Sehlopha sa Lipolokelo: Selemo 2021

Entablement des convives

Entablement des convives    
Et vive la bouffe et le bon vin.        
 
 Des moi-je    
"Moi j'aime" "moi j'aime pas".         
 
A gorges déployées    
Ça parlait de la bouffe et du bon vin.        
 
Pâtes fraîches et bourguignon    
Et Gigondas pour la passion.        
 
Le ventre a ses raisons     
Que la pensée ne peut imaginer.        
 
Volage cette pensée    
A s'encorder dans les cintres pour ne pas dépérir.        
 
A démêler le religieux du spirituel    
Il fallait bien du courage pour arriver au plat suivant.        
 
La charpente tremblait    
Sous les voix vitupérantes.        
 
Grand Loup ne devrait pas tarder    
A souffler les bougies du partage.        
 
Et quand les rois mages    
Apportèrent le plateau des fromages    
Il y eut jubilation     
A faire gonfler les chevilles    
Et rougir les pommettes    
Pour tant et tant de bonnes choses    
Vive la bouffe et le bon vin.        

 
964

Peo ea nako

Horloge parturiente     
Par dessus le temps
Les oiseaux se taisent.

Beauté et connaissances
Créatures et inventaire
Nos dernières espérances.

Va et vient de nos désirs
Apaisés de se rejoindre
A la source où tout se brise.

Bophelo bo joang ?
En narrant par le menu
A vivre à vif.

Filent défilent
Les vus et les à-voir
De l'instant vécu.

Imaginer
Porte un coup fatal
A la cruelle certitude.

Messire le loup
Après repas
Passe sous le houx.

Petites dents
Et coups de langue avides
Sont l'écueil de l'âme.

Ha ke khone empa
Ils eurent bien du courage
De rester en marge.

Atteindre le bout de la terre
Augure du respect total
De sa Liberté.


963

lehodimong

Ha ke khone ho bua
Mme koala
Mokhoa oa ho etsa ?        
 
Ho ngodilwe
Mme ha se ya ngolwa
Mokhoa oa ho etsa ?        
 
ke a u tseba
Mme ha ke o tsebe
Mokhoa oa ho etsa ?        
 
Kopana    
Le ho se bonane
Mokhoa oa ho etsa ?      

Ke tsamaya Moor
Ho pota-pota ka sefefo
Khoeli e tsamaea le moea oa balimo.        
  
Otlolla tsela eohle
Fatše
Mme sheba lehodimong.         
 
Motsheare le bosiu    
Ntle le mafube
Ntle le bosiu bo sebetsang.        
 
Mosadi le monna
nka se kgone
Mosadi le monna ya lokileng mohlomong.        
 
Ea Sebele kamoo e leng kateng
Ke ho bona ntle le mahlo
Utloisisa ntle le kelello.
 
Ka Ntle ho Moqapi
Kenya boiphihlelo
Ea boikokobetso le borena.        
 
Tsoha Mohemo
Boteng bo fetang nnete
Seriti sa rona ho ba.        
 
Paka moriti wa moriti
ebe lia atleha
Ka Kgotso e kgolo.        
 
Transmettre la Lumière    
Qui n'est la propriété de personne    
Et bien autre chose encore.      
 
Tloha ho 'Nete eo re nang le eona
Ho 'Nete eo re leng eona
E tsoa botsoang.        
 
Ho falimeha ho iteta sefuba ho tseba
Thabo ea tseba    
Pakeng tsa Metlae le Clairvoyance.        
 
Ho fihlella tsa moya
Fetela ka poelano le Mosali
Ho ela hloko ntle le tebello.        
 
Ho hlokomela mefokolo ea motho
Ka Ntate a fanoeng
Sebaka sa ho kopana pakeng tsa sefahleho le mmele.        

Kaha o feta o sa mpone
Lerato la mora le ka etsa eng
Ntate o tšoaneloa ke ho hongata hakana.        
 
Lefatshe leo re phelang ho lona
Ke sebaka sa ho tantša
Bokaholimo ba tšoantšiso ea hae ke 'nete.

Glyphe dans le ciel     
Ne prend sens    
Hore haeba seqha se e ama.        
 
 
962

thabo le motjeko

bana ba lerato
Ho ikgabisa ka boitshikinyo ba mmele le ka menahano
gesticculate
Ho elelloa hamolemo.        
 
Ea tšimoloho e ikokobelitseng
Ba ne ba ikakhetse ka setofong sa toka
Ho tšoana le ba bang
Bokoala ba ho kopa.        
 
'Me joale ha ho sa na ho lla
Lipina tsa va-com-ke u sutumelletsa
'Me likamele lia tantša
Shaman oa tantša.        
 
Puleng nakong ea boemo ba leholimo
Letsatsing la ba tjhesang ba jeleng
Monate feela
Ea hlohlelletsang fern.        
 
Mme o kgutle
Leha e le mohato o boima
Mesebetsi e meng e ba tlama
Phoko e tletseng mantsoe a letsatsi le letsatsi.        
 
Hlohlelletsa ho tloha lipheletsong tsohle
Maoto a tla o latela
Theka ea liana e tenyetsehang
Le matsoho bakeng sa chitja.         
 
ho fana
Litselang tsa lace
Ka masoba a mapheo a fokolang
Lehe le ka qhotswa.        
 
Et là pas de concessions    
Rien que du gloubi-boulga    
Au fouet des chevelures    
Le son des flûtes d'autrefois.        
 
o motle a re bone
Ho ea litseleng tse holisitsoeng ke palesa ea selemo
Ho tsosoa hoa kutlo
Sebokeng sa linako tsa ho koloha.        
 
Mignon allons-voir    
Sous un ciel en arc-en-ciel    
Le dieu Pan en ses élans    
Poursuivre la Bacchante éternelle.        
 
 
961

Toi

Je t'ai attendue    
En bord de route    
Le ciel était bas    
Il y avait du vent.        
 
Je t'ai vue   
Je t'avais vue   
Tu es venue   
Tu es partie.       
 
Dans le noir    
La flamme dessine   
L'odeur des craquements    
Que goûte le silence.        
 
Sourire pincé    
Des lèvres ouvertes    
Une voix rauque    
Sous la futaie en feu.        
 
Ecran de l'âme    
Le crêpe se déchire    
Un sous-bois dans le lointain    
Un étoile scintille.        
 
Pile face aux arbres    
Un serment en pleurs   
Pour tes yeux qui se ferment    
Nos mains qui se joignent.        
 
Le sang monte de la terre    
A peu de distance d'ici    
De l'énergie d'en haut    
Poursuivre l'ascension.        
 
En attraction d'un ciel caché    
Se purifier sous la pluie fine    
Et se dire qu'il reste     
A recevoir le petit.        
 
Passée la nuit    
Les quatre âges éconduits    
Nous monterons dans la ramure    
Chercher les bruits menus.        
 
Tout prêt    
Ecoute le ruisseau    
En bas dans le vallon    
Où boivent les biches.        
 
Et si descente s'en suit    
Forces neuves déployées    
Soyons Présences invisibles    
Veillant sur le cheminement.        
 
 
960

Phetoho

Se piquer aux épines du sacré   
Et découvrir à nouveau toujours et toujours
De quoi nous sommes fait.

J'entrerai à l'arrière-plan
Blason des cinq doigts de la mémoire
Prêt à quérir le jour qui m'a vu naître.

Il y a le Merci
D'avoir été sur le pavois de mes ancêtres
Le continuateur du chemin.

Il y a le Regard
Porté aux choses de la vie
Pour que décoction faite le Beau fleurisse.

Il y a le Mouvement
Et ses perpétuelles incartades
Qui m'ont conduit vers la contrée des amours.

Il y a le Silence
De l'écoute du tout ce qui arrive
De nuit comme de jour par la fenêtre ouverte.

Il y a la Machine
Pour plonger dans ses origines
A coups de trique sur le râble de l'orgueil.

ke e fumane
De compiler les us et coutumes
A l'aube de notre rencontre.

Neng, hurlante météorite
Elle apparut déterminée et sauvage
Dans l'ample mandorle de lumière vêtue.

Dès la première phrase qu'elle émis
Je fus irradié par sa perspicacité
" Ba etsang tsena ? "

S'en suivi le passage de la ligne de démarcation
L'appel aux forces vives de la nation
Pour effectuer le Grand Retournement.

...............................................................

Passer la main
Sans pression sur la flamme de la bougie
Permet de sceller le coffre des missions.

Les chardons ronds de l'hiver
Griffent mon cœur offert
Aux assauts du soleil.


959

Agrafe tes post-its et viens

Langoureuse et heureuse    
Elle regardait de la passerelle
Les boutres sortir du port.

Reliée à ce qu'avait été sa journée
Cette grande voile blanche
Reflétait ce qu'elle croyait être.

Soleil et le soir moins de soleil
Puis plus de soleil du tout
Pour un rien elle n'aurait manqué ça.

Son esprit se tendait
Elle captait les flashs lumineux
Mais pour les enregistrer c'était autre chose.

Tout ce qui a existé existe
Les actes les paroles
S'inscrivent dans la mémoire cosmique.

Celui qui voit
Ne se retourne pas
Corps et âme se confondent.

Langoureuse et heureuse
A deux têtes l'une visible l'autre pas
Elle évitait de choisir.

La voile comme la mer est part de soi
Du concret à l'abstrait
L'homogénéité se fera.

Lève les yeux
Par le ciel vient la parole
Prête à agrafer des pans d'antan de soi.

A même la plage aux galets sonores
Le silence est rare pour qui sur l'onde
Voit les astres.

L'eau est claire
L'esprit tendu comme l'arc
Reçoit la lumière.

Rester calme et laisser les pensées
Au fond des placards et des malles
Être grande douceur afin qu'il vienne.



958

Ngoana enwa e motle

Ngoana enwa e motle    
Déjà inscrit au registre des entrées
Quand neige et froid imposent mitaines
Scellait sa destinée
Dans l'étable des origines.

Il y eut des saisons
De céleste attitude
Où se penchaient sur le berceau
Mines réjouies et mains papillonnantes
Les santons de la crèche.

Il y eut la joie
D'accueillir au matin
Les paquets emballés de papier
Qui sitôt déchirés
Laissaient d'autres boîtes à ouvrir.

Puis vint le jour
Où clamer cet avènement
De rires et d'éclats de voix paré
Sous le sapin érigé
Clignant de ses guirlandes.

Devant la vie
Il y a la vie avec ses grands yeux ouverts
A se cogner la tête sur ce qui sera
Alors que ce qui est
Subvient au temps passé.


957



E 'ngoe ho isa ho tse peli

E 'ngoe ho isa ho tse peli
Ke ile ka potoloha boto
Seketsoana kea u bolella
Ke ne ke le ka sekepeng
Le leoatle le pota-potileng.        
 
Ho le bolella tsohle
Ho ne ho chabile
Serame se ile sa tlala ka tlasa seeta
moroko oa nonyana
Batsamai feela le lintja tsa bona.        
 
Ke ile ka ntša matsoho ka lipokothong tsa ka
Ho nka lithunya
Mme o mphumane hodimo mono hodima seile e kahodimo
Ho fofonela moya o monate
Ho thetheha ha seretse se chesang.        
 
Tlas'a kutu ea lifate tse tšoeu
Pere e ne e le teng
Ke ile ka mo bolella ka naha
a nkaraba : " Kea leboha
Ke ne ke sa nahane hore o tla ba teng mona ".        
 
Kopano e monate
Ho ntshireletsa    
Ho ka be ho nkile bohlanya
Ebe u lahlela selikalikoe ka har'a caldera    
" Bula Sesame ! ".        
 
Li-mucilages moeeng
moriri oa mangeloi
'Mino o tsoakiloeng le khutso
Tlas'a mahlo a koetsoeng a mafube    
Pele sefate se tšoara mollo.        
 
Ho ile ha phahama lerole la linaleli
Ka fensetere ea kou ea reschorente
Ke ile ka kopa manna a Vercingetorix
E se nang kotsi le ka lentsoe le tlase
Hore bongoana bo tle.        
 
 
956

Setsheho sa hoseng

L'inattendu peut surgir   
Petite fille aux nattes brunes    
Dont l'embarras d'être île plutôt qu'aile    
Allie notre regard hors Limagne    
Vers ces abrupts de la montagne    
Offerts au promeneur    
Ce mentor des orfraies    
Le duc du Grand Duc    
L'or de Tournemire    
En ligne avec le saint des saints    
A cheval sur un sapin.        

Petite fille des tendresses    
Carmine vaine    
Aux yeux vairs    
A la lèvre discrète    
Que n'eus-je la permission    
De te tenir parole    
Dans le rôle du papa    
Alors que par la fenêtre passait    
Le pic épeiche de la pensée    
La fourragère flèche d'un destin    
Rire chafouin du matin.        

Douceur des parturientes    
Chaque mousse à la fine esquisse    
Offrait à qui venait    
La parenthèse d'un belvédère    
Blanc de blanc    
A la tunique du barde des brumes    
Au sommet comme en bas des pistes    
A grisoller de si douce manière    
Que les pignoles sèches du bois de Laroussière     
Suffirent à la flambée dernière    
Dans l'âtre de Frugères.        


955