
En lumière d'automne j'écarterai tes lèvres ~ branchies salvatrices Au soir de notre rencontre 301

En lumière d'automne j'écarterai tes lèvres ~ branchies salvatrices Au soir de notre rencontre 301

Entre mes doigts gris
hlaha letsatsi le lecha
~ lerotholi la metsi a fanoang
ho tloha mohopolong o mong ho ya ho o mong
melao ya moriti
300

Dans le verre de l’aube
fleur des murs et chat des champs
~ grenouille en instance
298

Caché par la neige
le miroir rond devant moi
~ je te viens déjà
299

Paré de dentelles
un cierge sur le ventre
~ les ailes du regard
297

Il avance le bougre
faible effrayé saccadé
~ pluie de gris souris.
296

Bougie allumée par la fenêtre la nuit ~ juste sfumato Ne pas avoir peur de l'ombre des mots 295

Keledi ka tlung
ho hlonama ho phethola senotlolo
lemati lea lla
mabota a na le mongobo
mahlo a hae a matle a hlakileng a panyapanya .
Leha ho le joalo
ha ho mohlala oa molora
bophelo bo ntse bo chesa
hara maru
hore khoeli e aparetse .
Boea bo koahela tšabo
ea matsoele a hae a hlobotseng
ho fepa moya wa hae
mello e tshosang ya puo
e ba ho fofa ha 'mankhane .
tsamaya
kgahlanong le letsatsi
ha bana ba robetse
ha mohatsela o phahama
joalo ka moholi botlaaseng ba phula .
E thata joalo ka lejoe
palesa e sa rateheng ya borapedi
e se e le kerese e sa etswang ,
letlapa le omeletseng
tlas'a mohato oa khantsi oa ho phahama ha bile .
Ho molaetsa o habeli oa toro
matsoho a rona a amohela bonolo
nakong e timang mollong
ho tsamaya ho potlakile
sous la chiffonnade constellée .
A l'excès de vigueur
succède l'atonie
hors la grotte de l'esprit
l'obscur pressentiment
devient feuille morte .
Ni forme ni visage
en cet ensemencement
la femme et l'homme convertis
passent de porche en porche
signer la page d'un courant d'air .
Pousser la porte
amener le grand filet de l'imposture
sous la risée d'un sommeil alangui
passer le pont du Nord
craindre que la marée nous prenne .
Nous les sages radoteurs
les pesées de fruits mûrs
sur les pavés sonnants
cinglent nos souvenirs
sans comprendre , ka nako .
Une lueur en carré
souffle la bougie du jour finissant
fleurs et pleurs saisissent l'instant
la mer décampe
je demeure .
294

Les mots que rient ma mère douces fleurs des champs grappillées de main de fer sans crainte ni orties ad hominem couvrent l'horizon reliques ensevelies à la truelle dans le béton des souffles courts. Les objets se dissolvent les gadgets s'entassent sur la plage un drapeau claque son opprobre la capsule saute au vestibule des agonisants le chien précède l'homme l'homme précède l'âme le jour s'estompe un visage jaillit telle une carte postale la sacoche du berger pleine d'oignons et de dignité pour exposer en bord de rivière au frais cresson d'une petite musique sans présage mais tout en surplomb le trou noir du passé. 293

A la pliure exactement
entre l'ancien et le nouveau monde.
Que des gens se transforment par eux-mêmes
dans la connaissance de soi,
le combat intérieur,
le vécu personnel.
Que des guides s'engagent à fond,
qu'ils maintiennent la tradition dans leurs
combats du moment,
que des êtres, des leaders, des maîtres
fécondent
nos traces futures,
qu'ils promeuvent par l'humilité, la patience
le
la confiance nos idéaux de demain.
Qu'adviennent les guérisseurs
capables de décloisonner nos strates
constitutives,
d'expurger notre être des héritages qui nous alourdissent,
de renforcer le soubassement corporel
pour du psychologique aux dimensions
spirituelles
rejoindre nos couches somatiques profondes.
Qu'adviennent les intercesseurs
les simples
les appelés qui appellent
ceux qui ne prouvent pas mais témoignent
ceux qui reconnaissent et cultivent notre
ignorance
les alchimistes souverains qui n'abandonnent
pas leur œuvre.
Que la nouveauté nécessaire devienne vent
debout
le souffle et la lumière portant la personne
humaine
sur le chemin du grandir de soi
sur le chemin du cœur
là où tout commence.
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