Entrevu
Sur les dalles de la basilique
Ce précepte des temps perdus.
Perçu
La clé des choses dues
Plus prêt de soi encore.
Se connaître
Puisse qu'à demi
Nécessiter l'effort.
Pour son ennemi même
Faire le bien
Comme à un frère.
Se guérir
Sans démence et sans haine
À se pourvoir en gardien de son âme.
Savoir par le livre
Évaluer les risques à encourir
Au retour de la fête.
Éteindre les lumignons
Pour plus d'un avis partagé
Calmer les préjugés.
Mettre le feu
Augure de la conscience
En vis-à-vis de soi
D'avoir à commettre le crime inouï
De souffler
Le flambeau de son âme
Alors que tout héritage
Mérite courage
De mettre en avant
La foudre et la clarté
D'un avenir
Épelé à l'envers
Près des gouffres de l'absence
Belles pensées régurgitées
Propices à hauteur de répertoire
D'acheminer vers le cloître
Les élans de l'aube
Pour sentir fondre
Et orgueil et fureur
Sur le brasero de la photo
À sortir par grand vent
Sous les yeux indignés
De la navrance d'avoir été
Sans démence
La vérité même.
De la rosée
Retenir silence et lumière.
Mains croisées dos courbé
Être la montagne au frais matin.
Vivre tristesse secrète
Inspire la joie du lendemain.
Fuir sans contrainte
Bras dessus bras dessous
Doux rire ouvrant le cœur
Perle à perle
Sans le sarcasme
Des montreurs d'ours
Calmés par la présence
De la plume des oblats
Dominants de la tête et des épaules
Les ardents de l'instinct.
1241
Si profondément enchâssé
Dans la brouette du jardin
Agencement de guingois
Devant sécheresse consommée
Il serait cruel
De passer outre
La parole fripée.
De douceur étoilée
De ces jours qui précèdent
La tenue de l'office
Il est gracieux
De tôt venir
Les mains pleines
De l'au-delà de la tradition.
Nul n'en sait d'avantage
Quand l'eau disparue
Et que continuent de brûler
Ces minutes
À contempler le visage des âmes claires
À chercher par le coudert
Le frisson d'un soir d'été.
Elles sont tombées
Puis se dessèchent
Les blessures de mon cœur
Devant la pomme verte
Trouvée jadis
Sur le sentier des jours heureux
Amour et Compassion venus.
Bouger la tête
Permet l'arrivée effarouchée
Du feuillage des jours de fête
Pour pas grand chose
Endimancher de coups de rame
Et la vie
Et le rien des petits instants.
Sommes fragiles
À ne jamais perdre de vue
La vague et le salé
Des choses passées
Comme de saisir
La tombée des gouttes de pluie
À l'orée du souvenir.
C'est à cheval
Qu'il nous faudra déchiffrer
Les signes dans le ciel
Afin de désirer sans avoir l'air
De s'arrêter
Devant ce qui s'efface
Au cristal de notre être.
De sourire
Primevère de l'instant
Mène par le licol
Le destin des rêves rebattus
Devant printemps venant
Belle folie
De l'amandier en fleurs.
Cela restera muet
Sauf-conduit pour abeilles bruissantes
Maraudant quelques saveurs
Sur le pommier du Japon
Caprice doux caprice
D'un baiser
Sur la caresse de l'esprit.
1240
Justin est parti
Et on a joué de l'accordéon
À distance douce avenante
De ce qui nous liait
À la bête du milieu
Sa cloche entendue
Jusque dans nos visions.
Des milliers de radicelles
Descendues du plafond
Arguaient de mâle manière
Du besoin impérieux
De s'évader par le rêve éveillé
Des mots de tous les jours
Par la saillie du Verbe curieux.
Lui rendre hommage
À cet homme du bel âge
Le ménestrel à cœur perdu
Allant boire à la source minérale
Après la traite du matin
Transmutation élégante
Des vertus en choses bonnes et belles.
Ça parlait fort
À ne plus pouvoir glisser le présent
Dans la fente du vécu
Âme de couleurs bleue et sang
Alors que dehors la Chèvre bêlait
Une dernière fois
Effet de la Nature éternelle.
1239
Brume
Soutenue par le son des clarines
Passante éternelle aux sources de l'atmosphère
Que n'ai-je fait le tour
Des quarante mille kilomètres
Pour me remettre dans la coulée
Des œuvres vives
À faire ceinture des fleurs du printemps
Juste un petit instant.
Enlever le masque de mousse fraîche
Prend le temps qu'on perd
À secréter hormones dans le sang.
La sangle de l'horizon
Claquemure la bonne position
D'avoir sur le veston
Traces du Saint Chrême de l'onction.
Ainsi notifié
Par la lumière douce
D'une danse parfaite
Caresse opportune sur le nu de l'épaule
Nous fîmes trois scarifications
Sur le soupir d'avoir à écrire.
La bonté. La rectitude. L'humour.
Jusqu'à devenir coquin
Du devoir acquit
En ce temps des forces réconciliées
À la discorde reléguée
Pour davantage d'harmonie
Implanter l'unité
Dans la paix manifestée.
Il se pourrait
Que d'un paroi l'autre
De l'herbe au béton
Chante l'arbre blanc de la reconnaissance
Sous le tison ardent des munificences
Telle gaîté inondant le monde
D'un légèreté ronde
Sans que le ciel perde ses pétales.
1238
Voie du papillon
Collé accolé
Sur la trame du papier
Se méfiant du qu'en dira-t-on
Pour peu que le vent se lève
À la pointe de l'horizon.
S'en aller de par la terre
Ruban rouge autour du cou
Sans faire mystère
Tous les quatre matins
De ce qui est bel et bon
Dans notre jardin.
Enfants et petits enfants
Se regroupent s'attroupent
Avec patience
Dans l'entrepôt des visions
À faire leurs affaires
Tout autour de la maison.
Assailli
Par la brillance du lieu
Le reflet du miroir accapare
Le milieu
D'une navette phosphorescente
Du papillon l'amante.
De marcher
Sur les feuilles sèches du sous-bois
Rend la peur moins probable
Des vestiges du château
L'anneau de bois
Collé sur le visage.
Il est des parts
Et des départs
Au gâteau de la vie
Que le souffle fait apparaître
Dans la pâleur médiane
Dont on ne sait se défaire.
Ecailles sèches
D'une méditation hors saison
À la pointe élémentaire
Descendre côte-à-côte
D'une émotion de mère
Cultivée un matin de disette.
On l’a retrouvé !
Il était en vitrine
Et n'y pouvions accéder
Que le carnet des poésies en poche
De notes illisibles
Rendues lisibles par la pluie.
Sur la colline
Il voletait
Fripant l'air comme un fripon
De fort belle manière
Sentant bon à grands coups d'ailes
Le printemps dans un frisson.
( Détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero )
1237
Qu'est-ce que l'homme ?
Un souffleur de verre
Une baudruche que l'effort exaspère
Ou bien le petit chien des amants
Tout prêt de la fontaine
À contempler la goutte d'eau
Tombant de la margelle.
Qu'est-ce que l'homme ?
Un chaos à l'image de l'arbre mort
Attendant le chant des oiseaux
Sitôt feuillage revenu
Alors que maçonnerie montée
Entre deux temps de distraction
Exercer le pouvoir.
Qu'est-ce que l'homme ?
Un opercule ouvert
Devant l'assaut de la vague
Prompt en ses figures de danse
De précéder d'un tour de force
Le parler en recouvrance
Des barreaux d'une cage le condamnant.
Qu'est-ce que l'homme ?
L'oublieux des douleurs
Quant printemps revenu
Le pépiement des oiseaux
Raclant le fond des pots
Il préfère condamner par le menu
Les diverticules de l'esprit.
Qu'est-ce que l'homme ?
Cultivé et sauvage
Méchant et passionné
Sous la peau
Raclant l'arrogance de la honte
Puérilité de la quête imaginée
D'une histoire de l'aurore à la nuit.
Qu'est-ce que l'homme ?
Le haut de forme
Qu'on projette dans le ciel
La cloche scaphandrière
Précipitée au fond des eaux
Alors que dispersée
La véhémence nous hèle.
Qu'est-ce que l'homme ?
Celui qui cherche et ne trouve pas
Alors que celui qui trouve n'est pas
Aux nues les pleurs du verbe
À la terre les fleurs de la passion
Au génie de l'un la peur de l'autre
Par crainte d'être dévoré.
1236
Il n'est d'avenir que la marche du pèlerin de l'âme sur la voie lactée.
Les mots n'ont pas de sens s'ils ne sont pas vécus intimement, s'ils ne sont pas pesés à l'aune de leurs provenances, de leurs maux, de leurs joies et peines, à l'aune de l'enfance éternelle.
Alors le silence peut s'établir, un silence fait de l'effacement de l'œuvre. Un silence au profond de notre univers qui continue sa course, zvisingadzivisiki.
Ici la photo et le texte se rencontrent et de leur contact surgit une troisième dimension, un tiers inclus, d'une nature autre qui nous convoque à un rebond.
C'est par cet entre-deux, dans cet espace vierge de piétinements où surseoir à l'arrivée d'un sens hâtif qui peut scléroser l'entendement, que nous ouvrons notre cœur et permettons la rencontre avec le cœur de l'autre.
Célimène
Demoiselle noctambule
Passait le bief de son temps
À demeurer sous la tonnelle
Du passé sa passion.
D'un dialogue l'autre
Elle engendrait plus que de raison
Le goût de l'aventure
De cape et d'épée
La soumission encalminée.
À quatre mains sur le piano
En fin d'exercice
Elle recentrait de sève et de présure
L'émotion de Caravage
Poudrant perruque sur le tard.
Un filet pour éviter la chute
Une flamme d'argent
Sur le revers du veston
Pouvait alors s'écouler un peu de sang
Hors des attaches de l'esprit.
Poncée percée écartelée
À la recherche des origines
Juste un manquement au choisir de sa vie
L'aube pouvait venir
Histoire à reproduire.
La montagne où s'asseoir n'existe pas
Seul le roulement du tonnerre vitupère
Au passage des aigles
Le ruisseau murmurant goulée de plaisir
Par dessus l'instinct.
Prendre ou être pris
Par la guérison à petits prix
Fabrique de l'or au contact de l'intrication
D'une particule l'autre
En quête de bonne santé.
( Détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero )
1235
Picoti Picotin
Les petits chiens du train
Arrachent le gris souris de leur entrain
Aux reins de Rocamadour
Les purs esprits
Du dessus le four
Enfournant colère et possession
En chansons
Comme petits pains
Sortis de la panière
À reculons des bonnes manières
Sous le sourire épais de Luka Pacha.
Ce type d'incident
Nous exaspère
Nous les pépères et mémères
De la vie de la source
À corriger par réflexion
La croix et la bannière
D'une génuflexion
En avertissement
Du rêve d'avenir
Propice à remonter le temps
Vers de plus amples trous noirs
Consciemment reproduits.
1234
Mais qu'est-ce que ça veut dire
Cette peinturlure ?
C'est pas sérieux
Qu'un vieux
Fasse de l'inclusion
À pile ou face
Avec l'émotion.
Quelques bouquets de fleurs séchées
Jouent à cache-cache
Dans la canopée des illusions
Valse vénitienne
Donnant le change
Au pont au change
Des commisérations.
Dans ce pays
Y'en a pas que je haïs
Seulement un peu du bout des doigts
Trempés dans la saumure
Pour que peaux délitées
Faire rire Grand Guignol
D'un supplice sans varices.
Être humain
Me fait pousser des mains supplémentaires
À fourrer dans la terre
Jusqu'à ce que décoction faite
Retrouver le roman de ses vingt ans
Au contenu de glace pilée
Au saut du lit de la défiance
À regarder par la fenêtre
Les étourneaux s'en retourner. Ainsi pour l'éternité
Quelques bandes de papiers colorés
Sur un paysage d'été
À se remémorer
Faiblesse ou paresse
Du fond du trou
Sans échos
Une fille aux belles dents
Pour que s'amourachant du chat qui passe
Faire chanson du tout venant.
1233