C’est vrai De nuit comme de jour Que la pluie creuse la paume Que les sons farfouillent et tressent l’air Que les enfants sont bels.
C’est vrai Qu’il n’y a pas à s’arrêter de vibrer Qu’une force invisible forme et déforme l’objet Que l’étrangère de peau crucifie les pensées Que l’agir crée l’espace.
C’est vrai Que d’entrevoir laisse percer le rêve Que la plume devient inquiète quand la banquise craque Que par le biais de l’accent tonique l’ADN est modifié Que d'articuler les paroles mène au magma lacrymal.
C’est vrai Que l’osier ose se balancer Que la lunette nous rapproche du fond de scène Que la lumière écarquille le sens et l’âme Que l’ombre graphe les signes auspicieux.
C’est vrai Que les mutations rendent les conversations errantes Que l’imaginaire collectif fait chorus Que la parole brute jaillit par l’émotion Que les jacasseries affouillent les plaies.
C’est vrai Que la mise à distance interroge l’aventure Que le hors-champ cingle vers les terres australes Que les forces vives entremêlent promesses et dangers Que le non-jeu fait sien le bandeau sur nos yeux.
Les Grandes Oreilles de la Remugle Se sont penchées sur le grandir et le vieillir Mouche à Mouche d’une narration adaptatrice Cliquant sur l’Avenir Le Reverse du capitaine Crochet.
Moment choisi par la nuée des insectes D’élire le meilleur d’entre eux Le bourdon à l’intelligence collective développée Que même la parade de la drosophile Passe pour un harmonium désaccordé.
À même d’écouter cette histoire Ils abusèrent l’auditoire Par quelques chansons coquines Цэсээс ярьж байна Les aventures pichrocolines des faiseurs d’anges.
Écriture soignée De matière sonore équarrie à la hache Ils ont fouillé la terre de nos ancêtres Par l’envoi du quotidien Le sens et l’émotion faisant florès.
Plume d’or descendante Virevolte incarnée des bonnes idées Les fêlures de l’esprit Accueillirent les restes sacrificiels Du taureau de circonstance.
Le ciel noir Gardait sa résille des commémorations Pour entonner l’hymne des cieux Sur un air de fanfare Ivre du jour où la barrière céda.
Le bourdon butineur de chèvrefeuilles Persistait à confier son lourd secret De coroles en pistils Sans qu’un chagrin d’amour Vienne éparpiller les appels au secours.
La pluie de ses augustes gouttes Fouaillait le sol Données froides aux rebonds athlétiques Permettant de casser la molécule Pour encore plus de mémoire.
Quant au bourdon de bonne foi Il saura en imposant son rythme Trouver partenaire à sa mesure Par un rituel de séduction Privilégiant le désir brûlant à la vie.
Vingt Vingt Vingt et Un Et la nuit vint Au carré d’as de la mise à cru Au carénage des structures élaborées Dont préférer la douleur familière De l’arrivée dans un lieu nouveau À l’humiliation assurée De déclencher le cri qui tue.
Vingt Vingt Vingt et Deux Le petit train d’Elon Musk Gargouille de plaisir Près de la fleur de lotus Au passage des rondins de bouleau De par la schlitte transportés Sous un dais de chèvrefeuilles Parfumant l’inutile de nos jacassements.
Vingt Vingt Vingt et Trois Ourdirent le complot du lotus Dont la fleur patinée de lumière En son eau chargée de nutriments Paraissait l’ultime stase D’un cycle d’au-delà les collines Que la cornemuse faisait vibrer Dans la levée des brumes matinales.