Elle peignait la nuitsur une toile blanchebâtissant son royaumed'invisibles touchesaux vertèbres de son arbre. Lentes et fluidesles coulures de l'espritproposaient leurs sucresau vertige des songesentre l'air et le monde.Le vent se levala Bête vinten catimini sous la lanternedonner le mot de passeterreau pour un sol pur. Le mufle soyeux du bleu charrettefit trembler l'instantmarqué d'une flammeque l'œil au trait d'unionfît danser sous les étoiles. 415
Au plus fort des choses périssables le piano se fait trompette sur le frisé de ses cheveux regards croisés vers le visage aux rayons ailées. Soutenir le langage pareil au papillon de nuit coulent les notes vers la chambre des romances afin qu'il se souvienne. Les bras révélés sur cette robe noire traversent la Vie au canevas des fluttes agasses le chant soudain jaillit sur la table des tourments.
Ne nous dédaignons pas à l'ombre des tamaris si aveuglé de lumière je te blesse s'échappe le cri d'un lien pour renaître. 414
Haute horlogedes montées de sève, sur les dalles la marcherompt le souffle de la bête. Se recueillent les frèressous leurs capuches de bureprès du baptistère, refuge des chrismés. Suppliantes, les âmes volettententre les piliers de la nefabeilles bourdonnantes en crépusculela nuit bientôt de silence présente. Les ancêtres seront honorésle pain rompusur les dalles propitiatoiresdes mondes soupirants. A même le solvivante lumièreaccordée à celles des autreselle reste là quand rien ne reste. 413
Près de l'ombre des choses premières chercher la vareuse qui nous protégera du grain, porter sur le chemin désentravé le panier d'osier des travailleurs.
Les arbres mes frères, être le vent d'un dessein secret dans l'immobilité du saisissement, être l'Ouvert.
Ne pas se résigner, un pas de côté et ce serait la fin.
Langage et silence en toute franchise, élever nos cœurs vers l'autel des rencontres, accueil de nos œuvres, accord avec l'âme du monde.
Frotter sa pierre contre la pierre de l'autre sans que le chagrin nous éloigne, anaga, nullement attachés au confort, anaga, dans l'espace, aperçus, balancement du roseau, par le périscope de nos amours.
Cette prise de bec à secouer le géranium peut amener l'autre à la déréliction. Passe les montagnes enjambe les vallons le ronron du moteur à explosion se mouche et meurt. En soutenant l'âme océane en avant de l'action tombe la pensée systématique de l'oubli et ses errements. Par la méditation par le dépassement s'ouvrent les lèvres se balançant entre mystère et présence.
Arrive la voie élue le soleil en acmé cet accord profond avec le Monde notre franchise immémoriale.
Éthiquement prélevée, ensemencée d'or, la lettre d'alphabet par assemblage forme ses mots et ses phrases. Pixels de l'esprit, mystère du cerveau, la vision se fait vraie fleur, étoile, papillon, sans que l'image paraisse sur l'écran.