Archivo de la categoría: octubre 2021

Me voici

Me voici   
dans l'allée des oliviers   
à marauder le chèvrefeuille   
secrètement épris   
de la grenouille au jabot vert.   
 
Le barde se révèle   
comme sang chaud des réceptacles   
du cours tumultueux   
de cette nostalgie   
empreinte de tendresse.      
 
Et de détresse   
au fanal tombé en mer   
j'offre la bouée   
du poème que j'aime   
pierre où reposer ma tête.      
 
Je crois aux cris de l'hémicycle   
avec pour rituel bleu-pastel   
le chant des marins de Terre Neuve   
descendant la coupée   
les bras chargés de morue sèche.      
 
Bien plus bas   
je crus voir   
à même le bol de terre cuite   
la mort et la vie   
se dévorant l'un l'autre.      
 
Quant à mes enfants   
que le temps distribue   
en paix   
aux nuages sans duplicité   
j'ai déchiré contrat et promesse.      
 
Le vent m'emportera   
en mélancolie   
la main sur la bouche   
attendant l'ombre de la stèle   
se refléter dans le souffle de la Bête.      
 
L'ahan royal des soldats du dédain   
reflète en jachère   
l'épaule charnelle du rebelle   
causerie de fin de siècle   
au vent donné des graminées.      
 
Ma douce Nature   
aux feuilles éternelles   
au soir revenue   
vous êtes allée si près de moi   
que le charroi s'ébranla.      
 
Explorant la brume   
aux formes replètes   
mon âme s'élèverait   
sur le devant des estives   
comme Voie Unique.      
 
 
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Auprès des ondes fraternelles

Auprès des ondes fraternelles  
aux rides du retour en grâce   
j'épelle ton nom   
sur le billot du Sans-Souci.      
 
Aux cellules grises de l'Esprit   
à la verticalité d'un point-virgule   
je prends et mène grand train   
sur le foirail des retrouvailles.      
 
Aux gouttes de pluie rousses   
sur la toile du toit gercé   
devant la foule rassemblée   
je glisse le papier dans les fentes du mur.      
 
A la plume d'aigle   
que le berger ramasse près de la source   
à l'itinérance sans fin   
je joins les mains de la prière.      
 
Aux philtres de l'ignorance   
j'aligne les étoiles   
pour d'un coup d'épaule   
manifester la solennité.      
 
Perplexité refoulée dans l'impasse   
à la portée des voyageurs   
j'organise le raout   
de la montée aux alpages.      
 
 
 
873


Frisottis de fougères sèches

Frisottis de fougères sèches   
plucheuses tel gruau   
le bol recelait les restes   
d'un passé égaré   
du côté de la montagne   
à filtrer la lumière   
des peupliers de la rivière.      
 
Le vide tel une valse lente   
disposait la table   
par quelques mots pauvrets   
écornant de leur quincaille   
les pages blanches du cahier.      
 
Du bout de la cane   
le plan fût tracé   
sur la berge sableuse du Bès   
écorniflage à mesure de l'oubli   
des passions mises au rebus   
de calques dérobés aux entrailles du souvenir.      
 
Glissendo des murs d'argile   
en capacité d'offrir   
le pain et le vin    
dans l'allée des graviers    
en débours de tant et tant d'élans   
recroquevillés sous la saulée.      
 
 
872

Millefeuille

Millefeuille  
distingué par le guetteur du phare
douce offrandes
que le vent glanant dépose
au sortir de la bourrasque
alors que la nuit rebique
sous son manteau noir
quelque pan de chemise
disposé hâtivement
sur le muscle tétanisé.

Feuilles de toutes pensées
feuilles arrondies
feuilles écornées
feuilles encalminées
dans le labyrinthe

à la portée du minotaure
qu'Ariane proposa
un jour de belle humeur
à l'homme provisoire
de fuir les ors parentaux.

À la fin de l'œuvre

on retourne hors des choses
pour librement jouir des nuées et des brumes
quand survient
comme neige au soleil
le miroir des jours fertiles
passés à dégeler la trappe parnassienne
des bulbes déposés

arc-en-ciel
dans l'aube frémissante de la joie éprouvée.


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caminando estoy

Marchant je le suis   
à suivre ce que je suis vraiment   
et que jamais je ne saurai qui il est   
ce moi des aventures épisodiques   
ce germe de blé   
unique   
mais resurgissant chaque année   
à hennir sans haïr   
annus horribilis   
cette portée des petits hommes   
cette portée des petites femmes   
offrant sur les cailloux du chemin blanc   
le son des ses pas   
versatiles sans coudée franche   
mais propre sur soi   
à évaluer le parcours   
le parcours imaginaire   
des monstruosités du quant-à-soi   
à épeler éternellement   
tel le roulement du tonnerre une nuit en Lozère   
les bribes de vie levées en enfance   
mais que l'obligé des adaptations fait vaciller   
alors qu'il y aura toujours   
à ne pas s'arrêter.      
 
 
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