre   
 la fleur éternelle.   
   
 Ma mie   
 aux draps froissés   
 mes doigts ne peuvent   
 qu'échancrer les portes du palais   
 où renaître en creux et en bosses.    
  
 Palinodie des offres   
 la marchande des quatre saisons   
 ne passera plus   
 au gai ruissellement   
 des roues ferrées sur le pavé.  
    
 Dénoue les rubans de la fête   
 Requinque d'une pichenette   
 les lanternes chinoises   
 le bandonéon recèle   
 plus d'un sel.    
  
 Laisse-toi lécher le bout du nez   
 par les chimères du château   
 monte la nuit près des tours de garde   
 blanche et jaillissante   
 la lune s'offrira à toi.   

   
398

la maison de plain-pied

   Se signalent les boutures   
aux feuilles sèches de l'automne
en joyeuse compagnie
d'êtres debout visages ouverts.

La maison est de plain-pied
il suffit de se baisser
pour marier et la vie et la mort
cœur profond des échelles du temps.

Aux alentours
le ciel et l'horizon
vagues de verdure
déroulant l'espace.

La loi sacrée modèle la roche
se creuse la cupule
claire fontaine offerte à l'initié
des yeux pour voir l'autre.

Affirmer l'échange du départ
des cernes à hauteur des joues
cette présence diffractée
hors notre substance commune.

en chemin pour demain
sans que le sentier n'altère le son
de nos pas en ascension vers le lieu
où déposer les simples.


397

Pierres à brumes

  Pierres à brumes   
vestiges des corridors hantés
s'élèvent hors sol
la soldatesque errante
de nos âmes dispersées.

Ici le fer fait mal
il tue et balbutie
la loi des immobiles
au cortège fauve
les étoffes se fripent.

Au creux des vallons
les brebis paissent
passe le cavalier noir
en son cliquetant appareil
les yeux rougis de sang.

Massacre carnassier
les loups même s'enfuient
par dessus la rocaille
d'une souple cavalcade
que le vent d'autan file.

Ventres annexés
les bras levés vers le gant d'acier
respirent les chanvres
en navrance lasse
la belle émet un râle doux.

Céruse espionne des désirs
la fresque est déposée
sous le bâti
point de passage secret
juste un grain de peau.


396

le raku fleur de flamme

   Brillant incarnat   
à l'ouverture du coffre
mille fleurs de feu.

S'en vont cueillir
les diablotins de la céramique
au gré des flammèches.

Porte à porte
des objets offerts
l'éclat et la fêlure chantent.

Masque rieur
dans l'ombre de la grange
s'agite le pigeon coutumier.

De passage en passage
sur le pas de porte
dansent les boules lumineuses.

Le raku clame sa destinée
d'être à fleur de flamme
le bel endroit de l'âme.


395

voix de l’autre monde

   Voix de l'autre monde   
si belle reine que la mer
un instant fléchie.

A la pleine lune
faut-il se découvrir
en si peu de temps ?

Mar jidkaaga
ordres et désordres
par monts et par vaux.

Et fléchissons
le genou en terre
le regard au loin.

Au temps fécond de printemps
d'advenues pointant son nez
le Beau des mémoires.

En présence des dieux
point de tergiversations
le silence construit.

La musique creuse le ciel
des joies et des peines
vers l'eau la plus fraîche.


394

écriture froissée

   Femme pressentie  
aux étamines de soie
autrefois regardée
empreinte de beauté
nous nous vîmes
mon amie des vendanges
en remontant le rang
nos regards croisés
d'écritures froissées.

Au saut du lit
par matin de paupières closes
point de romance
fallait prendre sabots
et craquer l'allumette
pour allumer le feu préparé la veille
avec papier, petit bois et bûches
sans réveiller l'enfant.

A la Noël
il y avait des oranges
des moufles tricotées
et la boîte emplie de gâteaux
posée sur un rayon de soleil,
émerveillement
délivrant le sens du monde
par les clés de la connaissance
par le souffle des recouvrements.


393

la réalité éternelle

   Faut-il que le temps implose   
et desserve la terre
de ses histrions fourchus.

Faut-il que la plaie
à jamais suppure
quand la vie se rétracte.

Mar jidkaaga
homme sans horizon
que la peur subjugue.

Passe la main
par la fente du secret
qu'une autre main saisira.

Ne remise point tes rêves
en carême d'être
au hasard des connivences.

Evoque l'arbre pliant dans l'orage
en cadence sous la rafale
à faire sien l'âme du vent.

Ecarte les chemises du printemps
sous la douceur des cerisiers en fleurs
à compter les abeilles butineuses.

Sois l'épée de feu
parcourant le terrain de chasse
des phrases décisives.

Sois l'esprit et l'épousée
de la réalité éternelle
dans sa transcendance fulgurante.

Sois le sel et la myrrhe
sous les eucalyptus frissonnants
qu'anime le prodige de la création.


391