Ce mur de sable durci d'une luminosité déliquescente aux ridules enchevêtrées cachant une ville entière et je suis à ses pieds ombre sans corps inscrit dans l'instant . Tout autour de moi un paysage désolé pas de végétation la terre à nu des roches éclatées une lumière sans relief . L'horizon troublé un sfumato de Léonard de Vinci sans codicille rien de repérable rien ne sachant rassurer l'œil de l'avant catastrophe . Je suis seul point de vie alentour pas de vent un souffle rauque en continu მოშორებით le bruit d'une foule en marche . La bête est là immense derrière moi et je suis comme anéanti devant elle . Elle passe sa main sur ma tête je n'ai plus de cheveux ses doigts sur mon visage et je n'ai plus de visage . Irradié je suis anéanti et néanmoins toujours en vie et me montre à la tombée du jour me nourrissant de débris alimentaires tombés du haut du mur . Ai-je été rejeté ? Suis-je définitivement écarté de la cité ? Une trappe ne va-t-elle pas s'ouvrir au détour d'un rocher et cet être énigmatique m'enjoindra-t-il de le suivre ? Je le suivrais dans le labyrinthe éclairé par une lumière venue de nulle part . Hâtant le pas je trébucherais sur les aspérités du sol craignant de le perdre de vue . Longtemps très longtemps nous avons marché le long des collines renouvelées sans cesse telles des vagues de dunes pour au détour d'une sente percevoir la cité des élus son enceinte d'acier luisante sur son promontoire par dessus la plaine ourlée d'un crépuscule . Mon amour ! ne retiens pas tes larmes, pleurons . " Tu sais c'était le temps passé et maintenant il y a l'enfant, le Nouvel Etre . " 253
კატეგორიის არქივები: დეკემბერი 2015
Au feutré de l’imagination
![](https://regardauvergne.fr/wp-content/uploads/2019/12/108076236_o.jpg)
Assagi, cage ouverte
de ma poche tombe le petit carnet, page ouverte .
Au feutré de l'imagination
au lendemain d'un train retardé
à la vaillance d'idées à transmettre
au déclenchement d'une oeuvre .
Lorsque définitivement entré en rébellion
s'inscrire dans la différence
sans presser le pas
de petit boulot en petit boulot .
Et qu'en réponse
à court de souffle
enchanter de traces convenues
une poignée d'oreilles disertes .
Cette plaine implicite et lointaine
faite de faim et d'épuisement
sans nous ôter la vie nous plonge en dépendance .
Devenons l'être humain
contre les démons de la permanence
aptes à faire irruption et se déchaîner
dès confiance revenue .
Outre l'enfermement dans la démesure
au bord du gouffre de la démence , dansent
l'ennui , la nausée , le marasme , la réitération
toutes bestioles endimanchant la conscience .
Soyons la bonne pensée
en liant l'épreuve nommée
son processus reconnu avec l'émotion suscitée par l'ouverture .
Hors de l'enchevêtrement des chemins de traverse
évitons le doux chant crépusculaire
sortons de la cage des quolibets
soyons les enfants de l'huîtrier au long bec .
252
Des tensions viennent
![](https://regardauvergne.fr/wp-content/uploads/2019/12/108067388_o.jpg)
Des tensions viennent d'éléments émotionnels la chape de béton écrase l'épi de blé. Des tensions viennent des nouvelles réalités au creux des vagues une mousse superbe. Des tensions viennent au plus profond de soi un appel à davantage d'égards. Des tensions viennent lors des cycles de la nature une fraîche nuée témoigne des migrations. Des tensions viennent quant à s'entourer d'amis ne constitue que le germe de la mal-gouvernance. Des tensions viennent quand les barrières du cœur cèdent et déversent l'absurde et l'indifférence. Accueillons ces tensions qu'elles prennent place ces chevaux du désordre venus du styx. Tendons la nappe sur la table des fêtes couronnons de vrais instruments économiques le fourmillement productif. Soyons la mèche de la rencontre des uns avec les autres en sagesse soyons le grand livre des continuités. Soyons l'appel le regard ouvré l'impossible devenu possible le mariage de nos dispositions profondes. Soyons de traces et de lumière en atteinte de nos buts la juste quotité disponible à notre vie quotidienne. 251
Je coupe l’herbe et le feu
![](https://regardauvergne.fr/wp-content/uploads/2019/12/108040785_o.jpg)
Mon corps s'effrite à mesure des pastilles de lumière effaçant la fin du parcours. Je crois aux ficelles de l'immatériel je me maintiens. J'engrange trotte-menu les noisettes , les amandes et les baies dans les forêts de l'esprit. J'accueille sourires et remuements de lèvres Je fais de tendres rencontres un collier qui se voit la nuit autour du cou. Je coupe l'herbe et le feu d'une caresse de cœur et d'âme la merveille en pendentif je calme les intempestifs et nourris les vautours. Je suis concerné par une filiation moi le maillon d'entre les berges j'observe l'inconcevable oubli des paradoxes et des mythes. Ma vie est capacité à croire en l'être supérieur sans que le jour s'adjoigne. Devant les pensées timorées je propose la subversion radicale en singulière intimité avec les persécutés. Il n'est de message pertinent que renvoyé à sa libre décision pour peu que le démineur opère. Le marché du dimanche n'a plus cours les étals remisés entre les trognons de choux-fleurs demeure l'eau vive du nettoyage. La page est tournée précautionneusement nous montons au petit matin frère Soleil dans la gerbe des instincts vers le vif éclat de la métamorphose. 250
j’avance et je crois
Წავიდა
les chansons de nos grand'mères
aux limites stériles n'existent que la limite
hors des basses œuvres de la déréliction
un chien même ne trouverait pas à redire .
Il avance et croise
fente mobile devant le chemin
qui défile
illusoire projection des ondées
du pourquoi de l'infini .
Cachée recluse dans l'ombre
une personne future personne
au gré de l'inexorable
accaparée et bruissante de vie
se pourvoit creuse sous les regards .
Elle poudroie et s'assume
masselotte du désir de possession
heurtant l'amuse-gueule
d'une lucidité tragique
au char de l'humanité .
249
ficelle rouge au cou du porc mort
Les langues lèchent l'estran
les nuages proposent la vie dispose
au creux des vagues tristes
tinte la corne de brume .
Ficelle rouge au cou du porc mort
filent défilent
les rustres les éructants les monstres
les rebelles à l'esprit .
Aficionados d'un chant désopilant
ils organisent l'affliction au hasard des estaminets
montent l'effroi sur l'autel des sévices
ceux de l'ailleurs les pourvoyeurs de nausée .
Chantant l'abandon de la pensée
ils vont ils viennent
les jeunes gens aux cadavres exquis
les sans-lois à la foi obligée .
Passe la femme au visage offert
la vivante hors des cloîtres
écarquillant de ses mains suppliantes
l'œil d'un soleil affligé .
Ne mâchons pas nos mots
soyons de fermes appuis
pour qu'aux rigoles de sang
succède une énergie verte .
Sortent à potron-minet
les rats de nos cités
les lucioles hésitantes
de nos rues désertées .
Le temps à rebrousse-nerfs effleure
d'une attention soutenue
les offenses éprouvées
au marécage des compromissions .
Relève-toi
émets le son claudiquant des pauvres gens
les damnés aux sans-dents
que l'or noir désespère .
Sois le verbe sur l'écritoire communal
chauffe-toi au bois des sentences assassines
économise tes jeux et tes pommades
sors au grand jour et dis que l'homme est grand .
Invective les demeurants
sois le fiel des seigneurs de l'esprit
creuse la tombe des accaparés de la forme
passe ton chemin devant l'illusion .
Et revient à l'oreille nous dire
que la vie est désir
sur un air de guitare
en mal d'amour le muguet au revers .
Afin que vogue le bateau de papier
au bassin des Tuileries
un soir de décembre
sur l'océan des vérités .
Enfant que nous sommes
enfant que nous avons été
pour nos enfants de toujours
soyons le sel et le miel de la Terre .
248
la lumière en robe de satin
La lumière en robe de satin
fleurs frémissantes
consume à petits jets de brume
le vertige finissant d'une journée d'automne .
La page tournée
reflète au marbre du passé
le soucis trop fois béni
d'un manquement à l'oubli .
S'émarge le creux des paumes sèches
en caresses douces
sur le rugueux de l'arbre
poitrail découvert
éclatée d'une ombrelle
convergeant au gré des vents
vers l'aube de riz ourlée .
Il est des mésanges à tête charbonnière
aux pépiements crépitants
sans que se lève la ridelle
du char des fêtes de mariage .
Toute romance est perle rare
tout sourire aux prises d'un rai de soleil
se retire la nuit
au cri du crapaud accoucheur .
Menuet de roses éparses
s'ébrouent les coquillages
de tendres processions
aux extases consommées .
247
en captation de soi
Reflux de la mer
avant un dernier saut
le béton se fissure
claquent les veines de verre
sous la griffe salée
les ferrures gémissent
les oyats divaguent
ce que racontent les marins
aux temps lointains des terre-neuvas
morsures d'un froid tenace
le vent arrache les arbres
les boues emplissent les fossés
les barges se soulèvent
les bouées volent
en gerbes d'écume
le long de l'estran
les vagues claquent la digue
les lisses brinqueballent
le sable emplit le moindre trou
le ciel se fait tohu-bohu
en cette feinte d'estoc
les mouettes pirouettent
au profond du blockhaus
la nausée aux lèvres
un cri
inouï
de silence
les heures sont bulles de savon
cavalcade effrénée
les chevaux caracolent
les galets fricassent
en surplomb du bastingage
corrigeant d'un trait de plume
l'œil des souvenances
l'ombre se fait surface
les creux emplissent de leurs suçons de vase
les plate-bandes de la plage
naissent brisures de terre
les crocs de la bête
écarlate en son outrance
recroquevillée et mal aimée
sale et refoulée
rebelle et courroucée
exposée aux quatre vents
n'étant plus que souffle
une charogne
la plaie offerte
en bordure de bocage
aux nervures fossiles
roulent les tambours
craquent les lucioles
sous le talon
rempart contre le bitume effondré
l'amertume
d'alternances noires et blanches
en captation de soi
la mort dans l'âme .
246