Matagal bago dumating ang tao

 Sa malalawak na bulubunduking espasyo
 ferruginous na kulay
 agos ng maputing gatas
 nakatambak sa mga dalisdis
 ganap na libreng paggala
 na may kaakit-akit at napakalaking kasalukuyang espiritu.

 Minsan naririnig natin
 ang tunog ng mga simbalo na tumataas mula sa libis
 matalas at pumipintig
 sinamahan nila ang mga tinig ng guttural
 hinahaplos gamit ang panlalaking haplos
 ang nakapalibot na madilim na kagubatan
 habang lumalakas ang paghingal
 ang mga kalamnan ay naninigas
 ang pawis ay butil
 naghihintay ng madaling araw
 kung saan ang mga mata ay nakatutok sa abot-tanaw
 ang tunog ng isang matalim at matagal na sigaw
 faisait jaillir le premier rayon du soleil
 Dru, napakatalino, mainit, mapanghikayat, mapilit, nouveau.

 Pagkatapos ay dumating ang mga nilalang
 liwanag at maliwanag
 sa pintuan ng templo.

 Précautionneusement tu te retournais
 souriais
 les ouïes ouvertes
 upang maglabas ng isang bahagya na nagsasalita ng malambot na tunog
 lahat laban
 tiyak na natapos ang araw .

 Tu t'endormais . 


 045 

Isang face-to-face, isang dobleng bintana, isang trefoil fanlight

 De la pierre et de la lumière. Se dire la vie comme un conte frais sorti du fond des âges. La vie, c’est en trois temps qu’on la décline.

D’abord chercher à se prémunir physiquement et psychiquement, à protéger le corps et éviter la désintégration des buts fondamentaux. C’est le stade de la survie, du confort et du plaisir.

 Ensuite donner à sa vie les valeurs de la communauté familiale, religieuse ou de voisinage. L’on ne peut vivre qu’en relation, dans le face à face avec l’autre.

Enfin développer une conscience autonome ne se conformant plus aux diktats de la société. C’est être véritablement libre mais toutefois en maintenant la cohérence avec son environnement .

Par le tissage de ces trois éléments l’individu devient alors unepersonne”, une personne connaissante, alors disposée à interroger le mystère de toute chose .

043

Ang kasabihan ng magkasintahan

  Palaging pakiramdam na pantay-pantay sa iyong puso.
Maging pantay sa pagbibigay at pagtanggap.
Pantay-pantay sa pagiging .
Ibigay ang iyong kayamanan. huwag kang magtago
ng iyong kahirapan .
Wag mong ibigay ang sarili mo "isuot" sa isa't-isa.
Pakainin ang biyaya ng buhay,
ibahagi ito, ngunit huwag pagsamantalahan ang iyong kagutuman .
Huwag mong akusahan ang iyong sarili. Huwag maghanap ng a
nagkasala .
Maging mayaman sa kalayaan, ng pagkakaroon, , ng pagtanggap, kasi ang walang laman ay parang
kung ano ang puno .
Ibahagi ang iyong kahinaan .
Ipagsapalaran ang relasyon. Mag-commit sa postura,
sa pagsasanay ng pag-ibig. Ang postura niyan
pagiging bukas at pagpapakumbaba. Ang ensayo
ay iyon ng pagsasakripisyo sa sarili .
Hindi iyong performance, iyong
ang pagiging perpekto o ang iyong mga pagsisikap ay mahalaga, karamihan
ang iyong pagtitiwala sa pagiging perpekto ng Pag-ibig .
Ang romantikong relasyon ay isang ehersisyo, isang sining,
pinamunuan paminsan-minsan. Pero hindi
hindi isang sining upang master, ni upang mapantayan ang Guro
ngunit upang ibigay ang iyong sarili sa Art na ito o sa Master na ito, tel
na ikaw ay .
Ang layunin ay hindi maging mabuti o tumanggap, higit pa sa
dumaloy ka nang walang pag-aalinlangan sa Buhay .
Magbukas sa iba, sa Unknown, sasakyan
pa rin, kung ano ang ibinibigay natin sa ating sarili, binigay ang sarili
sa iyo .
Nawa'y ang iyong Pag-ibig ang maging lugar ng pagpapalaya
ng iyong mapilit na kasakiman, ng iyong
obsessive mismatch .
Nawa'y ang iyong Pag-ibig ang maging buklod ng iyong kasaganaan .
Higit sa lahat maging tapat sa isa't isa .

048

Maghanda para sa mga matinding sitwasyon, ito ay mahalaga, mahirap

  N’est-ce pas dire “Oo” ?

Oui au changement, à l’inconnu, à la séparation, à notre cohérence, à notre peur .

Et ce ne sont pas des choses auxquelles on s’habitue !

Un saut dans le noir, une rupture, la rencontre avec ses animaux intérieurs, une descente dans la solitude, dans la dépression, restent un saut dans le noir

Le risque est réel : c’est quelque chose de vital, c’est notre peau, notre raison d’être, notre normalité qui se jouent !

Une incursion de l’insensé. De ce que nous ne comprenons pas, de ce que nous ne maîtrisons pas .

Et pourtant …  Il suffit d’un petit mot …  d’une simple intention …  pour changer le cours des choses ; devenir un passe-muraille, se découvrir un corps et une âme qui traversent le désespoir et le béton, contacter la mort elle-même sans mourir .

C’est sans garantie que l’on prend le risque de l’inconnu, que l’on saute dans le noir, que l’on étreint ce qui plus que n’importe quoi d’autre nous fait peur. Et c’est à ce point que l’histoire bascule, que l’on imaginait pas pouvoir prendre pied dans un vide sans filets ! Alors il y aretournement. “

Se tenir en équilibre dans le Rien !

Découvrir alors que le Vide est matrice de tous les Enfantements , que l’Ombre est matrice de la Lumière , le Silence matrice du Verbe , le doute matrice de la Foi. Qu’il y a un monde derrière le monde, une perception derrière la perception. La tempête nous dépose sur une plage inconnue, bien au-delà del’alternative impossibleoù naître vraiment .

Et s’il y avait une condition à tout ça : dévier de son orbite ! Entrer dans l’angle mort. Là où l’on ne voit pas .

047

Ensemble, nos corps, nos êtres

 ang “Corps conscient”, nos sens, sont comme un fin voilier, une barre sensible .

Lorsque l’axe du mât, le poids de la quille, réajustent leur rencontre avec le ciel, l’on s’aimenon sans douleur et non sans risque ! – mais sans se perdre .

Garder son cap, la vigilance du souffle. Equilibrer la barque, regonfler les voiles … Déployer l’être, courir avec le vent, favorable ou contraire .

Appuyer notre coque. Epouser chacun, son propre Mystère, solidaires et confiants, flanc contre flanc .

Aller et venir entre les bras de la vague, se glisser dans le ventre de la mer

S’ancrer an centre de l’essence des choses. Dans les entrailles, dans le Cœur ! Un mouvement et un repos .

Eux-mêmes inscrits dans le mouvement et le repos du l’Univers .

046

Des fleurs à foison

 Des fleurs à foison
figées par la photo
déjà depuis quatre ans
une pelouse en Bretagne
un pan de beauté qui jamais ne s'éteint
des souvenirs accrochés
en plein été
nous revenions du marché
c'était à Tréguier
nous avions rendez-vous avec les amis
et par dessus tout çà
une musique de biniou et bombarde
annonçant une odeur de moules frites
il faisait calme
nos corps étaient sans douleur
les cloches de la basilique se sont alors mises à sonner
sûrement la sortie d'un mariage
du riz que l'on jette
et pour point d'orgue
le bouquet de la mariée
lancé par dessus la compagnie
et rejoignant les fleurs à foison
figées par la photo
depuis déjà quatre ans
une pelouse en Bretagne .

041

Douceur

 Au calme friselis de la rivière
les berges tendres offrent
au promeneur régulier
l'accompagnement marial de l'entrée au temple .

Se penchent les bonnes fées feuillues
laissant leurs ombres arrières projeter en avant leur pollen
gatterie pour animalcules des eaux encore endormies .

La forêt en bordure
ombre de mystère le passage des génies de ce lieu .

Accoudé sur le pont
les odeurs de la nuit mouillée franchissent le parapet
et creusent sur le visage la contemplation des choses faites .

039

Il fût un temps de raison

     Au creux de la maison
où l'œuf représentait
l'éclat magique d'une omelette de champignons
en fricassée s'entend
pour que les hommes rajoutent de l'ail
les femmes elles ramenant les fines herbes du jardin
pendant que les enfants chantaient à tue-tête
"six kilomètres à pied
ça use ça use
six kilomètres à pied
ça use les souliers."

039 bis

     Au creux de la maison

où l’oeuf représentait

l’éclat magique d’une omelette de champignons

en fricassée s’entend

pour que les hommes rajoutent de l’ail

les femmes elles ramenant les fines herbes du jardin

pendant que les enfants chantaient à tue-tête

six kilomètres à pied

ça use ça use

six kilomètres à pied

ça use les souliers.

039 bis

L’idée est forme pure, désincarnée

 Ang ideya sa labas ng oras at espasyo.

Ang Espiritu ang nagbubunga, ibahin ang anyo, ipatupad ang mga ideya. Il est l'apport extérieur dont on ne sait d'où il provient, at na maaaring magmula sa loob.

Ang Tunay ay ang set ng lahat "bagay" na umiiral ; il est la chose qui contient et lie et met en œuvre toutes ces choses. Il est le kit reconstitué et qui fonctionne.

Il n'y a pas de réel sans idée puisque ce qui est réel a forcément une forme : puro walang anyo ay walang kabuluhan. L'information est au point de complexification du contact avec la matière une sorte de pulsion subliminale venue d'ailleurs et qui pourtant fait poids. Ang Tunay kung gayon ay Espiritu ; le Réel est un Esprit qui pense des idées, y compris l'idée de substance par laquelle les idées s'incarnent en choses pour les consciences particulières qui participent de cet Esprit.

Dito sa litrato, il y a les choses qui semblent exister, mais qui pour vraiment exister, c'est-à-dire se pourvoir vers l'extérieur - ex-istere - at magpakitang gilas, gamitin ang ideya, composé complexe rassemblant l'observateur, son intention et l'outil appareil photo. Ainsi la scène prend forme avec l'Esprit débarqué par la sollicitation active de l'inventeur plasticien. Et c'est à ce point que l'on peut parler du Réel. Isang tunay, composé de matière ou substance ou chose, d'Idée sollicitante et de l'Esprit.

Du Réel à l'Esprit il n'y a qu'un pas propice à un changement de niveau de conscience, à une stimulation de la raison en vue d'être là, en accord non duel, para gumawa ng isa pang hakbang.


038

De cet envol délicat

Puissamment et savamment orchestré
en un couple aux ailes d'ange   
le fond du ciel laiteux   
accueille la quête de celui qui   
d'en dessous le filet   
rassemble les énergies   
au printemps de la nouvelle année   
élans à venir   
d'entre les mailles   
pour percer d'un coup sec   
le ventre mou de la sardine   
sans être la risée des rieuses    
prêtes à fondre sur le morceau de chair abandonné   
ultime sacrifice   
des sangs mêlés   
que prône la Vie   
cette Vie en tous ses états   
un doigt de sel sur le pare-brise de l'embarcation   
manière d'accompagner   
d'un bol d'air océanique   
le cri inouï de la délivrance.   

   
 037 

La présence à ce qui s'advient