Archiv kategorií: Rok 2020

Chute de pierres

Chute de pierres
pour peu que le montagnard crabotte
le geste s'accomplit
 
En plein sur le râble
en étourdissement
l'ébranlement
 
Puis l'éveil
en bordure du ruisseau
dans une prairie d'altitude
 
A entendre le roucoulement
du tétra lyre
à qui tout se dit :
 
" Jusqu'en ce moment
j'ai pactisé par peur
avec les choses de la vie "
 
" J'ai enfilé les rôles
pour collier de perles sèches
être le chien complice du maître "
 
" J'ai évité
je me suis dissous
j'ai laissé passer l'age "
 
"  Alors que le bouquetin
mange des épineux
j'ai préféré le jambon beurre "
 
" J'ai foulé la terre
et n'ai vu que mes orteils
noircis par manque d'oxygène "
 
" Alors le loup vint
sautant de pierre en pierre
vers sa dernière prière "
 
" Sois de glace
devant la canicule des mots
tais-toi "
 
" revêts les dix plumages de l'année à bon escient
   - le brun pour le premier hiver
   - celui à longue queue pour le printemps
   - quelques couleurs au joli mois de mai
   - la parure sémillante au seuil de l'été
   - L'ébouriffé dans le dédale du pierrier
   - le suint des sueurs sous les sapins
   - la timide apparence devant l'ombre oscillante
   - la prudente attitude sous les pluies de l'automne
   - la branche frissonnante aux premières gelées
   - la doudoune dodue pour se protéger du froid
 
Pâle signification
d'un soleil en solstice

Prise de conscience de la voie
présence au monde
vraie vie de l'instant
par saveur de plénitude

inventer son nom

avoir l'œil ouvert et le cœur battant

le tunnel mène à l'air libre

les terres fument après la pluie

le silence en accueil
de soi
de l'autre
de l'aube
du jour et de la nuit
en harmonie

embrasser ce qui vient
perpétuer le respir
être éternel
telle l'essence de la vie
pour se dire
que la mort a été tuée

et chanter la berceuse des jours heureux
en compréhension et maîtrise
de notre âme
en basse continue du chant de l'être 
au gré du glatissement de l'aigle.
 
 
 
601

V tunelu jeskynního aparátu

Au tunnel    
de la grotte appareillée,    
entrée les oiseaux de l'aube,    
au cliquetis de la clé    
le son sourd du tambour    
racle les murs humides    
près de la roche,    
vivante émeraude    
vibrant aux assauts    
d'une bougie dansée.        
 
Accélérer le rythme    
jusqu'au cœur,    
la poitrine stridule le chant    
du clair exil    
d'où nous venons,    
coquelicot levé au printemps    
en lisière des blés    
à croître par temps de matin frais    
les mains remisées dans les poches    
de la houppelande.        
 
Pistil à demeure    
pour que l'abeille bourdonne,    
offre gracieuse    
en lisière de bois    
près de la rase aux eaux claires    
roucoulant d'aise    
sous l'herbe courbée    
par nos courses aux joues écarlates    
allant vers la fontaine    
rejoindre le passage des anciens.        
 
L'animal surgit    
et nous courons nous mettre à l'abri    
pour le retrouver, být,   
à nous barrer le chemin,    
nous les mendiants de l'amour,    
décatis de l'esprit,    
les échangeurs de pastèques,    
quand la plaie profonde nous appelle    
au gré des étendues champêtres    
près de la faille aux centaurées gardiennes.        
 
Rose mutine    
de rosée recouverte    
conversant avec le bleuet    
pendant que passe    
pivoines aux grappes lourdes    
le cortège des animalcules    
pétries de saintes intentions    
sous la couverture paysagère    
de cette grotte habituée    
au cliquetis d'été de la terre.        
 
Regarde-toi,    
de ton passé    
fais un moulinet d'énergie,    
de l'héritage parental    
fais l'humus de ta croissance,    
de l'appartenance à la terre    
fais la gratitude,    
du lien à ton âme    
fais une quête sans fin    
au milieu du grand mandala.        
 
 
600

Modrá díra

    Modrá díra    
s opálenými rty    
vstal z útrob.        
 
    Musel jsem si vzpomenout    
tohoto uzavřeného dětství    
kde má hlava v nerozumu    
narážel na stěny.        
 
    Mezi kameny na okraji vody    
Tvrdě jsem zabručel    
neuchovávat pro žádnou formu    
nadcházející věk    
železný prsten    
k pekelným rackům    
do těch jižních moří
objekt mých snů o konečnosti.     
 
    šedé kovové stěny    
Kroužkové řetězy    
že otroci táhli.        
 
    Bylo před a po    
ale, point d'horizon    
remugle ve všech směrech     
koupala se v útlaku    
pluli jsme vstříc životu    
já mrtvě narozený    
hledat břeh    
uvízl jako nádherná loutka    
krev a zlato smíchané
v zemi vyhaslých dialogů.               
 
    Přišel pozdě     
očekávaná žena    
že i vlci    
zavyl v uznání.        
 
    V lese byla párty    
kde temné labyrinty    
mohl obřad hostit    
paprsek světla    
propichování listí    
v čištění instinktů.        
 
    Musel jsem dát slova    
ale slova nic neříkala    
i fialovým inkoustem    
na stole potřísněném inkoustem    
nádoba na mléko obsahovala    
drahocenný nektar    
a řetěz zacinkal    
s jemnými křivkami    
budoucí čas.        
 
    Vzbudit    
sbírat své věci    
pokud se bouře zlomí    
na okraji příkopu    
půjdeme pro narcis a narcis     
pokud přijíždí školní autobus,    
čeká nás modrá díra.        
 
 
599
 

Kruh v oblacích


Kruh v oblacích
au creux des vagues
le regard sur le moussu de l'eau
la foule se précipitait
dans un brouhaha ahanant
aux abords de l'enceinte
l'immanquable foi
faisant se rassembler les gens
sans que l'expression soit claire.

Ils étaient là
gouttes de sueur
de toutes les couleurs
à se mirer dans le miroir
genoux fléchis
sans que sébile tinte
à tendre les yeux
vers le fond du ciel
une bougie allumée à la main.

M'attendrai-je à l'équinoxe
la fenaison faîtes
au grand feu de la Saint-Jean
pour conscience élevée
se prendre les pieds dans la révélation
au gré des ouvertures
au son de la flûte
à offrir en cadeau
le pas de deux de la cérémonie.


598

Toile peinte

Toile peinte    
regard éteint    
marche saccadée    
~ douce voix.        
 
Des murmures dans la nuit    
l'ombre fait patte douce    
la guirlande cligne des yeux    
~ je tapote la table de formica.           
 
Un verre à la main    
la moustache rêche    
à petites lampées    
~ comme au bon vieux temps.        
 
C'est par là    
qu'il faut aller    
au baston    
~ la Terre est ronde.        
 
Lever le nez    
un vent nouveau    
écaille la peinture des baraques    
~ hourloupe du message.        
 
Saupoudré de poudre de riz    
le rire écarlate écarte    
les tentures de la scène    
~ passage au miroir.        
 
 
 
597

Dialog vyměněný v rezonanci toho, co je

De toi au grand vent    
la relation    
le chemin de l'âme advenue    
un degré vers la grâce.        
 
Un échange    
dans la conjonction des regards et pensées    
le verbe en son meilleur    
nous mène à l'infini.        
 
Le dialogue    
pimenté d'inattendus et d'errances    
au déliement du lien    
ne sait pas ce que l'autre va dire.        
 
Tout résonne    
for l'inconnu de l'esprit    
vers cette joie    
ce va-et-vient de l'instant.        
 
Cet instant de vraie vie    
sans la saillie de l'outrance    
sans que la vague recouvre l'élan    
avec le "oui" tout simplement.        
 
Traces des combats de rue    
orgueil des va-t-en-guerres de l'instinct    
déposons armes et promesses    
pour que paix survienne.        
 
 
 
596

zelený čedič

zelený čedič    
k honičům    
že jejich páni volají.        
 
Ucho položené na černém obdélníku    
hlas se nese nízko    
pod břichatým listím.        
 
sýkorka andělská    
krmení chickadee    
ve vzrušení z lásky.        
 
chůze chůze    
na měkké půdě    
duše ve svaté zemi    
sous la lumière en sous-bois    
podporující chuť větru.    
       
 
 
 
595

Modrý závoj tajemství

     Le silence fait du bien   
pour le bleu du bleu.        
 
     Écorner la page blanche    
fermer les yeux fait du bien.        
 
     Montagne bleue et mer bleue    
vaquent les poissons    
l'oiseau persan s'échappe    
me parle à l'oreille    
attentive et discrète    
la musique des mots bleus    
c'est la marche nuptiale    
debout en souriant    
le cœur plein d'envie    
ça serre tout contre  
le bleu de la présence   
une main tendue    
l'oubli du monde    
le lieu des origines    
le voile bleu du mystère.        
 
 
594