Le fait de le tenir à la main évoque la maîtrise de
l’énergie du milieu qu’on souhaite développer .
Dans le triple monde, du corps, du langage et de
l’esprit, il y a place à la félicité qui surgit. Ligne de feu. Partage et
contenance .
Le canal central est immersion dans la tourbe du
mental. Détachement complet, il est pénétration de la conscience. La
distinction entre le sujet et l’objet s’éclipse .
Trace rouge, soleil et lune confondus, le Souffle
vital et le Mental cessent d’errer .
Trace rouge, voie du vide, voie du milieu,
engagement à la réalisation de la
Vacuité .
Chemin initiatique du noir goudron à l’émergence
du blanc céruse, son contraire, par adjonction de lumière avant la montée vers
la trace rouge, ultime effort à s’extraire du marigot des polarités pour
accéder à la non-dualité .
De la terre s’élève l’énergie vitale, provenant d’un sol stable et
horizontal. Il y a étirement des membrures de l’être végétal. Celui-ci se dote
d’une présence corporelle qui devient forme d’incarnation. Et cet être-arbre là
représente l’esquif permettant de traverser l’océan des mondes subtils sans y
sombrer .
Quant au soleil se frayant un passage entre brume
et ramure, il adombre cet être-arbre là. C’est la descente de l’Esprit. Aussi
haut que soit monté l’astre, le jour précédent, il finit par redescendre. La
tête tombe dans le coeur .
Au centre de la butte la colonne verticale plantée
en commémoration d’une fête patriotique, marque la fausse verticalisation de
notre état d’être-animal social prompt à légitimer toute édification de notre
faiblesse à l’encontre de la finitude qui nous accable, pour en faire un
monument, un assemblage de mots qui mentent, et ce, afin de cacher notre nudité,
afin de voiler le bel agencement de nos possibilités à nous développer .
La rencontre de l’arbre et de la lumière est le
moment de la connaissance de l’ultime parole pour, adressant un petit signe de
la main à nos enfants, nous inscrire par degrés, à pas lents et réguliers, vers
ce qui nous contient et nous oriente .
S’éduquer à
l’occasion d’une parentèle, d’un lieu, d’un temps, d’une couleur locale, d’un
milieu socio-culturel.
S’éduquer parce que cela se fait, et que déroger à cette obligation peut vous couper d’une insertion sociale, de l’ordinaire, de l’insertion, de la chance d’avoir une vie réussie, de la normalité.
Alors je me suis laisser éduquer. J’ai usé mes fonds de culotte sur les bancs de l’école. Obéissant, j’ai appris ce qu’il fallait faire pour faire comme les autres, pour survivre. Vaille que vaille j’ai calmé mes pulsions dans le moule sociétal. J’ai eu femmes et enfants. J’ai petits-enfants. J’ai maison et nourriture. Et puis je me suis octroyé un soupçon d’originalité qui fait ma personnalité, me narcissise juste ce qu’il faut pour ne pas devenir un mouton de Panurge.
Je me suis construit à l’ombre de mon pays, un
pays civilisé où la sécurité sociale et la pension de retraite me donne de quoi
profiter de ce qu’il est convenu d’appeler un repos, une tranquillité méritée !
 l’ombre de mon arbre, j’attends la mort.
Or il se trouve que je suis déjà mort.
J’ai failli à la vie. Je n’ai pas surpris la vie.
Je ne l’ai pas promulguée au rang des prises de risques. Je n’ai pas voyagé. Je
n’ai pas connu les autres peuples du monde. Les lourdes épreuves m’ont
épargné. J’ai su maintenir la souffrance dans des limites supportables.
J’ai beaucoup lu et regardé la télévision et suis “au courant” de pas
mal de choses ! J’ai été gentil avec les gens ! Je me suis économisé pour vivre
le plus longtemps possible et en assez bonne santé !
C’est à ce point d’opacité de ma conduite que
l’Ailleurs m’est apparu, tel un orage par une belle journée d’été, en
m’obligeant à regarder ce quelque chose de l’ordre de l’intime et de bien plus
que ma simple vie. Et cette chose qui se trouve hors du temps et de l’espace me
rattrape en me tirant par les basques : ” Hé, Coco, tu ne vas pas t’en
sortir comme ça, tu dois payer de ta personne ! “
Mais de quelle personne s’agit-il ? Moi qui me
prenai pour un simple et anonyme individu lambda, serait-ce vraiment de moi
dont il est question ?
Oui. Je suis mis à la question ; on me torture et
j’avoue : ” Je suis une Personne “.
Une Personne avec un nom – pas simplement le nom
de ma carte d’identité nationale – , un nom gravé quelque part dans l’Univers ;
j’ai un corps, un coeur, de l’énergie, une psyché, une âme même qui me
confronte à quelque chose que je ne comprends pas bien, m’anime et me convoque
à rencontrer ce plus grand que moi – et qui pourtant est en moi – , à
rencontrer la Surprise,
l’Evidence venue d’ailleurs, certains disent l’Esprit. Je suis véritablement
une personne présente ; je suis ” Présence ” .
Ciel, je vis ! Je Vois et je Vis ! Je fais des choses comme des promenades, je me rase, je fais de la gym, j’écris des poèmes, je fais la cuisine, le jardin, la causette, des photos avec mes proches, je téléphone, je chante même, … et me voilà happé par cette sensation d’Immensité inconnue qui m’entoure, par le Mystère et une force irrépressible qui me pousse à être réellement cet Être que je suis ; les sens, le cœur, l’âme et la psyché grands ouverts rassemblés en ma Personne et faisant face à l’Aventure ultime.
J’ai à rendre des comptes, à m’inscrire au
registre des vivants. Je ne peux plus filer à l’anglaise. Une obligation de
résultats me rattrape. Faire face. Faire le pas de plus qui me fera Être.
Accepter. Dire Oui.
De violentes lueurs zèbrent la gueule éblouissante
des nuages, une cataracte de pluie m’estourbit, l’orbe d’or d’un soleil tombé
des cieux sans bornes me confond. Je m’avance tout près de l’ultime falaise. Au
bout du bout.
je suis ” Regard “, et …
Je fonds … Je me dissous … Je suis ” Absence
” … et, … je ne suis plus là.
Offrande doucecolimaçon de tendresseen creux de paumeapte à recevoir la libelluleinstant fragileà la commissure des lèvressourire dédicatsans affectationune main de reineprête à la relationpour vol à voiledu souffle de l'espritceindre d'un bracelet de lumièrela prière attendueen écho au grondement des évidenceséchancrure crue et filiformed'une voix échappée à l'orée du boissource sacrée à demi enfouie sous la mousseque même l'oreille collée au solne saurait percevoirsans l'aide des anges.065
Les différentes techniques concernant la méditation et la
respiration peuvent aboutir à un repliement sur soi ou au contraire provoquer
une ouverture à l’égard de l’universel .
Privé d’un élan vers l’authenticité et le désir de se
perfectionner, l’homme entre en médiocrité. Il est le somnambule de sa vie. Il
échappe à sa propre conscience. La satisfaction qu’il a de lui-même dresse des
séparations et construit une tour d’ivoire dans laquelle le sujet devient
contemplateur de son nombril .
L’important ne consiste pas à être aimé mais à
aimer .
Souhaiter retenir l’attention est une forme de naïve puérilité. C’est une satisfaction qui ne peut être que provisoire, basée sur le manque de respect des différences .
Et l’ouverture, donc ?
C’est abandonner le superflu et le parasitaire. Et
cet allégement peut provoquer un désarroi passager. L’instinct de propriété
disparaît. Il y a vide .
Ce vide provoque un vertige. En effet, comment
cheminer sans s’accrocher à quelque chose afin de ne pas tomber Toute
possession rassure. Une sorte de béance, auparavant inconnue, surgit .
Le vide nous projette dans un état neuf. Sorte de simplicité s’exerçant au dehors et au dedans. Ouverture. Dépassement des systèmes, des choix, des atavismes. Le maître intérieur qui nous habite prend en charge la direction de notre être, de notre navire ; et il est à la fois le gouvernail, le moteur et même le vent soufflant dans les voiles .
L’existence n’a de signification que celle du passage du clos à l’ouvert .
Masse d'armes à la retombée d'un à-plomb vertigineux l'observation dura tant et tant qu'au décolletage des menues pièces de métal l'embellie ne dura point .
Ces oiseaux passèrent et repassèrent un vol de vautours dans le silence de l'attente caressant d'une tendresse discrète la houppe des pins éraflures sagaces du reptile exhalant un musc immonde que même les chevaux tournèrent brides emportant par de bruyants hennissements leurs cavaliers désemparés .
Il y avait լինել nu contre la paroi cet enfant ce fils de vieillards hors de leur hutte dressant vers le ciel le bâton serpentaire ahanant l'hymne si souvent entendu lorsque joyeux nous rêvions d'un jour meilleur pour entonner : " Paix et sérénité sur terre aux hommes de bonne volonté. "
Plaisirest un mot trop petit que
nous partageons avec l’animal .
Bonheur, un mot vague qui peut être
décliné de diverses manières – au petit bonheur, l’argent ne fait pas le
bonheur, le bonheur des uns fait le malheur des autres .
Ջոի, désigne un état passager dont
on sait par avance qu’il ne pourra pas durer éternellement .
Sérénitéveut dire calme et
tranquillité mais aussi renoncement, oubli de soi .
Ces mots ne
suffisent pas à définir une posture qui approcherait l’indicible, le sans nom,
le très haut .
Il faut alors se
situer dans un état qui ne soit pas seulement la joie, la sérénité, le plaisir,
ou le bonheur mais qui tout en les associant pourrait dynamiser l’ensemble .
Cet état,
c’estla Plénitude.
La Plénitudesuppose un tissage intégratif
de tous ces états, fait d’analyse, de compréhension fine, de contemplation,
d’expérimentation et même d’une dose de souffrance à vivre en conscience qui ne
peut se départir de chacun d’eux .
C’est alors que dans le ciel paraît l’immense oiseau, le Voilier ultime, qui, associant puissance et liberté, dévoile le plein accomplissement de soi-même en partance vers le plus grand .