Kaydka Qaybta: Sannadka 2021

Erayada Ruffled

 
 
 Erayada Ruffled    
 à l'entrée de l'allée    
 ah! que descendent    
 à toute bise    
 les pas de l'escalier du grenier.        
  
 Dans mes bras     
 le bébé des roses    
 au saloir ouvert    
 tâte quelques restes porcins    
 que la marquise aurait laissé.        
  
 Et puis les voix    
 des vieilles antiennes    
 étouffées à regret    
 que le frêne des amours    
 enterre à nouveau.        
  
 Un chapeau jeté très haut    
 le chapeau d'Indochine    
 vestige sans regret    
 d'un bol de lait chaud    
 sur la nappe à carreaux.        
  
 Le silence des lieux    
 sous sa carapace de basalte    
 affole les blés blonds    
 agitant un mouchoir    
 aux pieds agiles de l'instinct.         
  
  
 731 

Baalal jilicsan oo daboolan

 

 baalal jilicsan    
 waxay dabooleen    
 hal subax    
 ceeryaamo dillaacay.            
  
 Naxariista    
 weeraradii taariikhda    
 Aamusnaanta jabiyeen    
 sababta luntay.        
  
 Ku soo qulqulaya bannaanka hoose    
 daadka lacagta loo maleeyay    
 waxay soo gureen qaar ka mid ah berry    
 waqti la dhigo.        
  
 Mid ka dambeeya kan kale    
 hoos dhoola jiilaalka    
 jubbadihii bay gashadeen    
 weji la'aan.        
  
 Ku duug wixii tagay    
 wax yar maaha    
 marka gunta laga soo kaco    
 iftiinka sirdoonka sare.        
  
 ha i fahmin    
 dadka beera    
 si ay u dhacaan dhulalka madaw    
 u dhiganta kor u qaadista fikradaha.        
  
 Jiif taallo hoosteeda    
 noqo lark lulu    
 u muuqda inuu leeyahay tirlipoté aad u badan    
 ee meteorites.        
  
 By the way    
 suunka laabta hoostiisa    
 garaaca koobka dahabka    
 ballamaha mustaqbalka.        
  
 buluug iyo buluug    
 calafka hoostiisa    
 fargeeto fiiqan ee wanaagga    
 garbaha xoqo oo aan waxba galabsan.        
  
 Si aad u walaaqdo cajiinka jilicsan    
 rootiga berrito    
 cirka sare ee maalinta soo socota    
 in yar oo milix ah dhabankaaga.        
  
 guurso, qurux noqo    
 oo aan lebbisan oo dabayshu qabowday    
 dhalaalka dhaaf     
 Qorraxda axdiga.        
  
  
 730 

Qaybaha oo dhan

Qaybaha oo dhan    
 au soir de l'étourderie    
 prirent à partie    
 les gens de l'autre bord.        
  
 Margoulette et compagnie    
 les malappris comme les bien-pensants    
 se jetèrent sur la découpe    
 du cadavre des années passées.        
  
 Il y avait là    
 les loisirs, les sorties, les mistigris    
 en sus de l'obligation à gagner sa croûte    
 et tous en furent ravis.        
  
 La ficelle était grossière    
 et mal leur en pris    
 de considérer la liberté à tout va    
 comme raser la barbe gratis.        
  
 De la Terre et du Ciel    
 montèrent les paroles sages de nos ancêtres    
 pour se démener à leurs faire place    
 de sièges, tabourets et strapontins.        
  
 Fallait quelque chose à faire    
 de solide, de sensible et d'audible    
 et d'aimable pour nos semblables    
 les transparents du Soleil.        
  
 Un ange passa    
 comme passe la journée des sans-abris    
 ou la pitance sous le nez du chien    
 quand dehors la fête bat son plein.        
  
 Juste du couteau de grand-père    
 cocher la planche d'appel    
 de l'offre de demain    
 cet obligé du dernier limon.        
  
 Mourir en face du mausolée    
 fût la manière de naître au futur    
 dans l'accompli d'une parole de vie    
 le Silence.        
  
  
 729 

Allusion à cloche-merle

 

 Allusion
 à cloche-merle
 parmi les voyageurs
 aux brumes éveillées
 par l'apport de l'aube
 ouverte au précipité de l'appel
 que la corolle crochète
 d'un amour bifide
 sur le talus encorbellé
 de nuages à tout va.
  
 S'imagine
 d'accords aux épines adventices
 la joie de nos rencontres
 par l'écarté des doigts
 plombant d'un ci-devant mystère
 à la pointe d'équerre
 les masques apposés au clair-obscur
 sur la flèche simagrée
 des mots se cooptant.
  
 Poignée d'herbes fraîches
 en remontant de la fontaine
 oo ku yaal suunka basalt
 que l'ombre signe
 d'une humeur cadenassée
 par les bras écartés en surplomb
 se balançant mollement
 sous l'ombre fracassée
 d'un jet de lave incandescente.
  
  
 728
   

Bille colorée

 

 Bille colorée
 calot de l'enfance
 sous les tours de Merle
 se font se défont
 les amours sans détours
 du Seigneur prestataire
 de la terre et du ciel
 pour de sanguine manière
 embrasser le retour.
  
 Singulière écoute
 que celle des souvenirs
 mendiants emplis de douleurs
 traînant endimanchés
 les esprits de l'air
 au devant d'une obscurité
 qu'écrase par le chant
 le chœur des promesses
 ensemencées d'un répons.
  
  
 727
   

l’étendue de l’amour

 

 De grands espaces
 devant les cavales
 annoncent l'étendue de l'amour.
  
 Retour du passé
 aux fenêtres virtuelles
 un névé de lumière.
  
 Poussière d'étoiles à l'avenant
 en l'épanouissement de nos sources
 les vagues vont et viennent.
  
 A toi que je bénis
 accueille l'au-delà de nos ombres
 sur les arbres mouillés.
  
 Sois le voyant
 de nos foisonnantes floraisons
 aux servitudes abandonnées.
  
 Ample murmure
 aux charmes dispersés
 retenons la brume nourricière.
  
 Se donner rendez-vous
 coquelets en collerettes blanches
 à l'aube d'un détour.
  
 Être naissanceêtre maternité
 vision sur le fil du mystère
 à portée du fusil de la vie.
  
  
  
 726 

Au bord de la rivière

 Au bord de la rivière    
il l'avait giflée
et elle s'était jetée à l'eau.

D'abord éberlué
il l'avait rejointe
et ramenée sur la berge.

Entrouvrant le sillon
il avait déposé la graine
comme l'éveillé se lie à son insomnie.

Puis elle s'était envolée
pour que le balancier de son horloge
soit l'âge d'or généreux.

Délivré, l'incendie
finissait de dévorer la pensée
mémoire de souffle frais.

Ecoutez
et prenez garde
la chair parfois mystifie les vents opposés
pour gagner l'éther d'une flottille de libellules
que la caresse des roseaux
fait se dandiner
à l'heure de la beauté hauturière.

Naît alors l'Insensé
l'âpreté des mains calleuses
que les cœurs voltigeants capturent
à couvert
au vertige des miroirs
heureuse respiration d'un même combat
quand passent les oies sauvages.


725

Des coulures sur la porte

 

 Des coulures sur la porte
 un gémissement dans l'entrée
 un ange entre les planches
 passe un bout d'aile
 puis le retire
 en haleine d'être
 le petit garçon sage de l'entresol
 qu'une bourrade envoya bouler
 à fond de cale du navire négrier.
  
 Si pauvre si sale si tendre
 qu'on ne pouvait l'entendre sur le pont
 dans la lumière crue du matin
 la lèvre sèche
 dans le dépliement des voiles
 un claquement sec
 puis un autre
 dans l'élargissement des plaies
 que le sel cautérisait.
  
 Je la garde ma sœur du Danube
 aux cris retentissants
 tels trompette en offre abondante
 par les travées de la source
 aux cintres de cuir marqués au fer rouge
 loin des larmes remontantes
 à la merci du sans-souci
 prélude à l'alternance
 volets de cristal dépliés prêts à l'envol.
  
  
 724 

Guinguette en bord de Marne

 Assignés au cortège    
 les masques et habits de couleurs    
 permettaient griserie et pâmoison    
 aux grisettes et porteurs de casquettes.        
  
 Éperdument épris de Lise    
 Maurice le molosse rongeait son os    
 en susurrant quelques mots lestes    
 dans l'entre-chant du dispositif.        
  
 Sous les lanternes de papier    
 des mouches bousillaient    
 dans une odeur de moules-frites    
 montant des plats fumants.        
  
 Ça buvait, ça chantait, ça braillait    
 et quand la bagarres éclata    
 il y eut en contrepoint    
 cris effarouchés et jurons bien sentis.        
  
 Des tables furent renversées    
 des chaises volèrent    
 et quand la maréchaussée émergea    
 un vol d'étourneaux s'égaya.        
  
 Lise et Maurice se garèrent des voitures    
 les lampions vacillèrent    
 rubans et colifichets jonchaient le sol    
 au loin d'autres estaminets bordélisaient.        
  
 Lise empoigna le bordeaux    
 Maurice force plaies au visage maugréait    
 tous deux s'écroulèrent sur la berge  
 encanaillés de désir et de moustiques.    

 La Marne coulait avec langueur.       
  
  
 723 

L’œil en caresse d’être

 

 L'œil en caresse d'être    
 écarquille le nuage.        
  
 Fleure bon le pavement    
 sous le cliquetis des roues ferrées.        
  
 Le soleil itou    
 gros toutou d'amour    
 pointe sa truffe    
 humide, noire, brillante, vibrante.        
  
 Immense paresse    
 tel parfum flottant    
 à la page égosillée    
 sombre de gelées    
 devant la visée brute    
 des parties mal léchées de notre conscience.        
  
 S'en est ainsi     
 des mille morts    
 dont l'avantage    
 est de naître en mitraille sèche.        
  
 Sans soucis    
 mais de lumière feinte    
 il s'est assis    
 rassuré par le poids du Puy.        
  
  
 722