ਸ਼੍ਰੇਣੀ ਆਰਕਾਈਵਜ਼: ਸਾਲ 2020

Engoulevent

Devine qui farfouille   
dans l'auguste bassine   
des désirs endormis   
à même de frémir.      
 
Sous le ciel la montagne   
ceinture que berce   
le flot des pensées confidentes   
d'un assentiment céans.  
 
S'élever   
paraître pyramide éternelle   
puis se coucher   
dans l’anneau des noces.      
 
Ami des souples évidences   
au chuchotis de la rose ardente   
sur la crête à contre-jour   
j'ai vu battre ton cœur.           
 
Engoulevent au vol effrayé   
de ta parure extraire   
le trait de plume   
radieuse page à l'écriture fine.      
 
 
1143

Coquinage

Perché sur un roseau   
c'est un bel oiseau   
à pied ou en voiture   
qui fait turelure   
jusque dans la plainte      
avec vigilance et sans crainte   
à guetter l'aigle noir   
sans toutefois y croire   
ne serait-ce qu'une fois   
dans la ville de Foix   
où parmi les étoiles   
qui décorent la toile   
comme en Ukraine   
au milieu des graines   
ou ailleurs   
à toute heure   
prendre le canon   
pour la raison   
tout un art
le Cæsar
en clamant "Liberté"   
par ces beaux jours d'été   
aux nuits longues longues   
dans le hennissement des hongres   
à rentrer dans la danse ronde   
de l'étang de la Bonde   
sous les tamaris   
dans la friture des rires   
pour prendre foi   
et comme ceux d'un Roi   
ouvrir les bras   
larges comme des draps   
gardant poignée d'étamines   
rouges du sang de Carmine   
à l'heure de vérité   
pommelées dans la nuée   
quand l'horizon sur le tard   
d'un accord de guitare   
se replie tel parapluie   
sans bruit   
toi et moi   
dans le froid   
pour sauter    
à la main un béret   
dans une flaque de lumière   
tel Artaban le fier   
l'ancien florentin   
qui de bon matin   
frappait la casserole   
dédiée à son rôle   
au milieu des sorcières bleues   
de Saint Ferjeux   
et faire romance   
au pays de France   
pour miracle de papier   
endimancher   
le chemin de ronde de la Citadelle   
d'une rondelle de mortadelle   
en agitant branche d'olivier   
sans se faire prier  
sans un murmure   
sans rature   
dans l'éloignement du monde.      
 
1134

Fildefériste

Fildefériste de la voie étroite   
ma joie demeure   
petite boule de plumes   
au creux des mains   
les escaliers de la honte   
n'en finiront-ils pas
sous ce ciel de feu et de cendre   
de babéliser et se plaindre   
qu'après Pâques   
la longue année à construire   
comme fissure dans le mur de terre crue   
laissera paraître sourire en plein vent.      
 
Avec son ventre rebondi   
il se vautrait   
et ahanait de sueur et de grognements mêlés   
pendant qu'au paradis des horloges à balancier   
les soldats de la mauvaise heure   
étaient rendus aux familles   
à jamais écrasées de douleurs    
dans ces cercueils de bois blond   
telles boites à chaussures   
de photos ressorties en tremblant   
distribuant les souvenirs du temps d'avant   
hors le fléau des ordures de la guerre.      
 
A se mouvoir en silence   
à déplorer en pleurant   
la présence écrasée et perdue  
quand le petit faisait ses dents   
que les anciens frappaient en cadence   
leurs canes sans bout de caoutchouc   
sur les dalles d'ardoise   
sous le nez du bout de chou   
à la deux à la trois   
croix de bois croix de fer   
quand l'ennemi passera   
fermerons lumière et poste de radio.      
 
 ( Dessin de Jean-Claude Guerrero )


1042

Une maison dans la prairie

De nuit comme de jour   
une énigme à deux sous
pour un cotylédon de Dieu
sortir les violons
sous la halle
à ranger dans les panières d'osier
les restes du festin.

Tout ça n'arrange pas les affaires
du marchand de grenouilles
alors que s'organisent sur la grand-place
maints ateliers démoniaques
des ateliers de démonstration
des ateliers de confession
n'empêchant point les démangeaisons.

De nuit comme de jour
à la merci d'un burn out
nous avons enfoui la tête
dans le sable des contingences
faisant jaillir une ribambelle d'enfants
vêtus de sacs de jute
auxquels manquaient les coutures de l'esprit.

Pleurez
et n'y revenez pas
les bruns et les noirs sortent des abattoirs
comme escargots après l'orage
à se faufiler au son de la flûte
bannières au vent
vers le grand raout des hamsters.

Terrez les âmes au fond des cimetières
et gardez-vous des brancardiers
à la sortie des urgences
montant la garde
aux portes de la cité
démarche vacillante sous la lumière des becs de gaz
que des papillons de nuit tentent de séduire.

Marchez droit
jusqu'au trou creusé la veille
pour à genoux une balle dans la nuque
évoquer cette dernière lune
où panser ses plaies
remuait avec tristesse
le souvenir des rires avant que la pluie cesse.

Rebellons-nous
soyons de poudre et d'estoc
les environnants de la cause
avant d'être renversé par un vent mauvais
nous les remueurs de fonte
que le feu des forges encanaille
avant la fermeture.

De nuit comme de jour
s'agissant de l'ennui
courons nous mettre à l'eau
pour barrière levée
de par le vaste monde
réinventer la petite maison dans la prairie
au coût énergétique énigmatique.


904

Sonnailles des drailles

Me suis épris de la clochette   
sonnailles sur les drailles de l'esprit
à contempler la fertilité
des rencontres
de ma vie d'écolier.

Revêtu du grand tablier noir
aux liserés rouges
j'ai foulé l'asphalte
aux marrons ronds
de la cour d'école.


Du Souffle incarné dans l'instant
d'une rive l'autre
j'ai frôlé l'aile charmante
des œuvres du printemps
à cueillir incidemment.

En retard d'une saison
à la fermeture vacancière
me suis trouvé contre la pierre
à écouter le turlutu des alouettes
comme parole principielle.


Ai tendu le nez
vers un ciel qui se tait
au milieu du sanglot des narcisses
où se fondent à l'horizon

les violons de l'esprit.


884



Tes mains de neige teintes

 

 Tes mains de neige teintes   
 à la closerie des lilas   
 ont bâti la cheminée des forges   
 sans un cri sans un souci.      
  
 Le sourire laissé en bandoulière   
 ਰਗੜਨ ਤੋਂ ਬਿਨਾਂ   
 l'âne de Cucugnan   
 et l'âme des parents.      
  
 A friser l'esprit   
 des calques d'antan   
 il est un atome du présent   
 pris au piège d'un carcan.      
       
 Se dandinent   
 sous le velours des lauzes   
 le prisme des accords vertébraux   
 des laudes délicates.      
  
 Au matin de juin   
 malin de bisous doux   
 avec toi sans que vienne la peur   
 sous la callune   
 un scarabée doré    
 lustré de nuits passées   
 s'est glissé en tendresse   
 sur ton palier de fils vierges.      
  
  
 816 

ਖੈਰ, ਟੀਚਾ ਅਤੇ ਸੀਟ

 
 
 Siffle dans l'air du temps    
 la volée de flèches    
 à l'horizon arqué    
 du triangle de nos amours.        
  
 Le puits maçonné est là    
 prélevant l'eau des profondeurs    
 dans le noir des tritons    
 aux mémoires enfouies.        
  
 La cible au demeurant    
 de ses couleurs arc-en-ciel    
 signe le cadre d'un haussement d'épaules    
 œil sur la mire.        
  
 Le siège de rotin tressé    
 attend le sage de ces lieux    
 devant le déroulé implacable    
 des à-propos d'un corps au repos.        
  
 De l'eau sur les pommelles    
 friction de l'érosion par la connaissance    
 embarque le penseur    
 au-delà des deniers de l'échange.        
  
 Dans le cœur de cible    
 le trait de radiance ira se ficher    
 empennage vibrant    
 au plein emploi de la sérénité.        
  
 Se glisseront en bord de mare    
 les animaux de la veille    
 chien, chat et lapins de garenne    
 dans l'insouciance des circonstances.        
  
 Accueillons sur la surface herbue    
 d'un printemps au sourire de Joconde    
 la graine de lumière triangulaire    
 du puits, de la cible et du siège.        
  
  
 747
   

Le pont des lumières

 

 Le pont des lumières 
 au bout du bout    
 en lisière 
 à la hune du prunier  
 laissait paraître le grand homme    
 ganté de noir    
 visage épais aux pommettes saillantes    
 un reflet    
 le chat descendant l'escalier de bois    
 à la remontée des vaisseaux vagabonds    
 hors des canaux dormants    
 il y avait place    
 sous la soupente pour le loup gris    
 en retour de forêt    
 fragile et tremblant    
 d'une pluie fine persistante    
 alors que sur la table blonde    
 à découper les légumes en petits carrés    
 sans que le couteau ne frappe la planche    
 nous étions ombres projetées    
 sur les murs de la caverne    
 prêtes
 à se jeter dans le fleuve    
 calmes    
 à se remémorer les fleurs éparpillées    
 et flottant à la dérive    
 ses grands yeux verts    
 son ronronnement    
 énonçant les formules d'accès    
 sous le dais bleu    
 en juste affectation du rite    
 les cinq doigts posés sur la rambarde    
 à contempler    
 la frise en bordure du quai    
 auguste démarche    
 pieds nus sur la terre battue    
 accompagnant le caravansérail    
 prêt à franchir    
 les portes de la ville    
 sans que l'enfant paraisse    
 alors que le soleil frisait les nuages    
 bien loin vers les montagnes    
 à point nommé    
 du roc amer et des fruits murs    
 que la vigueur des chevaux    
 les faisait se cabrer devant les chiens     
 en souvenance d'autres départs    
 la rose des sables ignorée    
 sur la piste des augures    
 à suivre le vol des vautours    
 au dessus du jardin    
 les sandales bridées serrées    
 dans les flaques d'eau de l'abreuvoir    
 que le vacillement de la flamme des lanternes    
 dansant d'une main l'autre    
 irisait     
 sans que le scarabée tombé sur le dos ne s'émeuve    
 et que des sons gutturaux    
 effarouchaient les oiseaux    
 à peine éveillés dans la froidure de cette aube    
 où l'horizon fermé par une brume    
 laissait imaginer les hordes sauvages    
 venues d'au-delà de désert    
 et détruisant tout sur leur passage    
 jusqu'à renverser les étals    
 que les yeux joyeux des visages poupins    
 avaient imaginés   
 sans que l'homme au tablier de cuir    
 du centre de l'arène    
 ne lance les coqs les uns contre les autres    
 gonflés de voix de rusticité féroce    
 qui dans l'arène pleine de plumes et de poussière    
 portait en breloque quelques gouttes de sang    
 perlant de ci de là    
 sous la tambourinade    
 qui lourdement montait    
 aux limites des habitations    
 pour enfler    
 cherchant sans hâte     
 la juste note    
 à se mêler à l'éclosion    
 des frissons de l'instant    
 couverture élimée    
 pour un dernier sommeil    
 que le jour viendrait cueillir    
 avant que le feu prenne    
 bûche après bûche    
 et que le mariage consenti    
 en fin de contrat    
 aux formes dépouillées    
 n'offre la clameur des grandes orgues    
 sous les voûtes vibrantes    
  jusqu'au tréfonds de l'univers    
 flammes orchestrées    
 sans linceul apparent    
 aux pleurs mêlés    
 dans le cercle de craie circassien     
 où réunis pour l'offrande    
 convertir le sel en rosée    
 histoire de faire sécher    
 le trousseau des anciens     
 une fois l'an à la Saint Jean    
 sur le pré communal    
 sans que chemise ne manque    
 en apnée hors du gouffre    
 sous la risée des lazzis    
 mélodie crissante des criquets    
 distillée pas à pas      
 à la remontée du pont des grâces    
 arche après arche    
 quand les lumières s'éprennent des rêves    
 bannières des prières déchirées par la souffrance    
 et claquant au vent de l'unisson     
 pour porter éveil au peuple des humains    
 devant le jour qui point.        
  
  
  ( détail d'une sculpture de Martine Cuenat )
 693 

Mirabelles à l’index

 

 Mirabelles à l'index    
 perles en attente    
 de qui se courbera    
 dans l'ombre d'une vision    
 sans que l'encre paraisse    
 sur la missive jointe    
 à l'épaisseur du verbe.        
  
 La vie    
 pleine de l'emploi de soi    
 dans l'accueil    
 bouche cousue    
 d'un cœur contemplatif    
 illustrissime écho    
 des sabots du mouflon    
 sur le pierrier de la montagne.        
  
 Dans cette Trinité    
 se joignent    
 les visages des enfants    
 croquant la peinture des icônes    
 les semelles universelles    
 des marcheurs du vent    
 et l'épaulette à fougères    
 du galimatias des conversations.        
  


  ( ਮਾਰਟਿਨ ਕੁਏਨਾਟ ਦੁਆਰਾ ਮੂਰਤੀ )
                                                                            692 

ਸਮੇਂ ਦੀ ਅਜੀਬ ਲਚਕਤਾ

 
 
 ਸਮੇਂ ਦੀ ਅਜੀਬ ਲਚਕਤਾ
 par temps de neige
 dans le jardin aux légumes
 que la durée amollit.
  
 Les violons sont rangés
 les feuilles tombées et ramassées
 pour un chat ne s'aventurant plus
 sur la froidure des dalles.
  
 En vigilance des uns pour les autres
 nous avons appliqué nos mains
 sur le tronc rugueux du sapin
 fraternité interrègne oblige.
  
 le Verseau du vitrail
 verse en ses deux rivières
 la vie et l'amour
 les hôtes de ces lieux.
  
 Ce rien qui fait la vie
 sous la frondaison des grands arbres
 ourle l'humanité
 d'une montée ascensionnée.
  
 Pensons
 avec la chair de notre monde
 aux illuminations à venir
 dans notre pays de science.
  
 Faisons pleuvoir sans cesse
 au fond de nos cœurs
 pour que règne l'amour
 jusqu'à la fin des jours.
  
 Nous réunissant en harmonie
 soyons le pain et le vin
 des actes de notre vie
 tournés vers le "prendre soin".        
  
 Du règne minéral
 extrayons la liberté de l'énergie
 pour qu'au feu par friction
 se mêle le feu solaire de l'âme humaine.
  
 Soyons l'intelligence immémorialle
 de la totalité des plantes
 pour que le règne végétal
 tourne l'œil du cœur vers le soleil.
  
 Etant en quête de lucidité
 entraînons chien, chat, cheval, éléphant
 à orienter les cinq sens, l'instinct et l'émotion
 vers l'intelligence mentale.
  
 Homme et femme de bien
 dans les temps à venir
 soyons l'être nouveau
 dans un parfum de co-création des règnes.
  
  
 ( ਮਾਰਟਿਨ ਕੁਏਨਾਟ ਦੁਆਰਾ ਮੂਰਤੀ )
 691