Sehlopha sa Lipolokelo: Hlakola 2020

Mesaletsa ea ho qhotsoa

 


ba ne ba iphelisa
tsa calembredaine
ntle le ts'ebetso ea mohlolo.

Ho qhoma naheng,
motsotso oa pele
qoba tletlebo.

Ho tsamaea ka pono
lintho tse buuoang le ho phetoa
e ile ea qala ho khutsa.

Ho jara moqolo o motlotlo
re ile ra khona ho palama
ntle le palinodie e latelang.

haho bana
hofeta mantsoe a mabeli,
e tshoanang le ntlha e nepahetseng.

Ka menoana e 'meli nakong ea somersault
ho ile ha boleloa 'misa
ntle le ho fumana phoso.

Thibelang litsela tsa lona tse makatsang
e ka 'na eaba seeta se phunya,
khutla kaofela !

hawthorn
e hlaha ka fensetere,
kotsi ho itshetleha.

Hlafuna e tala
lekgapetla la ditoro
ntle le molebeli a re thoholetsa.

masoba a tletseng mekoti
tlasa rag,
phunya mpa.

Ntate le mme
ka leloko le nyolohang
fihla phaposing ena.

Li-salicornes
ka litšenyehelo tsa li-remugles,
letsoai masimong !

E se nang maoto
tlas'a mochine
monna o ts'oaroa metsong ea hae.

Lean Ketone
ka boemo bo fokolang,
hetla morao nakong.

nkhono,
le odalis ho nahana,
ketelo ya Lentswe.

Machu Picchu,
setho sa setho
senotlolo se tloaelehileng bakeng sa thuso e hlakileng.

lehe ho lehe
sepheo se ile sa fumanoa,
ntle le ho lahleheloa ke botshepehi.

Mekhoro ea April
u se ke ua emisa selemo,
Ke ipolaea ho e bua.

Hlakola leralla
e isa paradeiseng
li-hummingbird tse bohlooho.

Ho rekisoa mekatong eohle
perekisi e ithorisang
ntle le ho fodisa maqeba.

Mmakatse
mme le tle ho nna
konopo e pinki ka lesobeng la konopo.

Sekoti sa Liperela Tse Sekete
mirliton ea tontines
hlapa ka sediba.

shelved
likarache tse emetseng,
coronavirus matšoenyeho a ka.

tsebe ea cosmic
ka bobe,
linaleli likhaitseli tsa ka.

The seahorse
ditseleng tsa yona
e hapa kemiso ya nako.

tsela e matsutla-tsutla
sebakeng sa pele sa koloi,
tsoaloa bocha ka mongolo.

tleloubu e tabotsoeng fatshe,
leihlo la lewatlee
ngoananaa.

Dikeledi tse ding
tsela e litsela tse peli
ba rutehileng le ba sa rutehang.

Menahano e Khōlō
ho phatloha ha mpa
ea linaleli tse fanoeng.

Ya ketsahalo e tshesane,
moleng oa eona,
mongolo o itlamileng.

linku
dromedary ea masiu a ka,
O silo sa kelello !



563

Molaetsa ho Petrose

 


Nuages mucilages
au gré des vents du large
le fanal oscille et cliquette
en bout de jetée grise.

Naguère nous pûmes à force de bras
godiller jusqu’à l'entrée
près des brisants
où l'écume explose.

Flairons sur le pavé mouillé
la geste des gens de mer
leur famille sur le quai
figée par le destin.

Franchissons à marée haute
les dernières coudées
d'avant le feu
récipiendaire de nos épreuves.

J'avais dix ans
en bord de cale sèche
le Normandie avait brûlé
la vie flottait entre les cordages.


562

Ce matin le ciel est blanc

 


Ce matin le ciel est blanc
de cette plainte innommée
œil turgescent au front de mon obstination
une main d'amour vient se poser
sur mon front se desquamant
à mesure de ces nuits
où l'ombre oblitère
les échancrures de ma conscience.

Ecran marial
mon cœur bondit
et mon âme s'emplit de gratitude
dans l'observation de ces paupières
s'ouvrant devant l'offre de vérité.
à grands tintements de cloches
par les coursives de notre navire,
la mort abolie.

Le crayon signe la commande
de ne plus circonvenir aux élucubrations
sirènes remontantes des gouffres
les algues étranges de la présence-absence
découvrant à l'aube venue
le visage et les yeux d'un soleil
signe de reconnaissance
de nous tous, en épreuve.


561

le festin

 


Cette remontée en surface
au corps menu des douleurs
marcher vaillamment.

Dans la forêt des souvenirs
les rencontres passées à l'esprit
rêves et réalités percent
tel l'insecte hors de sa chrysalide
nuit et jour ne sont plus noir et blanc
tout est couleurs
tout est amène.

Les enfants tournent en rond
dans la cour de l'école
aux marronniers les quatre saisons prospèrent
l'hiver aux bois noirs
le printemps aux bourgeons collants
auxquels succèdent les grappes
de fleurs blanches et roses
l'été aux ombres pleines et bruissantes
l'automne où remiser
dans le cahier du jour
le mordoré des feuilles offertes
autour de leur tige dure.

La roue tourne
sous ses levées de terre sèche
contre le cerclage de fer
l'écaillage des propos tenus
éclaire un sens connu
les images intègrent leurs niches d'origine
le goût amer de quelque douleur
vient brunir la prise de conscience.

Il est possible de rencontrer son âme
de voyager dans l'espace
de détecter dans ce regard
la réaction physique contenue
l'émotion soulevée
que l'arrivée de la nouvelle donne
apporte à la narration de la souffrance.

Ce que j'ai cru perdu à jamais est récupérable
transmettre cette connaissance est important
avec modestie et humilité
ramener son âme peut s'effectuer
dans le contact avec l'autre
dans le mot à mot des mots essentiels
un fil invisible alors ressenti
relie les différents niveaux de manifestation
auxquels retourner
avec simplicité et vigueur
nous sommes convoqués
de faire circuler ce qui est
une trouée lumineuse dans le concert des nuages.

Je décris et cela commence à circuler.

Je suis le miroir
et le vecteur de l'avancée vers mes origines
je suis là
je suis présent
et l'autre est là
et l'autre est le miroir de mon âme
et nous entrons
dans la gratitude infinie envers l'univers.

Alors nous festoyons.


560

Juste avec le sourire de la Joconde

 


Donne
ogive de printemps
au rebond des notes du piano.

De pleines fougères
manduquent l'ombre et la lumière.

Par la travée
le jour paraît.

En leurs gravats de nuit
les souvenirs émergent.

Pierre de sel
contre la rambarde
il jouait du flûtiau
l'homme au masque neutre
en ses haillons
mêlé à la tourbe des mots.

De la sculpturale tour
s'échappaient ses cheveux gris
effluves lasses
et taillis secs
sur les barreaux de l'échelle
montait à petits bonds
le rire du sang des choses
aux murmures
de la plaine au loin
vacillante
à pleines mains
retenant l'herbe ensilée
dans la boîte des songes
aux fuligineux apprêts
du suave reflux de la gnose émise
solitaire
sur le pavé gras des remontées
mon âme aux multiples élans
rassemblée
les ongles sales
éclairage salace
elle offrait à tous
le regard baissé
les allusions aux baisers
que l'araigne compassion
éclaboussait
par petits jets d'esprit
sur le miroir
en fond de salle
toi la bicolore
jeune femme aux habits de charme
que la table ronde saisissait
par plaques dispersées
sur le parvis des algues sages
aux macareux heureux
soulevés par le vent de mer
en partance vers l'huître perlière
amuse-gueule des sorties de théâtre.

Le rêve épouse les plots du plateau
où faire passer les mots
juste la recherche d'un petit bonheur
juste avec le sourire de la Joconde.

( Collage de Pascale Gérard )

559

Li-Ballerinas tsa Moea

( encre de Pascale Gérard )
 


Violettes crocus pâquerettes giroflées
le jardin s'ouvre à l'amour
avec la fin de l'hiver.
 
Les oiseaux croquent
de leurs trilles agrestes
l'emplacement possible
où circonvenir le choc des grêlons
sur les tuiles romaines.
 
J'ai cinq doigts
et me rebelle
sans maîtrise
mais fort à faire
contre l'onctueux repas de fête.
 
Ma muse est indicateur des fleurs de mémoire
qu'engage par jeux posturaux
le reflet des offres de lumière.
 
A tloha
la navrance des mères abandonnées
le rire des enfants endimanchés
la ruade des chevaux ailés.
 
La pomme était à croquer
le vent fera l'affaire
devant tant d'offres à affronter
sous le tutu charmant
des ballerines de l'esprit.
 
 
( encre de Pascale Gérard )
558

Mantsoe a korotla

 

ea boitšoaro
mme mantswe a korotla
ahile
matlafatsoa
ho bua lebitsong la eo e ka buang ka yena
e seng hantle ho hang
binary ke moemeli oa bobolu
sefahlehong sa tsietsi ea hao ho 'na
ya re hlomamisang ka mabaka.

Ho rarahana
oui
mahlomola
ee ka baka la boitshepo.

Simposiamo ea Maikutlo a A lumellanoeng
e tsoakana ka dibopeho le maikutlo
ka ho hasana ha mantsoe a utliloeng.

Ha ho motho ea sa utloeng litsebeng le ho feta
hofeta ya nahanang hore o laola karohano
'me e bua ka lentsoe le phahameng ho bohle ba tlang
moya o ke o nke lentswe la wona
motsu o joalo oa silevera
mangole a kobehileng tlasa boiketlo
molodi o tukang mokgoa
ha khoeli e tolokile.

( Setšoantšo se betliloeng ke Pascale Gerard )
557

Viens voix hurlante !

 

E 'ngoe
voix hurlante
vol de l'ange
en harmonie
louve amie de l'homme
la neige claque ses flocons
en conciliabule avec l'horizon
que ferme la nuée.
 
Passe ta robe
et me joins
l'homme au passé révolu
ma solitude ennoblie
le son des cloches croise le murmure des errants
s'ouvre le cœur des tendres
en accueil de la rudesse des blessés de l'âme.
        
Petites pierres sculptées
contre le mur de chaux recouvert
la marche lente sur la neige craquante
appelle et replie de gothiques écritures
la muse contre l'églantier
garantie du sceau des mendiants
en cette étendue
de rencontres soulevées
à merci de l'univers.
 
 
554