Абри хурд
ки ракс мекунад
Дар кабуди бокирагӣ.
La mer
Replète
Refait santé.
Фреска
Аз соҳили дур
Диапазони эҳтимолӣ.
Effacer
De l'esprit la trace
Du doigt réticulé.
Dans le clair
Du ciel un orphéon
Brinquebale.
Mis en marge
La tenture s'affaisse
Le poète interroge la méprise.
Et me plais
De tendre joue
Aux pastoureaux.
A regarder de près
Les maisons blanches
Fossiles cachés.
Donner
Sueur et sang
Au concombre des mers.
Quand finira
La nuit de l'âme
De compter les heures ?
D'enceinte point
L'animal frissonne
Un quart de pouce plus à gauche.
Vaine agitation
Les vaguelettes mes sœurs
Accèdent au surplace.
Pour arrimer
Trace bleue
Sur le bleu incendié.
Vous remercier
Mes mots d'être là
Jusque dans la musette.
Enfouir
Les fleurs séchées
Dans la vasque des oblitérations.
1015
навиштан
Ба якдигар гуфтан
Ки пагох офтобй бошад
Ва он чи дар сабади арӯсу домод баргузор мешавад
Кӯдакони оянда.
Des bambins coiffés d'une couronne de blé
Avec des fleurs entre les épis
Et qui babillent sous la brise légère
Alors que les patous bruyants
Encadrent le troupeau.
Галае, ки аз бехтарин хайвонот сохта шудааст
Чарогоххои кухй ва бисьёрсериягии телевизионй
Дар ҳоле ки дар он ҷо дар наздикии ағба
Абрҳо бӯса мекунанд, ки беҳтар аст
Қуллаҳои санглох.
Ne mégotons pas
Soyons au sommet de notre art
A combattre les autocrates
Ceux qui se grattent le coin de l'œil
Tout en demeurant dans la nuit de l'oubli.
Marchons
Sans perte de temps
A démêler le vrai du faux
Soyons la bonne pâte
A pétrir comme une lutte enjouée.
Derrière le décor
Il y a le corps des hommes
Tout près de la terre
Éclairée des cris d'enfants
D'avoir été abandonnés trop tôt.
Ne détruisons pas les acquits des ancêtres
Habitons précautionneusement les chaumières
Retenons notre souffle quand la toiture craque
Sous le poids des neiges sages
Accumulées par le poète. Нуре, ки дар пеши мост
Дар даст
Гӯшкунак дар атрофи гулӯ
Мисли парранда дар фасли баҳор пухтан
Дар назди куттихо дар сахро пароканда.
1014
Ӯ он ҷост
Рӯ ба ман
Касе, ки намедонад
Ин дигар ман
Ба ҳайрат
Агар ният дошта бошад
Ки он қадар гуногун аст
Ва ин барои атрофи ин савол
Мо якдигарро таҳаммул мекунем, ки аҷнабием
Дар содда
Бини ба девор
Барои мулоҳиза кардан дар бораи он чизе.
Toi
Et moi aussi
A refléter ce qui s'est passé
Et qui renaît dans l'autoportrait
Allongerons le pas
De constellation en constellation
En évitant d'avoir la nausée
Au passage des trous noirs.
Биё
Дар фишурда дар ҳама хоҳишмандон
Осорхонаи ман аз садоҳои қадимӣ
Биёед, парчамро баланд кунед
Дар баррикадаи хаёлхои мо
Аз сухан дур
Дар замони ҷанг парвоз кардан
Ба нафаси сӯзони бастаи палид
Сӯи уфуқи интизории аҷиб.
Toi
Oui toi
Le grand échalas de la cour d'école
Aux marronniers enchevrinés par le vent d'automne
Dis-moi d'où tu parles
A refléter tant d'histoires
D'un passé bientôt enfui
Que même l'espace des nuits
Ne saurait soustraire à l'entendement
Devant le moucheron
Qui frappe à la fenêtre.
Purpurine éclosion
Des tendres bullesRamassées dans le panier d'osierДар баромади марғзори сангин печида
Умед сурх шудан гирифт
Мисли кӯкнор овезон аз курта
Ба рузи ид
Хоб бо ранги арғувон омехта шуд
Бе шарҳ ҳаракат кардан
Бо крупонҳо
Аз сурат ба расм
Бо сабукии санъаткор бо дили калон.
1013
фибрилҳои Данте
Дар чойхои ширадори варта
Коллагени пӯсти чиндор
Дар зери садои тупхо чорй мешавад
Вохӯрӣ бо ашки одам
дар ноумедӣ
Пойҳо ва муштҳо
Дар хоки сиёхшудаи хавлии мактаб
Бо пораҳо пур карда шудааст.
Бадбахтии бузург аст
Ва бахор дар ботлокхо тачассум меёбад
Дар байни мошинхои зирехпуш иммобилизацияшуда
Пешниҳоди чанд гул
Ба дили даридаи халк
Аз занону кӯдакон дар паноҳгоҳҳо
Ва аз мардон
Дар зери grapeshot хамида
Аз кӯча гузаштан.
сагҳои бесоҳиб
Дар харобаҳо сайр кунед
пораҳои матоъ
Аз тирезаҳои даридаи биноҳо овезон шавед
Ба шумо лозим меояд, ки ба тудахои харобазор баромада равед
Барои дидани он ки мо дар куҷо зиндагӣ мекардем
Баъзан бӯи таҷзия
Аз ҷасад дар зери харобаҳо
Бо шамол бурда мешавад.
Гиря кардан Se tordre les doigts
Rassembler quelques brindilles de bois
Pour allumer un feu entre deux briques
C'est tout ce qui reste
De ma maison en humanité
Devant la démesure
De cet être détestable
Qui a maquillé sa monstruosité
Sous quelques propos fallacieux.
Nous irons bientôt
Contaminés par la radioactivité
En colonnes
Par la route défoncée
Se presser au bord des charniers de l'hiver
Sous l'œil gris de l'oubli
Quant à la volée le glas sonnera
Peindre une colombe puis un cœur
Sur l'écorce des consolations.
1012
Un roc où demeurer
En surplomb de l'espace
En oubli de l'époque
Jailli d'on ne sait d'où
Mais puissant
Appelant à l'existence
De tout temps
Manifesté en cohabitation
Par le haut
Pour venir peu à peu
Sur le devant de la scène
Chargé d'un lourd passé
Jouant de notre orgueil
Hors des profondeurs de l'instant.
Un arbreUne sentinelle sur la cime
En refus du néant
Jaillissant d'une fresque
En éclairage de l'aube
Passant discret
Décoiffé par l'errance
Merveille d'obstination
Intervenant en Finisterre
Éloigné des derniers soins
Porté à l'essentiel
Repère levé tôtRacines retrouvant dans l'anfractuosité de la roche
Les composants de la Vie.
Он гоҳ хеле пеш
Дар ҷои дигар ва дар поён
Баҳри мӯъҷизот
ҳолати ниҳонии коинот
Дар куҷое, ки мусофир бо дастони кушода
Аз худ гурехтан накун
Бо таҷриба баргашт
Аз умед ба ларза афтод
Сардори равшанфикр сохтанд
Сурудхои мусикй ва назм дохил карда шудаанд Донистани он ки дар охири сафар
Имон нахоҳад буд
Инро дар ақл ва рӯҳ фармон додааст
Бар варами нури асрор.
1011
Барои рафтан À crocs et crins Sur le chemin Vers le ressaut du rien Sans mail qui m'aille.
Avec simple mémoire Gainée de pierres sèches Sous la poussée de la traverse Portant mal aux ardents Le soir Dans un creuset de nulle part .
Ne t'affole pas C'est autorisé d'être fol En cet endroit De mystère Indissociable de la mort et de la vie Comme vibration à hauteur De l'obligation D'avoir à progresser Quoi que cela coûte A nos instincts.
Je suis J'ai cru Dans l'incendie du silence Pouvoir fouler l'horizon En grand équipage Bardé de mots de miel et d'esprit Jusque dans les griffes de l'ordre A manduquer De barbarie en sainteté Les éclats de chair Versés sur papier blanc.
Afflux inénarrable De l'ignorance Le long des barbelés de l'enrégimentement Des frères et sœurs En quête de salut A élever prières et chants Comme chiens en maraude A chaque croix ou cairn Pour peu que nuage de poussière Au devant de la troupe Dessine visage en Finistère.
Bulles Maisons de poupée De l'enfance éternelle Aux confins de la joie Je résonne à l'esprit de la lettre Sans matière à se mettre sous la dent Trois petits tours et puis s'en vont Jaillie dans l'échancrure d'une parure Accroc recelant paroles et gestes Alors que passe la carriole En destination de la source.
Je m'isole
Et me plais en soleil
De mars aux pissenlits amers.
Je craque l'allumette
Sur la dalle de ciment
Portant poulaille au paradis.
Je trace les traits de lune
A la porte des fermes
Au cloutage parfait.
J'écoute ce qui va venir
Mais rien ne vient
Hormis la foi en cet appel.
Je suis sûr que les mûres
Glousseront d'aise
Sous la dent du renard.
Et pour que passe la forme
Je souffle je souffle
Sur le brasero rigolo.
La peinture craquelle
A tire d'aile
Le printemps se ramène.
Puissions-nous les êtres de ce monde
Porter en avenir
La lumière éternelle.
A couvert sous la ramurePrès du pré où paissent les bêtes
L'aurore s'est posée.
La source coule
Les oiseaux piaillent
L'amandier fleurit.
1010
Rue Saint Charles
Il faisait sombre, froid et humide
Maman ne savait pas marcher
Dehors elle courait toujoursEt moi aussi
Je ne pouvais pas sortir sans courir
Et de tomber
Je me souviens d'avoir eu les genoux couronnés
Jusqu'à 8 ou 10 ans
Et elle parlait
En me racontant souvent
Son séjour douloureux chez les sœurs de Lusignan
Pendant que je dessinais
Sur les carreaux couverts de buée
Et puis sa vie à Saint-Nazaire
Jusqu'à sa rencontre avec Papa.
Dans notre chambre
Fraîche en hiver
Avec ma sœur
Il y avait notre vie secrèteAprès la bise des parentsLumière éteinte
Nous nous retrouvions
Dans notre famille de chiens et de chats
Dont j'ouvrais un épisode
Juste avant de dormir
Puis au matin je notais sur un cahier
Ce qui était arrivé de nouveau
Les rencontres, les naissances
Les joies et les tristesses
D'un arbre généalogique qui prospérait.
Puis nous avons déménagé
Et là tout a changé
Beaucoup de soleil dans l'appartement de Vincennes
Et toi tu es venu
Et ça allait mieux
Maman ne courait plus
Elle parlait moins
Quant à moi je me réfugiais dans ma chambre
Pour entrer dans le silence de l'adolescence
Cette traversée des luttes incandescentes
Avec de sombres pensées
Que la poésie et le sport devaient atténuer.
A Frugères
C'était les vacances
Où je te rejoignais après le mois passé en colonie
Et c'était bon de te revoir
Toi qui me suivais avec insistance
Et ensemble descendre
Au Pradou vers la fontaine
Sur le pré d'à-côté jouer au foot
Dans la Lande au chariot bleu
Vers Lacombe et sa grosse pierre
Puis quand Mad est arrivée
C'est à trois
Que nous allions vers la montagneRencontrer la chèvre de monsieur Seguin
Que tu tirais par la corde.
1009
Énergumène
Aux quatre âges de la vie
En préparation de l'ascension.
De l'humble volatile de basse-cour
Le jeu prit forme
En appui terrestre indispensable.
Puis ce fût la chute
Dans le grand chaudron des pressions
Nécessité des enfers.
Destruction des systèmes figés
Ouverture aux forces neuves
En présence des Invisibles.
Pour loin des équilibres
Prendre conscience du jaillissement
Où nul ne sait où il va.
S'échappera le verbiage feuillu à l'excès
De l'homme proche de l'animal
Se dévorant lui-même.
Rencontrerons le scarabée bleu
Seront capables de réduire les contradictions
Les époux gardiens du trésor et supports de l'envol.
Alors le cycle sera réalisé
Le visage du vieillard retrouvera les traits de l'enfant
Dont le regard sera celui de la chair.
1008
Il avait gratté les murs de la cellule
Pour de bon
Pour faire de la lumière
Pour les ongles en sang
endimancher de traces rouges
la collusion d'être de chair et d'esprit
Pour en toute impudeur
dire qu'il avait vécu là
de sa main ossifiée
le doute et l'espoir
Pour être encore en vie
ne fusse qu'un instant
Pour résister au buisson du silence
qui lentement le scarifiait
de mille et un tourments
dans cette nuit entre chien et loup
Pour la paix
sous la pluie de missiles
figurant à l'étage
le ballet des souris
Pour être vrai
sans ciel
sans visage
Pour hennir
une dernière fois
entre les deux mondes
Pour répondre
à des questions qu'on ne lui posera pas
Pour ouvrir la porte
à qui survient
Pour comprendrequ'il n'y a plus à prendre
Pour retourner la plaie
Pour être de l'autre côté du miroir
Pour se voir
inspiré par les narines
et sage par le cœur
Pour retrouver le sein de la mère
à croquer les dernières noisettes du souvenir
Pour briller
encore et encore
à des années lumière de la terre
Pour écrire
sans titre
sans rimes ni raison
" Que nous ne savons pas grand chose
qu'importe la réalité
puisque l'horloge s'est tue
puisque nous avons l'image
et qu'à trop occuper les marges du sens
les livres deviennent cendres
à épouser sur le tard
les flocons de neige
de la fillette aux allumettes."
1007