Ngoe peli tharo

 

 Ngoe peli tharo   
 bramble oa e batla ?   
 ngoe peli tharo   
 boea ba linku na ua bo batla ?   
 ngoe peli tharo   
 liserekising tse kgutlotharo   
 tla ka thoko   
 lipopae tsa rona tse nyane   
 ho etsa selikalikoe   
 ho dumela feela   
 ntho e boletsoeng   
 ntho e ngotsoeng   
 e se e qhalane   
 tlas'a maroo a manala   
 ea griffin ea kopano
 moo li-mushroom li melang teng.       
  
 Ngoe peli tharo   
 ha e so phakise haholo   
 ngoe peli tharo   
 linku boea bo khomaretse   
 ngoe peli tharo   
 ha re lahleleng buoy   
 bogeyman   
 mme re hlola bets   
 ka mora ho thola   
 moriri oa venus bakeng sa batho ba phahameng sechabeng   
 fofa mantle bakeng sa mafutsana   
 e kokomohang le ho nama   
 ho phalla ho sa feleng   
 tsa mmino   
 ntle le hore sesebedisoa se hlahelle.        
  
 Ngoe peli tharo   
 ka letsoho le lokolohileng   
 ngoe peli tharo   
 bakeng sa monyako ona oa hermitage   
 ngoe peli tharo   
 ntle le puso ntle le borabele   
 ntle le ho bokolla ntle le ho soabela   
 ngoe ho isa ho tse tharo   
 ho thaba   
 ho fumana botle   
 naheng e ka thoko   
 moo tsohle di etsahalang   
 kutlo ka thabo   
 mosebetsi wa boqapi   
 hore batho ba phele.      
  
  
 771
   

Hoa etsahala

 

Tout ce qui arrive est su
c'est su de par le monde
et puis dans le cosmos
de la Corne de l'Afrique
jusqu'au Guatemala
avec plein de nouveaux insectes
sur les larges feuilles de la forêt primaire.

Il s'en fallut de peu
que le puma attrapa le panda
et s'en serait fait de l'équilibre
des vices et des vertus
tout entier à leur tâche de prolifération
sans que l'enfant des bidonvilles
les pieds dans l'eau sale ne lève le nez.

Salaisons en toutes saisons
à la portée des bourses
les mures et les moins mures
les burlesques et les lestes
pour que le diable perde corne
dans la charge brutale
qu'il eût à opérer un soir d'avril.

Fuligineuses fumées
dans ces soirées de barbecue
en remontée de bretelles
parmi ces panières
où les effets de lumière
furent distribués à hue et à dia
aux migrants de dernière minute.

Hoa etsahala
et il en fût de peu
que les salaisons
partent en fumée.


770


Tout En Un

 

  Le muscaris       
           qui rit de ses grains    
           en grappes phalliques    
           époux de la main.      
  
 L'œillet du poète    
           du grand-père aux dents acides    
           au silence vrai    
           à la tige enchâssée.        
  
 La campanule    
            penchée vers la terre    
            du clocher à étages    
            aux abat-sons de bois.        
  
 La pâquerette    
            fluette et en foule    
            clame le soleil    
            dans l'herbe rase.        
  
 La scabieuse    
           hampée haute à petit duvet    
           prête à s'orienter    
           là où la lumière opère.        
  
 La centaurée    
           ciselée à souhait    
           brassant l'air pour farine future    
           mûrir un soir d'été.       
  
 ............................................................................................ 
  
 Il ferma les yeux    
 après les avoir ouvert    
 quelques années auparavant.        
  
 Pour de ses doigts bleuis    
 enserrer le précieux caillou     
 de derrière la maison.        
  
 L'esprit de la Mareuille    
 plane dans la cour    
 d'une présence douce.        
  
 Riquette me regardait    
 en penchant sa tête    
 prête à obéir.        
  
 Des voix graves montaient de la lande    
 une pluie fine    
 faisait se courber les joncs.        
  
 Aux vieux frênes    
 adresser quelques mots    
 enchâssés qu'ils étaient dans les pierres du talus.        
  
 Les médailles commémoratives de Verdun    
 sous le portrait à la fière moustache    
 Jean-Baptiste Victor.   
  
 ......................................................................................    
  
 A lire le dictionnaire    
 Tout En Un    
 les pages roussis par le soleil.        
  
 A chanter seul    
 sous la nef de l'église    
 par le jeu de l'écho être ardente prière.        
  
 Figure pieuse    
 dans son cadre en verre    
 recroquevillée par la gravité.        
  
 La main épaisse    
 durcie par les travaux de la ferme    
 arrachait les orties sans douleur.        
  
 Pleurs du matin d'un jour    
 avec le faisan sur la barrière    
 tête sèche posée sur la pierre unique faisant siège.        
  
 A l'épitaphe terminale    
 faire une ronde des mots    
 que le promeneur lira de l'autre côté.        
  
 Agenda illustré de dessins d'enfants    
 une île de protection    
 avec tout ce qu'il faut pour subsister.        
  
 Avant "ho ne ho na le "    
 "j'ai été"    
 et puis après "il y aura".        
  
 Des pas sur le gravier    
 craquent les chaussures à semelles de crêpe    
 par les chemins poussiéreux.        
  
 De génération en génération    
 les trompettes renomment et résonnent    
 pour que se succèdent les humains de cette Terre.        
  
 ..........................................................................................................
  
 Les murs de briques    
 au crépi disjoint    
 voient défiler la marche du temps.        
  
 Dans le bois au loin    
 l'homme et la femme creusent un trou    
 avec une bêche ardente.          
  
 Y déposent des pièces de monnaie    
 dans un mouchoir pour recouvert de terre                  
 faire un signe de croix.        
  
 S'asseoir sur la chaise cannée    
 au bout de l'allée    
 les jambes pendantes.        
  
 Dans les bois    
 par le sentier    
 aller jusqu'au bout du bout.        
  
 Vers la lumière dans la clairière    
 flamme derrière laquelle les ancêtres    
 dansent la bourrée.        
  
 Revenir sur ses pas    
 toi l'enfant de dix ans d'âge    
 vers la plaine immense.        
  
 Défilent les arbres    
 avec le chat toujours dans les bras    
 tête, pattes et queue ballantes.        
  
 L'homme finit de calfeutrer la fenêtre    
 de planches entoilées    
 clouées avec vigueur.        
  
 S'étendre sur la terre nue    
 par le noir advenu    
 vivre à en mourir.        
  
  
  
 769
   

s’approcher de l’arbre

 

 S'approcher de l'arbre
 l'écouter    
 puis le servir.        
  
 Hors des buissons et des arbrisseaux    
 une percée de lumière prélude à la rencontre    
 du grand placide.        
  
 Il ne demande rien    
 que l'abeille lui fournisse déjà  
 mais il pompe le ciel et la terre.        
  
 Ne lui demandez rien    
 tenez vous simplement contre son tronc    
 contre la vie.        
  
 Ça pique et ça pince    
 quand le froid vitriole le sous-bois    
 et que l'orgie de glace palme les sens.        
  
 Une croûte minérale s'attache aux branches    
 pour casser d'un bruit sec la levée des couleurs     
 sans que sursaute le sanglier à l'affût.        
  
 Ils ont aménagé les abords du Fabuleux    
 à un kilomètre à la ronde les panneaux sont en place    
 pour aller joindre les mains autour du fragile géant.        
  
 La lune parfois est au téléphone    
 et jongle flamboyante d'une branche l'autre    
 dans un air vibrant et grouillant.        
  
 J'ai planté mon trépied et attendu    
 qu'elle passe devant l'objectif    
 juste une fraction de seconde.        
  
 Avec ses cuisses fripées    
 elle répondra à mes tambourinades digitales      
 pour m'envoyer un sourire froissé.        
  
 Ho ba, une ouverture sur la droite    
 irise mes souvenirs    
 en une impérieuse nécessité d'aller y voir.        
  
 Droit, le prédateur était là    
 et dire que je ne l'avais pas prévu    
 un peu pressenti peut-être.        
  
 J'ai hurlé de toute la force de mes poumons    
 et mes dents ont craché de la couenne    
 les restes de viande de la dernière bouchée.        
  
 Tout est enfreint    
 un concert de casseroles fourgue la beauté    
 aux herses du passé.        
  
 Figurez qu'ils nous restent quelques préjugés    
 pour que les signaux d'alerte nous mènent en enfer    
 nous les fléchisseurs d'ordres.        
  
 Moi complice ? Jamais    
 j'ai juste fracassé les tibias de mes voisins    
 pour les faire sortir de la lassitude.        
  
 Furieusement inscrits aux pages jaunes    
 nous avons débranché le répondeur    
 pour de nos yeux vairs chanter l'ode des bois oubliés.        
  
 La liste s'était allongée    
 des noms étranges dégoulinaient des paragraphes    
 une folie volontaire devenait substance vide.        
  
 Un vol de moineaux jaillit d'on ne sait d'où    
 écrasant de ses piaillements l'ombre prégnante    
 par la pose à profusion de points de suspension.        
  
 Méditer n'était pas avantageux   
 les anges s'étaient enfuis vers les montagnes    
 pour un grand symposium.        
  
 Ciller de la paupière    
 formait une vasque pour les pleurs    
 capable de nourrir le sourire de la sidération.        
  
 Le cortège se mit en marche    
 dans une brinquebalante carioca    
 aux frasques reconnues et admirées.        
  
 Paraît que l'année claque de la langue    
 quand l'heure d'été tonne    
 et qu'à vitesse réduite le printemps se lève.        
  
 Passer le doigt sur ta peau nue    
 creuse mon ventre d'une pâleur monotone    
 ~  comme c'est étrange d'aimer.        
  
 L'épitaphe résonna jusqu'aux anneaux olympiques    
 de nuit l'estafilade absorba la noirceur du propos    
 un visage neuf effleurait mon visage.        
  
 Bras levés   
 nous fûmes secouru de nos boudins de caoutchouc    
 nous les pénitents des pérégrinations.        
  
 A garder le flot des cendres    
 sous la plante des pieds    
 amène les mots à deviser.        
  
 Mais la mort est à prouver    
 l'air à épier    
 et la petite voix à écouter.        
  
  
 768
   

Au vertige des mots

 
 
 Les phares de la voiture    
 vaporisaient une bruine tenace sans un battement de cils    
 et P'tit Louis n'arrêtait pas de jazzer.        
  
 A trop parler mal étreint    
 ce qui fût penser fût fait    
 et P'tit Louis fût débarqué à l'entrée du port.        
  
 Filant bon train    
 notre couple tenait bon    
 sous les rafales des incitations à changer de bord.        
  
 Nous aurions dû leur dire    
 que ce qu'ils vivaient était inapproprié    
 au propre comme au figuré.        
  
 Et qu'à trop figurer au tableau d'honneur    
 les électeurs finiraient par se lasser    
 et passer à d'autres perspectives.        
  
 Que P'tit Louis n'arrêterait pas de médire    
 ils n'en avaient que faire    
 mais quant c'est trop c'est trop.        
  
 Cinq heures déjà    
 et sans la possibilité de rebrousser chemin    
 car la route devait avoir été coupée.        
  
 Ils auraient dû aller plus vite    
 mais la fatigue leur faisait prendre les virages    
 de plus en plus lentement.        
  
 C'est alors que la forme blanche apparut    
 avec une tignasse rouge sang     
 et son visage terreux.        
  
 La voiture pila    
 leurs têtes furent projetées vers l'avant    
 dans le pare-brise qui éclata.        
  
 Le silence étira ses longs doigts de perles fines      
 sur les corps sans vie    
 de Pierre et Adèle les amants de l'arbre-monde.     
  
 Ces arbres de l'autre côté du décor   
 à modeler le ciel et la terre   
 pour nous permettre de voir des choses.        
  
 C'est ainsi que les jours se dilatent    
 et que rester sain d'esprit dans la transe    
 est caresse d'âme dans le vertige des mots.     
  
 Quand à la Terre
 nous pourrions la considérer comme un organisme unique   
 dont nos petites histoires seraient l'esprit même.
  
 Aux multiples entrées   
 les personnages font bien ce qu'ils veulent   
 en pleine expression d'eux-mêmes sous un jour nouveau.        
  
 Et si le sang bat à nos oreilles
 même dans le bruit d'une pluie incessante
 attendez-vous à l'évidence hurlante.
  
 Qu'une autre voie est possible
 quand l'armure se fend
 et que le jour hache la vision des allumettes enflammées.
  
  
  
 767
   

De nuit comme on écrit

De nuit comme on écrit    
la lune sèche nos larmes    
et les poussières du jour lentement s'évacuent.        
 
Il y eut de tardives monstruosités    
sur cette terre parcourue    
par d'incessantes convulsions.         
 
Puis le silence laissa place à l'oubli    
quant avec le temps s'effaça la mémoire    
jusqu'à la mer des mers, l'océan primordial.        
 
N'adoptons pas trop vite    
ce qui nous ressemble et nous assemble    
dans le tourniquet de la reconduite.        
 
De la naissance à la mort    
de bulle en bulle de connaissances    
il est un passage obligé, le manque.        
 
Sur le pont de lianes de la jungle    
le calme des extrémités de l'ouvrage    
suggère la crainte de possibles massacres.        
 
De dérive en délire restons forts        
les temps de paix sont révolus    
maintenant c'est la guerre.        
 
Avec masques et vaccins   
nous nous laverons les mains la porte passée    
pour crier : " au suivant " à la cantonade.        
 
Ils furent des mille et des cents à se retourner    
alors qu'au loin vacillait le fanal    
du " pas vu, pas pris ".        
 
A cheval sur la rambarde d'escalier    
il glissa jusqu'à l'entresol    
jusqu'aux cartons et sacs de l'exode.         
 
N'oubliez pas de rassembler les pièces du puzzle    
et remplir les trous de vers de vos désirs    
avec la queue de rat du menuisier.        
 
Le sel recouvrait la contrée    
et le noir des cadavres à même l'immaculé du sol    
formait les taupinières de notre vie future.        
 
Se prendre, s'ajuster, s'aimer
à déraison, à profusion, sans suspicion
était la juste réplique du conflit en fusion.
 
Trop entreprendre promeut la confusion    
de nos instincts voués à la meute des loups    
traversant furtivement notre lucidité.        
 
 
766

Pour peu qu’elle tremble





Pour peu qu'elle tremble    
il y aura des mots mystérieux  
sans que les gens s'éloignent    
des oies du Parnasse  
en cession des passions.        
 
Sur l'autre rive
s'élèverait la romance caramelle    
de l'été affecté    
du temps des caresses appuyées    
à la croyance dédiée.        
 
Marche commune du Maître et des esclaves    
en expressions et tâtonnements    
pour l'adaptation au licol partagé    
des chapiteaux de Haute Cour    
à la puissance maîtrisée.        
 
Le message chuchoté à l'oreille    
par soucis de clarté    
restituera promesses et considérations    
à la croisée des chemins    
dans l'attente de l'enfant de lumière.        
 
 
765

Arrêté au bord du chemin

Arrêté au bord du chemin    
par la lourdeur du sac déposé    
j'ai fait un trou dans l'abdomen    
et le sable a jailli    
plein de voyelles et consonnes blessées.        
 
A mesure de l'épanchement du minéral    
de l'entonnoir des lieux    
à la courbure de l'âme    
les mots se sont collés aux poils    
de l'animal blessé que l'on m'avait confié.        
 
Le Silence pleurait la fuite de l'esprit    
et la main ouverte offrait l'estompe    
des lignes et rotondités    
qu'à la une à la deux    
la fillette métamorphosa en sautillements.        
 
Rien au bout du bout    
le regard en dentelle derrière les cils    
orientait le promeneur perdu    
vers le Compostelle de son errance    
unique banquet de la journée.        
 
D'algarade point    
les chevaux au repos cognaient leurs ferrures    
sous la dent régulée des peupliers de la haie    
agités avec forces craquements    
par les versificateurs d'absolu.        
 
 
764

Chamelle ma belle

 
 
 Chamelle rondouillarde    
 à portée de la main    
 sous un ciel d'airain   
 je vous pris pour dentelle de pierre    
 tellement vous étiez hiératique  
 à l'entrée du passage    
 assemblés que nous étions    
 pour ce travail d'affinage    
 prélude à l'ascension de la grande dune.        
  
 Chamelle ma belle    
 rondouillarde à souhait    
 le ciel gris souris nous faisait la nique    
 vers les terres d'en haut    
 où sautillant comme de jeunes oiseaux    
 à la fluidité orgasmique    
 le simoun devait nous liquéfier    
 et donner le départ à l'exploration des méandres    
 de nos labyrinthes souterrains.        
  
 Osons,    
 le baiser derrière l'oreille    
 belle chamelle à la notoriété mamellaire    
 pour qu'en cortège    
 ouvrir les fenêtres d'un avenir puissant    
 en marge des discours barguignés  
 et régler notre ticket d'entrée    
 aspirés hors tout et cependant vivants    
 pour l'ultime épreuve d'accès à la concorde.        
  
 Régler la mire sur le cœur de l'arbre    
 nous mis dans l'embarras    
 belle chamelle et moi    
 à point nommer pour entendre du Maître    
 quelques paroles toutes de sagesse :    
 " ne t'avise pas de me viser    
 car l'écorce de mon âme    
 te permettra de deviser    
 autant qu'il t'en plaira ."        
  
 Murmures et respiration retenus    
 nous prîmes le quart    
 belle chamelle et moi    
 à la coupée du vertige    
 pour extraire du coffre de la nuit   
 les jours de cire
 et allumer la flamme    
 à grandes brassées de gui jetées dans le chaudron    
 des fissures de nos certitudes.        
  
 Osons , osons    
 de l'oseraie prélever la badine    
 et fouetter jusqu'à l'outrage    
 les deux parties de nous-même    
 masculin-féminin    
 ombre et lumière    
 conscient et inconscient    
 pour plonger celles-ci dans la mutuelle contemplation     
 d'elle belle chamelle et de moi enfin réunis.
  
 764
    

 
 

À Frugères

 

Dans sa blouse grise des années cinquante
à fines rayures et boutons rouges
elle montait la côte
reliant les hameaux du Bas et du Haut .

La vie était belle
telle un grain de chapelet vieilli
au passage du transformateur électrique
un bonheur en appelait un autre.

Nous faisions le trajet
avec le troupeau
la panière de linge humide dans la brouette
par la sente caillouteuse.

Rien n'y changeait
fors l'honneur
comme disaient les gens bien pensants
dont les souliers semblaient éviter la poussière.

Elle s'appelait Jeanne
je l'appelais maman
et ses yeux noirs coressaient mon front
telles les ailes d'une hirondelle.

Par le chemin de Lacombe
il y avait le monde aux têtes de chardon
vers le bois de Laroussière
où le vent soufflait frais.

J'ai rêvé que le village s'envolait
par dessus les champs ondoyants
vers un ciel aux célestes demeures
sans qu'une pierre nous fasse trébucher.

Il y avait là les ancêtres
dans leurs habits du dimanche
à lisser leurs moustaches
et épousseter le bas de leurs robes.

Des chiens au loin
croisaient leurs signatures sonores
et l'écho embrouillait le tout
avec l'aigu des oiseaux de la haie.

J'ai écarté les doigts
devant mes yeux
pour percevoir seux qui nous veulent du bien
aux fins d'un étreinte chaleureuse.

L'on donnait peu, on ne recevait rien
tout était là
avec la possibilité de s'engendrer soi-même
et de renaître entre nous.

Le plein d'eau de la fontaine
les arbres tisonnant l'orage qui approchait
la mécanique sans poulie ni courroie du charoi
tout était disposé à te dire "je t'aime".



762