Dhammaan qoraalada by Gael Gerard

Beaumont oo ku yaal faras buluug ah

 A Beaumont oo ku dul saaran faras timo cad
magacaaga waan higgaadiyay
walaashay biyaha duufaanka leh
dib-u-cagaaran hoostiisa khadka iftiinka
fuulid dawakhsan .

Kala duwanaanshaha rakaabka
piano ee halos
riyadaada iyo barafkaaga ayaa isku milmay
oo leh cidhifyada la qariyay ee awoowayaasheen
Mawjadaha qadhaadhka ah ayaa iga dhigay .

Caleemaha hooyada
waagii beenta
waad daaleen
muraayadaha salaaxista
ku dul yaal bakhti shaabadaysan .

Oohin ubaxayga
neefso aamusnaanta
on nabarrada nabarrada
mustaqbalka oo calaamad u ah milicsiga
jacaylkayga
Xooggeyga
is-hoosaysiintayda .


239

ereyada hoos yimaada eega meelaha xidhan

 Erayada hoostooda ee meelaha xiran   
sida liqidda safka hore
Aamusnaanta ninka ku taagan xuduudka dhulka
iyagoo ku dhawaaqaya mucjisooyin dhalanteed ah
fariimaha bravaches
la shirkigashada saxaraha .

Erayada
baqshadahan gudbinaya
xubnahan dagaalyahannada ah
noqda hadhyo iftiin
waa godan dooxa ubadka oo ku laalaaban xanuunka .

Erayadu waxay ku hadlaan macne
quluubta toosan
wakhtigaas wuu kala firdhiyaa
shub
maalmo qorrax leh
sanamyada dibadda halaaga .

erayo nabadeed
waa iniinihii geedkii aan filaynay
Laamahoodu waxay gaadhaan samada nafta
Gacmahan habeenkaygu u yeedhaan
niyadeyda inaan ku qaabilo
qoto dheer gudahayga .

Adiga saaxiibkay sirtayda
maxaa calaamado ah oo aan soo ururiyay
adiga
ka samaysan dhux jilicsan, oo ah arrin la taaban karo, cadho aad u kacsan
si ay daruuraha shakiga u dhiigaan
saaxiibkay
Waxay ahaayeen erayo kuwa xigmadda leh
sirta weyni waxay noqotay ceel cilmiga
Fikirka deggan ee dhamaadka .


240

daacadnimo, duul xagga naftiisa

   Waa sir   
on talaabooyinka dhalanteed
hooska crystalline ee isha
meermeerid
in malaa'ig ama jinni aanu bedeli karin
xusuusta hore
derbiyada ka baxsan
wada shaqaynta cabsida .

Daacadnimo ,
duul xagga naftiisa ,
duulimaadka dhabta ah ,
runta nimcada
ma doondoonin wax qurxin
tamarta lidka ku ah .

Isha qalbiga gudcurku waa run .
Aan ku dajinno sawirada nafsad ahaantiisa qashinka buuxa ,
Arrin yaab leh ha soo baxdo
ee ninka bilaabay hadhkiisa .

Ilaa biyaha ruuxa, ma jiro rug ,
wax kale mooyaane hadhaagii xigmadii hore
waaberiga bilowga .

In farandole ee dhalanteed ayaa weli ah xudunta u ah asalka .
Dhaqso la'aan u leexo
dhagaxa maskaxda
isku dhaca nafta
oo safar u bax ,
xijaabka ka baxay
xagga albaabbada
Meesha ninku uusan mar dambe ku noolaan karin araggiisa .

Makhluuqa jacaylka ka sarreeya naftiisa .

In runta lagu sheego qalbiga .

Naftaadu mar dambe ma kala qaybsan doonto ,
shuqullada iyo erayada samaynaysa hal .

Ka bax masraxa hadhka
noloshu show maaha ,
waa tacabur
kii ka soo baxa godka cyclops .

Sirta daacadnimada ayaa lagu beeraa
nolosha shaqo iyo qaabab .


241

La voie au plus proche de soi

œuvre de Sylvain GERARD
   Trop souvent , entend-on , que :
" Suivre la Voie, le rêve d'être humain, de
pouvoir redresser la sinuosité du cœur est
intention essentielle . Et pour cela ne faut-il
pas partir, s'extraire des chaînes du monde " .

Cela est fausseté !

Là n'est point la vie ,
partir c'est éviter la recherche de la Vérité .
Les chaînes n'existent qu'en soi-même .

Plutôt que d'être attiré par des mirages
extérieurs,
protège-toi de tes propres ruses .

Cesse de te réfugier derrière une fausse
humilité .

Jette-toi dans l'océan de la providence .

Préfère ce que tu ignores , ignore ce que tu
connais.

Ne crains pas l'inconnu .

La Vérité n'est pas voilée .

Ce sont tes yeux qui portent voile .

Tes yeux ,
des voiles que tu dois ouvrir .

Le sage , lui , rompt d'avec ses habitudes .

Les miracles du monde sont d'une effarante
pureté ,
la seule voie est la rectitude intérieure .

La lumière en bout de corridor ,
l'ultime de la voie ,
un au-delà au plus proche de soi.


243

Où aller ?

 Où aller ?   
 Face à face .   

 Etre à l'écoute de l'autre .  
 
 Cheminer à trace commune . 
  
 Jeter , comme par hasard   
 un regard sur les côtés ,   
 juste ce qu'il faut pour ne pas nuire   
 et faire danser la compagnie ,   
 tel aux veillées passées   
 trier les cailloux dans le plat de lentilles .  

 Le temps éternellement recommençant,   
 sous la plume ,  
 à l'octroi d'une pluie battante ,   
 déployer sa panoplie   
 albaab furan ,   
 sur les accolades chantées   
 des gouttes d'eau souvenantes.      
  
 Il n'y aurait ,   
 de propre , écrit   
 sous le boisseau ,   
 que le sourire qui prête à dire . 
  
 Il est un étroit passage entre l'intérieur sécuritaire
 méthodiquement édifié aux crédences de la connaissance
 et la ronde des enfants de la joie .

 Il est des contrées
 d'entremêlement des acquits
 où filtre la révélation .

 Il advient que
 la pomme qui tombe de l'arbre est une merveille .

 Allons recueillir le fruit ,
 l'essuyer avec le linge
 de toile écrue ,
 portons à hauteur d'yeux ,
 le grain de peau ,
 l'enveloppe gracieuse
 l'infinie expansion du germe
 de son extension ,
 jusqu'à sa plénitude
 jusqu'à son extinction .

 Au palais des viscosités de l'esprit,
 la pomme à pépins
 croquée
 permet le plaisir du goût
 par l'ensevelissement
 des sucs rétrospectifs .

 La cloche de l'église retentit .

 Il est quatre heures ,
 l'heure du goûter
 que le coucou psychédélique égrène .

 Faire savoir qu'à bon entendeur , salut ,
 avec la pincée de jugeote
 appropriée au principe de normalité .


 238 

si la charrette ploie

 Si la charrette ploie
et que pièces à terre
se dispersent
les dérisoires brassières de l'esprit .  

Il y aurait ce regard
traverse de l'absence
des catéchumènes en son enfance éteinte
ma mère l'ordre de la mère morte.  

Il y aurait prégnantes
des caresses sous la toile
que jamais n'ai cru
souples à mon encontre .  

Il y aurait des herbes sèches
recouvertes d'un givre cristal
sous la burle sévère
d'un passement de jambes dansé .  

Qu'on dirait l'affliction
des tendres et tendres années de perdition
à coopter les passants du sans souci
sans cris ni repos .  

Mon cœur s'est éteint
il a navré le cours du temps
de bulles fragiles
sous le rêche du souvenir .  

Les sillons se sont fait crème
au café des solitudes
la cuiller ourlant tournante
le reflet des nuages .  

Remettre les choses en place
avec chaises et tables
verres et couverts
et ronds de serviette à l'avenant .  

Vivre en illusion
entre la poire et le citron
d'oraisons
et de jours à venir
finissant en tranches de potiron .  

Sur le départ
posée à même le sol dénudé
courait la vermine saxifrage
des orateurs sans parole .  

Se confrontèrent du menton
les accordéons de la raison
à éviter le tien du mien
positionnés en dérobade .  

Silhouette affaissée
les lunettes en bout du nez
corrigèrent les fautes d'orthographe
nos petites mains passagères .  

Segmentés à courte échelle
les chevaux de la verticale
dernière levée d'un sourire
par la fenêtre entrouverte .
 
Sortilège sorti tout droit
d'une tendre apostrophe
les lèvres purpurines figèrent
le son des églises .
 
Faussement accaparé
dans un tombereau de fumier
le corps à corps des corps pensants
d'étreintes désespérées .  

Se glissèrent sous la ramure
les champignons de l'automne
à creuser les tranchées d'une guerre
dont nul ne revient .  

Fil à fil le pull s'allonge
les aiguilles passent puis repassent
le fragile des doigts
s'expose sans que je m'interpose .
 
Face contre terre
soyons le roulage des galets du torrent
sous la feuillée d'un saule encalminé
par le qu'en-dira-t-on des prosopopées .  

Ma plume
sans le cal d'antan
se fait entendre jusqu'à l'orient
de coups secs sur la peau des sollicitudes
le creux des reins en jouissance
son heure et puis la mienne
toutes choses confondues
se rebellant ma belle
dans l'offrir de la resquille
à ne plus entendre les barbelés
crisser sous la mitraille .  


237

Sa cage d’oiseau sous le coude

 Sa cage d'oiseau sous le coude
 et la croupe en carême 
 un cheval passe 
 la cavalière à queue de cheval .

 L'âne braie
 les moutons bêlent
 un bruit de tôle 
 cadenasse l'espace
 j'appelle
 au carrefour
 des senteurs d'herbe mouillée
 le lever de lune .

 Sans prendre le temps
 de maigres appendices
 se joignent
 aux remontées de laine pelotée
 un quart plus bas
 des ailes en ordre de marche .

 S'enquérir
 finement ciselé
 du crépuscule
 en retombée lasse du jour
 fièvre amère
 qu'un doigt de miel
 rehausse
 tendre application
 de la flûte
 aux notes réjouies
 du rire des enfants .


 236
 

Ne pas être le “bravo”

 Ne pas être le "bravo"
qui brave le silence
être la racine sèche
la mousse assoiffée
le champignon rabougri
être l'accueil
pour soupe offerte
lentilles et lard
être la main tendue .

Etre l'homme
le petit
le prêt à vivre
la danse des femmes
nos initiatrices en amour
amulettes d'avenir
semailles tendres
aux flancs des collines vertes
un vent chaud
fricassée d'étoiles
sous une lune partagée
nous les errants
les mange-cœurs
vifs en remontrances captatrices
dolents en espérance
les fauconniers du beau .


234

Dieu, Daliil

 Ha ka fogaan
 caqiidada garaadka
 lagu beeray kooraska wax la yaqaan
 jab jab
 sida ay wax u sheegeen .

 Kala Duwanaanshaha
 dabadhilif dabacsan
 oo ka mid ah cawsduurka fogaanta
 soo ururi qolofkii madhan ee iidda .

 Hadhuudh bariis ah
 quudin kartaa
 gendarmes ee diidmada .

 Waad joogi
 dadkii la addoonsaday
 waa la tuuri doonaa
 on kuwa loo caleemo saaray guurka loo maleeyay .

 Caddayn ,
 ka dhig meel bannaan oo indhaha hoosteeda ah
 ee demiurge la aqoonsan yahay ,
 miinada qod ,
 ee Barabas ,
 alcoves of ilowsho ,
 isu keen, dabadeed dheesha
 Daliil
 maadada iyo ruuxa dhexdooda
 oo ku teedsan gacanka cad
 runta ayaa soo muuqatay .

 Iyo intee wax ka dhaceen jahligan 
 Dieu
 toban indhood oo yaab leh .

 Qaab-dhismeedka Isku-xidhka macquulka ah . 

 Meesha baaba'aysa
 meesha wax walba ka yimaadaan, wax walbana ay isugu yimaadaan .

 Saqafka saqafka ee nin
 dhisidda lafteeda .

 Gacmaha kulanka
 subaxii hore ee xumaanta
 ee ah " salaan ka waran  ?" .

 Nabarka in la leefsiiyo
 convergence de l'algue avec la langue
  badda iyo berriga oo la isku daray .

 lilac madow
 dab xidid
 waajibaadka anshaxa .

 Qaylada daran
 calame on dhoobo engegan .

 Godadka riyooyinka
 ee hogaanka tartanka
 hoosta shaman's amulet .

 Qaanso-roobaadka
 bogga midabaynta caruurnimada
 aqoonsi raadis .

 Qaadista eegga
 cirka daran
 ilaa madaxa ugu dambeeya .

 Maqnaanshaha qeexid ... Jirka joogitaanka ...
 Dieu , caddayntan . 

 ( sawirka Francois Berger ) 

 232

Des cris

 Des cris
 l'appel des mots de miel
 l'ultime comme roc
 sur lequel retentir .

 Le claquement sec de l'orage
 dégoupille ses vasques d'eau
 au caravansérail des rencontres .

 Femmes 
 en coursive haute 
 le regard musique 
 les pieds dans le dur du granite .

 Elles chantaient
 clameur gutturale
 montée des désirs
 puisant une énergie de louve protectrice
 sous l'amoncellement des feuilles mortes .

 Transe en sous-bois
 les trompes racolèrent les défaits de la nuit
 chiens battus recroquevillés
 au dévers des choses dites à la va-vite .

 Il inventa la ronde danse 
 L'infinie lumière éperonnée
 à l'avant du charroi
 les jambes flageolantes
 aux portes du temple .

 Naftayda
 élevée d'un léger signe de la main
 à l'aplomb d'une joie vespérale
 vers l'envol de l'oubli .

 S'alignent les sourires
 les hochements de tête
 sous les cintres de la scène
 sans applaudissement
 au juste silence en soi
 coquillage vermeil
 retenu par la respiration .

 Nous nous mîmes en marche
 devant l'inconnaissable
 cherchant la clé de la cité
 de niveau en niveau
 comme pour être là
 le cœur en fête
 dans d'improbables anfractuosités .

 L'homme vert sortit du bois
 la chevelure lichens
 le souffle dragonesque
 l'allure souple
 l'appareil photo en bout de bras .

 Il suffisait ...
 et pourtant
 les hardes ne nous couvraient plus
 la moue aux lèvres
 les yeux piquetés d'ardentes échardes
 le pourtour de nos suggestions
 en limite de rupture
 les chevaux éructèrent
 il y avait tant à faire
 le sable coulait de l'écarté des doigts
 un petit tas se forma
 nous y mîmes notre espérance
 notre joie
 notre peine même
 à l'arrivée d'un enfant faisant château en bord de mer
 en reflux des vérités .

 L'ultime en un claquement sec
 rompit les amarres d'avec l'illusion .

 Tout s'écroula
 il y avait à vivre .


 233