Écrire dru Écrire vrai Avec la main qui tremble Avec la main du matin Celle qui sort de la couette Celle qui contrainte Au dépeçage du vécu Fait sienne les souvenirs froissés.
À vivre en miroir Vous pousse hors de soi Sans douceur Comme mélodie des heures Accaparant le devant de scène Fesetere ea lebala Éclats de verre Se figeant dans leur chute.
La route longue Déjà parcourue Par les corps retournés Par les âmes mâchurées Trait laser auscultant en passant Le florilège des années Que la main posée sur le front Appelle au silence.
Du sommet de la cascade La vie fulgure Pincée de sang séché Sur la mousse perlée L’ange passera outre Les virgules arc-en-ciel Pour aller se poser Sur une soif étanchée.
Entre frayeur et regard J’ai pu rejoindre Les pans de mémoire Collés décollés ensemencés Larmes rosies de plaisir Posées sur les ressauts de la paroi Faisant siennes De fringantes pensées.
En bout d’allée Au gré d’une bourrade Faisant chuter le chantre Est apparue l’ombre d’un rire sans écho Étoile du printemps Suintante d’or et de sang Sur le plastron singulier Du Maître des artificiers.