ਸ਼੍ਰੇਣੀ ਆਰਕਾਈਵਜ਼: ਜੂਨ 2024

Tout bouge

Tout bouge
Hormis le temps qu’il faut
À seconder par le détail
La coulure des pleurs
En place publique
Du signor de Laroussière
Quémandant un petit sou
Pour parfaire son apparence
Alors que teintent les cloches
Par la plaine brumeuse
Au vent dévolues
En retour de guerre
À colmater
Chaussons d’argile
Les brisures de l’âme
Dès l’aube venue
Au chant du coq
Que la pluie enroue
Tel coq de bruit d’hier.

La bougie s’est éteinte
La serviette à carreaux est là
Fripée
En bord de table
Rassemblant quelques miettes
Restes d’un dernier repas
Pris dans le repliement de nos ailes
Nous les enfants de la parentèle
Qu’un suçon sur le bras
Fait frémir comme Pignat
Frappant à la porte
En demande du gîte
Contre réglage de l’horloge
Dont les poids de fonte
N’arrêtent pas de gargouiller
Effraction tendre et tenace
D’un Silence
Où tout change.

1463

Crème des anges

Musculeux échos
De l’âme de l’arbre
Au firmament sec et altier
De l’accouplement du ciel et de la terre
Progresse la part de poésie de la vie.

Guipure de blanc-gris
Soulignant le point ultime
Des tensions de la matière
Vers le franchissement sourcilleux
De l’ordre établi.

Main de fer posée sur le cœur
Augure des suppliantes prières
Commises par l’homme du seuil
Cendres rendues libres
Par les touffeurs de la naissance.

Lettres enterrées au pied de l’arbre
Surgissement des blindés en sortie de forêt
Un trait de vapeur narguât du bout du doigt
Le dedans le dehors du réel
Prompt à débarquer d’un vaporetto de circonstance.

Draps tordus à la main au sortir de la lessiveuse
Allant courber les herbes de la cour
Manquement au nourrissage
Sans louange et sans conscience
Passe l'insécurité de la plénitude feinte.

Pour que soit dite la parole
Et c’est ainsi que peut le saint d’esprit
En prolongement des pointillés
Dans la marge des hostilités
« Crème des anges à la petite cuiller ».

1462


Palimpseste

Palimpseste 
À portée du chant des oiseaux
Vous me fûtes interrogation superbe
Quand je m’enhardis à passer outre
Le tas de gravats barrant la chatière de l'esprit.

Dire non à la tristesse
Dire oui à la joie
Dire non à la vanité
Dire oui à l’appétit de vivre
Dire oui à la santé du cœur.

À la pliure de la commissure des lèvres
Il y avait le chuintement à rendre grâce
De ce qui est
À faire fructifier le simple
Et le respect de l’autre.

Au centre des tempêtes
La cible des attentes narrait par le menu
Ce qu’il nous reste à emporter
L’inconnu et l’insaisissable
Comme fétu de paille soumis à la tornade.

Au passage des ans
À l’heure où s’ouvre le ciel
Guignant le vivre encore
Nous avons dit oui à la lumière
Dans un climat d’étreintes et de noces.

Embrassons la parole de l’être aimé
Soyons la vérité au travers des rêves et raisons
Adhérons au chemin que nul n’a encore foulé
Soyons le grattage du murmure des peintures
Dévolu à l’homme spirituel.

1461