yawg

A l'époque   
il suffisait d'un coup de main
puis passant son chemin
quignon de pain en poche
aller jusqu'au lendemain.

La peur s'arrêtait quand vieillesse venait
et le cycle de se poursuivre
station debout
cerveau vacillant
contre une porte de grange.

Le but
une réponse adéquate
chopine dans la poche
les yeux remplis de fatigue
hululement de chouette aidant.

Se soulever tête droite casquette enfoncée
dans la froidure du matin
à même la paillasse
sans s'être déchaussé
mitaines gardées.

Confiance confiance
elle viendrait de la fontaine
des fleurs dans les cheveux
me prendre par la main
chantant une comptine.

Avenir et passé mêlés
brumes d'une rêverie disposée
tenir les deux bouts du bâton
puis décliner comme papier d'identité
l'avis de conscription.

Bruits de chaînes
parmi les ronces de la haie
les baies rouges pleurent quelques gouttes de rosée
réajustant sa musette
se perdre dans de vagues pensées.

Raconter cette histoire
n'empêche pas d'être disert
pour mémoire blanche
se repentir d'avoir dessiné
les contours d'un programme révolu.

Trace originaire
terres vierges défrichées
destinée chargée de sens
avons aligné tout au cours du passé
les cailloux du voyage.

( piav qhia txog kev ua haujlwm los ntawm Jean-Claude Guerrero )

1154


Saib zoo nkauj

Saib zoo nkauj   
tshuaj ntsuab thiab twigs
ua tiav
los ua tus qhuas
lub xub ntiag ntawm tus menyuam.

yuav ploj mus
pob zeb thiab ntoo nplooj
tsuas yog hais lus xwb
yuav kiv taub hau
rau Louna zoo nkauj tshaj plaws.

Nco ntsoov ze
los ua lub Nceeg Vaj
peb yuav ua raws li kev cai
cov nqhis dej ua thiab qhov tseeb
cov neeg pe hawm qhov kaj.

sau sau
neeg lub cev
ua pa lub nroog huab cua
xyoo dhau los
zoo li tuag los ntawm kev tawg-hauv.

Ntawm marble
muab khoom plig mus tas li
lus los hais
tshaj nqhis dej thiab nkauj
yog phau ntawv teev uas tsis muaj leej twg tshem.

Lub tshuab ntxhua khaub ncaws qhuav
cov noog rustle
cov cherries poob
raws li cua daj cua dub los
dhia yuav ua tau.

Glide lub neej
ntawm saum toj

saib hauv nthwv dej
cia wb sib hlub
cov tim khawv ntawm cov huab cua.

Nyob rau qhov tshwm sim
mus rau lub mirliton ntawm kev txom nyem
koom nrog peb thiab caw peb
mus taug kev hauv lub ntiaj teb no
Ua pa thiab lub tswv yim.

Nyob ze ntawm qhov chaw
txhua yam txuas nrog
los ntawm kev kub ntxhov mus rau qhov tsis tuaj
qhov ntsia ntsia deb
lub delicacy ntawm Silence.


1153

Nplooj tshem tawm.1

Sib tov xuab zeb thiab ntshav   
ua txhaum kev xa tawm porosity.      
 
Ntawm ib rab diav txais tos qhov tsis muaj tseeb   
qhib lub qhov rais ntawm overes.      
 
Muab koj lub taub hau rau ntawm lub ces kaum   
paraphrase ua surprise.      
 
Lag ntseg nyob rau hauv pem hauv ntej ntawm daim iav   
nqa stab.      
 
Tsis muaj tsov rog nyob rau hauv rasputitsa   
tshaj qhov trampling ntawm ib pab tsiaj qus boars.      
 
Tuav koj txhais tes rau ntawm cov ntoo pulverized   
kua muag qhuav.      
 
Un baiser de paix mouillé   
à offrir au firmament des amants.      
 
Eviter le compagnon permanent   
pour ourler de tendresse la fuite des jours.      
 
Flasque vidée à même le veston tâché   
à quoi bon cet entregent.      
 
Brume légère frisant les prés   
matellase l'élan de vie.      
 
Le gravier des mots parfois   
arbore le gai savoir.      
 
Au sécateur des urgences   
un doigt de trop sur la patère.      
 
L'arbre graphique vers l'abîme   
mise en orbite d'une éclosion.      
 
A se demander s'il est temps   
d'égoutter les couleurs avant la nuit.      
 
Jamais Beauté ne pût brasser l'émotion   
que par la Voie des choses dites.      
 
Œil ouvert et cœur battant   
le poète au vide médian.      
 
Rencontre entre le monde et un regard   
dévisage le flétri de l'esprit.      
 
Un calme étrange fait de nécessités   
il est temps de donner sens.      
 
Blesser la Beauté   
le papillon redevient chenille.      

Solitude et concentration à bout de bras
portées jusqu'au ciel.
 
Au cartel des écarts, silences et brisures   
advenue du plein.      
 
 
1152

Le pas du Géant

Qu'est-il ?
qui il est ?
qui il est celui là ?
pas le rat des champs   
sûrement pas   
le rat des villes.      
 
A mesure de la main   
effleurant le parapet   
qu'eût-il fallu de plus   
en songeant aux enfants   
qu'un pas du Géant   
se déplaçant élégamment.      
 
La robe de feutre s'est ternie   
de par les rues froides du VII ème   
pas même rue du Paradis   
à contempler les pigeons d'amour   
sur les cheminées du petit Savoyard   
noir de suie au cœur blanc.      
 
Plomber les marrons chauds   
d'une main l'autre   
à éviter le feu qui couve   
entre nous de la veille   
depuis l'origine   
où se maquiller de silences.      
 
Il rappliqua au galop   
fit tourner le cerceau   
une dernière fois   
au touché coulé de la relation   
aux ombres de l'Errance   
point de considération.      
 
Lub neej ntawm ua tiav bifurcations   
hauv kev tshawb nrhiav qhov chaw   
caressed los ntawm pob zeb thaum hmo ntuj   
nws ua siab loj   
txoj kev muab tso rau ntawd   
thiab nag poses cov lus dab neeg.      
 
1151

Lub sij hawm ntawm koj lub xub pwg nyom

Attache des années lumière   
taille de guêpe
poudroiement de quelques romances
sur feuilles mortes d'antan.

Rassembler les soirs de frime
en faire un feu pour la rime
augure du vent venant
le salut de l'instant.

De fines coulures d'esprit
font œuvre d'échancrures
sur le cuir des souvenirs
le rire en cale sèche.


Brille au doigt de ma mère
la lourde chevalière
d'or et d'un rubis affublée
mémoire de Saint-Nazaire.

Dans la lande jappe la Riquette
aux lunes d'avenir le refrain
du pain sorti de la panière
de rotin chanfreinée.

Flanelle ajourée
romance des soirs d'été
dansent sur la margelle
les lutins de la fontaine.

Sous l'unique lampe
l'eau de vaisselle refroidie
mains dans l'écume jaunie
les doigts croisés.

Tranches fines
le passé se délite
heurtant comme à l'accoutumé
le clapet des remembrances.


Il n'est que de vivre seul
d'une pincée de sel
du rivage à la dune
s'effacent les traces de l'enfance.

Visage las
les traits tirés par le sourire
accrochés sur la patère
les habits mouillés de la veille.


Des entrées souterraines
vers l'escalier et que la porte grince
tinte le pas lourd du grand-père,
s'éteignent les violons.

Vitrail des pluies dégoulinantes
à grand renfort d'un souffle rauque
s'emplit la maisonnée
d'ordres et de contre-ordres.


Coquille écrasée devant l'entrée
poules piaillant d'aise
en ribambelle sont montées du Pradou
les bacchantes de juillet.

Serrant contre soi
l'agneau de la veille
avons comparu devant l'avaloir
en innocence de la souffrance.

Grimpant à la cime du frêne
agitant l'ombrelle de la feuillée
elles ont rempli les seaux de zinc
d'un lait aux rides poisseuses.


Remonte peu à peu
de l'encoignure le frisson
des étoiles au sortir le soir
d'une camisole de sueur séche.

Sur la route dans la flaque d'eau
les bateaux de liège
frisent leurs moustaches
de fin de fête.


Echos noués par la froidure
les doigts gourds la bouche sèche
avons rempli de petits bois
le poêle du grenier.

Rencontre singulière
dans la courbe de Rezentières
au bas côté des sentiments
Hermann Hesse.

Avons vécu serons vécu
images et sons
brinquebalant la chanson
du bien aimé toute honte bue.

Fermez le ban
recouvrez l'esprit de famille
le temps brûlant les planches
annonce fin de représentation.


1150



Ntshai ntshai

Ntshai ntshai   
de la robe aux ajoncs
à Carpentras le nougat
se pavaner dans l'allée des Alyscamps.

Murmurer
pour s'entendre dire
qu'il faut partir
avec armes et bagages
entre dextre et senestre
retrouver un peu de vigueur
pour que lune pleine
prendre un aller simple
à la closure des Lilas.

Plonger dans la déréliction
aux tréfonds de soi
sur le pont du vaisseau
une trappe
y descendre et farfouiller
longtemps encore
parmi les hardes abandonnées.

Puis sortir
mâchuré par la grande lessive de la veille
d'avoir monté la garde en limites du limès
les pieds dans la raspoutitsa
à contempler le ciel étoilé
bien prêt de lui
ce grand soir
sous les lumignons de la guinguette
attendre que la poitrine éclate.

Au matin
la joie douce d'être en vie
genoux endoloris et tête libre
étonné d'être
à regarder l'azur
dans l'écarté
d'un feuillage
pour ensuite s'immiscer
par-delà les barbelés
jusqu'à ce que le vent l'emporte
et nous ramène à la source.

1149

Lub hli coj tuaj

Tsib ntiv tes ntawm lub hli   
nrog lub suab nrov   
ntawm qhuav guitar   
lapping ntawm cov dej tseem.   
 
Lub kua muag khov   
nyob rau lub hnub qub dazzled   
puv hli yug   
los ntawm lub qub dej hiav txwv.      
 
Xuab zeb qhov twg tus xub sticks   
lub pov haum ntawm gangue   
toj roob hauv pes ntawm tus ntsuj plig   
qhib rau ntawm ib qho chaw.      
 
Kaj ntug tawg   
cov noog nyob ntsiag to   
nyob rau hauv cov cua kub   
ntawm ib kaj ntug nqhis dej.      
 
Lub ntiaj teb yob   
qhov chaw loj heev   
khaus dub   
lub zog siab phem.      
 
Wb tua Yawm Saub    
luv straw   
golden bugle   
cov lus teb yuav yog.      
 
Kev sib cais di ncauj   
xa nws cov fiber ntau   
pib tawg   
rau primitive nco ntsoov.      
 

1148

Thaum cov cranes dhau

Chien et chat se sont rencontrés   
sur le trottoir d'en face
et ça faisait longtemps
qu'ils ne s'étaient pas vus
aussi jappements et miaulements
ont enjoyé la maisonnée
jusqu'à ce que balai saisi
le maître des lieux
leurs suggère d'aller faire ça ailleurs.

Fable des profondeurs
en accueil de notre animalité
il en a fallu des vertes et des pas mûres
pour que passent les armes
à se nuire s'abrutir se détruire
nous les hommes et femmes de couleurs
de l'enceinte arc-en-ciel
couronnée d'olivier et de médailles
aux fins de magnifier la concorde
sous la vasque de paix.

Bêtise assumée
à portée des matins clairs
où le ciel en toilette
sort des replis de la nuit
à se demander quelle absurdité
sera fourguée aux prestataires de notre Terre
la douce la propice passementière
prête à broder le ruban de tulle fraîche
sur le museau des animaux réconciliés.

Un siège rouge
au paradis des écrits
écorne les assis levés couchés
des phases de la vie
à émailler d'un revers de pensée
la conque céramique recelant le breuvage
quand traversant l'horizon

les grues craquettent
avant que neige vienne.


1147

Txoj kev ntawm tsob ntoo

A peine lumière tamisée   
que de noirs nuages accumulés
sur l'arbre aux ailes déployées
ont fait leurs, ntawm lub ntsej muag, lub suab quaj.

Une voix pure
palpitait et chantait
le cœur en émoi
extase assumée.

Par les frisures de la mousse
à parcourir les brèches
et croiser le fer
le vent taillait crayon de vocation.

Sib ntsib dua creaky qhov rooj

le groin offrant mystère
à saisir la bûche rugueuse
des instincts, tus kws sau ntawv hluav taws.

Le jour se lève le ciel est grand
les rochers sont par le silence
la menue monnaie des anges
d'une légende l'autre, txoj kev.


1146


Primrose npau suav

Cette fleur en équilibre
à quai de l'enfance
s'est refermée brève et claire
dans le cri de Merlin.

Destin sévère sans le père
éloigné en quête de sa voie
la notice biographique
en errance d'être.

Les ressorts intimes se sont affinés
pour fidélité sans faille
au vertige du dialogue
substituer la poésie.

S'égarer est tendre incertitude
à faire quelque chose
embrasement cataclysmique
de l'attelage du prince pharaon.

Le sphinx garde la pause
le sourcier sa source
devant la couche des mots d'amour
primevère d'un rêve.

( nthuav dav ntawm Sylvain Gérard qhov kev cob qhia )

1145

La présence à ce qui s'advient