Archiv kategorií: Smět 2018

z bouře srdcí

   Au silence des lieux   
ces bras autour de ton corps
renouvellent l'élan
sans éveiller les peurs.

Reviennent les chansons échangées
au long des rives du passé
murmure de l'eau
au vent courbant nos illusions
paupières mi-closes
le vol du martin-pêcheur
trait de sagacité
sur la rivière aux âmes bavardes
crissant sous le talon de guingois
les bras liés par cette alliance
sans que parole soit
en oubli du temps des sangs échangés
passage étroit d'une rive l'autre
accompagnant l'étreinte
livrée au ciel disposé
à nous recevoir
toi et moi
au sortir d'un orage des cœurs.


429

Na ohni bublinkový hrnec

 Sna gázovém těle   
 její uhlově černé vlasy   
 na pláži   
 ráno vůně oceánu.  
    
 Griffant loupit   
 vlnění jeho beder   
 jela na vlně   
 se smíchem sirény. 
     
 Míchání vzduchu   
 s rukama jako žena malířka   
 podepsala budoucnost   
 s posledním objetím.
      
 Zvedla prsty   
 směrem k opálové zornici   
 nabídla svou radost   
 u očka jehly.   
   
 K písním země   
 dala přednost jasné poznámce   
 odkládá na zítra   
 la couronne de thym.  
    
 Měsíční střep   
 de sa marche de farfadet   
 marramská tráva ji pohladila po kotníku   
 obnovení hovoru. 
     
 Prach sahá až k čárce   
 Slovy, že vítr letí   
 vrchol jeho tužeb   
 postavil chrám. 
     
 Na ohni bublinkový hrnec   
 jednoho večerního putování   
 přítomnost v tomto   
 v soli dějin.      


430

jdi a pojď ke mně kůň s hnědou hřívou

   File et me viens cheval à la crinière brune   
aux écluses de vie
monte la palinodie des animaux de l'ombre.

Règle usuelle à consulter
sans que mémoire opère
effluve venue du camaïeu des souvenances.

A se réveiller en milieu de nuit
sans frayeur à tâtons
être quête absolue.

Gagner le silence
faire l'expérience de la ressource
vers l'efficace du secret.

Ne jamais revenir en arrière
au risque d'être visible
quand la rumeur progresse.

Son pouvoir est parfum de mai
enjouée est la réalité,
accomplissement de l'Un.


428

Těsně před Poslední večeří

 Gesto je těžké   
strmý svah
oblázky se válí
cvrlikání hmyzu
ječmen vlnícího se pohlazení
podepsat neviditelný dech.

Myšlenky létají ve větru
nabídnout se prvotnímu tichu.

Hrudník otéká
brečím
při průchodu absolutním sluncem
naneseny stopy dehtu
na chodníku
jít dolů do přístavu
s vydechovaným zápachem
par la vibration de l'ordre postural.

Těsně před Poslední večeří
jídlo hází stůl
ruce nahoru
plně se připojit
nad suverénním mírem.

Apelujte na nejvyšší stupeň
Střípek Lucidity.


427

recitace letu špačků

   Récitation du vol des étourneaux   
 devant les ruches bruissantes   
 entrer en cérémonie   
 empiler les hausses   
 abeilles énamourées   
 aux innombrables voyages   
 pour note à note   
 élever la clameur   
 sous la voûte des hêtres.   
   
 Se loger à petit prix   
 dans l'hôtel d'en face   
 se perdre parmi les ruelles   
 redorer le blason de la raison   
 redonner au silence sa vérité   
 ouvrir la valise   
 en sortir le dossier des âmes perdues.      

 Je me débrouillerai seul   
 au charivari des métaphores   
 à lancer les fléchettes   
 contre la porte de bois   
 après avoir écrasé le mégot   
 dans le cendrier   
 offert par une marque d'apéritif.    
 
 La lampe a cligné de l'œil    
 puis s'est éteinte    
 dans le temple où tout est consacré   
 les allées et venues du marcheur   
 staly se tajemnějšími   
 srovnatelné ubytování  
 skončit polibkem
 sestup do krypty.
 

    
 426

zákrutami mysli

   Mrknutím oka   
jen tolik, aby dal znamení života
před skokem.

Podle kudrlinek mysli
hromadí suché datle
u bran pouště.

Klepněte na jazyk
pod románskou klenbou
kde se vše spojuje.

Ještě níž
nahá mezi nahými těly
popadni žábu břichatou.

Z rokle do rokle
strom naše útočiště
vede dech.

Choďte až do extrémní únavy
kde je plevel
pozvat nás k letu.

Velké oči
jako věšáky
sbírat semínka náhody.

Slunce na lovu
krepovat kamennou zeď
svatební závoj.

Vypadá to jako v zemi
příchod poustevníka
mechové kroky.


425

Ce visage si sage

 Ce visage si sage   
 par le défilé ardent   
 donnait aux houppes forestières   
 la nébuleuse essorée d'un soir d'orage.  
    
 Çi devant la rogne du torrent   
 ponctuée du cri d'un rapace   
 encensait d'une étreinte étrange   
 la corniche aux propos échangés.   
   
 L'homme et la femme   
 par leur altérité feinte   
 encensaient leur quête de vision   
 sous la cascade consacrée.  
    
 Ô ! Oui, ce que tu as vécu a un sens,   
 d'avoir saisi ce moment des rencontres   
 par les synapses de ton puzzle   
 te permet de revêtir la toison d'or.    

  
423

Vue d’entre les gouttes

 Na podlaze   
 gouttelettes de rosée à contre-jour   
 se proposer   
 sur les anneaux concentriques   
 de sortir de la grotte   
 de danser   
 illuminé par la mer des origines   
 alternance d'ombre et de lumière   
 aux limites incertaines   
 engendrées par retour de tradition   
 sans que cela soit imposé   
 en bas de page   
 à pousser la pierre devant l'excavation     
 comme s'il était facile d'y arriver seul   
 à cette chambre   
 aux cages d'oiseaux accrochées aux parois   
 portes ouvertes   
 à ne plus tenir debout   
 descente rapide    
 franchir les crevasses
 vers le débrédinoir  
 empli des ossements de nos ancêtres   
 à se tortiller dans le boyau des arrivées   
 pour finalement franchir le seuil   
 et retrouver la Vue.  

    
424

De voyager librement me fût permis

 De voyager librement   
 me fût permis   
 d'entrer par le trou des origines   
 voir l'animal au pouvoir remarquable   
 sans cavalier et indomptable   
 sous les brumes   
 révélant à mesure de la montée du jour   
 la respiration matriarche des grands hêtres.   
   
 Deux fois je me retournai   
 et repérai le chemin du retour   
 au passage de l'ondine   
 pour ficher dans le sol la planche de cèdre.  
    
 J'entonnai le chant des âmes   
 les conques ouvertes aux paroles phylactères   
 et dansai   
 les pieds en sensation de terre   
 les oiseaux de leurs ailes tressant une couronne    
 sur l'eau aux bulles ondoyantes   
 que le pont des réalités encombrait   
 avant que s'agite le mouchoir des au-revoirs.    

  
 422 

Édit de mai 2018

   Eclosion de bienveillance
Que valent les écueils
Devant la Beauté
Sous la coupe des vents
Passent
Notes étrangères
Le palanquin des jours sans fin.

    
S'offrent
Vzpomínky
Le piétinement de la foule
A l'entrée des lieux saints
Que la gerbe rassemble
Dans la danse des esprits
Que notre main désigne.
    
Dieu
Que l'univers est grand
Que nous baignons dans un monde primordial
Hors dogme
En cette activité qui nous dirige
Retrouvant l'union avec le Tout
Et sa caresse d'Etre.
  
De jouer
Avec notre code
De favoriser le retour à la source
En énergie de conscience
A distance des temporalités.
   
S'offrir
A la pluie des particules
Aux portes de la perception.
 
Voyager
Sans peur et sans tabou
Aux marches des palais.
 
S'autoriser à mettre le doigt
Sur l'Invisible
Sans renier la Vérité
Cette présence
cette transparence
Où affleure l'Absolu.
 
Demander
De défragmenter nos pensées et nos manières d'être
De participer au dialogue des Eaux Vives
C'est ça le plus important.
  
Sans brusquerie
A mesure du doux et du cordial
Etre à l'écoute
Du fin et du superbe
Faire le travail
En plein emploi de soi
Puis repartir.

       
421