Archiv kategorií: Rok 2018

oblečený v přebalovacích šatech

 Billevesée en robe diaprée   
 vzpamatoval se ze své bláznivé noci   
 neurony zakončené řasinkami.  
    
 Recepční umyvadlo  
 ze žaltáře   
 všechny antény mimo.  
    
 Vytí šelmy   
 lesní argument   
 připojují se světlušky.
      
 Mramorovaný zblízka   
 zmnožené oko   
 bohaté hodiny prince.   
   
 V dutině vlny   
 sedimentární surový   
 miliony let.  
    
 Opírající se o horizont   
 střepy střepů   
 globoval jejich vzestup.

      ( Dílo Jean-Christophe De Clercq ) 

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Náhodou žiju

 Náhodou žiju   
 v nepořádku   
 srdce našich rodičů    
 vačnatci   
 enserrés dans le creux des arbres.  
    
 Nebylo by to nutné   
 ces élans matrimoniaux   
 přiznat takovou chybu   
 dexter a sinistrální   
 s mečem spravedlnosti.    
  
 Míchání vzpomínek s otevřením   
 osetí pole našich předků   
 zdálo se nám to z jiného věku   
 Jeho, tak velký proti světlu   
 v rámu dveří.   
   
 " Měření jeho myšlenek mi nevyhovuje "   
 reptal náš otec na všechny   
 ten starý hodnotitel z minulosti   
 tento bouřlivý milovník věcí dobře udělaných    
 že sebemenší úsměv zakolísal.     
 
 Ve zmačkaných bavlněných nocích   
 měsíc je krásný   
 natrvalo   
 tant que les heures coulent   
 au zoo des temps heureux.      

   
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la déchirure s’est rouverte

   Fruit sec décollé de sa gangue 
claquement de langue au crépuscule
la cicatrice s'ouvre
passagère clandestine de la nature profonde.

Point de mouvement
juste l'appel du chorège
chargé d'organiser le passage du gué.

La fièvre n'est pas punition
pour le lutteur d'absolu.

La peur est grain de foi
pour la jeune pousse
dont la graine vient d'éclore.

La matière par devers lui
n'apportant que douleur
nous convînmes d'appeler le fils de l'aube
au marécage des émotions
et de salive épanchée
faire rosir la cicatrice
gage d'oblation.

De ses yeux rayonne la lumière
toujours et partout les ténèbres fuient
le rythme des tambours s'élève
le temps est au recouvrement.


447

construire quelque chose de neuf

   Aux trois âges   
pommelle des fenêtres que l'on ouvre
puis ferme
pour les rouvrir à nouveau.

Remonter vers la lumière
impose la descente subséquente.

Grandir
petit de l'homme et de la femme
jusqu'à l'adolescence
oblige la première descente
où l'être nouveau brûle
en la consommation de sa puissance animale
alors que l'élan de la relation est là.

Au port que le navire aborde
reflet des abîmes traversés
l'adversaire rassemble les épreuves passées.

Být, le cœur brisé
il faut joncher le sol de nos fleurs fanées
et s'ouvrir au moins que rien.

C'est alors que la nouvelle terre paraît
où mettre en sacs les dernières moissons
sous un ciel de feu
qu'un souffle propice échancre
et plonge une dernière fois
descente inexorable
vers la gueule du Léviathan.

Séparant le grain de la balle
fracassant le germe
sur l'échéancier des parousies
assisterons-nous à la levée du pain de vie ?



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( détail peinture de Frédérique Lemarchand )

il est temps de se mettre à l’ouvrage

   Vers le haut de la montagne   
à la cime des arbres
pendent les chiffes colorées
que les rapaces ont dispersés.

A l'affût près des roches moussues
à la source intérieure
le loup guette
le museau frémissant.

Montent de la vallée
le cortège des humains
raclant de leurs souliers cloutés
les cailloux du chemin ferré.

S'arrêtant dans la clairière
ils déposent le fardeau
ce corps mort
sur un tronc d'hêtre brisé.

S'élèvent les chants de l'autre temps
d'ailleurs et d'aujourd'hui
mariage des sons gutturaux
et des plaintes légères
tel un feulement amoureux finissant.

Par dessus la forêt
l'astre solaire explose
écartant les brumes matinales
il redresse les forces inversées.

Il est temps de se mettre à l'ouvrage
de poser les gouttes de rosée sur la feuillée
puis d'allumer le feu de la fertilité
en éclosion d'infini.


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