Au septentrion de nos élans

Septaine   
de la rose en mai   
cavale écarquillée   
aux portes d'Escabelle   
gourmandes lumières   
venues du sable de l'arène   
en remontant l'enclos de nos tourments   
nous avons chu par le travers   
à force de remémorer   
le passage souterrain   
des rencontres opportunes   
accueillies geste de la main   
sur le licol de la bête   
sans qu'apparaisse la guidance    
pour élever jusqu'aux collines    
la parure de nos ombres    
à même la voûte tutélaire   
où tisser à cru   
l'entre-soi des dix pièces   
gravées sur le pourpoint.      
 
Celle de l'arum   
pour débourrer l'animal   
Celle du visage 
pour ouvrir l'espace de notre Rencontre   
Celle des transformations   
du chevalier au lion notre guide   
Celle de la naissance   
où brûle la fin du cycle   
Celle des épousailles   
à pénétrer de l'intérieur   
Celle du mûrissement   
des bouquets feuillus de la quête   
Celle d'un fragment de ciel   
descendu dans le cercle circassien   
Celle de l'engagement   
pour l'ouverture et l'entrée dans le dogme   
Celle des brèches ardentes   
formant véritable ascension   
Celle royale de la ronde insensée   
du rhapsode des nuées ardentes.      
 
Pour peu que les plaies chantent   
pour peu que l'enfer nous attire   
pour peu que le ciel nous aspire   
il est   
de toi à moi   
caresse confortable   
pour se rejoindre   
celle de la corniche  
où jambes pendantes   
arrimer les contraintes   
au néant de toute activité.      
 
( peinture de Frédérique Lemarchand)
 
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