Tu es venu Pour me dire ça Que l'absence c'est la présence à venir Et que gravir l'échelle Cause la fracture éternelle. Puis tu es parti À remonter les torrents À fond la caisse Sous le pas des chamois Sans foi ni loi. Lui ou moi Qu'importe la journée Toujours il y aura Quelques mots de poser Sur le papier par gratitude. Que publier Que naître Que témoigner Du secret des choses et de nous-même Mène aux marges du monde. Pour que là Au soleil de la place des Fêtes Il y est toujours Le zozo à moto Pour tirer son portrait. À la mine de plomb J'ai fait incroyable rencontre De la force nouvelle du rire Haranguant une volée de moineaux Dans un nuage de poussière. Compagnons de voûtes À décrypter la part du doute Sommes assis sur le banc de pierre Dédicaçant au scalpel Un regard fraternel. Je pense donc je fuis Comme poncé lavé jusqu'à l'oubli Faire apparaître au grand soir Portes ouvertes Le merle blanc chantant à tue-tête. Se déplacer sur la page Augure de brûlantes rencontres À refléter la brillance De ce qui fait souffrir De ce qui fait nous ouvrir. Il y a des parois vitrées À l'entrée du cœur Des instants de bonheur Où pousser la balancelle Sous une pluie de mirabelles. Devant le pire La masculinité Il nous reste à découvrir Le pauvre diable Le marchand de couleurs couvert de poils. D'une bordée l'autre Aux vibrations que le soleil donne à la toile d'araignée Soyons le retable des ardents La béance des bêtes Clouées sur la porte des granges. 1321
Կարգավիճակի արխիվներ: օգոստոս 2023
La librairie des trois savoirs
Se joignent se rejoignent À la librairie des trois savoirs La liberté de penser L'éclairage du cœur Et le manifesté de l'apaisement. De l'or en paillettes Vous dis-je Qu'il y a sans fausse ressemblance Sous l'escalier Des amours grands. Facteur X Dans la délicatesse d'un soir Nous pûmes relancer Les harmoniques du son et du sens Au hasard des pages feuilletées. De l'autre côté de la rive Laissons l'Autre Celui du monde à vaut l'eau Tissant dès l'aube La toile des regrets. Au-delà du temps Passaient au raz du sol Les candélabres de l'aptitude au bonheur S'enrichissant aux heures creuses Du fil à fil des rencontres. À respirer Nous serons les témoins de la terre brûlée L'ordre imaginé d'un subtil défi Aux incandescences diaprées De notre marche à blanc. À mieux pratiquer l'arrimage Arrive ce qui pourra L'œuvre infime au chevet de la légèreté L'absolu D'une écriture de chèvrefeuille. Aux fulgurances de la raison L'amant amour des heures perdues Vrille avec sensualité Un rien de souffrance Dans le cosmodrome des attentes. Plus de pétales rouges En rebord de fenêtre Le vent lui les a chassés Le vent de trop Le vent tard venu. Rester Rester immobile devant l'appel Rend l'herbe sèche plus apte À l'écoute du souffle Qui s'éloigne sans prêter gare. Au goutte-à-goutte D'un toucher de lune Je me suis balancé à la pointe du fusain Pour en finir avec le minuscule nouveau-né Le Sylvain d'un éclair de griffes. C'est encore loin Et pourtant Celui qui décolle de Coltines Emporte avec lui les oies bernaches Loin très loin du jour qui décline. 1320
C’est un jour où aller marcher
C'est un jour où aller marcher En glissant en riant La plaisanterie Qu'il y aurait là Une occasion de se revoir. Et que si l'attente est longue Comme d'être au clair Dans un brouillard persistant Acheminer tout en sifflotant Quelques missives des jours de fête. J'ai besoin de toutes mes nuits Dans ces temps à marche forcée Pour tendre la main Au fragile du bonheur Épicé d'un possible retour en arrière. Lancerons les Lancelots du Lac Le concours du plus méritant Le long de ce chemin de chèvre Entre paroi et torrent À précipiter la demande en mariage. Caresses Fluidité du corps en mouvement Chevelure au vent Le lève-lèvres de ses yeux rieurs Cadenassait l'estime de soi. Et puis rien Que de se hisser vers le matin Porte envie de se plonger Mais très doucement Dans une demande en amour. Et puis tout La distance se réduisant Devant l'étrange annonce D'avoir par la danse À convoquer et le corps et l'espace. Des mots Mes frères et sœurs des Entommeures Laissent sortir du port Quelques feux grégeois Sur une mer consumée à l'envie. Un abri creusé Par la rigueur des éléments Me rassurera D'avoir osé La bifurcation en dépit de mes peurs. Et de resurgirent Le refus des rites de passage Alors que cela semblait acquit Que de se parer de l'abaya Reproduirait le paraphe des dieux. Ils ont regardé Aucune allusion C'est ce qu'ils souhaitaient En voletant d'une branche l'autre Sur l'entrelacs du dépliement de l'âme. Le chagrin Pend au clou À la place du crucifix Mouvant et vivant Vers la promesse du panier en frêne noir. 1319
La route blanche
La route blanche Entre les parois À l'intérieur de soi Dans un corps atomisé Parfois le désir d'une étreinte. Ce goût épicé De la tisane Comme celui du mot Cette saveur souterraine Dont on ne sait pas faire grand'chose. Et de recommencer D'errer D'avoir le droit de se tromper Devant la tentation de vivre Assis sur un banc de pierre. La route blanche Jusqu'à la vallée blanche Recouverte de moraines arrachées à ses flancs Sans que se grippent les articulations Dans l'émergence à la solitude. L'enfant le bel enfant Lové en son sein Par la lumière tamisée De l'arbre tremblant Devant l'avalanche. S'approcher Coûte que coûte Sachant que la parole Mènera l'ombre de l'autre voie Jusqu'à l'apparition de son destin. 1318
La folle du logis
La folle du logis Je l'attends Je l'entends Je l'accueille Aux marches du palais. Et que nenni Cette surveillance policière Abondée par la raison Aux hortensias De la contemplation. Laissez passer Les oiseaux les enfants et le vent Effluves empanachées de liberté Par soucis de desserrer les freins De l'exploitation. Suffit de témoigner Que nous sommes en mission Les ayant-droits de la gentillesse Faisant feuilles sèches De nos pas glissés. Partir serait de mise Mais pas avant d'avoir ouvert quelques rigoles Où épancher les plaies de l'esprit Ce je ne sais quoi De l'enfant délicieux. Le voyage sera gai Par la rêverie et l'impromptu Que nous rencontrerons dans les arcanes de la grâce À ouvrir les bras et le cœur aux sourires Devant nos sacs de larmes. Et de palper le mystère D'une humaine gestuelle Par le contact avec l'expédition même La départie de tous buts La liminaire de ce qui est. Entre ciel et terre Une effusion me transporte De forêts en vallons De palais en simples maisons Jusqu'à l'écoute du doux et de l'inspiré. De chair, d'os, de voix, de sang Nous avons pris corps De par les collines ensauvagées De la contre preuve Cette énergie rayonnante. Il est là Sans témoignage En échos du cosmos À mille lieues d'un prosélytisme historique Aux marches de la fraternité humaine. Regarder l'autre comme un frère Faire taire les armes de destruction Saisir le pas des chamois en tombée de nuit Éteindre la lanterne Être l'aube nouvelle. Il a été Il sera Le fruit gouleyant Au parfum musqué capiteux La dernière exhalaison d'épices et d'ambre mêlés. 1317
Épilobe en bord d’alpestre
Épilobe en bord d'alpestre Giroflant la roche D'une danse menue En bord de lac Oscillante sous un vent aimant. Peur que s'ouvre Au mystère de l'autre Un mystère tout autre Ce sourire suffisant À faire chavirer l'instant. Te chercher Toi Une fuite en carême Entre les deux abîmes Celui d'avoir été Celui de ne plus se taire. 1316
Virevolte des occasions
Virevolte des occasions À la pointe du Raz Ai remonté le casier des homards Pour devenir humain. Et de s'entretenir Sur la table d'opération De l'entrelacs des contusions Que le suroît recouvrait de varechs. Éveil métonymique des flammes Là-bas où demeuraient Les jours par la fenêtre des embruns Au grand dam des étoiles filantes. Recherche du langage Sous les brumes d'avenir Au centimètre près D'un crâne bien à soi. Avons quitté la maison De bonne foi Avec valises et fracas Sans avoir broder ses initiales. De couper avec ça Ne fût pas chose facile Comme de recevoir une inspiration Et l'exprimer sans ordre. 1315
J’ai clos mes mots
J'ai clos mes mots
Dans la pâture d'en bas
Près de l'arbre roi
En menant par le sentier de l'amante
Mes pas vers l'aube
Sans réponse
Sans lever le moindre haïku
Sans que le coup de vent ébouriffe la particule
À la mesure des traces
Laissées à contre-champ de la voie
Pour que le jour advienne
Telles sauterelles de l'esprit
Par delà la pente des andins
Et que monte le regard
Vers la cime des grands pins
Figés dans un ciel laiteux
Échos des moutons
Cliquetant de la clochette
Parure floconneuse offerte à l'herbe rase
L'infini faisant halte
En toute rigueur
Sans emprisonner ce qu'il dit
Sans même transmettre par la pensée
Le moindre objet de cette pensée.
1314
Ici plus tard
Ici
Plus tard
En fin de journée
Au sein du silence
Ces mots justes
Sortis de l'ombre
Pour remonter la voie
À bout de bras
Vers la mezzanine
Où poser sur la table basse
Les heures lasses
De la journée
À guetter le Mont Blanc
Entre les nuages
Afin qu'un temps
Je me souvienne
Qu'à Crest-Volland
Il y avait l'enfant.
1313
Ce regard étonné
Soudain
Ce regard étonné
Dans les virages du Villard
Un instant d'inattention attentionné
Entre le four à pain et le petit pont
Comme une pluie soudaine
Ni trop forte ni persistante
En l'été où tout s'éclaircit
Avec de branche en branche
Les guirlandes guinguettes
Conviant au grand festin
Les yeux colorés
Globulant la danse des phalènes
Quand le geai traverse la prairie
De son vol plongeant
Sans un cri
Juste une virgule sur la page blanche
Démarche immémorielle
D'un passé chargé de fleurs
À disposer dans l'urne
Auparavant vidée près du grand chêne
Un lundi où tout s'était dit
En bout de table
La nuit faisant silence
Avant d'épouser sa faille.
1312