Recueil N°2

301 pages, 108 textes, 108 photos en couleurs
Il n’est d’avenir que la marche du pèlerin sur la voie lactée.
Les mots n’ont pas de sens s’ils ne sont pas vécus intimement, s’ils ne sont pas pesés à l’aune
de leurs provenances, des maux, Баяр баясгалан, уй гашуу, à l’aune de l’enfance éternelle.
Les mots nous réalisent, ils précisent nos actes, comme s’ils nous connaissaient déjà, qu’ils
écoutaient plus qu’ils ne dictaient la direction pour qu’un certain temps après découvrir
l’enchantement ou le maléfice de leur pouvoir.
Alors le silence peut s’établir, un silence fait de l’effacement de l’œuvre, un silence au
profond de notre univers qui continue sa course.
Ici la photo et le texte se rencontrent et de leur contact surgit un troisième élément, le
гуравдагч этгээдийг оруулсан болно, d’une nature autre qui nous convoque à un rebond.
C’est dans cet entre-deux, dans cet espace vierge de piétinements où surseoir à l’arrivée
d’un sens hâtif qui dans sa précipitation peut scléroser l’entendement, que nous ouvrons
notre cœur pour permettre le contact avec le cœur de l’autre.
La vision est ici millimétrique et apocalyptique. Le temps et l’espace bien présents dans
l’existence quotidienne sont intégrés par un tempérament globalisant et oblique où les
visées scientifique, philosophique et mytho-poétique se conjuguent. Tout est alors affaire
d’acceptation, de discrimination, d’effacement et de rangement bien plus que de hasard.
Un hasard qui d’ailleurs n’existe pas vraiment car ce qu’on appelle rencontre fortuite,
coïncidence, paradoxe, синхрончлол, sont des traces mnésiques affleurantes du passé
et promesses d’un avenir imaginé que la présence de l’ici et maintenant actualise du sceau
de la réalité.