Կարգավիճակի արխիվներ: օգոստոս 2023

Compagnons de voûtes

Tu es venu   
Pour me dire ça   
Que l'absence c'est la présence à venir   
Et que gravir l'échelle   
Cause la fracture éternelle.      
 
Puis tu es parti   
 À remonter les torrents    
À fond la caisse   
Sous le pas des chamois   
Sans foi ni loi.      
 
Lui ou moi   
Qu'importe la journée   
Toujours il y aura   
Quelques mots de poser   
Sur le papier par gratitude.      
 
Que publier   
Que naître   
Que témoigner   
Du secret des choses et de nous-même   
Mène aux marges du monde.      
 
Pour que là
Au soleil de la place des Fêtes   
Il y est toujours   
Le zozo à moto   
Pour tirer son portrait.      
 
À la mine de plomb   
J'ai fait incroyable rencontre   
De la force nouvelle du rire   
Haranguant une volée de moineaux   
Dans un nuage de poussière.      
 
Compagnons de voûtes   
À décrypter la part du doute   
Sommes assis sur le banc de pierre   
Dédicaçant au scalpel   
Un regard fraternel.      
 
Je pense donc je fuis   
Comme poncé lavé jusqu'à l'oubli   
Faire apparaître au grand soir   
Portes ouvertes   
Le merle blanc chantant à tue-tête.      
 
Se déplacer sur la page   
Augure de brûlantes rencontres   
À refléter la brillance   
De ce qui fait souffrir   
De ce qui fait nous ouvrir.      
 
Il y a des parois vitrées   
À l'entrée du cœur   
Des instants de bonheur   
Où pousser la balancelle   
Sous une pluie de mirabelles.      
 
Devant le pire   
La masculinité   
Il nous reste à découvrir   
Le pauvre diable   
Le marchand de couleurs couvert de poils.      
 
D'une bordée l'autre   
Aux vibrations que le soleil donne à la toile d'araignée   
Soyons le retable des ardents   
La béance des bêtes   
Clouées sur la porte des granges.      
 
1321

La librairie des trois savoirs

Se joignent se rejoignent   
À la librairie des trois savoirs   
La liberté de penser   
L'éclairage du cœur   
Et le manifesté de l'apaisement.      
 
De l'or en paillettes   
Vous dis-je   
Qu'il y a sans fausse ressemblance   
Sous l'escalier   
Des amours grands.      
 
Facteur X   
Dans la délicatesse d'un soir   
Nous pûmes relancer   
Les harmoniques du son et du sens   
Au hasard des pages feuilletées.      
 
De l'autre côté de la rive   
Laissons l'Autre   
Celui du monde à vaut l'eau   
Tissant dès l'aube   
La toile des regrets.   
 
Au-delà du temps   
Passaient au raz du sol   
Les candélabres de l'aptitude au bonheur   
S'enrichissant aux heures creuses   
Du fil à fil des rencontres.      
 
À respirer   
Nous serons les témoins de la terre brûlée   
L'ordre imaginé d'un subtil défi   
Aux incandescences diaprées   
De notre marche à blanc.      
 
À mieux pratiquer l'arrimage   
Arrive ce qui pourra   
L'œuvre infime au chevet de la légèreté   
L'absolu   
D'une écriture de chèvrefeuille.      
 
Aux fulgurances de la raison   
L'amant amour des heures perdues   
Vrille avec sensualité   
Un rien de souffrance   
Dans le cosmodrome des attentes.      
 
Plus de pétales rouges   
En rebord de fenêtre   
Le vent lui les a chassés   
Le vent de trop   
Le vent tard venu.      
 
Rester   
Rester immobile devant l'appel   
Rend l'herbe sèche plus apte   
À l'écoute du souffle   
Qui s'éloigne sans prêter gare.      
 
Au goutte-à-goutte   
D'un toucher de lune   
Je me suis balancé à la pointe du fusain   
Pour en finir avec le minuscule nouveau-né   
Le Sylvain d'un éclair de griffes.      
 
C'est encore loin   
Et pourtant   
Celui qui décolle de Coltines   
Emporte avec lui les oies bernaches   
Loin très loin du jour qui décline.      
 
1320 

C’est un jour où aller marcher

C'est un jour où aller marcher   
En glissant en riant   
La plaisanterie   
Qu'il y aurait là   
Une occasion de se revoir.      
 
Et que si l'attente est longue   
Comme d'être au clair   
Dans un brouillard persistant   
Acheminer tout en sifflotant   
Quelques missives des jours de fête.      
 
J'ai besoin de toutes mes nuits   
Dans ces temps à marche forcée   
Pour tendre la main    
Au fragile du bonheur   
Épicé d'un possible retour en arrière.      
 
Lancerons les Lancelots du Lac   
Le concours du plus méritant   
Le long de ce chemin de chèvre   
Entre paroi et torrent   
À précipiter la demande en mariage.      
 
Caresses   
Fluidité du corps en mouvement   
Chevelure au vent   
Le lève-lèvres de ses yeux rieurs   
Cadenassait l'estime de soi.      
 
Et puis rien   
Que de se hisser vers le matin   
Porte envie de se plonger   
Mais très doucement   
Dans une demande en amour.      
 
Et puis tout   
La distance se réduisant   
Devant l'étrange annonce   
D'avoir par la danse   
À convoquer et le corps et l'espace.      
 
Des mots   
Mes frères et sœurs des Entommeures   
Laissent sortir du port   
Quelques feux grégeois   
Sur une mer consumée à l'envie.      
 
Un abri creusé
Par la rigueur des éléments
Me rassurera
D'avoir osé
La bifurcation en dépit de mes peurs.
 
Et de resurgirent
Le refus des rites de passage
Alors que cela semblait acquit
Que de se parer de l'abaya
Reproduirait le paraphe des dieux.
 
Ils ont regardé
Aucune allusion
C'est ce qu'ils souhaitaient
En voletant d'une branche l'autre
Sur l'entrelacs du dépliement de l'âme.
 
Le chagrin
Pend au clou
À la place du crucifix
Mouvant et vivant
Vers la promesse du panier en frêne noir.
 
1319

La route blanche

La route blanche   
Entre les parois   
À l'intérieur de soi   
Dans un corps atomisé   
Parfois le désir d'une étreinte.      
 
Ce goût épicé   
De la tisane   
Comme celui du mot   
Cette saveur souterraine   
Dont on ne sait pas faire grand'chose.      
 
Et de recommencer   
D'errer   
D'avoir le droit de se tromper   
Devant la tentation de vivre   
Assis sur un banc de pierre.      
 
La route blanche   
Jusqu'à la vallée blanche   
Recouverte de moraines arrachées à ses flancs   
Sans que se grippent les articulations   
Dans l'émergence à la solitude.      
 
L'enfant le bel enfant   
Lové en son sein   
Par la lumière tamisée   
De l'arbre tremblant   
Devant l'avalanche.      
 
S'approcher   
Coûte que coûte   
Sachant que la parole   
Mènera l'ombre de l'autre voie   
Jusqu'à l'apparition de son destin.    
 
1318

La folle du logis

La folle du logis   
Je l'attends   
Je l'entends   
Je l'accueille   
Aux marches du palais.      
 
Et que nenni   
Cette surveillance policière   
Abondée par la raison   
Aux hortensias   
De la contemplation.      
 
Laissez passer   
Les oiseaux les enfants et le vent   
Effluves empanachées de liberté   
Par soucis de desserrer les freins   
De l'exploitation.      
 
Suffit de témoigner   
Que nous sommes en mission   
Les ayant-droits de la gentillesse   
Faisant feuilles sèches   
De nos pas glissés.      
 
Partir serait de mise   
Mais pas avant d'avoir ouvert quelques rigoles   
Où épancher les plaies de l'esprit   
Ce je ne sais quoi   
De l'enfant délicieux.      
 
Le voyage sera gai   
Par la rêverie et l'impromptu   
Que nous rencontrerons dans les arcanes de la grâce   
À ouvrir les bras et le cœur aux sourires 
Devant nos sacs de larmes.      
 
Et de palper le mystère   
D'une humaine gestuelle   
Par le contact avec l'expédition même   
La départie de tous buts   
La liminaire de ce qui est.      
 
Entre ciel et terre   
Une effusion me transporte   
De forêts en vallons   
De palais en simples maisons   
Jusqu'à l'écoute du doux et de l'inspiré.      
 
De chair, d'os, de voix, de sang   
Nous avons pris corps   
De par les collines ensauvagées   
De la contre preuve   
Cette énergie rayonnante.      
 
Il est là   
Sans témoignage   
En échos du cosmos   
À mille lieues d'un prosélytisme historique   
Aux marches de la fraternité humaine.      
 
Regarder l'autre comme un frère   
Faire taire les armes de destruction   
Saisir le pas des chamois en tombée de nuit   
Éteindre la lanterne   
Être l'aube nouvelle.      
 
Il a été   
Il sera   
Le fruit gouleyant   
Au parfum musqué capiteux   
La dernière exhalaison d'épices et d'ambre mêlés.      
 
1317

Virevolte des occasions

Virevolte des occasions   
À la pointe du Raz   
Ai remonté le casier des homards
Pour devenir humain.      
 
Et de s'entretenir   
Sur la table d'opération   
De l'entrelacs des contusions   
Que le suroît recouvrait de varechs.      
 
Éveil métonymique des flammes   
Là-bas où demeuraient   
Les jours par la fenêtre des embruns   
Au grand dam des étoiles filantes.      
 
Recherche du langage   
Sous les brumes d'avenir   
Au centimètre près   
D'un crâne bien à soi.      
 
Avons quitté la maison   
De bonne foi   
Avec valises et fracas   
Sans avoir broder ses initiales.      
 
De couper avec ça   
Ne fût pas chose facile   
Comme de recevoir une inspiration   
Et l'exprimer sans ordre.      
   
1315

J’ai clos mes mots

J'ai clos mes mots   
Dans la pâture d'en bas   
Près de l'arbre roi   
En menant par le sentier de l'amante   
Mes pas vers l'aube   
Sans réponse   
Sans lever le moindre haïku   
Sans que le coup de vent ébouriffe la particule   
À la mesure des traces   
Laissées à contre-champ de la voie   
Pour que le jour advienne   
Telles sauterelles de l'esprit   
Par delà la pente des andins   
Et que monte le regard   
Vers la cime des grands pins   
Figés dans un ciel laiteux   
Échos des moutons   
Cliquetant de la clochette   
Parure floconneuse offerte à l'herbe rase   
L'infini faisant halte   
En toute rigueur   
Sans emprisonner ce qu'il dit   
Sans même transmettre par la pensée   
Le moindre objet de cette pensée.      
 
1314

Ce regard étonné

Soudain
Ce regard étonné
Dans les virages du Villard
Un instant d'inattention attentionné
Entre le four à pain et le petit pont
Comme une pluie soudaine
Ni trop forte ni persistante
En l'été où tout s'éclaircit
Avec de branche en branche
Les guirlandes guinguettes
Conviant au grand festin
Les yeux colorés
Globulant la danse des phalènes
Quand le geai traverse la prairie
De son vol plongeant
Sans un cri
Juste une virgule sur la page blanche
Démarche immémorielle
D'un passé chargé de fleurs
À disposer dans l'urne
Auparavant vidée près du grand chêne
Un lundi où tout s'était dit
En bout de table
La nuit faisant silence
Avant d'épouser sa faille.

1312