Les mains hautes vers le ciel
à toucher les étoiles
et puis se rendre compte
qu'elles éclairent
ces mains
flamme hypnotique de la bougie
qu'on ne veut voir s'éteindre un soir de vent
des mains de cire d'abeilles
à épeler ton nom sur les nuages
se glisser hors du couloir de la mort
éviter les broutilles échangées à la porte du paradis
ne rien faire plus
pour tête nue
en humilité
recevoir
cette main tendue
dans le silence de la poésie
le son clair
du clavier de toutes les musiques
vers lequel se mettre en marche
lente déflagration des phrases
sur l'invisible de la rencontre
à rendre visible le joli bleu d'un ciel
que lissent des doigts de fée .
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Litlaleho tsa Khoeli le Khoeli: Phato 2013
Un point sur le i

Espace pur dans lequel fleurissent et se perdent les fleurs Le sens aigu de la citrouille se découvre calèche L'ange me convie à ne plus toucher terre de ses ailes diaphanes Un souffle Une caresse Un vertige tranquille empli d'exquises senteurs Les cigales stridulent Tout concourt à la redistribution du livre d'heures Du point pierre éclate l'envol soyeux de l'âme Oiseau de passage et si présent Éloquence élégiaque sans défense mais comme un feu Et si persuasif Que ces choses vides et indifférentes en familiarité tendre Me somment d'être en dehors de moi Pour d'une mort éclose Donner sens et amour En retour de mission.
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l’imagination créactive
L'imagination active l'imagination créatrice qui crée dans et par l'action l'imaginant se laissant porter par ce qui est il est l' " étant " hara ntho tse teteaneng monahano Maginot mela ka konkreite ea tsona e hatselitsoeng bakeng sa defibrillation e lekantsoeng kena moeeng tse tlang le ho tsamaya mme di arohane ho theha vacuum ea intracellular ho loha maqhama a utloahalang . Ho na le sebaka se le seng nako le nako sefahlehong e bonesa bokahodimo ba lebota le lefifi la shale sefahleho sa mahlo a kganyang le litelu tse tšoeu hore lentsoe le bonolo le thothomele . Sekhahla sa Bophelo e arotsoeng ho sehahabi sa pele hore moya o fokele hole le tsela e yang ho ditsitsirile . Lenaka la moholi le utloileng ha e tsoa phuleng palama moya wa sebata . Boikemisetso ba setempe Nomoro ea Avogadro eo baki ya yona e bulehileng e senolang pelo e phophoma ka myra . Matla a ho fofa butle haholo mangeloi a holimo le châtaignier et le chêne vert candélabres de ma maison . Pensée verticale hors la vague primesautière des effluves empreintes de la rugosité des échanges glabres . Retour monosyllabique des ahanements de l'animal au sortir du bois orée des commencements . Simplement soi en qui l'autre sans ankylose ôte l'enflure de la tradition sous le voile de l'acceptation . Sagacité au risque d'être juste un retournement à l'aube du jour nouveau . 159
Psychologie, ce qui soigne
Du point de la personne qui rencontre un psy :
L’intention. Vouloir que des choses changent dans mon comportement, que des souffrances s’apaisent .
La relation, la qualité de la relation, être en face l’un de l’autre, là où l’individu devient une personne. La qualité de personne est toujours interpersonnelle ; il ne peut y avoir de “je” sans un “tu”.
“Je ne deviens vraiment une personne que lorsque je vous regarde dans les yeux et que je vous permets de regarder dans les miens .”
Etablir le lien, un lien par lequel l’on se sent accueilli et accepté dans son être, un lien ressenti au profond de soi-même, bien au-delà de ce que nous pouvons dire et exprimer, un lien qui fait que l’on se sente naturellement chez soi, et qu’un échange essentiel va avoir lieu .
Le langage.Être accueilli avec son langage propre. Mon langage c’est moi. C’est ce qui me fait être dans le monde, me protège et me définit. C’est une partie essentielle de mon identité. Mon langage, ce sont mes mots mais aussi ce que mon corps physique donne à voir par des mouvements et des micro – signes .
Soigner c’est êtreécouté, c’est rencontrer un professionnel qui soit dans un état présent et non crispé devigilance, dont l’attitude de bienveillance active peut m’émouvoir et me donner envie de me confier. J’attends que l’autre soit calmement centré en lui-même et que son acceptation inconditionnelle à ce qui est soit pleine et entière .
C’est être entendu etaccueilli sans jugement.
C’estressentir par mon corps, ma psyché, mon âme et mes affects ce qui se passe en moi à propos de ce qui se passe là, si différent par le cadre de la rencontre et pourtant si proche de moi parla confiance qui s’instaure .
C’estnommeravec concision et le plus clairement possible ce que je ressens .
Pour le praticien :
C’est repérer par une écoute la plus large possible tous les éléments du processus de la rencontre, dans un continuum de conscience, dans le contact en train de se déplier là entre nous, dans le contact qui s’instaure ici et maintenant mais qui néanmoins éclaire le passé et l’avenir .
C’est créer un climat de légèreté et de liberté pour l’autre, qui permette aussi le repérage d’éléments d’analyse .
C’estcréer un cadre tout autant concret que symbolique et imaginaire, clair et sécurisant, empa e sa tshwanelang ho ba lerako e kopaneng ho dumella ho fihlella maemo a nnete .
Ke ho qala litselana, likhopolo-taba, liketsahalo tsa bohlokoahali, tseo emong a ka di nkang haeba di bophara ba eona, ntle le ho hloka chelete ka seo eleng sona, leha e le hole haholo le tsa hae matla a maikutlo le kutlwisiso ya nako. C’estfetola ka boqhetseke le mabapi le boemo .
E rata tsohle ho ba le sena ka pele ho seo e fanang ka sona .
C’estho rata sebopeho sa motho eo, leruo la hae le bokeletseng ka pale ea bophelo ba hae, bokhoni ba eona le seo e leng sona phepelong ea ka boyena, ho phuthulloha ho ya ka kgolo ya yona, dans son ouverture au monde .
C’est maintenirla bonne distance entre lui et moi afin de mettre à jour et de faire travailler les perturbations de la relation entre lui et son environnement, avec un maximum de clarté dans le ressenti et de lisibilité dans l’expression sans contraindre l’autre a être autrement que ce qu’il est ou/et donne à voir à son entourage .
C’est dégager tous les éléments deconfluence, deprojection, d’introjection, derétroflexion et d’égotisme dans ce qui se joue à propos de notre rencontre. C’est être le mécano plein de doigté qui démonte et remonte tout en sensibilité les petites pièces de la mécanique humaine qui reste bien vivante durant la transaction existentielle qui nous relie, nous conjugue, nous décline et nous grandit .
C’est considérer l’autre comme un être humain en croissance, comme un pélerin sur un chemin initiatique, engagé sur un chemin de conscience ininterrompu. Etre un homme, c’est être un voyageur, toujours en mouvement .
C’estpartir du commencement, de là où l’autre en est, avec son histoire de vie, avec ses émotions qui nourrissent l’émergence de ce qui éclot comme à son insu dans le creuset de notre contact. La qualité d’être une “personne” et non un individu implique une quête de sa véritable identité à des fins d’individuation effective constante vers ce qu’on est vraiment .
C’est tenir le cap et être legarant du cadre, afin d’inscrire ce qui se passe, ho ba, dans l’espace-temps de la rencontre présente et dans la succession de nos rendez-nous .
C’estexpérimenteravec pertinence, des situations qui adviennent au rythme de celui qui vient en confiance se faire soigner et sous la guidance de celui qui est en responsabilité de le soigner. Alors vont pouvoir émerger ces éléments de la mécanique psychologique à l’oeuvre dans notre psyché, non en assénant à l’autre des diagnostics péremptoires et des baumes réparateurs mais en le dirigeant vers des voies où lui-même pourra être en mesure de donner sens à ce qui se passe .
N’utiliser sesconnaissances théoriques qu’avec circonspection. La théorie et la technique ne peuvent embrasser l’ensemble de la psyché, le traitement psychique étant une ” relation totale ” qui engage le praticien autant que le patient bien au-delà de la théorie et de la technique .
C’estêtre patient sans être attentiste .
C’estêtre stimulant sans précéder l’autre sur son chemin de vie .
C’estêtre juste dans ses interventions dans le sens de“justice” afin de ne pas leurrer l’autre et lui donner envie d’aller plus loin encore dans la connaissance de soi .
C’est être en justesse d’ajustement créateur avec ce qui est là, juste là, dans l’ici et maintenant et après ducontact .
C’est vivre en simplicité, en humilité et en éveil la séance de psychologie où le travail se fait aussi au-delà de nos capacités cognitives à clarifier les situations, bien au-delà de ce qui se dit là, et où le changement qui se produit là est autant affaire de compétences, que de la vitalité et descapacités d’auto-guérison alors stimulées que la personne possédait en son fond .
C’est préférer la valeur incertaine et sensible de l’activité humaine expérimentant ce qui arrive là, à la tranquillité rassurante pleine d’a priori, d’inférences et de fausses certitudes de celui qui sait comment s’y prendre pour soigner, de celui qui calme – même si cela est parfois nécessaire – , à défaut d’inscrire la personne dans une démarche deresponsabilité et de conscience pour construire elle-même son bonheur .
Poétiquement votre c’est savoir que dans les brumes du matin tout autant que dans le crépuscule du soir, il y a tout autour de nous tout ce qui n’est pas nous, ba phelang kapa ba nang le bona e phelisoa ke batho ba bangata le hore lefatše le tletse menyetla ea kopano le moqoqo .
bula ka boitlhompho ho seo eleng sona e ka ba kamano feela ya fodisang .
E lokela ho bamotlatsi wa bokamoso ba hae, hohlolla le ka pono ea eona boitsoaro, tseleng ea ho phela hantle moleng oa hau oa bophelo. Sena ke bemahala, seo ha se bonolo hobane joalo ka ha Kirkegaard a bolela : ” Ntho e mpe ka ho fetisisa e fuoang banna ke khetho, tokoloho . “
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ho rata, ee empa bakeng sa molemo

Ho na lemekhoa e meraro ea ho qala tsa kopano ho dumella lerato .
Ea mantlha keho hloka moya ka tshohanyetso moo litšoantšo li nyamelang teng, les idées et les paroles se taisent, la liberté et la clarté s’ouvrent subitement en nous de telle sorte que tout notre être est saisi. Tout devient prodigieux, profond, évident dans ce qu’il y a de distant et d’infiniment incompréhensible. Ce contact est pur souffle d’intelligence .
Une voie plus ordinaire traverse le désert dans lequel, bien que nous ne puissions rien voir, rien comprendre, rien sentir, sinon une sorte de souffrance et d’angoisse, nous sommes attirés et demeurons dans cette obscurité et cette aridité parce que c’est là seulement que nous trouvons un peu de stabilité et de paix. A mesure que nous progressons, nous apprenons à nous reposer dans cette aride quiétude, et l’assurance apaisante d’une présence réconfortante et puissante au coeur de cette expérience s’accroit de plus en plus. Se révèle dans une lumière qui est pénible pour notre nature et toutes ses facultés en marche d’être, l’attrait difficilement soutenable à devenir bien plus que ce que nous semblons être. Nous sommes alors dépassé infiniment et la pureté de cet attrait entre en conflit avec notre égoïsme, notre aveuglement et notre imperfection .
Et puis il y a la voie de la tranquillité remplie de saveur, de repos et de douceur dans laquelle, sans qu’il n’y est rien qui satisfasse particulièrement les sens, l’imagination et l’intelligence, la volonté se repose dans une profonde, lumineuse et absorbante expérience d’amour .
C’est alors que se dresse devant soi la Personne, ce support, cette âme-sœur, ce miroir, cette altérité, cette extraction hors de sa propre image, cette exigence à la ressemblance, ce par quoi j’existe dans la rencontre, ce par quoi je peux me noyer et ce par quoi je peux aussi être révélé. Faites vos jeux, faites votre “je”, nécessairement dans la relation à l’autre, en essayant toutefois de ne pas trop vous attacher à l’autre .
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bolutu bo ka ithutoa
La solitude physique, le silence extérieur et le recueillement véritable sont indispensables à ceux qui veulent mener une vie en conscience. mais comme beaucoup de choses en ce monde ce ne sont que des moyens en vue d’atteindre une fin, et si nous ne visualisons pas la fin nous ferons un mauvais usage des moyens .
Ce n’est pas pour fuir les hommes, que nous nous retirons dans le désert mais pour mieux voir le monde dans lequel nous sommes et chercher le moyen d’être plus utile. Certains qui n’ont jamais connu la véritable solitude pourront affirmer sans hésiter que la solitude du coeur est la seule qui compte et que l’autre, la solitude extérieure, importe peu. Or ces deux solitudes ne sont pas incompatibles. L’une peut conduire à l’autre .
La solitude la plus réelle n’est pas extérieure à nous, ce n’est pas l’absence de bruit ou l’absence d’être autour de nous ; c’est un abîme qui s’ouvre au fond de notre âme, un besoin de nourriture qui jamais ne peut être rassasié. Une seule voie conduit à la solitude, celle de la faim, de la soif, de la douleur, de la vulnérabilité et du désir, et l’homme qui a trouvé la solitude se retrouve vide, comme s’il était vidé par la mort. Il a dépassé les horizons, il ne lui reste plus de chemin à prendre. Il se trouve dans un pays où le centre est partout et la circonférence nulle part. Il ne voyage plus car c’est en demeurant immobile qu’on découvre ce pays .
Et c’est là, dans cette solitude, que commencent les activités les plus fécondes. C’est là qu’on apprend à travailler dans le relâchement, à accroître sa vision, à voir dans les ténèbres et à trouver, au-delà du désir, une porte qui s’ouvre sur l’infini .
Matériellement, des conditions sont nécessaires. Il faut avoir un endroit, dans la nature ou dans un local avec une pièce où personne ne pourra nous trouver, nous déranger ou simplement nous remarquer. Il faut pouvoir nous détacher du monde pour être vraiment de ce monde. Nous devons nous libérer en dénouant les liens tendus et ténus qui nous attachent par la vue, l’ouïe, l’odorat, les ressentis, la pensée à la présence des hommes. Et quand un tel endroit est trouvé, soyons satisfait mais ne nous troublons pas si nous sommes obligés de le quitter pour une bonne raison. Aimons cet endroit, retournons-y dès que possible et n’en changeons pas pour la moindre peccadille. Et dans cet endroit, respirons tranquillement, naturellement, sans précipitation, afin que notre esprit puisse se reposer, oublier ses soucis, plonger dans le silence et le secret de toutes choses .
Certains hommes évoquant la solitude intérieure pensent qu’il est possible de vivre au milieu du monde et de sa confusion. Ils admettent que la solitude extérieure est bonne en théorie, mais affirment qu’il vaut mieux sauvegarder la solitude intérieure tout en vivant avec les autres. Ha e le hantle, bophelo ba bona bo jeoa ke mesebetsi 'me bo khangoa ke lihokelo tsa mefuta eohle.. Ba tšaba bolutu bo ka hare ’me ba etsa sohle seo ba ka se khonang ho bo qoba.. Mme ho hobe le ho feta, ke hore ba leka ho hulela ba bang mesebetsing ea lefeela le e jang tsohle joaloka ea bona. Ke bahlanka ba baholo ba “sesosa”, baqapi ba baholo ba mosebetsi o mongata kapa o fokolang. Ba hatisa mananeo, ngola mangolo, le fono lihora tse ngata. Ba thabela ho hlophisa liboka, ho tloha meketeng, likopano, dithuto le diketsahalo. Ba phela 'me ba itšebetsa ntle le ho bala. Ils pourront même réunir un grand nombre de personnes autour du thème de la solitude avec tant de sollicitude que le tumulte, les interpellations et les applaudissements ne pourront qu’écarter l’esprit de solitude de sa justesse indicible .
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