კატეგორიის არქივები: ოქტომბერი 2021

დიდებული თოჯინა

Sur la pierre moussue   
quelques cynorhodons   
des feuilles de houx   
une pomme de pin   
une coquille d'escargot   
quelques brins d'herbe   
du lichen.      
 
Dans le frais du matin
quand les mouches s'agitent   
le jour rosit   
instant de grâce   
le poème se réveille   
fleur bon la force du Souffle   
dans le grenier providentiel   
des males familiales.      
 
Il est unique   
ce dogme aux croyances irradiées   
ce goutte à goutte des urgences   
le pantin magnifique   
éloigné de la scène   
par soucis de vacance   
sans être saisi par le manque   
dans le silence de l'absence.      
 
 
885


არის დრო გამოსვლის

Du pain un peu rassis   
du beurre agrémenté   
de sillons côtelés   
trempés dans la tasse   
comme descente en ramasse.      
 
 Mantille ajourée   
au dévers d'un mémo   
j'ajoute par le travers   
l'oblongue portrait d'Auguste   
grand-père aux moustaches occitanes.      
 
Du ventre de Madou   
extraire la coloration de ses joues   
au grand tamis d'Ernestine   
la mère énamourée   
de notre enfant Carmine.   
 
Richesse tendresse   
du chant mystérieux   
de ces yeux trompant la séjournée   
en ce lieu posthume   
éclos aux limbes de l'absence.      
 
Il est un temps   
où se retirer   
en tirant le cordon   
de la chambre des attentes   
mes sœurs en fenaison.      
 
 
883


Des manettes plein les yeux

Des manettes plein les yeux   
l'homme de poids est entré dans la boutique   
à farfouiller ce qui pouvait   
être collé sur un frigo   
aimant d'occasion sur le blanc chirurgical.      
 
Il s'est assis derrière la table   
sur la petite banquette   
pour de sa voix éraillée   
commander le menu des obligés   
en génuflexion devant sa faim.      
 
Ombilic des rêves   
ou adresse d'une brochure d'esprit   
la source s'est tarie   
faisant grincer la crémone d'argent   
des fenêtres mes sœurs.      
 
De plain-pied   
par l'ouverture châtelaine   
ai pris l'inexorable destin   
ces croyances aux mains moites   
pour cisaille à faire sauter les chaînes.      
 
Cette vie   
cette morsure   
je la dédie en forte lumière   
aux ombres sacrées   
de l'âtre généreusement offertes.      
 
 
882

Arrimé au présentoir

Arrimé au présentoir   
tête de pont au dessus des livres   
j'ai proposé mes lèvres   
au suçon du désir.      

Mains feuilletant les dentelles d'écrits   
je me suis approché   
masqué et yeux fermés
vers le quai des hommages.      

Dans la rue en déclivité   
slalomant parmi les passants   
avec une raideur d'enfant   
elle a disparu dans le matin-soleil   
alors que de raison je baisai sa main.      

Je l'aimai  
cruciverbiste des engelures   
sur le pas de porte   
à la portée d'un vent coquin   
faisant sauter les liens.      

Présence fraternelle et végétale   
enceint dans ce bâti de pierres grises   
je ressuscitai la palme d'entrée dans Jérusalem   
au vif-éclair   
d'une écriture de miel.      

 

881

Le crêpe arachnide

Le crêpe arachnide     
du crépuscule   
au cul de la journée   
est baume   
avec effets immédiats.    
 
Reflets des arts et des brûlures   
détournées à la volée   
du grand astre vers les mondes   
où j'existe et je meurs   
en l'infini fraternel.      
 
Combat contre l'absolu   
maniement des armes de l'esprit   
contre la matière   
que l'amour fait exploser   
hors ressentiments   
d'une vie contrainte au silence   
alors que la vie vit de sa vitalité propre   
à point nommé   
au carrefour des considérations   
à la pointe nommée   
à la pointe innommable   
d'un claquement sec   
de la foudre profonde   
sur le fer de la forge   
sorti rouge feu   
des braises incandescentes   
blanc de blanc   
sur l'infini d'une sensualité des peurs.      
 
 
880


Dire oui à ce qui est

Ce qui a été a été   
Ce que l'on a fait a été fait   
Ce que l'on a vu et entendu, ce que l'on a vécu, c'est du passé  
Le passé est le passé.      
 
Aussi faut-il oublier tout ça   
Et s'accorder vers quoi on tend        
Être en harmonie, en résonance, en présence   
Avec ce qui a du sens   
Avec ce que dit la vie au moment où l'on vit.      
 
Dire oui à ce qui est.      
 
Il s'agit de se transformer   
De passer au-delà de la forme   
Et non de changer de forme.      
 
La vérité   
C'est qu'il ne faut jamais vouloir détruire   
Mais accepter avant de laisser disparaître.      
 
 
879

Menu menuet

Menu menuet   
de la musique du vent   
dans la feuillée des frênes.      
 
Je ne puis retenir    
l'ordre des phrases   
sur la peau du chevreau.      
 
Note stridente   
en carême d'être   
sous la plume incarnée.      
 
Brame d'âmes   
à la corne du cerf   
augure d'une immense tendresse.      
 
De mille flèches et mille épines   
elle encanailla   
la geste de la rébellion.      
 
L'examen dura tant et tant   
que la foi en ce monde   
fût signe distinctif.      
 
Hors carapace   
à la sortie du labyrinthe   
perle la rosée du jour.      
 
A devenir l'ours des catéchumènes   
plagit le blason   
des beaux parleurs mes frères.      
 
 
878

Les chauve-souris

Les chauve-souris   
à la queue leu leu   
devant la maison   
ont déplié leurs ailes   
pour une saison encore.      
 
Au rayon des invendus   
en dialogue avec le rouge aux ongles   
cette existence insaisissable   
s'est embrasée   
dans des contrées de basse brume.      
 
Ecrire en poésie   
est croissance drue   
par ronces et talus   
sous le regard extrême   
des fins de parties venues.      
 
Tenter d'apprivoiser   
la présence-absence   
en vue d'une obligation à ne pas manquer   
organise de cupule en cupule   
les crues et décrues de notre destin.      
 
Je voulus chanter   
et bien je chantai   
en éveilleur de conscience   
sur le terrain des terres venteuses   
en pleins et déliés d'un silence de circonstance.      
 
 
877

Le champ des souvenirs

J'ai traversé le champ des souvenirs   
des mécréances et des soumissions   
pour lumière atténuée   
être sans parents et sans enfants  
en ces temps de décalcomanie.      
 
Les mots craquent   
dans le feu à la veillée   
faisant jaillir douleurs et joies   
sans que l'octroi regimbe   
et laisse franchir l'enceinte.      
 
Les pierres sertissent la pâture   
de leurs masses de silence   
lichens colorés   
s'appliquant à donner au coudert   
sa part du jour qui tombe.      
 
Pluies acides 
sur forêts d'élevage 
font déplier la pèlerine et prendre bâton   
pour les gens du pays  
que le diton du sans-souci décrète double.   
 
Les instants qui précèdent   
et suivent le grand départ   
sont d'invisibles moments d'ouverture   
où saluer la Terre et le Ciel   
permet de fusionner les deux.        
 
Puce collée à l'oreille   
du chien mon maître absolu   
avons brisé du tranchant de la main 
l'ode de l'intériorité     
sous les étoiles du langage.      
 
 
876

Plume par ci plume par là

Plume par ci plume par là   
j'ai fait de mon mieux   
pour transmettre à ma mère   
entre conscience et inconscience   
la note et la dîme du mot de trop.     
 
Sommes arrivés devant la chaumière   
sous le linteau des obligations   
hautes herbes mouillées foulées   
apportant frisson aux chevilles   
et chants à gogo pour belles envolées.      
 
D'où que l'on soit   
sans libelle ni pourvoi   
nous devons marcher par tous les temps    
terre fertile afférente   
propageant le savoir.      
 
S'entretenir en bout de champ   
imprégné de justificatifs   
il suffit d'un hasard de circonstance   
pour que trousse-chemise sans considération   
être récipiendaire de récits fabuleux.      
 
Passer le pont   
cercler de papier doré les Géants de la fête   
battre le pavé jusqu'à plus soif   
être le Tout En Un de la Vie Une   
permet le badinage pour la Recluse.      
  
 
875