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la nuit parfois

 A la retombée d'un songe
sans que la cloche sonne
je m'éveille
et rejoins l'homme d'albâtre
à la longue langue ailée
isolant l'un de l'autre
le vieillard de la connaissance
du vieillard de la sagesse .

Des miradors ,
les cristaux de glace
figent la nuit des égarés
kudurura ,
formes révélées
organiser la danse des ombres
le long des lisières de l'oubli .

Puis vint
le sifflement appuyé
d'un météorite se consumant
en sa chute lente
kudurura permettre
au clapet de la nuit des solitudes
de libérer le jour d'être soi .


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la dynamique de l’âme

       L’âme, une fois nommée, une fois reconnue, n’existe pas hors de ce que son observateur en fait .

Il n’y a pas d’âme en soi , mais à un certain niveau de conscience nous pouvons en saisir des effets par notre intention de l’appréhender, par notre vigilance à porter notre regard au-delà du visible et par notre intuition qu’il y a encore bien des choses à découvrir dans notre monde et que l’insistance de notre intelligence à vouloir rendre clair l’inconnu si proche et pourtant si difficilement exprimable n’est qu’un palier sur notre chemin de quête de l’absolu .

L’âme n’est pas une croyance ni ne saurait se réduire à une inférence ; c’est une pratique qui nous convoque à être de ce monde, dans ce monde, par l’ouverture et l’acceptation à ce qui est .

L’âme est mouvement, elle possède une capacité de mobilité qui évolue dans le temps avec l’histoire, le nombre et l’intensité des métamorphoses, des épreuves réussies et des obstacles franchis .

Notre chemin de vie, cet éveil à la conscience, ce grandir de l’Etre qui nous animeje propose de le scinder en trois étapes, chacune ayant son nombre de degrés de liberté, de dimensions de l’espace parcouru propre à chacun de nous, selon un mode adapté au travail qui nous semble exigé par une instance extérieure et suprême que nous pouvons appeler l’océan primordial, Dieu, l’être suprême, le vide créateur, le grand Mystère ou autre .

La première étape est celle de la réalisation concrète et extérieure de l’être avec la mise en place des bases à partir desquelles le reste de la construction pourra s’élever . Cette période nécessairement d’expérimentation ne peut se mettre en oeuvre que sur le mode intellectuel linéaire de la dualité . Le mouvement consiste en une succession de rapprochements et d’éloignements des deux termes de cette dualité . Les éléments perçus, ressentis et analysés deviennent des arguments qui se précipitent l’un vers l’autre jusqu’au moment ou leur degré d’agressivité, de connaissance et d’estime réciproque est suffisant pour substituer à la rencontre éprouvante un contact de fusion d’où va émaner un troisième termepfungwa . Cette étape n’évoluera pas lorsque les deux termes en conflit, perdant leur spécificité par le méli-mélo de leur altercation, altèreront leurs forces jusqu’à un arrêt signifiant la perte d’une perspective de sens, la mort en quelque sorte . La joute se pratique jusqu’à ce que chaque combattant connaisse toutes les finesses de cet art et toutes les subtilités de l’adversaire . L’exploration de l’espace est linéaire ; blade, à ce stade ne connaît rien de ce qui existe de part et d’autre de l’unique voie sur laquelle le véhicule qui la transporte est contraint de circuler .

La deuxième étape est celle de l’être dont la structure passe de deux à trois composantes . Le plan d’investigation de la connaissance va alors être parcouru selon un mouvement circulaire . A partir d’une zone centrale, au coeur de laquelle se trouve le point d’immobilité qui contemple. L’âme décrit un cercle à une vitesse convenue . Zvadaro, lorsque ce cercle voisin de la zone centrale a été reconnu en détail, la découverte s’étend de proche en proche à des circonférences de plus en plus éloignées du centre . A ce stade, c’est une connaissance intérieure qui est acquise, celle d’être le chercheur découvreur des lois qui gèrent l’infiniment petit et l’infiniment grand . De circonférences en circonférences de plus en plus éloignées du centre l’être est désireux de conclure . Le but semble si proche . Et c’est là qu’un retournement peut s’effectuer . L’être dans sa tri-unité expérimentée et confondue va pouvoir alors pouvoir tirer un grand trait sur tout cet acquit qui n’est que construction occasionnelle . Il va pouvoir mourir à son oeuvre pour revivre tel le phoenix sur des niveaux propices à sa destinée .

Dans le troisième stade le mouvement linéaire s’ajoutant au parcours circulaire, la spirale de la réalisation se met en place, vis sans fin d’une ascension , tentative pour réduire la distance avec l’absolu, marche vers un devenir jamais achevé dont la promesse est fruit, épanouissement suprême, perfection, retour aux origines, retour à soi . Plan par plan, niveau après niveau , l’âme va tenter de se situer sur cette troisième dimension jusqu’à consommation des cycles, jusqu’à notre dernier souffle . Quant à ce qui est au bout du chemin nul ne le sait et le saura ; et c’est bien ainsi . Il pourrait s’agir d’un stade où les âmes auraient nécessairement purifié une grande part de la matière pour que l’accès à l’axe du retour les hausse au-dessus du plan terrestre .

Dzimwe nguva, au creux de nos profondes nuits, un orbe numineux apparaît ; signe que certaines âmes devenues visibles à l’ensemble de l’humanité soient les repères et phares permettant de dissiper les doutes et de stimuler notre effort à être . Quel que soit soit le point atteint dans l’un des trois stades, la chute est possible tant l’équilibre réalisé est fragile . Un rien le menace . Il est d’autant plus vulnérable qu’il se croit assuré . Capable de résister aux plus effroyables tempêtes il peut aussi être renversé par la moindre brise .Rejoindresadestinée, rejoindreladestinée ;  serait-ce la direction montrée par la dynamique de l’âme ?

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L’âme, cette clé

Les hommes sont faits d’une substance inouïe . A la fois chair, intelligence et esprit, ils sont tous pareils et donc possèdent tous les mêmes pouvoirs et possibilités essentielles . Leur grandeur est manifestée par tous . Toute personne peut devenir grande . Chaque constituant du Mystère, de ce que nous ne pouvons pas comprendre actuellement, de ce qui nous dépasse, est un constituant de l’homme .

L’âme, cette capacité que nous avons d’agir et de gouverner corps et esprit, doit pallier aux limites et erreurs de l’homme en quête de la Connaissance . Tâche superbe, parce que relevant du grandir de l’être, mais néanmoins tâche dont les étapes, en contre partie, peuvent secréter l’euphorie, l’intempérance, l’orgueil, l’aveuglement, le désir de puissance, simba, toutes réactions émotionnelles et égocentriques recouvrant du voile trouble de l’ignorance la moindre avancée de la science lorsque celle-ci n’est pas associée à une réflexion ontologique sur le devenir de la nature humaine . Pour éviter cette déshérence il existe une solution : que l’âme soit connectée à l’Esprit Universel .

L’Esprit Universel ne saurait être une entité provenant du fond de l’univers ou un concept métaphysique issu d’une théorie religieuse ; elle est le lieu originaire et imaginaire à la fois des sources desquelles relèvent nos découvertes . L’Esprit Universel est vibrant de substances intelligentes à partir desquelles les choses viennent . Il est là, dans et à travers toutes choses, et l’homme se doit d’entrer en contact avec lui et même de s’unir à lui afin quela Connaissance advienne . Et pour celà, pour parcourir le chemin vers la Connaissance, il y a l’âme .

L’âme n’est pas un organe mais anime et exerce tous les organes . L’âme n’est pas une fonction comme l’intellect qui mémorise, calcule et compare . L’âme n’est pas une faculté mais une lumière à laquelle nous avons accès . Elle n’est pas la volonté ou l’intention mais plutôt cette volonté à être volonté et intention . Elle est une immensité non possédée qui ne peut pas être possédée . Elle est mienne et non mienne à la fois . J’en suis et je demeure en son centre tout en l’expérimentant . Elle est le gant et le gant retourné de la prise en main de notre destin .

L’âme est cette aspiration à se pourvoir en compréhension dès que laquestionse pose, la question de notre naissance sur terre, de ce que nous avons à y faire et de notre finitude .

L’âme est cette petite voix située au fond de notre poitrine, cette voix du coeur, cette intuition, ce soutien, cette force qui nous anime et nous fait vouloir vivre mieux que là où nous en sommes .

L’âme, pour atteindre son plein fonctionnement, doit faire le ménage de ce qui la conditionne à nos instincts et aux us et coutumes de notre nature terrestre . L’homme doit se disposer à un travail de méditation et de réflexion à propos de ce qui nous sépare de ce mieux auquel nous aspirons . L’homme doit s’élever à d’autres niveaux de conscience et abandonner certaines actions en cours qui ne sont pas en accord avec ses projets les plus élevés .

Cette lumière intérieure doit être entrevue, vue, nommée, protégée, et mise en état de marche pour, constitutive de notre âme, être l’énergie de notre destin d’homme-en-chemin .

C’est alors qu’un travail de rassemblement, de réappropriation de ces composantscorps, mystère, âme, esprit, ruzivo, lumière, énergie -, nous engage à nous situer à un autre stade de compréhension, à un autre niveau de réalité . Il s’agit de rassembler ces éléments en un renversement de perspective où la chaîne dialectique qui lie les composantes les unes aux autres passerait la main, pour envisager uneformeintégratrice, un espace holistique rassembleur, une sorte de viatique actif, de rappel à l’ordre, qui ne représenterait pas le souvenir d’une personne remarquable ayant vécue sagement, mais l’invitation à être grand, pour soi, pour la forme dont nous serions le dépositaire .

Cette forme, appelons-là forme-vie, nous accompagnera en permanence, à vue . Cette forme-vie c’est nous et bien plus que nous parce qu’englobante de ce qui nous entoure . Elle sera le garant, la foi, en nos propres perceptions, ressentis, intuitions, remontées de mémoire, analyses, actions .

Il n’est alors plus temps de se porter vers l’arrière, de ré-fléchir, mais d’être éminemment sincère dans sa pensée, de se reconnaître comme une personnalité puissante qui reçoit des connaissances par l’aspiration de ce qui est là à portée d’âme, et sait tout ce qu’elle a besoin de savoir . L’homme animé par son âme devenueâme suprêmeva vers son intégration, vers son unité .

Le courant de sa vie auquel il se soumet convoque l’homme à une vigilance impliquée .

L’accès à son âme suprême, et, s’il en était ainsi la chute serait terrible, car dans l’ordre de la connaissance sensible la montée suivie d’une épreuve provoque un passage par les bas-fonds . Et il n’y aura pas de passe-droit . Nous avons en nous deux instances intérieures qui nous tirent, l’une vers le haut, vers la lumière, et une vers le bas et les ténèbres .

Les progrès de l’âme ne se font pas par gradation mais par une ascension de l’ordre de la métamorphosede l’oeuf au ver, du ver au papillon . Le principe de discontinuité montre ici sa fécondité . A chaque bond de croissance l’homme se développe là où il est, là où il passe et œuvre . L’homme, son esprit, ses capacités, ses connaissancesdont nous rappelons la forme unitaire, déchire les écorces du visible et du fini, kudurura, sortant dans l’éternité inspirer et expirer son air, l’air primordial . Il abandonne sa tunique de peau aux portes de l’universalité .

L’âme propose la simple élévation de l’être comme légèreté spécifique, non dans une vertu particulière mais pour toutes les vertus . Elle est au-delà des détails que notre intelligence conçoit . Elle produit, par delà des atermoiements qui la figentces morts-à-soi – , une liberté, une attitude d’action et de détermination dans la poursuite de nos buts, ainsi que de la gratitude pour les épreuves surmontées .

Bienvenue à l’âme de tous les instants, en début et en fin de journée, au commencement et en fin de vie, dans le déplié de la rencontre avec l’environnement que celui-ci soit une personne, une situation, une perception sensorielle, signe ostentatoire majeur de cette forme-vie que l’âme suprême convie au festin de la Vie .

L’âme …  Je suis à mi-chemin de l’ange qui est mon soi et de ma forme triple . Uni à cette claire lumière, cette lumière est tout ce que je perçois . Puisse l’énergie du soi divin m’inspirer et la lumière de l’âme me diriger . Puissé-je être conduit par cette énergie spirituelle qui est mon soi de l’irréel vers le réel, de l’obscurité vers la lumière, de la mortalité vers l’immortalité . Qu’il en soit ainsi et puissions nous être aidé à faire notre tâche . “

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ma main un matin

  Toutes celles et ceux   
qui s'avancent
sortant de la forêt
en lisière des choses dites .

A celles et ceux
que tourmentent les pensées disjointes
les fragmentations d'un passé
qu'on ne peut oublier .

A celles et ceux
qui par effet de manche
se montrent aux fenêtres
haranguant la foule des sans noms .

Il m'est arrivé
en rassemblant mes bagages
juste avant de partir
d'immobiliser le temps .

Il m'est arrivé
sous l'ombre d'un arbre
projetée par la lune
de craindre le froid des nouveautés .
Je pus souffler dans la conque
et ne retenant plus mes désirs
rejoindre d'un coup du talon
l'humeur des prairies fleuries .

Puis revenir
vers celles et ceux
des aventures coutumières
me joindre à la foule
mwoyo yepamusoro
des pensées code barre
du chemin quotidien .


208

pourquoi rester esclave ?

 Pourquoi tant de femmes et d’hommes sont-ils esclaves d’une situation, d’un pouvoir, des autres, d’un regard ou d’eux-mêmes ?

Pourquoi vivent-ils calfeutrés dans le pré carré de leurs certitudes, dans lec’est comme çi, c’est comme ça, y’a rien à faire !”, sans voir l’ombre qui limite leurs libertés, cette fermeture sournoise, cet accès à plus qu’eux-mêmes qui leurs ferait prendre l’air en allant voir ailleurs ?

Tout simplement parce qu’ils ont peur . Comme si les chaînes qui les entravent et les condamnent à leurs situations d’esclaves, étaient des protections contre la peur . Comme si ces chaînes de la non-vision les empêcheraient de souffrir et de mourir . Par peur de ce qui ne dure pas . Devant ce qui pourrait les emporter et les éloigner de leur confort premier ils préfèrent rester attachés .

Accrochés à leurs habitudes, leurs illusions, leurs idéaux, leurs mensonges et leurs croyances, ils espèrent ainsi stopper la perspective d’une vie qui inexorablement les entraîne vers la finitude de toutes choses . Comme s’il y avait autre chose que la vraie vie, cette vie dont la mort fait partie intégrante .

Or ces pesantes chaînes les font couler et se noyer . Ils veulent mourir avant d’avoir vécu .

Ils passent à côté du présent, enchaînés qu’ils sont aux souvenirs du passé et à l’utopie de demain . Ils ressassent et rêvassent sans voir le brin d’herbe qui pousse sous leur pied . Ils vaticinent incognito, le cou tendu vers le pilori du moins disant, en quête d’un oubli qui leur permettrait d’échapper au courroux du hasard , tenant droit le cap dirigé vers ce qui leur semble être le bonheur .

Ils ne sont pas présents à eux-mêmes . Ils ont peur de ce qui est là, ici et maintenant . Le réel et l’impermanence de toutes choses les affolent et les aliènent quelque temps mais pas encore au point de jeter un coup d’oeil de l’autre côté de la rive de leur vie .

Le flux d’un perpétuel présent les rend inquiets . Ils voudraient tant se droguer avec les leurres factices de la certitude, du virtuel, des poncifs qui les feraient ressembler aux autres, ces autres à qui ils dénient néanmoins le droit de respirer autant qu’eux . Se fondre dans la masse tout en la honnissant .

Pourquoi gâcher son existence à se calfeutrer contre les aléas de la vie, à construire d’étranges forteresses contre le temps qui passe ?

Les hommes s’épuisent à résister aux lendemains trop dérangeants, trop quelque chose, sans se rendre compte qu’ils restent collés à la même placeétranges statues de sel, droites devant le courant de la vie qui les attend.

Pourquoi faire du surplace alors qu’autour de soi tout est agitation, turbulence, transformation ?

Pourquoi ce besoin d’immobilité, de se protéger fébrilement du changement ?

Parce que l’homme est un animal routinier, qui a peur de l’inconnu, de l’étrange, du bizarre ; et qui cherche par tous les moyens des vérités, des valeurs, des lois, des assurances, des garanties . Et c’est pour cela qu’il est prêt à vendre son âme contre une quelconque pincée de poudre de perlimpinpin qui le ferait se fondre dans ses rêves, dans ses châteaux en Espagne .

L’homme a aussi peur de son ombre, de cette partie inhumaine de l’homme qui par ses égarements ignore, méprise, abuse, spolie, exploite, tyranise et supprime son prochain .

Par peur de la mort l’homme cherche à vivre éternellement dans une grande aspiration à la routine implacable, aux comportements marqués du sceau de la durabilité, de l’ennui et d’un sommeiltranquille” . Alors que notre société industrielle est fondée sur la production de biens qui ne soient jamais pérennes afin de produire toujours plus dans un monde espéré en éternelle croissance !

Et l’homme s’ait inventé des idoles, des dieux, afin de s’immortaliser et éviter tout raisonnement fondé sur la certitude qu’il ne vivra qu’un certain temps, un temps fini .

Alors l’homme réagit contre cette implacable destinée . Il aime et hait à la fois ce qui le dépasse et ne peut maîtriser . Il n’admet pas être dirigé par plus fort que lui . Il maltraite les siens, saccage la Terre-mère et relègue Dieu-le père dans un monde inaccessible .

Les Dieux omnipotents se révélant inefficaces, la foi puérile des hommes les fait se retourner vers la raison empirique des dieux sociaux estampillés de respectabilité par le qu’en dira-t-on médiatique . Il se fond dans la masse, va au stade, aux thermes, au cirque et converse à l’infini sur l’agora des virtualités, un oeil rivé sur le petit écran, reflet du grand écran des réalités dont il ne peut affronter la trop grande pertinence .

Bardé de certitudes scientifiques, l’homme avance à l’aveuglettejusqu’à buter sur l’infiniment complexe et la conviction que le réel est inasservissable, ni par la technique, ni par les dieux .

S’il ne se suicide pas, il est prêt à circonscrire, par l’intelligence et les raisonnements, le grand tout pour, ravalant sa volonté de puissance et son orgueil, aborder aux rivages del’humilité, comme dernière chance avant le désengagement suprême, avant la folie .

Par l’humilité, ultime moyen de guérison de sa paranoïa, l’homme se doit de vivre en harmonie avec la nature afin d’assumer la complexité du réel en chassant tous les réductionnismes, en renonçant à dominer, prendre et asservir quoi que ce soit . L’homme se doit d’être dans sa verticalité .

Il devrait alors cultiver la douceur, en dénonçant le meurtre et toutes les violences, en anéantissant les idolâtries, afin de se pourvoir en la Vie .

Il lui resterait alors à direoui” , en liberté et émerveillement, kuti chii, pour que les dangers de l’illusion s’estompant, laisser advenir la tendresse de la relation sur fond de frugalité dans sa communion avec la Nature .

198

S’ouvrir à la synchronicité

La synchronicité est le phénomène par lequel deux événements se trouvent liés simultanément par le sens et non par la cause .

Nemamwe mashoko, la synchronicité se manifeste lorsqu’il y a une coïncidence significative entre un événement extérieur objectif et un phénomène ou un état psychique particulier sans qu’on puisse imaginer un mécanisme de causalité entre eux .

Le phénomène de synchronicité représente donc une rencontre aléatoire et simultanée de deux ou plusieurs chaînes d’événements indépendants mais ayant une forte signification pour le sujet alors sensible à la mise en résonance des deux phénomènes . Ndopazvinoita zvese zvine musoro .

Le sujet qui vit une synchronicité est témoin d’une irruption de sens qui apparaît comme une évidence entre des événements sans qu’il ait besoin de chercher quoi que ce soit .

Ces phénomènes ne sont pas l’aboutissement d’une réflexion intellectuelle mais d’une expérience qui provoque un grand trouble chez celui qui le vit car elle perturbe la représentation logique et rationnelle de la réalité du moment .

Carl Gustav Jung considère que notre attitude mentale d’Occidental rationaliste n’est pas la seule attitude possible qui permet de saisir une quelconque totalité ; et qu’au contraire elle est un parti pris partiel et limité qu’il conviendrait de corriger si nous voulons avancer dans notre connaissance
personnelle et la connaissance du monde .

Le lien qui relie deux événements qui à priori n’avaient que peu de chances de se rencontrer nous montre, kuburikidza nekunzwa kwezviitiko zvinosangana, que la réalité n’est pas uniquement constituée de manifestations séparées les unes des autres .

Ce lien qui n’est pas explicable par le principe de causalité
suggère l’unicité des deux éléments en présence : l’élément physique et
l’élément psychique . Sokunge ndivo “entangled”, corrélés et
manifestant un ordre global .

Un vaste réseau relierait-il, non pas de façon linéaire mais sous la forme d’un
tissage invisible ces différents éléments à une totalité sous-jacente au monde
phénoménal ?

Le physicien David Bohm présuppose l’existence d’un “gungwa resimba” à
l’arrière-plan de l’univers, mamiriro kana zvinhu, ni psychique mais qui
serait transcendant . Il existerait un fond qui se trouverait bien en amont de
la matière d’une part tout autant que des profondeurs de la conscience d’autre
part ; et que cet arrière-plan serait d’une dimension infinie car ne pouvant
être embrassé ni par l’une ni par l’autre . D’où cette impression que peuvent
avoir les personnes qui vivent ces phénomènes “kusasiyana kwekuva” kana “kuva netsitsi” nechadenga, kunzwa “l’unité avec le monde”, non pas avec le monde à la réalité multiple dans lequel nous nous mouvons consciemment mais avec un monde potentiel qui correspondrait au fondement éternel de notre existence .

Dans ce phénomène de synchronicité il n’y a pas d’avant ou d’après puisqu’il n’y a pas de relation causale entre les événements. Aussi cette relation a-causale ne peut que déstabiliser l’approche linéaire du temps qui structure notre vision du monde .

Pour bien comprendre ces phénomènes, il est intéressant de s’ouvrir à d’autres
façons de penser, d’être au monde dans ce qui se déploie hors toute attitude
préconçue , kubva mukuverengera kwedu uye nekutya kwedu .

La corrélation à distance entre l’état psychique d’une personne et un événement extérieur est un phénomène global qui nous ramène à l’intrication quantique .

Jung et Pauli convinrent que la relation causale était insuffisante pour
appréhender toute la réalité vécue . Ils en vinrent à considérer qu’existait un
lien, tsamba, pakati pe psyche nenyaya, uye izvi kuburikidza
“zvinoreva zvakagara zviripo”, qui dans notre espace-temps à relation a-causale permettrait de considérer la psyché et la matière comme deux facettes
complémentaires . Nous entrerions alors dans des paysages à la fois intérieurs et extérieurs où, au travers des échos lancés par la danse intemporelle de
l’univers, kusvika kune imwe nyika yakabatana iyo Jung anodana “l’Unus
Mundi”, une mystérieuse et vaste matrice d’informations où tout est en
potentiel .

Mais comment favoriser ces moments de synchronicité ?

Nous pouvons seulement y être un peu plus attentif en étant les artisans, Vatsvakurudzi, d’un autre regard sur le monde où tout semble relié, isu ivo “experiencers” d’une occasion d’ouverture au principe d’unité non-matérielle qui sous-tend notre monde phénoménologique .

197

( Basa naJean-Claude Guererro )

les deux mondes de David Bohm

     Pamusoro paDavid Bohm, kune mirairo miviri yenyika : kurongeka kwakajeka uye kurongeka kwakajeka .

Kurongeka kwakajeka kunowanikwa nemunhu wese nezvinhu, zvimedu uye zviitiko zviri mukati medu nguva-nguva . Inoratidza zviitiko zvenguva pfupi umo iyo zvinhu zvakazarurwa, mupfungwa yokuti chinhu chimwe nechimwe chinongotambanudzira machiri yako chaiyo nzvimbo uye nguva, kunze kwenzvimbo dzekunze kune zvimwe zvinhu . Asi zvinhu izvi zvinongowanikwa zvenguva pfupi iyo inomuka kubva kumashure iyo ine hurongwa hwakajeka .

Kurongeka kwakarehwa, zvaDavid Bohm, ari a hurongwa uhwo fomu-zviitiko zvinopetwa kuita yakazara plenitude mukati inzvimbo yakakura uye yakabatana iri pasi penyika yakajeka . Izvi kurongeka hakusviki kune manzwisisiro edu, kunhengo dzedu kunzwa, tichiva intuitively pedyo nesu uye kunyanya kune a kudzika kusingagumi . Kurongeka uku hakufarire vazhinji ve masayendisiti anopika nerutivi rwakajeka rwechokwadi . Zvakare kurongeka kwakajeka kunotenderera sechinhu chinogoneka chatisingakwanise ratidza kuti pamberi pemumwe munhu mukuru kupfuura iwe, chete mukuzivikanwa kwenyika zvisinganzwisisiki kuti isu tine chido chekutsvaga kuisa mari .

Selon David Bohm, iyi mamiriro ehurongwa hwakajeka riri munyika yose . Kana chiitiko chikaitika uye chinokonzera a fomu inooneka, iyi fomu inosimudzira chete, zvinongojekesa chete, under chinhu chakati uye chenguva pfupi izvo zvinonyatsojeka kune kwakabva .

Masikirwo echisiko chapose pose anogona kuva anochinja masaisai anotakura mashoko aizozviratidza pane dzimwe nguva, maererano nemamiriro ezvinhu anobvumira kugadziriswa munyika yakajeka, uye taizozvitora sechokwadi . Tinowana ikoko, zvimwe chete quantum munda maitiro, chokwadi chisingaoneki matrix yedu chokwadi chinonzvenga pfungwa dzedu dzenguva dzemuchadenga.

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( Dessin de Jean-Claude Guerrero )

ruzivo, paradigm uye ideology

Ruzivo .

Kuziva, ichi chi simbisa dudziro yezvinoitika zvekunze kwenyika. Iko kugadzira pamwe chete a object. Iko kuruka kwechirevo kunoitwa pakati pechinhu chekunze kwenyika uye hunyanzvi hwedu hwekuisa izvi “kunze kwedu element” kumunhu wedu, topic kufunga, zvichireva mugadziri.

Tiri vapinzi vezvinhu zvisina chinangwa mukukanganisa kusingaperi kwehunhu hwedu kukunda.    

Chinangwa ndechokuti chigadzirwa chinowedzerwa kune data inobuda, elle, chinangwa zvesainzi. Munhu anogona zvakare, kutangira pachinhu, kunzvenga nyaya iyo kutora chikamu nekuita mukusikwa kwechinhu kunova, zvakabatana, chinhu chisati chabuda, conscious subject.

Nhaurirano inomira pakati pechidzidzo nechinhu. Recursive logic iri kushanda pano ; tinogadzira ruzivo uye zvinhu zvatakagadzira tora chikamu mukugadzirwa kwedu semunhu mumwe nemumwe gadzira nzanga inobereka vanhu.

Naizvozvi, kuziva, ndiko kusangana nomumwe, kunofanira kuonekwa kuno mumwe uye kuno mumwe paanenge achiberekwa naye,  ndiko kuzarura mukova kunze, ndiko kutaura zvauri. Kuziva ndiko kupa chimiro kune gangaidzo rekududza dzidziso chinangwa chinosanganisirwa nehunhu hwechidzidzo.

Paradigm .

Iyo paradigm iri nzira yekubatanidza pfungwa dzakakosha kana zvikamu nekubatanidzwa, disjunction, mubatanidzwa, kusabatanidzwa, kuwana rudzi rwehukama logic. Iyo paradigm inocherekedza humwe hukama hune musoro pane humwe mukuzviisa pasi kwose. Mupfungwa iyi haigone kuuya pasi pekurongeka kuburikidza ne kudzora kunoshanda pamusoro pekutaura asi zvakadaro kunogadzira mamiriro e peroration , uku kubatanidzwa kwehumwe syllogism uye resonance inoguma kune chokwadi chinopfuura.

The paradigm by marongero ayo anotungamira anowedzera gakava rine nyaya dzaanogadzira uye inoronga nzira dzekurwisana. Nezvose zvakafumurwa, iye inounganidza pfungwa uye inodana vanyori vadzo kuti vafunge pamwe chete nekutaura mukufamba kaviri kwemufaro unochengetedza uye kutora njodzi mukati kukumbira kwekufungidzira.

Paradigm inodzora pfungwa dzekutaura. Iwo mukana wekudzora zvese zviri zviviri chii chine musoro uye semantic mukutaura. Zvinobvumira, mu migariro yorusununguko nomutoro inoisa munhu pasi pake zvakatipoteredza, uye nenzira yeyananiso yake pakati pechiri nechii kwete, pakati pezvaitwa nezvisina kuitwa, pakati pekuvhara nekushama, kuwana kune imwe nhanho yechokwadi.

Paradigm inosanganisira ruzivo rwakasiyana-siyana, kubva pazviri nyore kusvika iyo yekuoma kukuru. Iyo yakaoma paradigm inoda iyo paradigm yekureruka kukwanisa kumisikidza kukura kwayo. Paradigm kupfava ndiyo paradigm inounza kurongeka kune denga nekuedza kuti abvise over-complication. Nyore anoona chinhu uye kwete chimwe chinhu. Nheyo yekureruka kuve inoparadzanisa izvo zvine hukama (disjunction), inobatanidza zvakapararira (kuderedza). Iyo paradigm ye kuoma chikamu, zvake, mune yakaoma spin pamberi stupefaction kunokonzerwa vasingazivikanwi, zvisingafungidzike kana zvakasiyana zvachose ; kunoparira kukwana kunotarisirwa nenzira yekubvuma kusakwana.

Ideology .

Ideology ndiyo pfungwa isina kwayakarerekera ; ihurongwa hwepfungwa hunogona kutora chimiro che a dzidziso, yehuzivi, yedzidziso. Kune chaunga pfungwa dzemapoka evanhu, kuzvirimwa, Has masangano anozogara kwenguva yakati. Zvimiro zvepfungwa, unganidza, mafuremu uye inoganhura boka mukugamuchira kwayo kaviri chengetedzo uye liberticide. Mazano aya ndiwo aari ; vanomanikidza “anotsvaka zvinoreva” kugamuchirwa kwezviri, kunzwisisa, kuzvininipisa, kune chinangwa che transdisciplinary chakaitwa nekusakwana, aihwa kupatsanurwa kwezvinhu kubva kune mumwe nemumwe uye kuvhurika kune zvinoitika, kuti chii chiriko uye chichava..

Ideology haina zvokuita nehunhu mupfungwa yepasi rose yeshoko ; zviri transmoral uye inobata pfungwa-yatiri kuedza kuve nayo maitiro akaitwa nekusagadzikana kwepfungwa, mwoyo uye kugamuchirwa kwevose chimiro chehupenyu mukushamisa kwayo, zvine musoro, zvisina musoro, zvakanyanyisa, zvinotinhira uye zvinoshamisa panyika yedu.

Aya macoded masisitimu dzidziso dziri pamusoro pemutemo. Vanozvipira kuti tive nyika ino uchisiya mukana kune kunze kwenyika, kuzvinhu zvose zvisati zviri zvake haisati iri nzvimbo dzeruzivo … asi mukati memiganhu ye ideology yazvino.

Ideology ; the nzira yekuzvisimbisa, nzira yekuzviisa kune akasimba kupfuura iwe, nzira yerima inopihwa nekutya kwedu kufunga chaiko, the nzira yemafomu akaoma akaiswa kune pediments yetemberi, nzira yekuenda kupona kune avo vasingazivi mararamiro.

Ideology, zviri pasi pekuchenjerera pazvinongobatwa muchikamu chayo ma avatar akawanda – dzidziso, zvitendero, tsika, tsika -, uye kuti ongororo yakaoma yekutangwa kwayo nekushanduka-shanduka inotarisana nayo manyuko ayo, inoitika nhandare inopokana nyaya nechinhu, Between munhu nomumvuri wake, pakati pezvakanaka nezvakaipa, pakati pese nezvikamu, kusangana kwakakura kwenguva pfupi uye mugadziri wemangwana anoimba kana kuti kuodzwa mwoyo, kufambidzana kwenguva refu, zvinongoerekana zvaitika, izere nesimba uye novelty, zvinomonyoroka, zverunako, zvemoyo, wekusava nemhosva uye Kupfuura munhu panzira yake.

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Ari, et il sera

 Hapana chandinoziva , uye zvakadaro .
 Zvingava here ?
 Musasa wevanotama-tama wakadzika musasa pakati pemaziso angu ?
 Chiratidzo chezvinoreva kupiwa kuupenyu?
 Mutsara mutema wekumhara we dolphin yekudenga ?
 Rwizi rukuru rwemhepo ?
 Dehenya renziyo dzezvakakosha ?
 Keteni dzvuku raizovhura nzira isiri iyo ?
 Kusimudzwa kweruva mugwenga ?
 Madekwana anovava ari oga ?
 Charity achiunza hwema hwesimbi hwejecha ?
 Rudo muhurukuro isingaperi ?
 Mhere mhere yekristaro kubvarura ?
 Anecdote yakatenderedzwa pakati pedenga nenyika ?
 Mufaro usingaperi pasina muvaki anopindira ?
 Katsimba pakakwirira payo ichizvimisikidza mumucheka muchena ?
 Ngirozi yakazvarwa muchanza cheruoko rwako ?
 Pfungwa yakazvininipisa uye inotapira yerudo ?
 Mapeturu enyeredzi yekupedzisira ?
 Hurungudo uyezve yakapetwa kaviri mune inotaridza jerks ?
 Iyo jeti yekunetseka kwedu kwese ?
 Pakati pemaparentheses echiso chemakore ?
 Nzira yeshiri dzinopfuura dzichienda kupfungwa ?
 Kushamisika kwakakomberedzwa nemafaro maviri ?
 Uye "6 mars 2014" pabasa nhasi ?
 Hungudo pakati payo yakanyungudutswa nekometi ?
 Dumbu rakawonda rekusafema moyo murefu ?
 Kurira kwebepa richipwanyika ?
 Iyo pulsatile anemone yechirimo chitsva ?
 Imba yegoridhe ine tulle maketeni ayo ?
 Musikana mudiki achidya chokoreti ?
 Iyo make-up yakabviswa manheru ekuziva kukuru ?
 Iyo crucible yekujoinha mhuri yake yekwaakabva ?
 Imwe tsoka iri mberi uye imwe iri panyika ?
 Donhwe rekuvapo pakati pemiromo yekusavapo ?
 Chiratidzo chakanamirwa neminwe yekutenda ?
 Chisaririra chemusande ?
 Mhere yakarasika yenhume yakamirira ?
 Kudzikama kwerukova ruchibuda mumipata yemakomo ?
 Wechidiki akabata hedgehog yehudiki hwake parutivi rwake ?
 Tswanda yemichero nemiriwo muareka yaNoa ?
 Kutarisa kusinganzwisisike kunoita kuti je ne sais quoi ivepo ?
 Kusakwana kwakakosha pakukwana kwese ?
 Chiedza chinomira pakati pemasikirini maviri ?
 Nguo yakazvininipisa yehupenyu hwepamusoro iyo yatisingazivi zvakawanda nezvayo ?
 kubva. Kumhanya kwemahara kwakazopihwa kune nyeredzi dziri mudenga redu remukati ?

( Kupenda naElianthe Dautais ) 

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nhanho nenhanho nekufamba kwenguva





Mumatanho madiki ne nguva

screw cap Mberi

Ndakatambanudza ruoko rwangu kumwenje inononoka

pedyo ne muti mukuru

pamukwidza we nzira

Ndakavayeva mbongoro dzemafuro

wakapiwa kwavari chingwa chakaoma

Ndine hurukuro yakaitwa naEvan naLouna

muchiedza che inki pabepa

kuteerera kupera kwemoyo yedu

Juliana mwanasikana wangu

pakati pezvitubu, matinji nekuchema kwematinji

Ndakaisa nzeve shell

nokuti inzwa utera hwangu husingagumi

mupfuuri wehupenyu

kisimusi orenji

yakagadzirwa nefuro uye lichens

Ndakapuruzira chestnut hunde

ruma apuro

yechando ino mu kubva pakuva chirimo

kutsanangura mukati kusava nemhosva ,

iyo isina kupera uye kusakwana

maruva zvinokosha zvoupenyu huri nyore .

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